NPO57 BD Web - Centre Communautaire de Neuilly-sur

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N°57
JUIN 2016
Chavouoth 5776
Toujours dans l’air du temps depuis 1967
« Une installation de climatisation
moderne et performante ne se
voit pas et ne s’entend pas ! »
Gilles Bourquin - Président
Clim Denfert Bourquin est une entreprise indépendante reconnue depuis près de 50 ans dans la réalisation d’installations haut de
gamme de climatisation et de traitement de l’air. Sa maîtrise des technologies les plus performantes et les solutions d’intégration
font référence (boutiques, hôtels, restaurants, bureaux, professions libérales, appartements, hôtels particuliers, etc.)
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concrètement leurs performances ainsi que leur esthétique, et vous serez guidés par nos spécialistes dans vos choix techniques
et budgétaires.
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Tél. : 01 46 34 25 25 - Fax : 01 40 46 04 34 - E-mail : [email protected]
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Neuilly Paris Ouest
Sommaire
Message du Président............................................................................. 4
Mot de la rédaction....................................................................... 6
10
Message du Rabbin.................................................................................. 8
Vie juive
Quel processus de libération ? Par Rav Levi Azimov..................................... 10
Et tout le peuple voyait des voix … Par David Checoury................................ 12
La Tora a besoin des femmes, entretien avec Madame Joëlle Bernheim........... 14
Dates et horaires à retenir................................................................ 16
Centre Communautaire..................................................................... 20
Rav Levi Azimov
14
Tribune libre
La résolution du 11 avril de l’UNESCO a t-elle seulement un sens,
si ce n’est de trahir une fois de plus notre héritage judéo-chrétien ?,
par Monsieur Jean-Christophe Fromantin..................................................... 25
Toujours croire en l’avenir !, par Me Ariel Goldmann.................................... 26
Actualités
Israël dignement fêté à Neuilly-sur-Seine, par Laurence Faibis Jakubowicz....... 30
Pessa’h 5776, merci pour votre solidarité et votre mobilisation,
par Maurice Sellem.................................................................................. 32
Joëlle Bernheim, Directrice
de la Maison d’Etude Juive
Au Féminin, Psychanalyste
26
Israël
Les vins israéliens à la conquête du monde, par Anna Bloch.......................... 33
Jeunesse
Chorale des enfants du Gan à la synagogue, par Linda Bensoussan,
Raphaël Mergui, Laure Levy et Maryline Keller............................................. 34
Pessa’h en Chine, par Rudy Atlani.............................................................. 34
Mémoire
Leurs yeux ont vu, leurs bouches ont parlé, par Philippe Meyer...................... 36
Carnet..................................................................................................... 38
Ariel Goldmann, Président
du Fonds Social Juif Unifié,
de l’Appel Unifié Juif de
France et de la Fondation
du Judaïsme Français
Paris
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Le magazine de la Communauté juive de Neuilly/Seine
12, rue Ancelle - 92200 Neuilly/Seine
Tèl : 01 47 47 78 76
Directeur de la Publication : Philippe Besnainou
Rédacteur en Chef : Philippe Meyer
Secrétaire de rédaction : Emmanuelle Allouche
Edition Régie publicitaire :
SAB Print / Pascal Karsenti
Tél. : 01 30 25 25 57
Conception graphique / Impression : SAB Print
N°57 • Juin 2016
3
Neuilly Paris Ouest
Message du Président
Philippe Besnainou
Président de la communauté
ACIP Neuilly-Ancelle
L
es fêtes que nous célébrons, Pessa’h hier comme Chavouoth demain, ainsi que
la vie au quotidien dans notre synagogue et dans notre Centre communautaire, constituent le cœur de notre vie communautaire et notre fierté d’appartenir à notre belle communauté de Neuilly. Cette vie juive riche et intense, malgré
le climat général que nous connaissons, nous la devons avant tout à notre rabbin
et à nos permanents qui, avec l’aide de nombreux bénévoles, sont l’âme même de
la communauté.
Chaque fête est toujours l’occasion pour moi de leur témoigner notre gratitude
et notre reconnaissance pour tout le travail accompli au service de la communauté. Cette année, mes remerciements iront plus particulièrement à la directrice
de notre centre communautaire, Lise Benkemoun, qui a décidé de faire son aliyah
prochainement.
CONTACTS
Pour contacter la synagogue : 01 47 47 78 76
•S
ecrétariat : poste 4
ouvert de 9h à 16h lundi, mardi, jeudi, de 9h
à 12h le mercredi et de 9h à 12h30 le vendredi.
• Bureau du Rabbin : poste 5
•L
ocations de salle et activités
communautaires : poste 6
•T
almud Torah et coordination générale :
poste 7
Depuis son arrivée à la tête du centre Jérôme Cahen il y a près de six ans, Lise a
fait preuve d’une énergie, d’un volontarisme et d’un dynamisme exemplaires pour
faire vivre et développer ce lieu de rencontre, de culture et de savoir. Elle a conduit
ses projets jusqu’au bout avec professionnalisme et toujours avec le sourire.
Grâce à son dévouement, et entourée d’une équipe de bénévoles de grande qualité, Lise a permis au CCJC d’offrir à notre communauté un éventail d’activités hors
du commun que beaucoup nous envient. Les conférences, les cours, les expositions
ou les projections de films en avant-premières se sont multipliés avec des intervenants de premier plan. Et bien sûr, ce très beau rendez-vous annuel que constitue
le Salon du Livre a rencontré à chaque édition un succès mérité et reconnu, tant en
terme d’auteurs présents que d’affluence du public.
Le Rabbin Michaël AZOULAY reçoit sur rendez-vous.
Par mail : [email protected]
Site de la synagogue : http://www.synaneuilly.com
Adresse : 12, rue Ancelle 92200 Neuilly sur Seine
Cette mission menée avec obstination et avec talent a permis de faire rayonner
notre communauté bien au-delà de nos murs et au centre communautaire de s’ouvrir tant en France qu’à l’international.
Pour contacter le Centre Communautaire :
• Adresse
: 44 rue Jacques Dulud 92200
Neuilly sur Seine
• Par
tél : 06 43 72 64 25/09 54 38 37 92
• Par
mail : [email protected]
http://www.ccjc-neuilly.com
Si vous souhaitez recevoir notre newsletter,
n’hésitez pas à nous envoyer votre adresse
mail.
Le CCJC est devenu la vitrine de notre communauté et Lise l’une de nos principales
ambassadrices reconnue au sein même de la cité, puisqu’elle a été admise au
Conseil économique de la ville de Neuilly. Mais surtout, par un esprit d’ouverture,
elle a permis d’attirer un public à la richesse culturelle du judaïsme qui n’avait
pas toujours l’habitude de fréquenter la communauté. Ce n’est pas le moindre des
mérites que l’on doit lui attribuer. C’est là un des objectifs premiers d’un centre
communautaire. Objectif rempli.
Pour contacter le Gan de Neuilly :
•A
dresse : 44 rue Jacques Dulud 92200 Neuilly
sur Seine
•P
ar tél : 09 53 22 65 90 Myriam Pizzo, directrice
•P
ar mail : [email protected]
Consistoire : 17, rue Saint-Georges - 75009
PARIS - Tél. : 01 40 82 26 26
•S
ite : http://www.consistoire.org
Site des éclaireurs Israélites de France :
•h
ttp://www.njcmania.com
•M
ail groupe local : [email protected]
[email protected]
4
N°57 • Juin 2016
Et ce travail s’est toujours fait en totale confiance et en réelle amitié avec la commission administrative de la communauté. En tant que Président, j’ai eu beaucoup
de plaisir et de chance de travailler à ses côtés.
Au nom de notre rabbin, des administrateurs, de toute la communauté, et en mon
nom personnel, je tiens à remercier sincèrement Lise pour tous les efforts, tout le
travail et toutes les réussites qu’elle a offert à notre communauté. Nous sommes
très heureux pour son choix de poursuivre sa vie en Israël, fidèle ainsi à ses idéaux
et à ses aspirations depuis toujours, et lui exprimons tous nos vœux de réussite
pour cette très belle page qui s’ouvre désormais pour elle.
‘Hag Samea’h à tous.
Votre poissonnerie en Bord de seine, sur l’île de la jatte
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Neuilly Paris Ouest
Mot de la rédaction
Philippe Meyer
Vice-Président de la Communauté
A
peine le journal de Pessa’h était-il
achevé qu’il nous a fallu très vite préparer celui de Chavouoth. Comme pour
nous rappeler ce court délai entre la sortie
d’Egypte, qui a constitué le Peuple juif, et le
don de la Torah, qui en a été la finalité. Puis,
l’entrée en Terre d’Israël par les Hébreux constituera l’aboutissement de ce processus fondateur du judaïsme, de ce triptyque - un Peuple,
un Livre, une Terre - qui est le cœur et l’âme de
l’identité juive et que nos ennemis combattent
depuis toujours.
Récemment encore, ce lien historique entre le
Peuple juif et sa Terre a une fois de plus été
remis en cause par le vote honteux à l’UNESCO
au mois d’avril dernier de deux résolutions
présentées par certains pays arabes et portant des accusations anti-israéliennes d’une
rare violence, allant jusqu’à dénier aux Juifs
tout lien avec la ville sainte de Jérusalem. Et
la France, contrairement à nos amis traditionnels, a voté ces résolutions mêlant ainsi sa
voix aux plus grands ennemis d’Israël dont
l’Iran et d’autres. On connaissait le biais ouvertement pro-arabe du Quai d’Orsay qui n’hésite
pas à condamner si souvent Israël, mais une
nouvelle étape a été franchie à travers ce
vote ignoble. Et pourtant, le Premier ministre
Manuel Valls n’avait-il pas rappelé lors du
dernier diner du Crif que « L’antisionisme est
synonyme d’antisémitisme » ? Nous publions
dans ce numéro le point de vue du Maire de
Neuilly-sur-Seine et Député des Hauts-deSeine, Monsieur Jean-Christophe Fromantin,
par ailleurs Vice-Président du Groupe d’amitié
France-Israël à l’Assemblée Nationale, sur ce
sujet si important.
Il y a peu de temps, nous avons tous commémoré Yom Hashoah avec les derniers rescapés
des camps de la mort. Plus de soixante-dix ans
après Auschwitz, il ne suffit donc pas que les
antisémites et les antisionistes de tous bords
prennent à nouveau les Juifs pour cible, sous
différentes formes, jusqu’à les tuer simplement
parce qu’ils sont juifs. Non. Il faut également
qu’ils cherchent à boycotter tout ce qui est lié
à Israël sur le plan économique, culturel ou
scientifique, et à réécrire l’histoire même du
Peuple juif pour finir de lui ôter toute légitimité
sur sa Terre, et finalement contester son existence même.
6
N°57 • Juin 2016
Ces nouvelles formes d’antisémitisme, de la
campagne BDS jusqu’à ce révisionnisme historique, voire ce négationnisme, accepté au
sein même des instances internationales les
plus importantes, constituent les manifestations les plus sournoises et les plus abjectes
de la haine anti-juive qui sévit actuellement.
Au-delà des menaces physiques et sécuritaires
avec lesquelles nous devons vivre au quotidien, en s’en prenant à nos réalisations et à
notre histoire, cette haine vise directement
notre identité juive, donc en réalité ce que nos
ennemis ne supportent pas : notre sensibilité,
notre culture, nos valeurs, notre amour de la
vie, notre priorité donnée à la jeunesse et à la
transmission, notre message universel adressé
à l’humanité toute entière.
C’est cette identité juive qui est inscrite au plus
profond de chacun d’entre nous et que nous
devons défendre en permanence et sans compromis.
C’est cette identité juive que nous faisons vivre
au quotidien dans notre belle communauté
de Neuilly, au travers des nombreuses activités que nous vous proposons tout au long de
l’année dans notre synagogue et notre centre
communautaire grâce à l’action inlassable
de notre rabbin, de nos permanents et de nos
bénévoles.
C’est cette identité juive qui est au cœur des
articles passionnants de Rav Lévi Azimov, de
David Checoury, de Madame Joëlle Bernheim
et d’Ariel Goldmann, Président du FSJU, que
nous avons le plaisir de vous proposer dans ce
journal.
C’est cette identité juive qui guide en permanence ce que nous pensons, ce que nous
disons, ce que nous faisons.
C’est cette identité juive que nous avons reçue
en héritage de nos parents et que nous transmettons à nos enfants de génération en génération.
C’est cette identité juive enfin que nous allons
célébrer dans la joie à l’occasion de Chavouoth.
Puisse-t-elle continuer de nous rendre si fiers
de ce que nous sommes.
‘Hag Saméa’h à tous.
Sous l’égide de la Fondation
du Judaïsme Français
Nous sommes tous
les enfants de l’OSE !
Aujourd’hui comme hier l’OSE prend en charge les enfants en grande
souffrance, les personnes âgées isolées ou atteintes de la maladie
d’Alzheimer, les personnes handicapées, et depuis janvier 2015 les victimes
d’attentats. Votre don est indispensable aujourd’hui pour permettre à
l’OSE d’être présente pour nous tous, demain.
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Neuilly Paris Ouest
Message du RABBIN
Rabbin Michaël Azoulay
C
haque année, je suis frappé par le
décalage qui existe entre ce que dit le
texte de la Torah au fondement de la
fête de Chavouoth et la perception populaire
de la dite fête. J’avais même consacré un cours
aux raisons de ce hiatus l’année passée.
Le seul rite qui aurait pu s’imposer étant l’étude
de la Torah (qui constitue un commandement),
on voit mal comment la Torah aurait pu exiger
qu’on l’étudie ce jour là, alors que cette obligation est quotidienne. On célébrerait alors
Chavouoth chaque jour de notre vie.
En effet, tandis que le pentateuque n’établit
aucun lien entre la fête des semaines et le don
de la Torah au Sinaï, Chavouoth étant relié
aux prémices de la moisson (voir par exemple
Lévitique, 23, 16-17), l’imaginaire collectif n’a
retenu que la tradition rabbinique (en particulier, le Talmud) qui fait de cette solennité la
célébration de la théophanie sinaïtique.
Nous comprenons de la sorte pourquoi le pentateuque fait l’ellipse temporelle de la Révélation lorsqu’il évoque Chavouoth.
A cette interrogation, il faut en ajouter une
autre : aucun rite particulier ne caractérise
Chavouoth. Certes, on y trouve des coutumes,
une liturgie particulière, la fameuse veillée d’étude, mais aucun commandement, a
contrario des deux autres fêtes de pèlerinage.
Peut-être est-ce la raison d’être de cette fête que
de nous rappeler chaque année que c’est précisément cette place centrale donnée au savoir
et à son acquisition, qui fait du judaïsme une
religion intelligente et intelligible ?
Alors, sans tarder, la motivation et les compétences faisant souvent défaut, rapprochez-vous de votre communauté afin de suivre
les enseignements qui y sont dispensés !
On serait tenté de répondre à la première question par une évidence : les citadins que nous
sommes vibrent bien plus pour un événement
comme la Révélation que pour la moisson…
Il me semble toutefois que la réponse à la
seconde question révèle quelque chose de plus
profond.
Le don de la Torah ne se célèbre pas une fois
l’an, mais tous les jours, en se l’appropriant et
en faisant ainsi de celle ci un élément primordial de notre existence.
Bonne fête de la moisson des connaissances !
La rédaction remercie tous les annonceurs
qui permettent à notre bulletin de s’autofinancer.
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8
N°57 • Juin 2016
Message du RABBIN
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Neuilly Paris Ouest
VIE Juive
Quel processus de libération ?
Basé sur l’enseignement des Si’hot du Rabbi de Loubavitch
Par Rav Levi Azimov
L
a fête de Pessa’h n’est en
réalité qu’une
étape sur la voie
de la libération, à l’échelle
du peuple juif
autant qu’à celle
de l’individu. La libération complète
se cristallisera lors du don de la Tora
à Chavouoth, puisque c’est l’objectif
majeur de la sortie d’Égypte, tel que le
verset l’exprime « Quand tu auras fait
sortir ce peuple d’Égypte, vous servirez
D.ieu sur cette montagne » (Exode 3,12).
Nous observons donc une ligne conductrice qui relie ces deux fêtes avec une
évolution constante que nous allons
essayer de comprendre à la lumière de
la profondeur de la Tora, en interrogeant
une série d’éléments qui doivent susciter
une explication globale et rationnelle.
Cette libération commence donc par la
fête de Pessa’h, qui se singularise par
l’interdiction formelle de manger du
pain et du levain pendant une période
de 7 jours (en Israël, et 8 jours en diaspora) ainsi que par l’obligation de manger de la Matsa.
Puis, le lendemain du premier jour de
Pessa’h nous devons apporter un sacrifice d’orge et à partir de là, compter
49 jours, c’est la « Sefirat haOmer ».
Un mois après, à savoir le 15 Iyar, nous
avons le deuxième Pessa’h où il n’y a
10 N°57 • Juin 2016
pas d’interdit de manger du ‘Hamets,
et le 33e jour vient « Lag Baomer » qui
marque la fin d’une période dans le
Omer.
Enfin, le 50e jour marque la fête de
Chavouoth.
L’enchainement de ces évènements
impose la vision d’une évolution et la
volonté d’un aboutissement. Cependant, certaines interrogations interpellent notre sens critique :
1.Pourquoi le ‘Hamets est-il interdit durant une semaine ? Cette
période de 7 
jours se vit-elle
comme la nécessité d’une cure ou
d’un sevrage ?
2.Pourquoi la consommation de la
Matsa est-elle obligatoire ?
3.Le Omer était une offrande d’orge.
Comment expliquer le choix de
cette céréale, alors que d’habitude il était d’usage d’offrir une
offrande de blé ?
4.Le verset formule « vous compterez jusqu’au lendemain de la
septième semaine, soit cinquante
jours » (Lévitique 23,16). Or comment expliquer que compter
7 semaines équivaut à 49 jours, et
non 50 tel qu’il est écrit ?
5.Comment se fait-il qu’au cinquantième jour – le jour de Chavouoth
– il fallut apporter une offrande
composée de deux pains ‘Hamets
alors que toute l’année le ‘Hamets
était proscrit dans l’enceinte du
Temple ?
Le Roi Salomon évoque dans le Cantique
des Cantiques (1,4) « Prends-moi, après
toi nous courons, le Roi me conduit dans
ses appartements ».
De quelle réalité ce verset fait-il la
métaphore ?
Il s’agit du peuple juif qui demande à
D.ieu – le Roi – de le prendre, de l’extraire d’Égypte. Se sachant enlisé dans
49 degrés d’impureté, il est incapable
de se libérer lui-même, il a besoin d’une
intervention Divine qui le sorte pour le
sauver au plus vite avant que la cause
ne soit perdue.
Une fois évacué de la zone de danger,
le travail de construction du peuple juif
s’amorce. Il prend forme sous le signe de
la transformation et du raffinement de
la personnalité et des sentiments. Alors,
le verset dit « après toi nous courons ».
Courir vers le Roi doit se faire au pluriel, car il s’agit non seulement d’avoir
avec soi l’âme divine – ce qui est naturellement acquis –, mais aussi l’âme animale qui initialement n’est pas sensible
à la cause divine, mais doit le devenir
par l’évolution de la brillance1 des sentiments. En effet, l’idée est de pouvoir
avancer à deux : l’âme divine qui indique
la route et l’âme animale dont l’énergie
débordante permet de courir avec élan.
Les sentiments se composent de sept
attributs :
1.
‘Hessed 
: la bonté. Sentiment
essentiel vital qui permet de tisser
des liens avec autrui.
2.Guevoura : la rigueur. Qualité qui
structure et qui organise aussi
bien l’individu que la collectivité.
3.Tiféret : l’harmonie. Trop d’amour
ou de bonté peut être néfaste
autant que trop de rigueur, l’harmonie réside dans l’équilibre et la
vérité.
4.
Netsa’h : la victoire. La victoire
n’est autre que le fruit de la
persévérance et la ténacité. La
constance donne une dimension
responsable à nos actions.
5.Hod : l’humilité. Trop d’ambition
peut être arrogant. L’humilité
permet de considérer l’entourage
dans son environnement.
6.Yessod : le lien. Le besoin d’avoir
du lien, d’échanger équitablement sans dualité.
7.
Mal’hout : la royauté. Il s’agit
d’exercer notre capacité à guider,
à être un leader.
Il est à noter que les cinq premiers sentiments se traduisent dans la construction personnelle tandis que les deux
derniers permettent d’améliorer notre
évolution dans notre vie relationnelle.
A présent, nous avons les éléments
nécessaires pour retracer le processus
de libération depuis Pessa’h jusqu’à
Chavouoth.
Lorsque l’homme était sous l’emprise de
son mauvais penchant, il dut se sauver
d’Égypte. C’est alors qu’il apporta une
offrande d’orge, car elle symbolise la
nourriture animale, comme l’exprime
le Talmud dans le traité Sota 14b : « de
même qu’elle agissait comme un animal, elle apportera de la nourriture
animale ». L’homme étant seul contre
lui-même, se défaire de ses mauvais
penchants commence par sacrifier sa
partie animale.
Durant cette première période, tout
contact avec du pain, symbolisé par
le mauvais penchant, est totalement
proscrit. C’est la fête de Pessa’h qui
nous invite à rester fondamentalement
humble en ne mangeant que de la
Matsa (sans levain).
Une fois sorti d’Égypte, chaque individu
commence par démultiplier ses compartiments sentimentaux et à les raffiner l’un après l’autre
La traversée de la mer rouge marque
ensuite la première étape libératrice.
L’Égyptien étant noyé, il ne peut plus
attaquer. En parallèle, une semaine a
permis de raffiner totalement le premier
sentiment de bonté en évoquant les
autres sept attributs2. Un tour de cadran
est marqué. Le ‘Hamets est autorisé.
Mais il ne peut pas faire l’objet d’une
offrande, car il n’a pas encore acquis
une dimension saine.
ration physique de l’Égypte n’est en
réalité qu’une étape dans l’affranchissement personnel des propres penchants
de l’homme permettant de se préparer
convenablement à recevoir la Tora avec
joie et profondeur.
Ce n’est qu’à la fin seulement du processus de raffinement au 49e jour3,
lorsque les sept attributs dans toutes
leurs combinaisons (7x7) brilleront,
que nous célébrons la transformation
de notre âme animale sous la forme de
l’offrande des deux pains ‘Hamets, marquant que même la dimension de pain
qui était proscrite auparavant est à présent l’objet d’une dimension hautement
spirituelle.
Cette journée est marquée par le mérite
de Rabbi Chimon Bar Yo’haï, révélateur
des profondeurs de la Tora. Il démontra
que l’âme de la Tora ne peut être dissociée de sa dimension visible et corporelle.
Ce jour de Chavouoth, appelé le 50e jour,
révèle la cinquantième dimension, celle
qui ne peut être atteinte par l’effort de
l’homme, mais qui nous vient en cadeau
de D.ieu quand l’homme a fait son maximum.
Cela explique pourquoi le Roi Salomon
écrivit « Le Roi me conduit dans ses
appartements », car nul ne peut s’introduire dans les appartements de D.ieu
sans y être escorté, comme pour signifier ce niveau supplémentaire qui est un
véritable cadeau divin.
La sortie d’Égypte amorce un processus qui trouve son dénouement et son
apogée avec le don de la Tora. La libé-
1. Le terme « Sefirat » provient du mot
« Saphir » qui indique l’objectif de la période.
A l’image d’un diamant qui ne livre son
éclat que lorsqu’il est taillé, les sentiments
ne brillent véritablement qu’après avoir été
raffinés par une phase de polissage..
2. Vous remarquez que chaque jour qui passe
une combinaison des 7 sentiments est cité
dans le texte du compte du Omer. Exemple :
1er jour ‘Hessed de ‘Hessed, 2e jour Guévoura
de ‘Hessed et ainsi de suite jusqu’au 49e jour.
3. L’avancement se fait progressivement : en
premier lieu il y a Pessa’h Chéni, le deuxième
Pessa’h qui permet de manger le ‘Hamets et
la Matsa en même temps. En effet, nous nous
trouvons au premier jour de la cinquième
semaine. Le raffinement des attributs de la
personnalité est entamé, l’évolution personnelle prend une forme affirmée, le ‘Hamets est
moins influent et se voit donc autorisé.
Puis au 33e jour de Lag Baomer, marquant
la concrétisation de ce raffinement avec le
degré de « ‘Hod de ‘Hod », les attributs dont la
vocation est l’évolution personnelle viennent
de terminer leur processus d’élévation.
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N°57 • Juin 2016 11
Neuilly Paris Ouest
VIE Juive
Et tout le peuple voyait des voix …
Par David Checoury
Une vision prodigieuse
« Et tout le peuple voyait les voix et les
flammes et le son du chofar et la montagne en fumée ; le peuple vit, recula et
se tint au loin. » Exode, 20, 15.
Cette vision, que l’on pressent être d’une
nature aussi mystérieuse qu’exceptionnelle, est celle à laquelle ont pourtant
assisté, pétrifiés, les Israélites au pied du
mont Sinaï dans un spectacle infiniment
plus grandiose que la plus audacieuse
des réalisations hollywoodiennes.
Chavouoth. Ce moment exceptionnel, où D.ieu s’est révélé, est certainement l’évènement le plus important
qu’ait connu l’humanité. Car en effet,
le contenu de cette révélation est universellement reconnu comme étant la
charte morale de l’humanité.
Ils venaient de recevoir les dix Paroles de
la bouche de l’Eternel. Un peu plus loin,
Rachi nous dit sur le verset de l’Exode
24, 12 qu’en fait, tous les 613 commandements étaient contenus dans les dix
Paroles !!!
Le verset cité plus haut nous dit qu’ils
voyaient des voix. Comment comprendre cette expression très étonnante ?
Entendre des voix, certes, mais comment
comprendre « voir des voix » ? Comment
percevoir des sons qui, par nature, sont
immatériels ? A évènement exceptionnel, perception unique ? Comment deux
sens apparemment distincts, à savoir
la vue et l’ouïe, ont-ils alors communiqué voire communier lors de ce moment
unique dans les annales de l’histoire ?
Ce don de la Tora est précisément
l’évènement que nous célébrons à
Pour épaissir le mystère, Rachi qui
habituellement procure une clé pour
12 N°57 • Juin 2016
la compréhension littérale du verset,
nous confirme « qu’ils virent ce qui s’entend, chose impossible à réaliser dans
d’autres circonstances ».
Vision donc prodigieuse dans sa modalité
de communication totalement inédite.
C’est cette vision mystérieuse qu’il est
nécessaire de comprendre car l’éclairer,
c’est peut-être trouver la clé qui a valu au
peuple d’Israël de mériter le don de la Tora.
La Torah préalablement proposée
aux nations
En effet, avant d’offrir la Tora à Israël,
le Très Haut l’avait proposée aux autres
nations. Mais celles-ci l’ont refusée tour
à tour comme le montre le midrach bien
connu dans le traité d’Avoda Zara 2,b
relaté ci-dessous.
D.ieu s’est adressé aux nations l’une
après l’autre. Ainsi demanda-t-Il au
peuple d’Esaü : « Voudriez-vous accepter la Tora ? ». Ce dernier se renseigna
en demandant « Qu’est-il exactement
écrit dans cette Tora ? » D.ieu répondit :
« Tu ne tueras point ». « Mais, s’exclama
Esaü, n’est-ce pas cela l’essence même
de ma nature ? N’est-ce pas précisément
avec ces paroles qu’autrefois mon aïeul
Isaac me bénit lorsqu’il dit « Tu vivras
par le glaive » ? Comment donc pourrais-je accepter une telle loi ? » . Et c’est
ainsi qu’Esaü déclina.
Puis D.ieu se tourna vers Ismaël 
:
« Acceptes-tu ma Tora ? » Ismaël de
demander : « Qu’y est-il marqué ? ».
Réponse : « Tu ne voleras point ». Il
rétorque : « Mais le vol est ma nature !
C’est bien ce que l’ange prédit autrefois à ma mère Hagar, lorsque celle-ci
se trouva désespérée dans le désert :
Hagar, tu auras un enfant « Veyado
bakol », il pillera, il rapinera, il ravira !
Une telle loi contredit donc le fond
même de mon caractère. 
» Ismaël
déclina aussi.
Puis c’est à Moab et à Ammon que D.ieu
s’adressa. Ceux-ci aussi se renseignèrent
sur le contenu de la Tora. « Tu ne commettras pas d’adultère » s’entendirent
dire ces deux nations. « Mais Maître
du monde, ne sommes-nous pas, tous
les deux issus de la relation adultérine
entre Loth et ses deux filles lors de leur
fuite de la ville de Sodome... ? Et c’est à
nous que Tu demandes d’accepter cette
Tora ? » Ils déclinèrent tout autant.
Na’assé Venichma ou les deux
couronnes de gloire d’Israël
Finalement c’est au peuple juif que
la Tora fut proposée et qu’elle échut.
Celui-ci ne posa aucune question
contrairement à tous les autres peuples
du monde. Il n’exigea pas non plus
quelque condition préalable.
Car, en effet, un peu plus loin, au chapitre 24 de l’Exode verset 7, Israël à
l’unisson déclara le très célèbre “Na’assé
venichma”. ”Tout ce que Hachem a dit
nous le ferons et nous l’accomplirons. »
Telle fut sa réponse toute aussi instantanée qu’inconditionnelle.
Ce blanc-seing, donné par Israël, d’accepter le contrat de la Tora sans en
connaitre les clauses est le grand mérite
d’Israël, comme ceci est illustré dans un
célèbre passage du Talmud (traité de
Chabbat 88,a). Rabbi Simaï explique :
« Lorsqu’Israël prononça Na’assé avant
Nichma, ou « nous ferons » avant le
« nous entendrons », 600 000 anges se
rendirent auprès de chaque Juif et attachèrent deux couronnes sur la tête de
chacun d’entre eux, l’une pour Na’assé
et l’autre pour Nichma.
Cette affirmation « nous ferons et nous
entendrons » équivaut à l’engagement
d’exécuter les commandements de
D.ieu avant même d’entendre ce qu’implique réellement l’observance de ces
commandements. C’est-à-dire tout ce
que D.ieu exigera, sans en connaitre le
contenu d’avance, nous proclamons
que « nous le ferons » et maintenant,
nous sommes prêts à écouter « nous
écouterons » les exigences.
Voir et entendre dans la Cabale
Hokhmah et Bina
Revenons à notre question liminaire.
Quelle était la modalité de cette vision
prodigieuse à laquelle ils ont assisté
durant laquelle ils « virent des voix » ?
Et quel rapport y a-t-il avec leur mérite
d’avoir dit Na’assé Venichma ?
Dans la Cabale, il y a, parmi les dix séfirot, deux qui correspondent respectivement à la vue et à l’ouïe : la Hokhmah
correspond à la vue, la Bina à l’ouïe. La
Hokhmah, communément traduite par
sagesse, c’est la perception première
que l’on a des choses, la Bina, quant à
elle, c’est l’extension intellectuelle et
rationnelle de cette première perception.
Ainsi, lorsque nous observons un phénomène, nous le percevons dans sa
totalité, dans sa forme générale. Nous
en percevons de manière synthétique
son essence, ce que Kant appelle « l’en
soi ».
L’écoute, elle, exige de son côté l’analyse, car elle doit rassembler différents
morceaux du réel pour se reconstruire.
La différence fondamentale qu’il y a
entre voir et entendre, c’est que nous
pouvons en un instant voir une quantité
incroyable d’informations alors qu’on
ne peut écouter qu’un seul son à la fois.
L’inversion des sens, « voir des sons »,
l’absence de frontière entre la vue et
l’ouïe a rendu la révélation de D.ieu surnaturelle, prodigieuse.
Le peuple devait voir ce qui est habituellement entendu afin de recevoir toute la
Tora car seule la vue permet de recevoir
un nombre considérable d’information
en un instant. Le peuple a alors reçu une
vision complète de la Tora qui ne forme
qu’un seul tout. Il fut alors capable
d’embrasser d’emblée d’un seul regard
l’ensemble complexe de la Tora.
Il a, alors, d’instinct reconnu la véracité
de cette fresque grandiose. Il a compris
la portée générale de ce qui lui était
donné à voir et d’un cri du cœur a prononcé le « nous ferons et nous comprendrons ». Ce fut là son immense mérite
par rapport aux autres peuples.
Voilà pourquoi la fête de Chavouoth
est aussi appelée « zman matan toratenou ». Le temps du don de notre Tora.
Notre Tora, car comme nous venons de
le dire, nos ancêtres ont su en être dignes.
Nous serons dans quelques jours
nous-mêmes au pied du mont Sinaï.
Soyons prêts à accueillir la Tora et à la
mériter !!!
N°57 • Juin 2016 13
Neuilly Paris Ouest
VIE Juive
La Tora a besoin des femmes
Entretien avec Madame Joëlle Bernheim, Directrice de la Maison d’Etude Juive Au Féminin, Psychanalyste.
Mme Joëlle Bernheim, pouvez-vous
nous présenter en quelques mots le
«Beit Midrach Lenachim», la Maison
d’Etude Juive Au Féminin que vous
avez créée il y a quelques années ?
Joëlle Bernheim : Nous clôturerons
sous peu, avec un Siyoum festif (le
29 juin), la quatrième année d’existence
de notre Beit Hamidrach, notre Maison d’Etude Juive Au Féminin, dans les locaux de la Synagogue de la Victoire.
La Maison d’Etude, c’est 20 heures de cours par semaine, un
dimanche d’étude et de réflexion thématiques par mois, un
séminaire de préparation aux fêtes de Tichri ainsi qu’un séminaire d’été à Jérusalem (en partenariat avec la Midrasha Nishmat).
Des cours dans tous les domaines de l’étude juive, et toujours sur
textes. En hébreu, avec l’assistance de traductions si nécessaire.
Nous souhaitons donner aux femmes qui le souhaitent un
accès direct aux textes du judaïsme et à l’étude, favoriser une
autonomisation progressive, et l’acquisition d’une culture
juive à hauteur de la culture générale qui est la leur.
Faire découvrir la richesse de notre patrimoine, éveiller la joie
et la passion de l’étude de la Tora qui ne lâchent plus ceux qui
la découvrent, le désir de partager et de transmettre.
Nous proposons d’abord des cours d’initiation. C’est indispensable pour permettre aux personnes qui ne savent pas encore
lire l’hébreu de nous rejoindre, mais également pour désamorcer l’appréhension qui saisit souvent les femmes à l’idée de
se confronter directement aux textes. Et pourtant femmes et
hommes ont entendu également la parole divine au Sinaï !
Le corps du programme c’est une série de cours de Tora et Bible
avec commentaires, de philosophie juive, mais également, et
c’est ce qui fait notre spécificité : des enseignements de Michna,
Guemara (Talmud) sur deux niveaux, de Halakha (Loi juive).
Ceci nous paraît fondamental. En effet, il ne suffit plus de connaître
les règles halakhiques au quotidien. On n’est plus au temps
où l’on pratiquait les Mitsvot
« parce que c’est comme ça »,
ou « parce qu’on a toujours fait
comme ça ». Il est important
d’expliquer aussi comment
fonctionne la Halakha, la Loi
juive ; de démonter le processus halakhique, les notions
clés, les règles de raisonnement, et comment se fixe la
Halakha. Cela lui confère ses
lettres de noblesse.
14 N°57 • Juin 2016
Quels objectifs étaient les vôtres en fondant cette institution
unique en France ?
J. B. : On assiste depuis une cinquantaine d’années à un
immense développement de l’étude juive en Israël et aux
Etats-Unis. On ne compte plus les Midrachot et séminaires qui
dispensent des enseignements diplômants ou non, qui offrent
une formation profonde et complète dans tous les domaines
de l’étude juive, qui autorisent les femmes qui les suivent, à
devenir elles aussi des maîtres reconnus, des relais de transmission de qualité.
Or en France, rien de tel. Il y a bien sûr de très nombreuses
structures qui dispensent des cours et conférences de Tora à
destination des hommes et des femmes également.
Mais il n’existe pas de lieu, ou trop peu, accessible aux femmes
également, leur dispensant un enseignement sur textes avec
les outils « techniques » indispensables pour progresser, leur
offrant un programme complet et structuré dans tous les
domaines de l’étude juive.
Si un homme décide de se plonger dans l’étude des textes
sacrés, nombre de Yechivot ou Batei-Midrach lui sont accessibles. Pour une femme cette possibilité n’existe pas.
Quel gâchis ! Quel dommage ! Les femmes aussi ont besoin de
la Tora : sans l’étude de la Tora notre judaïsme se dessèche et
se flétrit comme une plante qui ne serait plus suffisamment
abreuvée.
Mais je dirais aussi que la Tora a besoin des femmes. L’apport
de la voix féminine, d’une voie proprement féminine, est vital
pour la communauté de demain. C’est un apport, un enrichissement, dont on ne peut se passer.
Quels cours y sont enseignés ? Quel est le profil des étudiantes
qui le fréquentent ?
J. B. : Nos cours sont répartis sur trois soirées, une journée
pleine: le mardi, ainsi que le dimanche matin. C’est en tout une
douzaine de cours qui sont proposés.
L’idéal pour acquérir une formation complète: les suivre
tous. Et puis on sait bien que
plus on consacre de temps à
l’étude, mieux on progresse, et
plus on en tire de satisfactions.
Mais possibilité est laissée de
suivre un ou plusieurs cours,
sans suivre le cursus complet.
Nous nous sommes entourés
des maîtres et enseignants
les plus qualifiés dans leur
domaine, hommes et femmes.
Tous ont à cœur de proposer
une pédagogie dynamique et active. Favoriser un niveau d’engagement, d’implication dans le processus d’apprentissage
qui soit maximal. Encourager la révision, le travail en binôme
(h’avrouta), en petits groupes.
Nos étudiantes, appartenant à toutes les tranches d’âge, et
issues des horizons les plus divers de la Communauté, l’ont
compris et l’apprécient.
Elles apprécient aussi la richesse que cette diversité des profils
apporte.
Après quelques années de fonctionnement, quel bilan faitesvous ? Votre principal sujet de satisfaction ? Votre principal
regret? Votre principal espoir ?
J. B. : Un bilan très globalement positif, notre Maison d’Etude
s’enracine et se développe. Elle répond à une vraie attente.
C’est un projet ambitieux, exigeant et novateur. Suivre nos
programmes, pour en tirer bénéfice demande engagement,
régularité et persévérance. Nombre de femmes l’ont compris
et ont franchi notre porte. Nous attendons encore celles, plus
nombreuses encore, qui y songent, car elles nous le disent.
Le regret me tient lieu d’espoir ! En effet, mon regret est de
n’avoir pas jusqu’à présent pu constituer un noyau de femmes
étudiant à mi-temps, ou mieux à plein temps. Ce serait d’un
apport considérable pour la Communauté et pour ellesmêmes bien sûr. Eveiller des vocations auprès d’étudiantes
entre deux cycles d’étude, ou en fin d’études, femmes en pause
professionnelle, entre deux emplois etc… C’est possible.
Ça ne s’est pas fait hier, ni aujourd’hui, ce sera pour demain ...Si
vous le voulez, ce ne sera pas un rêve !
N°57 • Juin 2016 15
Neuilly Paris Ouest
HORAIRES DE CHAVOUOTH 5776/2016
à la synagogue de Neuilly
Samedi 11 juin
(veille de fête)
matin
soir
9h00
minh’a 20h00
arvit 20h45
(pas de séouda Chélichite
à la synagogue)
Fin de chabbat à 23h00
Veillée d’étude au Centre Communautaire à partir de 00h30
La veillée sera suivie d’un premier office de chah’arit à l’aube
Dimanche 12 juin
(1er jour de fête)
9h00
lecture des 10 commandements
20h00
19h00 : Lecture du Rouleau de Ruth (1ère partie) et des Azharot
Chavouoth pour les enfants
Lecture des 10 commandements au Centre Communautaire - 1er étage
pour les enfants de 3 à 10 ans à 11h00
Distribution de glaces
Pour tous à partir de 13h00 grand repas « ‘halavi » au Centre Communautaire-rdc
P.a.f : 25 euros – inscriptions et règlements au 01 47 47 78 76 - poste 4
Lundi 13 juin
(2e jour de fête)
9h00
yizkor
minh’a à 21h30
maariv à 23h01
20h30 : Lecture du Rouleau de Ruth : (2e partie) et Azharot
Cours du Rabbin M. Azoulay
Samedi 11 juin à 19h00 : La Torah écrite a-t-elle été accompagnée d’une tradition orale ?
Lundi 13 juin de 22h00 à 23h00 : Les étudiants des Yechivot (écoles talmudiques) doivent-ils
faire l’armée ?
16 N°57 • Juin 2016
Prescriptions pour Chavouoth
Chavouoth
pèlerinages, les Chaloch régalim.
est la 2e des 3 fêtes de
Ces trois fêtes de pèlerinages sont toutes liées à l’histoire de
la sortie d’Egypte : Pessa’h commémore la sortie d’Egypte des
enfants d’Israël après 400 ans d’esclavage, Soukot, la vie des
enfants d’Israël dans le désert et Chavouoth le don de la Torah
au mont Sinaï.
Ces 3 fêtes étaient également célébrées à l’époque du Temple
par un pèlerinage à Jérusalem où étaient offerts les premiers
fruits des récoltes.
Chacune de nos fêtes est caractérisée par une mitsva qui
lui est spécifique : le Chofar à Roch Hachana, le loulav ou la
Souka à Soukot, la Matsa à Pessa’h… Chavouoth est la seule
fête qui ne semble pas être marquée par une mitsva qui lui est
dédiée : c’est en fait l’étude de la Torah qui est au cœur de la
célébration de Chavouoth, et qui est mise en valeur au travers
de la veillée qui a lieu la 1ère nuit de la fête.
La Méguila de Ruth est lue pendant Chavouoth. Ruth, la
moabite se convertit au judaïsme et accepte toute la Torah,
tels les Hébreux au pied du Sinaï. Elle est également la grandmère du roi David qui naquit et décéda à Chavouoth.
Cette année Chavouoth commence samedi
soir 11 juin à l’issue du Chabbat. Bien que l’on
puisse commencer la prière du soir en communauté, avant la nuit complète, il faudra faire
attention à ne pas utiliser de flamme (allumée
avant Chabbat) ou transporter à l’extérieur
avant la sortie du Chabbat à 23h00.
Il faudra également attendre 23h00 pour réciter le kiddouche de la fête à la maison dans
lequel sera inclus la havdalah (se reporter au
Mahzor).
Dans toutes les communautés, sont organisées des veillées d’études, durant lesquelles on
étudie ou on lit le Tikoun, qui est une compilation de textes choisis par nos sages.
Dès l’aube, on commence la prière du matin
durant laquelle sont relus les 10 commandements (Exode 20). Cette lecture constitue pour
nous une nouvelle acceptation de l’ensemble
de La Torah et de ses commandements.
Il est également de tradition durant
Chavouoth de fleurir les maisons et les synagogues, pour rappeler que le mont Sinaï s’est
mis miraculeusement à fleurir lors de la révélation de D.ieu.
On consomme des mets lactés (ou le fameux
gâteau au fromage…) durant les repas de fêtes
car la Torah est nourrissante comme le lait
et nous devons toujours l’avoir à la bouche
comme le rappelle le verset du Cantique des
Cantiques (IV, 11) : du lait et du miel coulent
sous ta langue…
N°57 • Juin 2016 17
Neuilly Paris Ouest
Horaires des offices de la semaine
(sauf jours de fête)
Dimanche et jours fériés
• Cha’harit : 8h00 ‫שחרית‬
• Min’ha et Maariv : 19h30 ‫מעריב מנחה‬
Du Lundi au Jeudi
• Cha’harit : 7h00 ‫שחרית‬
• Min’ha et Maariv : 19h30 ‫מעריב מנחה‬
Vendredi
• Cha’harit : 7h00 ‫שחרית‬
• Chir hachirim : 19h00
• Min’ha Arvit : 19h15 ‫מנחה‬
Chabbat Samedi Matin
• Synagogue à 9h00
• 2e office au CCJC à 9h00
• Cours de Rav Azimov à 12h30 à la synagogue (1er étage)
• Samedi après-midi 1h30 avant la fin de chabbat
• Maariv à la fin de Chabbat
PROGRAMME DES COURS DU RABBIN M.AZOULAY,
JUIN-JUILLET 2016
(sous réserve de changements d’intervenants et d’horaires) :
Le choix des thèmes comme la matière à réflexion proviennent, à quelques exceptions près, d’un ouvrage publié l’année dernière
de Haïm Navon, rabbin de Modi’in, enseignant en Torah dans des Yéchivot, centres d’étude et Mikhlalot. Auteur de neuf livres
(publiés en hébreu), dont un best-seller, « Eve n’a pas mangé une pomme - 101 erreurs répandues au sujet du judaïsme ».
Sa dernière œuvre est « Teqou - 101 grandes controverses du judaïsme ».
Les sujets sont généralement en rapport avec la Paracha de la semaine.
SAMEDI 11 JUIN, 19h : (veille de Chavouoth) La Torah écrite a-t-elle été accompagnée d’une tradition orale ?
LUNDI 13 JUIN (Chavouoth), entre Min’ha et Maariv ?
De 22h00 à 23h00 : Les étudiants des Yéchivot (écoles talmudiques) doivent-ils faire l’armée ?
SAMEDI 18 JUIN, à 20h30 : Retrouvera-t-on un jour les dix tribus perdues ?
SAMEDI 25 JUIN, à 20h30 : Un juif a-t-il le droit d’étudier les sagesses des nations ?
SAMEDI 2 JUILLET, à 20h30 : Les débats autour du fil « bleu azur » de nos jours.
SAMEDI 9 JUILLET : CHABBAT LIMOUD, 1er cours à 18h ; dernier cours à 20h15 :
20h15 : Qui est l’auteur du Zohar, et a t-on le droit d’étudier la Kabbale avant l’âge de 40 ans ?
SAMEDI 16 JUILLET, à 20h15 : A quoi reconnaîtra t-on le messie ? (Selon Maïmonide).
SAMEDI 23 JUILLET, à 20h : Dieu se soucie t-Il des animaux?
SAMEDI 30 JUILLET, à 19h45 : Israël est-il soumis au destin ?
18 N°57 • Juin 2016
Dates et horaires à retenir :
(sauf jours de fête)
Fêtes de TICHRI 5777
Début des séli’hot séfarades : lundi 5 septembre 2016
Début des séli’hot achkénazes (et grandes séli’hot pour tous) : dimanche 25 septembre 2016
Roch Hachana 5777 : lundi 3 et mardi 4 octobre 2016
Jeûne de Guédaliah : mercredi 5 octobre 2016
Chabbat Chouva : samedi 8 octobre 2016
Yom Kippour : mercredi 12 octobre 2016
Soukot : du lundi 17 octobre au dimanche 23 octobre 2016
Chémini Atséret et Sim’hat Torah : lundi 24 et mardi 25 octobre 2016
La vente des places pour les fêtes de Tichri
débutera à partir du jeudi 2 juin,
aux horaires du secrétariat au 01 47 47 78 76 poste 4.
CONSIGNES DE SéCURITé
SYNAGOGUE DE NEUILLY ANCELLE - CCJC
• Ne laissez jamais les portes ou les fenêtres ouvertes sans surveillance.
• Si vous voyez une personne au comportement suspect (ou un véhicule stationné aux abords de la
synagogue et du centre communautaire), signalez-la aux policiers, aux agents de sécurité, à un
permanent ou à un administrateur de la synagogue.
• Si une personne veut rentrer en même temps que vous à la synagogue ou au centre communautaire et
que vous avec un doute sur celle-ci, signalez la discrètement à un agent de sécurité, un permanent
ou un administrateur.
• Si vous voyez un objet abandonné dans la synagogue ou le centre communautaire, n’y touchez
pas : prévenez immédiatement un agent de sécurité, un permanent ou un administrateur.
• Arrivez à l’heure lors des cours et activités dispensées au centre communautaire.
• Ne pas stationner devant la synagogue ou le centre communautaire en dehors des places autorisées.
• à la fin des offices et des activités, ne restez pas devant la synagogue ni devant le centre communautaire,
évitez tout attroupement et dispersez-vous rapidement.
• Acceptez calmement les consignes de sécurité des personnes qui sont là pour vous protéger.
• Respectez les personnes qui vous protègent. N’oubliez pas que pendant que vous priez à
l’intérieur, ils veillent sur vous à l’extérieur.
LA SéCURITé C’EST SIMPLE SI TOUT LE MONDE Y PARTICIPE
LA SYNAGOGUE EST VOTRE MAISON, PROTéGEZ-LA !
La Commission administrative
N°57 • Juin 2016 19
DEVENEZ MEMBRE
centre communautaire &
saison
FICHE D’INSCRIPTION
2015-2016
NOM
5776
PRÉNOM
ADRESSE
CODE POSTAL
VILLE
TEL
E-MAIL
pour recevoir la newsletter
et les infos du centre
ATELIER(S) / COURS souhaité(s)
RÈGLEMENT cotisation
chèques à l’ordre de CINA
DATE NAISSANCE
FOURNIR UNE PHOTO D'IDENTITÉ POUR VOTRE CARTE
par courrier ou par mail [email protected]
Cotisation Individuelle :
Cotisation Famille (4 pers.) :
Cotisation de Soutien :
Cotisation de Bienfaiteur :
Cotisation Couple :
ou CCJC + AMEN
70 euros
210 euros
250 euros
500 euros
140 euros
120 euros
> après déduction fiscale : 23,80 €
> après déduction fiscale : 71,40 €
> après déduction fiscale : 165,00 €
> après déduction fiscale : 330,00 €
> après déduction fiscale : 40,80 €
Cotisation assimilée à un don déductible des impôts à 66%.
Un reçu CERFA vous sera délivré avec votre carte de membre.
Cotisation 5776, valable de septembre 2015 à septembre 2016.
> Directrice : Lise Benkemoun
du lundi au jeudi de 9h30 à 18h30
Téléphone : 09 54 38 37 92 ou 06 43 72 64 25
Bureau situé au rez-de-chaussée du CCJC
E-mail : [email protected]
> Coordination : Emmanuelle Allouche
lundi, mardi et jeudi de 9h00 à 16h00
mercredi de 9h00 à 12h00, vendredi de 9h00 à 12h30
Téléphone : 01 47 47 78 76 poste 6 - Fax : 01 47 47 54 79
Bureau situé au 1er étage de la synagogue
E-mail : [email protected]
du Centre Jérôme Cahen
culturel de Neuilly-Ancelle
> Accédez aux 20 ATELIERS ET COURS
> Bénéficiez de tarifs préférentiels pour les ÉVÉNEMENTS
> Accédez aux MANIFESTATIONS « membres »
Vous pouvez aussi adhérer en ligne sur le site :
CARTE DE MEMBRE
BIENFAÎTEUR
CARTE DE MEMBRE
www.ccjc-neuilly.com
votre
photo
2015/2016
57 76
2015/2016
NOM
57 76
PRÉNOM
PRÉNOM
#
#
> Direction des réceptions : Moché Taïeb
Téléphone : 01 47 47 78 76 poste 7 ou 06 60 45 90 95
E-mail : [email protected]
NOM
Tribune libre
La résolution du 11 avril
de l’UNESCO a t-elle seulement
un sens, si ce n’est de trahir
une fois de plus notre héritage
judéo-chrétien ?
Par Monsieur Jean-Christophe Fromantin, Maire de Neuilly-sur-Seine, Député
des Hauts-de-Seine
Q
uand l’ONU a lancé en 2005 le
programme « Alliance des civilisations » pour créer des ponts
entre les civilisations, elle aurait du préciser que cette initiative se ferait dans le
respect des religions. Car, à lire la Résolution du 11 avril de l’UNESCO, on en vient à
douter très sérieusement, non seulement
du principe de neutralité politique de cette
organisation, mais aussi, et surtout, de sa
neutralité religieuse.
pante, car elle fait voler en éclat la genèse
de la Bible pour attribuer tout le périmètre
culturel et religieux de Jérusalem-Est à
l’Islam. Elle oublie sciemment l’existence
du Temple de Jérusalem, elle oublie
la Bible, elle oublie les fondements du
Judaïsme mais également ceux du Christianisme. Cette résolution est un coup dur
porté à notre héritage judéo-chrétien.
Mais ce qui est encore plus inattendu – si
tant est, malheureusement, que la position de l’UNESCO soit véritablement sur« Israël, Puissance occupante ». C’est en
prenante – c’est la position de la France.
trahissant dès le départ par cette formule
Notre pays s’est engouffré dans la brèche,
son état d’esprit – par une connotation très
confirmant implicitement cette laïcité norpolitique hors de son champ d’action – en
mative qui prend petit à petit le dessus sur
réitérant à chaque paragraphe de sa résoAlberto Gabai, Jean-Christophe Fromantin, Maire
lution des termes très durs vis à vis d’Israël
le respect des religions. Malheureusement,
de Neuilly, Philippe Karsenty, Adjoint-au-Maire,
et en nommant son document « Palestine
je ne crois pas que la position française soit
devant le Kotel à Jérusalem
occupée » que l’UNESCO remet en cause
une simple erreur de nos diplomates, ni le
les bases mêmes du judaïsme. Car cette Résolution n’est pas
fait d’un vote précipité de leur part, c’est une fois de plus un de
neutre – au prétexte de la sauvegarde du statut quo – ni vraiment
ces signaux qui montre notre difficulté à inscrire notre avenir dans
géopolitique, elle est bien plus que cela, elle procède d’une option
l’héritage religieux qui fonde nos valeurs. Pas sûr, avec ce type
d’attitude, que l’initiative française pour la paix au Proche-Orient
politique délibérée en faveur de l’Islam et du bloc des pays arasoit en capacité de prospérer …
bo-musulmans qui porte cette demande. Elle est grave et préoccu-
N°57 • Juin 2016 25
Neuilly Paris Ouest
Tribune libre
Toujours croire en l’avenir !
Par Me Ariel Goldmann, Président du Fonds Social Juif Unifié, de l’Appel Unifié
Juif de France et de la Fondation du Judaïsme Français
C
’est avec une immense
joie que je réponds à la
demande des responsables de la communauté de Neuilly de m’adresser à elle au travers de ce billet.
Je le fais avec d’autant de plaisir que de nombreux liens familiaux et amicaux me rattachent à cette belle communauté et que
des souvenirs remontant à l’enfance autour de la personnalité du
Grand Rabbin Jérôme Cahen zal, avec lequel j’ai participé à mon
premier camp de jeunes, me reviennent en mémoire.
Il y a un peu plus de deux ans, en avril 2014, j’ai été élu Président
du Fonds Social Juif Unifié, de l’AUJF et de la Fondation du
Judaïsme français.
Deux ans qui sont passés vite, mais aussi deux ans qui nous font
remonter à une autre époque : à celle où il n’y avait eu ni le musée
juif de Bruxelles, ni Charlie, ni l’Hyper Cacher, ni les attaques de
Copenhague ni le Bataclan.
Bref, même si j’avais pu vivre de très près les drames d’Ilan Halimi
et de Toulouse, ainsi que ces dizaines d’actes antisémites hebdomadaires que nous dénombrons depuis trop d’années, on peut
affirmer sans exagérer que nous sommes entrés, pour la France
et pour les français juifs, dans une autre ère.
Et pourtant, quels que soient les dangers, quels que soient les défis
pour l’avenir, si nombreux soient les départs vers Israël ou ailleurs,
nous devons, fidèles à notre tradition et à l’exemple de nos aînés,
sans cesse nous relever, nous battre et faire en sorte que chaque
juif puisse vivre en paix et paisiblement là où il le souhaite.
Il pèse notamment sur notre communauté des menaces, réelles,
concrètes, nul ne peut l’ignorer, mais en ces temps troublés, nous
devons continuer à garder espoir et faire la démonstration de
notre force.
Le Fonds Social Juif Unifié, à travers la collecte de l’Appel Unifié
Juif de France a pour mission d’aider ceux qui doivent faire face à
différentes formes d’exclusion.
Dans un contexte d’antisémitisme qui ose dire son nom ou continue de se cacher sous les habits de l’antisionisme, les plus fragiles
d’entre nous luttent également contre la précarité du quotidien.
Nous tentons d’apporter des réponses concrètes à ces personnes
et ces familles en difficulté, grâce à différents programmes
sociaux dont le Fonds d’Urgence Solidarité.
Ce programme permet de débloquer en quelques heures des
situations de crise : menaces d’expulsion dues à des loyers
impayés, dettes liées aux factures courantes (gaz, électricité), frais
d’hospitalisation, accidents de la vie… Des actions qui permettent
26 N°57 • Juin 2016
à ceux qui en besoin de rebondir, et offrent une autre vision de
l’avenir.
Depuis plus d’un demi-siècle, le FSJU s’engage également à
préserver l’identité juive de France, en promouvant une culture
ouverte sur la Cité, l’éducation, la vie associative et la jeunesse. Il
octroie des subventions aux associations qui œuvrent dans tous
ces domaines.
La jeunesse juive reste parmi les priorités de notre institution à travers le programme Noé, qu’elle soutient, et dont l’ambition est de
renforcer l’identité juive des jeunes.
Dans ce cadre, des actions variées sont menées : journées d’engagement solidaire, pratique de l’hébreu, bourses vacances, accompagnement de jeunes actifs dans le développement de projets
innovants…
Autant d’initiatives qui font de la jeunesse l’un des espoirs de
notre communauté.
à travers des cadres impliqués, elle restera forte et unie et ce malgré les vagues successives d’aliyah.
C’est en misant sur la jeunesse que le FSJU entend pérenniser la
présence juive en France ou armer ceux qui ont besoin d’une identité forte et ancrée.
Si je cite ces exemples, c’est pour rappeler que, fidèle à sa tradition, le FSJU reste constant dans l’action avec ce principe cher à
l’un de mes prédécesseurs, David de Rothschild : faire sans dire.
Bien souvent, il est demandé au dirigeant communautaire que
je suis de prendre position sur des sujets fort éloignés du champ
d’action des institutions que je préside.
Je me fais un devoir de refuser, estimant que chacun doit rester à
la place qui est la sienne et accomplir la mission pour laquelle il
a été placé là où il est.
J’essaie, du mieux que je peux, de mettre en pratique quelques
unes des 48 vertus citées par la Michna 6 du Traité des Pères
(PIRKE AVOTH) que nous avons l’habitude de lire en ce moment
chaque chabbat :
« … la connaissance de son rang, la satisfaction de ce que l’on
possède, la modération des propos. »
C’est cette notion de « connaissance de son rang » ou plus simplement de savoir rester à la place qui est la sienne qui me paraît
cardinale et demeure pour moi une ligne de conduite dont j’essaie
de ne pas m’écarter.
Faisons en sorte de toujours agir dans cet état d’esprit, de façon
positive et énergique et ayons pour réponse, en ces temps troublés, de toujours croire en l’avenir.
L’ISF
vous concerne ?
En 2016, la Fondation FSJU a besoin de votre don ISF pour financer des actions
sociales et éducatives indispensables, en France et en Israël.
En France, la précarité continue de sévir. Le sentiment de vulnérabilité de la communauté
s’accentue. Un Fonds d’Urgence Solidarité permet de répondre aux situations de crise, en
débloquant les ressources nécessaires en quelques heures. La Fondation FSJU finance également
des bourses cantine pour permettre à tous les enfants, sans exception, de déjeuner dans leur
école. Pour la Fondation FSJU, la transmission de l’identité, le rayonnement de la culture juive et
le renforcement de l’engagement des jeunes sont des missions prioritaires.
En Israël, la fracture sociale s’aggrave. La Fondation FSJU participe à un programme d’aide
auprès des populations en difficulté. Le programme permet une distribution de produits de
première nécessité. Pour les personnes âgées s’ajoutent des bons d’achat pour des médicaments.
Des cours sont proposés aux enfants en situation d’échec scolaire.
Pour les plus jeunes, des activités d’éveil sont organisées. La
Fondation FSJU soutient des actions d’aide aux adolescents en
difficulté.
Votre don à la Fondation FSJU, sous l’égide de la Fondation
du Judaïsme Français, est déductible à 75 % de l’Impôt
de Solidarité sur la Fortune.
Pour une information
en toute confidentialité
Fondation FSJU – Esther Fargeon
01 42 17 11 38 ou [email protected]
sous l’égide de la Fondation du Judaïsme Français
L’ISF, POUR LES PAUVRES AVANT TOUT !
Gabriel VADNAI
Délégué général aux dons et legs
de la Fondation CASIP-COJASOR
La loi TEPA, promulguée en 2007, a réjoui les fondations sociales, en particulier juives, dans la mesure où
elle permettait aux contribuables de se libérer de leur Impôt de solidarité sur la fortune (ISF) à leur profit.
Avec une certaine générosité – qui va dans le sens d’une meilleure efficacité de l’action sociale, l’État
permettait aux contribuables de choisir le destinataire de leur impôt, celui qu’ils jugeaient le plus capable
de remplir la mission sociale.
Sous la pression de différents intervenants, le législateur a étendu les destinataires possibles de l’ISF, au
point que certains ont appelé la loi TEPA « la loi anti-ISF ».
Aux fondations se consacrant uniquement ou essentiellement à l’action sociale se sont ajoutées les FCPI,
les FIP, les PME, à but tout à fait lucratif, mais aux gains très incertains, et de nombreux organismes aux
objectifs les plus variés (universitaires, artistiques, économiques), dont la solidarité est généralement absente de leurs buts.
Revenons à l’essentiel : la solidarité, comme nous la comprenons dans la communauté juive, c’est l’aide
aux plus démunis, c’est la création de structures répondant aux besoins des personnes en difficulté,
personnes âgées, handicapés, infirmes … C’est un don sans contrepartie financière, … mais avec une
énorme contrepartie morale et personnelle.
Disons-le, même si la loi semble affirmer une position différente, l’ISF devrait être destiné d’abord, et peutêtre uniquement, aux pauvres.
Le contribuable affirme parfois avoir des difficultés à choisir le ou les bénéficiaires de sa générosité.
Pourtant le nombre de fondations (et non d’associations, car celles-ci sont exclues de la loi) se consacrant
essentiellement ou uniquement à la solidarité, à l’action sociale, à la Tsedaka est fort peu nombreux.
La Fondation CASIP-COJASOR, qui bénéficie de la confiance jamais démentie depuis 206 ans de la communauté juive et des personnes en difficulté, se consacre exclusivement à aider les familles sans ou avec
peu de ressources – 20 000 personnes par an, à créer des structures d’accueil pour les personnes âgées
et les handicapés (700 résidents).
Elle attribue des aides en nature (vêtements, accompagnement de travailleurs sociaux), en argent (plusieurs millions d’euros distribués chaque année) et met en place des programmes d’insertion sociale pour
toutes les couches de la population (Maisons des seniors, services d’entraide aux personnes âgées, aux
rescapés de la Shoah, halte-garderie, médiation familiale). Pour ne pas fatiguer le lecteur, la liste complète
de ses services ne peut qu’être raccourcie dans un tel article !
En attribuant son ISF à la Fondation CASIP-COJASOR, on est sûr de ne pas se tromper : il s’agit
bien de solidarité efficace, reconnue par l’ensemble des partenaires publics et privés. Donner au
CASIP, c’est répondre à son devoir civique de participer à l’effort national de lutte contre la pauvreté et c’est agir en conformité avec les prescriptions morales et religieuses de la tradition juive.
LA FONDATION CASIP-COJASOR,
LE POINT DE RENCONTRE ENTRE CEUX
QUI N’ONT PAS ASSEZ ET CEUX QUI VEULENT AIDER
1809
F O N D A T I O N
CASIP-COJASOR
POUR UNE SOLIDARITÉ EFFICACE,
LÀ OÙ ELLE EST NÉCESSAIRE !
Donnez en confiance à la plus ancienne et la plus importante fondation sociale de la communauté juive
PAYEZ MOINS D’IMPÔTS OU PLUS DU TOUT EN VERSANT VOTRE DON
• Par internet : www.casip.fr site sécurisé (Caisse d’épargne)
• Vous recevez votre reçu cerfa par e-mail en retour en quelques minutes
• Toutes cartes de crédit
(débit différé pour ceux que cela concerne)
• Par chèque adressé 8, rue de Pali-Kao 75020 Paris (reçu par poste ; par e-mail sur demande)
• En apportant votre chèque ou votre carte de crédit, durant nos heures de bureau de 9h à 18h (vendredi 14h)
Vos dons sont déductibles des impôts (ISF et revenus) jusqu’à 75% de leur montant.
Tél. 01 44 62 13 10 • www.casip.fr
Neuilly Paris Ouest
Actualités
Israël dignement fêté à Neuilly-sur-Seine
C
ette année, le CCJC en partenariat avec le KKL avait donné rendez-vous à la communauté au
Théâtre de Neuilly pour célébrer Yom
Haatsmaouth et les 68 ans de l’Etat
d’Israël.
En présence de nombreuses personnalités, d‘acteurs du KKL et de notre communauté la cérémonie a commencé par le
recueillement et la tristesse du Yom Hazi-
30 N°57 • Juin 2016
karon et, tout comme en Israël, la sirène a
retenti en mémoire des soldats morts aux
combats et des victimes du terrorisme.
Monsieur le Rabbin Michaël Azoulay a
entonné les prières du Yizkor et E-L Malé
Rahamim empreint d‘émotion toute
particulière puisqu’il suivait l’allumage
de la bougie par Bruno Levy beau-frère
de Michel Saada tué lors de l’attentat
de l’hypercacher de Vincennes en janvier 2015.
Des larmes de tristesse aux larmes d’allégresse, les drapeaux en berne se sont
levés et les jeunes de tous les mouvements de jeunesse sont arrivés triomphants sur scène arborant fièrement les
couleurs d’Israël.
Monsieur le Président Philippe Besnainou le premier, a évoqué Le Peuple et
la Terre d’Israël.
Se sont succédées alors des lectures de
ont dansé aux côtés d’artistes prestigieux que nous recevions, les chanteuses
de « The Voice » Isa Kopfler et Sasha et
le chanteur pop israélien, Harel Skaat,
qui pour notre plus grand plaisir a su
mettre une ambiance avec son répertoire entrainant et quelques incontournables tubes de musique israélienne.
textes par les mouvements de jeunesse
tous présents et très impliqués dans
cette soirée. On aura remarqué celui sur
la mémoire et transmission lu par un de
nos jeunes responsable EI accompagné
par une rescapée de la Shoah.
Monsieur le Député Maire Jean-Christophe Fromantin, également vice-président de l’amitié franco-israélienne à
l’Assemblée Nationale nous a fait l’honneur d‘assister à cette cérémonie et n’a
pas hésité à réaffirmer son attachement
à notre communauté et son soutien
à Israël, à ses valeurs de tolérance, à
son formidable développement et à la
fierté de son peuple après que Gil Taïeb
vice-président du FSJU ait évoqué l’inquiétude et la consternation des Juifs
de France sur le vote controversé de la
France le 16 avril dernier à l’UNESCO en
faveur de la résolution qui vise à nier le
lien historique et culturel du peuple juif,
de Jérusalem et de l’Etat d’Israël. Le Président du Consistoire Joël Mergui, venu
pour l’occasion, a également rappelé
La ferveur de chacun de ces jeunes réunis ce soir pour fêter l’indépendance
d’Israël aura été aussi un signe d’encouragement et de grande fierté sur l’engagement, l’avenir et le devenir de notre
communauté.
l’importance pour chaque juif d’être
le défenseur d’Israël et a donné rendez-vous à toute la communauté pour
Yom Yeroushalaim qui approche.
Tous ces jeunes, heureux de fêter l’Etat
d’Israël, ont alors chanté la Hatikva et
Nous remercions aussi pour leur présence nos vice-Présidents Philippe
Meyer et Maurice Sellem, nos fidèles
administrateurs Arlette Nebbot, Cathy
Rouach, Fabien Dahan et Jean-Claude
Darmon, ainsi que les adjoints au maire
Maryline Sfedj et Philippe Karsenty,
tous venus fêter Israël dans la joie.
Laurence Faibis Jakubowicz
Le divorce religieux :
Obtenir son guet
Chers Amis,
Dans le judaïsme, le Guet est l’acte de divorce religieux ; c’est une procédure spécifique gérée
par le Beth Din qui permet de l’obtenir. Mais parfois le chemin d’obtention du guet est difficile et
douloureux pour de nombreuses femmes.
C’est pour cette raison que le Comité d’aide aux AGOUNOT présidé par Madame Joëlle Bernheim
et auquel participe notre association WIZO-France, se mobilise pour être à l’écoute de ces femmes
et pour leur apporter conseil et soutien dans cette démarche.
Pour tout renseignement sur le guet, nous sommes à votre écoute.
On vous écoutera avec bienveillance.
Vous pouvez joindre Jane ZIMERO au : 06 09 92 37 57 ou par e-mail : [email protected]
En vous remerciant.
Cordial Shalom.
Joëlle LEZMI
Présidente WIZO-France
N°57 • Juin 2016 31
Neuilly Paris Ouest
Actualités
Pessa’h 5776, merci pour votre solidarité
et votre mobilisation
Pessa’h. Grâce à votre geste, nous avons
pu garnir 200 caddies qui ont fait la joie
et le bonheur de familles et d’enfants qui
n’en croyaient pas leurs yeux.
Maurice Sellem
Vice-président
de la commission
administrative
Très touchés, ils étaient souvent intarissables de remerciements et de bénédictions que nous voulions partager ici avec
les généreux donateurs et tous les bénévoles, et notamment Frédéric Mimoun,
qui ont participé à la confection de ces
caddies et à leur distribution, où en se
rendant chez certains, ils ont pu voir
combien la précarité et la santé fragile
pouvaient se conjuguer de façon cruelle.
Le peu de lumière et de soutien qu’on a
pu leur apporter fut d’une grande portée.
L
a fête de Pessa’h est caractérisée
par l’importance de la solidarité. En
effet, la Michna dans les maximes
des pères nous enseigne que le monde
repose sur trois piliers : l’étude de la Tora,
le culte et la bienfaisance. Les Maîtres
associent ces 3 piliers aux 3 patriarches
Jacob, l’homme de la tente, « intègre »
dans son étude, Isaac à travers la ligature s’est donné entièrement au culte, et
Abraham « l’hospitalier », l’homme de
la bienfaisance par excellence.
D’autre part, on nous apprend que Jacob
l’homme de l’étude sera associé à la
fête du don de la Tora, Chavouoth, Isaac
l’homme du culte à la fête de Soukkot
la plus riche en sacrifices (70 taureaux,
98 moutons, entre autres). Il nous reste
Abraham l’homme de bienfaisance lié
à Pessah. D’ailleurs quand il reçoit ses
invités (les anges) on nous dévoile que
c’était justement à la date où Pessa’h
sera célébré (d’autre part Abraham a eu
à « l’alliance entre les morceaux » l’annonce de l’exil d’Égypte).
On comprend l’aspect fondamental de
générosité véhiculé par la fête de Pessa’h.
C’est donc avec joie que je peux vous faire
partager combien notre belle communauté a su donner la véritable résonance
à cette fête. Vous avez répondu spontanément et très généreusement à l’appel que
nous avions lancé pour les paniers de
Qu’ils soient âgés, malades, familles
nombreuses avec peu de revenus,
des femmes seules avec des enfants
à charge, tous ont pu avoir un peu de
dignité en cette fête de la liberté, que
vous en soyez bénis. On a même pu se
permettre de donner quelques caddies à
l’association Mazone qui est en contact
avec tant de familles en grande difficulté, les responsables de Mazone en
ont été très touchés.
Nos remerciements vont également
à notre Président Philippe Besnainou
pour son soutien permanent dans cette
opération, et au rabbin Mevorah Zerbib
pour ses enseignements.
Pour conclure, laissons une version de
la Haggada qui nous a touché :
Sydney (10 ans) a dit à sa mère :
S’il y avait les matsot et le jus de raisin ;
cela nous aurait suffi (dayénou)
Mais en plus il y a du chocolat, avec le
chocolat cela nous aurait suffi (dayénou)
Mais en plus il y a des bambas, avec les
bambas cela nous aurait suffi (dayénou)
Mais en plus il y a des bonbons … C’est
la fête vraiment, les yeux luisant de
bonheur et d’émotion.
Merci à tous.
32 N°57 • Juin 2016
ISraël
Les vins israéliens
à la conquête du monde
L
e jour de Yom Haatsmaout, tout
autour du monde, les yeux juifs sont
tournés vers Israël avec fierté. On lève
son verre pour porter un toast au pays
que l’on aime. Depuis 68 ans, Israël a
été à l’avant-garde de l’innovation dans
le monde, s’imposant avec fierté sur la
scène internationale, envers et contre ses
détracteurs.
Cette année, même le vin dans votre verre
est quelque chose de quoi vous pouvez
être fier. L’industrie du vin israélien est
depuis longtemps une ambassadrice de
choix d’Israël dans le monde et, cette année, cela a pris une nouvelle dimension.
du vignoble biologique Odem, millésime
2013, a lui engrangé 91 points.
Cette année, les vins israéliens ont également conquis le ciel. La compagnie
aérienne Japan Airlines a récemment
annoncé qu’elle servira désormais Yarden Chardonnay sur ses vols, en Première Classe. Le succès des vins israéliens
au Japon ne cesse de croitre. On peut les
y retrouver, notamment, dans les boutiques de vin locales, les principaux bars
et les restaurants gastronomiques.
Versons-nous un verre d’un de ces vins lauréats et portons ensemble
un toast à toutes ces réussites. Léhaim Israël !
Anna Bloch
Les vins israéliens de Golan Heights Winery ont été le symbole de
la lutte contre le BDS cette année, suite au retrait des vins de Golan
Heights Winery de ses étagères par le Grand Magasin allemand
KaDeWe. En quelques jours, KaDeWe a remis en vente ces vins dans
ses rayons.
Malgré l’opposition du BDS, la liste des vins israéliens lauréats de Prix
internationaux est vertigineuse. Les entreprises vinicoles israéliennes
ont acquis une reconnaissance certaine, remportant quatre médailles
d’or et cinq médailles d’argent lors du Prix international Mundus Vini
à Düsseldorf, en Allemagne. La prestigieuse Grande Médaille d’Or a
été décernée au millésime 2012 du Galil Mountain Alon.
Les vins israéliens se sont également illustrés au plus ancien et
prestigieux des concours internationaux de vins, le Challenge International Du Vin, à Bordeaux, au début du mois d’avril, parmi plus
de 5 000 vins provenant de 38 pays différents.
Le vin Yarden Chardonnay du vignoble biologique Odem, millésime 2013, y a remporté l’unique médaille d’or décernée à un vin
israélien lors de ce concours. Trois médailles d’argent ont aussi
été attribuées à des vins israéliens : Assemblage Almon 2014 de
Barkan, Yarden Rosé 2010 et Yarden HeightsWine 2012.
Le palmarès 2016 compte encore quatre vins israéliens lauréats de
médailles de bronze. Parmi eux, le millésime 2011 de Yarden Cabernet Sauvignon.
Succès supplémentaire, lors du concours 5 Etoiles – Vinitaly, deux
vins israéliens ont atteint le seuil d’excellence : le millésime 2011 du
Yarden Pinot Noir a obtenu 90 points et le vin Yarden Chardonnay
N°57 • Juin 2016 33
Neuilly Paris Ouest
Jeunesse
Chorale des enfants du Gan à la synagogue
C
récité le Kiddouch avec brio.Beaucoup
d’émotion, donc, pour tous les fidèles
présents ce soir-là à l’office !
omme chaque année et comme
toujours avec le plus grand plaisir, les petits élèves de moyenne
et de grande section (Gan 2 et 3) ont illuminé l’office du vendredi soir 25 mars à
la synagogue. Entourés de leur famille
et de tous les fidèles, les enfants de la
chorale du GAN ont participé activement et « comme des grands » aux
prières de kabalat chabat, en chantant
Lé’ha dodi,Chéma Israël, Raou banim,
Véchamérou, cim chalom…
Leurs maîtresses dévouées, Aimée et
Yona, les avaient fait répéter plusieurs
jours auparavant, dans l’enceinte de
notre synagogue, en chœur et dans le
respect des lieux.
Les filles nous ont éblouis, en récitant
par cœur devant toute l’assemblée, un
discours sur la paracha Tsav. Elles nous
ont rappelé le principe des offrandes
Nous pouvons être fiers de nos petits
élèves : Gabriel, Eve, Eilah, Julian, Aaron,
Abigail, Romy, Linoy, David, Jeffrey, Shirel,
Noham, Adam, Ruben, Lev, Esther, Deborah, Ema, Dan, Ichaï, Maxime, Levyne,
Simon, Léa, Nina, Ava, Naomi et Ethel.
La relève est assurée…
à l’époque du Temple de Jérusalem et
décrit les habits que portait le Cohen
Gadol, avec leurs mots d’enfants et une
aisance stupéfiante.
Et pour clôturer l’office en beauté, après
un très beau Chalom Alé’hem chanté
par tous les enfants, les garçons ont
Pour la rentrée de septembre 2016, il
reste encore quelques places.
Inscrivez-vous sans tarder :
Myriam Pizzo, directrice
09 53 22 65 90
[email protected]
Le Comité AGENA :
Linda Bensoussan, Raphaël Mergui,
Laure Levy et Maryline Keller
Pessa’h en Chine
L
a Chine au surnom symptomatique
« 
Empire céleste 
» donne l’image
d’une puissance hégémonique au
ton décalé. Son culte inoxydable pour
les figures révolutionnaires d’un côté,
sa culture aux mille saveurs de l’autre,
telle est l’intrigue qui attend les aventuriers qui veulent découvrir ce pays.
Un pied dans le passé, un autre dans
l’avenir, la Chine dévoilera aux plus
courageux de ses voyageurs des paysages insoupçonnés et une nature
encore largement indomptée. Et pourtant, la pérennité de ce cadre où la
nature semble avoir repris ses droits,
se heurte à la vitalité d’une puissance
industrielle aux ambitions incisives.
C’est dans ce paysage vertigineux que
le ‘Habad de Pékin s’est établi, sous la
direction du Rabbi Shimon, fidèle émissaire du Rabbi.
C’est Pessa’h avant l’heure en Chine, qui
compte 6 heures de plus que la France.
34 N°57 • Juin 2016
Très vite, la maison ‘Habad
prend forme pour accueillir les
juifs du monde entier, arrivés en
masse, comme si un chofar les
avaient invoqués pour exalter
la deuxième fête de pèlerinage
à Pékin.
Plus de deux cents visages
étrangers et pourtant si familiers, ont
répondu présent à l’appel. L’euphorie
ambiante prélude à un Pessa’h animé
et libérateur. Car ce soir, D.ieu nous a
libéré s« d’une main forte et d’un bras
étendu ». Depuis plus de 3 300 ans, le
peuple juif s’évertue à perpétuer son
histoire aussi riche soit-elle. Aujourd’hui,
cet héritage constitue notre attribut le
plus cher : l’Identité juive.
A la satisfaction du Rabbi, le centre
communautaire était débordant d’invités et de joie. Durant le Seder, chaque
bénédiction était accompagnée d’enseignements spirituels destinés à déceler
les mystères de l’Exode.
Les paroles imagées du Rabbi nous
plongeaient dans l’intrépide quête vers
la délivrance. Orthodoxes, conservateurs, séfarades, ou amateurs de Gefilte
fish, notre combat pour la liberté était
semblable. Comme toujours, l’enchantement était absolu.
Aux abords de 2 heures du matin, dans
une atmosphère délectable, le premier
Seder de Pessa’h s’achève, et annonce
une fête pleine d’espoir.
Malgré les innombrables rites de Seder
existants, l’épilogue demeure le même :
« L’an Prochain à Jérusalem » et non à
Pékin.
Rudy Atlani
Neuilly Paris Ouest
Mémoire
Leurs yeux ont vu, leurs bouches ont parlé
D
ans leurs yeux toujours ouverts, le
regard troublant de ceux qui ont
vu l’horreur indicible et inhumaine.
Sur leurs bras affaiblis, la marque indélébile de l’infamie. Dans leurs cœurs déchirés
à jamais, la brisure d’une vie foudroyée
par l’enfer. Dans leurs esprits meurtris, les
souvenirs des pleurs, des peurs et des cris.
Dans leurs bouches qui parviennent encore
à sourire, ces mots si justes, si forts, si terribles qui témoignent sans cesse depuis
plus de soixante-dix ans de l’innommable,
de l’indescriptible, de l’inexplicable.
Ces derniers rescapés de la Shoah survivent
depuis plus de vingt-cinq mille jours pour
à les aimer, mais plus encore de faire écouter nos enfants, encore et toujours.
Ces derniers survivants de la mort ne sont
plus qu’une poignée pour parler au nom
des six millions des leurs, des nôtres, qui
n’ont pas de sépultures et souvent pas de
descendants pour faire vivre leur mémoire.
nous permettre de savoir, de transmettre,
de ne pas oublier. Jamais. Ils n’en finissent
pas de se souvenir de ce qui ne peut pas
être effacé, de raconter ce qui ne peut pas
se comprendre, de parler de ce qui est si
douloureux d’entendre. Et notre devoir est
de de continuer à les écouter, à les regarder,
ISRAËL
Marcel AZOULAY
Cell : +972 52 439 70 39
De France 01 77 50 20 00
[email protected]
Ces derniers témoins directs de ce que
l’homme a pu commettre de pire ne seront
bientôt plus là pour le répéter, encore et
toujours. Ce sera alors à nous, les témoins
des témoins, de tenter de le faire à leur
place. Avec nos mots qui bien sûr ne pourront jamais être les leurs. Mais nos enfants,
et nos petits-enfants, sauront que nous les
avons encore connus. Que cet enfer absolu
qu’ils ont vécu n’était finalement pas si
éloigné. Que c’était hier. Et que rien ne peut
assurer que ce ne sera plus jamais demain.
En ce jour de Yom Hashoah, où la vie s’arrête quelques instants partout en Israël
sous le hurlement strident des sirènes
destinées à réveiller les mémoires et les
consciences, nous avons encore la chance
et le devoir impérieux de voir ces regards,
de recueillir ces récits. Combien de temps
encore ? Combien de survivants seront
avec nous l’an prochain ? Chacune de ces
commémorations vécues en leur compagnie peut désormais être la dernière. Au
crépuscule de leurs longues et douloureuses vies, ces rescapés des camps de la
mort voient leurs derniers camarades fermer pour toujours ces yeux qui ont tant vu
d’horreurs. Nos pensées vont d’abord vers
eux. Regardons-les et écoutons-les, encore
et toujours. Tant que cela sera possible.
A l’heure où malgré Auschwitz, Treblinka et
Majdanek, des juifs continuent aujourd’hui
d’être assassinés simplement parce qu’ils
sont juifs, à Paris ou à Jérusalem, que
doivent penser ces derniers témoins de
l’horreur, eux seuls qui savent jusqu’où
cette haine antijuive peut conduire l’humanité toute entière ?
Philippe Meyer
Vice-Président de la Commission
administrative
36 N°57 • Juin 2016
Neuilly Paris Ouest
Carnet
Naissances
• Ariel chez M. et Mme Samuel SADIA
• Salomé chez Mme et M. David ABECASSIS, professeur de notre Talmud Tora
• Solal chez M. et Mme Jérémy GOLDSTAJN
• Simon et Joseph chez M. et Mme Mathias LIPSZYC
Nous souhaitons un grand Mazel Tov à tous ces nouveaux-né(e)s et à leurs parents
Bar Mitsva
4 04 2016
• Jérémie BORGEL
7 04 2016
• Elie NEBOT
11 04 2016
• Hugo BENHAMOU
• John HASSAN
14 04 2016
• Jules Jacob ZERBIB
• David ALLALI
15 04 2016
• Simon ARNOLD
5 05 2016
• Noam HADDAD
• Ouriel PARTOUCHE
14 05 2016
• Alexandre FELLOUS
23 05 2016
• Eytan TOUBIANA
19 05 2016
• Noah FRANKIEL
26 05 2016
• Eitan ASSOUN
à Jérusalem
• Romain BLOCH
• Dan MAAREK
• Benjamin HAZOUT
20 05 2016
• Nathan DAYAN
30 05 2016
• Samuel SIDOUN
Bat Mitsva
3 04 2016
• Ornella DERAI
• Eden BOKOBZA
Elia ATTUIL
10 04 2016
• Manon ABIJMIL
• Elia ATTUIL
Tous nos vœux de Mazel Tov, à tous ces jeunes gens et jeunes filles, pour
leur entrée dans la Communauté.
Mariages
3 04 2016
• Joseph KARSENTY
• Déborah TAIEB
Décès
10 04 2016
• Marc BOUKHRIS
• Chira RIAHI
17 04 2016
• Mathias DAVID
• Sarah JANCOT
La Communauté adresse ses vœux de bonheur
aux jeunes mariés.
Nous apprenons avec tristesse la disparition de :
Mme Yvette Cohen, mère de Mme Sabrina Elkaïm, épouse de notre trésorier, Emile TAPIRO,
Jacques DAVILA, Laurence SOUSSAN, Eugénie NAKACHE, Hélène SLAMA née LEVY,
grand-mère de notre Vice-Président Me Jean-Marcel NATAF, Stéphane ERRERA.
La Communauté de Neuilly adresse ses plus sincères condoléances aux familles.
38 N°57 • Juin 2016
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