Cette pièce est le reflet de l’actualité et le sera de plus en plus dans cette période de précarité
et de récession que nous vivons… Ce texte parle de solitude et d’isolement.
Le texte parle d’un travailleur qui incarne n’importe quel autre travailleur. L’acteur parle de
l’angoisse de perdre son boulot, du petit chef qui est toujours là pour l’humilier, pour exiger
plus. Ce qu’on attend de lui c’est d’être obéissant et efficace. Et peu importe s’il y trouve son
compte. Il est le miroir de nos peurs intérieures, de notre désarroi devant les perspectives
sociales qu’offre la société d’aujourd’hui. Même les travailleurs les plus protégés, les plus
sécurisés vivent désormais dans la crainte de perdre leur emploi et de sombrer dans la
pauvreté. Beaucoup d’entre eux ont fait une croix sur un travail épanouissant et valorisant.
Et comme le personnage de la pièce, ils sont capables de supporter toutes les compromissions,
de renier leurs propres valeurs pour garder leur travail.
La solitude dans le monde du travail
Tout le monde a peur de tout le monde, peur de se plaindre, peur de revendiquer, peur de se confier à
un collègue pourrait en faire part à la hiérarchie et ainsi le fragiliser dans l’entreprise. Ainsi, même les
syndicats ont leurs règles et leurs démarches de compromission qui ne peuvent sauver les travailleurs.
La solitude dans la vie de tous les jours
Car comment aller vers l’autre quand on vit dans la peur de ne pas joindre les deux bouts, quand il
faut parfois prendre deux boulots pour y arriver, quand on vit dans des logements indécents. Alors on
se cache, on n’a plus de vie sociale, et cela précarise encore davantage les plus fragiles d’entre nous.
Car ce texte parle aussi de cette nouvelle classe sociale que sont « les travailleurs pauvres ». Ils ont
un emploi, mais ne peuvent pas se loger, payer leurs factures, se nourrir correctement, avoir des loisirs.
Pourtant ils s’accrochent à leur boulot qui permet seulement de survire et d’échapper à la rue… Comme
le personnage de la pièce, nous avons tous des rêves (lui c’est d’avoir un jour un jardin). Nous avons
tous envie de les réaliser. Ils nous permettent de vivre et d’échapper à la morosité du quotidien. Mais
est ce que la société actuelle, permet encore à chaque citoyen de les réaliser ? Car tout est déréglé…
Les riches sont de plus en plus riches et de moins en moins nombreux et les pauvres de plus en plus
pauvres et de plus en plus nombreux. IIs ne trouvent pas leur place dans cette société si peu généreuse,
et cela engendre tant de frustrations, tant de haines, qu’il n’y a que la violence qui peut faire taire cette
absence de bonheur et de ces rêves qui jamais ne seront réalisés.
Le respect
Tous les jeunes n’ont plus que ces mots à la bouche, «respecte-moi ! », «tu me manques de respect !»
Notre société fabrique des bombes vivantes qui exploseront pour une simple phrase, pour un regard
mal interprété. Car beaucoup ne se sentent plus respectés par leur entourage social. Le seul travail
ne peut plus donner de perspective de vie meilleure, les ascenseurs sociaux ne fonctionnent plus, la
spéculation, le travail virtuel sont sources d’enrichissements…
L’histoire de cet acteur de peep-show, ce travailleur précaire, insignifiant et pourtant si touchant,
ore le témoignage que toute vie, même la plus ordinaire, même la plus controversée, renferme une
humanité, où chacun peut s’y retrouver et qu’il faut aujourd’hui, plus que jamais, se battre pour que
chacun puisse se bâtir un avenir, une espérance. C’est la garantie absolue pour construire un monde
meilleur, une société plus juste.