CHÂTEAUVALLON.COM LE BAOU / GRAND STUDIO PROCHAINEMENT — GENRE THÉÂTRE — DATE(S) MARDI 10 ET MERCREDI 11 OCTOBRE 2017 — HORAIRE(S) 19H00 — DURÉE 1H05 — SPECTACLE — LA SOLITUDE D’UN ACTEUR DE PEEP-SHOW AVANT SON ENTRÉE EN SCÈNE PAUL VAN MULDER — MENTIONS — Production Dune Productions Avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International, du Centre Wallonie-Bruxelles à Paris, de Wallonie-Bruxelles Théâtre / Danse, de La Fédération Wallonie-Bruxelles et de La Commission Communautaire française. LA SOLITUDE D’UN ACTEUR DE PEEPSHOW AVANT SON ENTRÉE EN SCÈNE Une chaise, une ampoule nue qui pend au bout d’un fil. Seul sur scène, le Belge Paul Van Mulder met en lumière la question de l’exclusion dans un monologue poignant, aussi candide que brutal, qui fouille l’intimité d’un acteur de peepshow. D’une voix douce, fragile, il « est » cet homme qui doit chaque nuit se dénuder dans une espèce d’impudeur désespérée. Il « est » cet individu qui cherche sa place dans un monde où il se sent étranger. La pièce a des accents de confession, et la mise en scène, d’une grande délicatesse, fait ressortir toute l’humanité enfouie chez un artiste que l’on juge parfois durement. Interprète de son propre texte, Paul Van Mulder choisit le ton de la confidence, bouleversante et parfois crue, pour redonner leur dignité à tous les écorchés de notre société. Son personnage à fleur de peau et son jeu d’acteur suscitent une fascination qui donne envie de percer le mystère de cet acteur de peep-show, seul avant son entrée en scène. Un texte puissant et pudique qui continue de hanter une fois sorti du théâtre. De et par Entre une chaise et une ampoule nue qui se balance au bout d’un fil, un acteur de peep show semble tourner dans sa cellule, comme les idées tournent dans sa tête. D’une voix douce, fragile, bougeant à peine, comme si un souffle suffisait à le faire tomber, il nous livre ses humiliations, ses peurs, ses cauchemars, la disparition de ses repères. Endossant un texte fort, parfois cru mais criant de vérité, Paul Van Mulder dénonce la fragilité des liens sociaux et la place qu’occupe le travail, même précaire, dans notre quête de dignité. Il déroule le fil de ce qui ressemble à une confession, en petites phrases suspendues, bouées de survie contre la honte et le non sens d’une vie passée à chercher le regard, l’étreinte, à exister. Paul Van Mulder Texte publié aux Editions Maelström Nomination aux Prix de la Critique - Belgique « Meilleur seul en scène » Paul Van Mulder, auteur et interprète de la pièce, fait vivre sur scène ce personnage qui se veut métaphore de la nature humaine. Il nous envoie à la figure une interprétation d’une douceur extrême, une sensibilité à fleur de peau. Une émotion contenue, criante de vérité, qui nous prend à la gorge jusqu’à la fin sans nous lâcher. Il met en scène avec une grande délicatesse la solitude d’un individu qui cherche sa place dans un monde où il se sent étranger. Une pièce où il sera surtout question de dignité humaine, de rêves déchus. Une recherche de respect qui plane sans cesse. Au-delà de cette simple confession déroulée à mots heurtés, une étrange relation se tisse entre l’acteur et les spectateurs. Qui est cet homme devant nous ? Où souhaite-t-il nous emmener ? Cette pièce est le reflet de l’actualité et le sera de plus en plus dans cette période de précarité et de récession que nous vivons… Ce texte parle de solitude et d’isolement. Le texte parle d’un travailleur qui incarne n’importe quel autre travailleur. L’acteur parle de l’angoisse de perdre son boulot, du petit chef qui est toujours là pour l’humilier, pour exiger plus. Ce qu’on attend de lui c’est d’être obéissant et efficace. Et peu importe s’il y trouve son compte. Il est le miroir de nos peurs intérieures, de notre désarroi devant les perspectives sociales qu’offre la société d’aujourd’hui. Même les travailleurs les plus protégés, les plus sécurisés vivent désormais dans la crainte de perdre leur emploi et de sombrer dans la pauvreté. Beaucoup d’entre eux ont fait une croix sur un travail épanouissant et valorisant. Et comme le personnage de la pièce, ils sont capables de supporter toutes les compromissions, de renier leurs propres valeurs pour garder leur travail. La solitude dans le monde du travail Tout le monde a peur de tout le monde, peur de se plaindre, peur de revendiquer, peur de se confier à un collègue pourrait en faire part à la hiérarchie et ainsi le fragiliser dans l’entreprise. Ainsi, même les syndicats ont leurs règles et leurs démarches de compromission qui ne peuvent sauver les travailleurs. La solitude dans la vie de tous les jours Car comment aller vers l’autre quand on vit dans la peur de ne pas joindre les deux bouts, quand il faut parfois prendre deux boulots pour y arriver, quand on vit dans des logements indécents. Alors on se cache, on n’a plus de vie sociale, et cela précarise encore davantage les plus fragiles d’entre nous. Car ce texte parle aussi de cette nouvelle classe sociale que sont « les travailleurs pauvres ». Ils ont un emploi, mais ne peuvent pas se loger, payer leurs factures, se nourrir correctement, avoir des loisirs. Pourtant ils s’accrochent à leur boulot qui permet seulement de survire et d’échapper à la rue… Comme le personnage de la pièce, nous avons tous des rêves (lui c’est d’avoir un jour un jardin). Nous avons tous envie de les réaliser. Ils nous permettent de vivre et d’échapper à la morosité du quotidien. Mais est ce que la société actuelle, permet encore à chaque citoyen de les réaliser ? Car tout est déréglé… Les riches sont de plus en plus riches et de moins en moins nombreux et les pauvres de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux. IIs ne trouvent pas leur place dans cette société si peu généreuse, et cela engendre tant de frustrations, tant de haines, qu’il n’y a que la violence qui peut faire taire cette absence de bonheur et de ces rêves qui jamais ne seront réalisés. Le respect Tous les jeunes n’ont plus que ces mots à la bouche, «respecte-moi ! », «tu me manques de respect !» Notre société fabrique des bombes vivantes qui exploseront pour une simple phrase, pour un regard mal interprété. Car beaucoup ne se sentent plus respectés par leur entourage social. Le seul travail ne peut plus donner de perspective de vie meilleure, les ascenseurs sociaux ne fonctionnent plus, la spéculation, le travail virtuel sont sources d’enrichissements… L’histoire de cet acteur de peep-show, ce travailleur précaire, insignifiant et pourtant si touchant, offre le témoignage que toute vie, même la plus ordinaire, même la plus controversée, renferme une humanité, où chacun peut s’y retrouver et qu’il faut aujourd’hui, plus que jamais, se battre pour que chacun puisse se bâtir un avenir, une espérance. C’est la garantie absolue pour construire un monde meilleur, une société plus juste. EXTRAITS DE PRESSE Paul Van Mulder fait palpiter son jeu comme un coeur éraflé, dénonçant la précarité et la solitude des plus fragiles d’entre nous, ces êtres jetables sans avenir […] Simple mais empreinte d’une poétique urgence, cette pièce signe en beauté le retour de Paul Van Mulder en Belgique. LE SOIR En une petite heure, le comédien, le plus souvent sur un ton doux, souriant, anodin, dévoile peu à peu la torture mentale vécue par un homme, son désarroi, son désespoir, qui le conduisent inexorablement à une explosion de violence […] la force émotionnelle du monologue de cet être dont le désarroi nous hantera encore longtemps. JEU […] Paul Van Mulder est d’une vérité étonnante dans son récit. Il n’a pas peur des mots. On n’oublie l’acteur. On regarde et on écoute l’homme fatigué, perturbé qui nous fait entrer dans le secret de sa vie. Il nous bouleverse cet homme-là ! Un « seul en scène » de plus d’une heure qui nous fait vibrer. LES FEUX DE LA RAMPE […] C’est l’histoire d’un homme qui doit chaque nuit se dénuder et va se mettre à nu pour un seul soir, l’histoire d’un acteur qui s’exhibe sans un mot et qui va se mettre à parler. Paul Van Mulder porte ce texte parfois cru et cet acteur de peep-show à l’impudeur désespérée avec une vérité bouleversante […] LA TRIBUNE DE BRUXELLES Un homme seul, une angoisse d’exister, de la boue, de la dignité volée, le tout dans un monologue cru et percutant dont on ne peut ressortir indemne. C’est fatal. LE DEVOIR […] Un récit bouleversant de sensibilité et de justesse. Il égratigne ce système basé sur l’efficacité qui occulte trop souvent l’humain. Ô combien opportun de porter ainsi la parole des sans-voix, ombres écorchées que l’on croise sans un regard. CULTURE ET DEPENDANCES À travers ce texte d’une sincérité à en couper le souffle, Paul Van Mulder nous bouleverse et nous donne soif d’exister, tout simplement. LE DELIT PAUL VAN MULDER Formé au Conservatoire de Bruxelles et au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, il obtient le Premier prix d’Art Dramatique. A Bruxelles, il joue principalement au Théâtre Royal du Parc, au Théâtre du Rideau de Bruxelles, au Théâtre Royal des Galeries, au Théâtre Poème 2, au Théâtre des Martyrs… A Paris, il joue à la Comédie Française, à la Cartoucherie Théâtre du soleil/Théâtre de l’épée de bois. A la télévision française, il travaille sous la direction de Patrick Jamain, Peter Kassovitz, Gavin Milar, Jean Pierre Badel, Marc Simenon, Louis Grospierre. A la télévision belge, sous la direction de Jean-Louis Colmant, et à la télévision Italienne sous la direction Ignazio Agosta. Au cinéma, il joue sous la direction Richard Dembo pour L’instinct de l’ange, sous la direction d’Anna Maria Tatò pour The Night and the Moment, sous la direction de Christophe Smith pour Michael Kael contre la World News Company, sous la direction de Claude Faraldo pour Merci pour le geste. Il assiste à la mise en scène de Lambert Wilson pour Les Caprices de Marianne d’Alfred de Musset au Théâtre des Bouffes du Nord et d’Hervé Tougeron pour La plaie et le couteau d’Enzo Corman à la Scène Nationale Comédie de Caen. Il met en scène La Ronde d’Arthur Schnitzler, Gros câlin d’Emile Ajar, La prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France. Il crée le Théâtre du Cinabre à Paris et y met en scène Comment Wang-Fô fut sauvé de Marguerite Yourcenar et Inventions à deux voix de Roland Dubillard. Il se consacre également à l’écriture et donne naissance à La solitude d’un acteur de peep-show avant son entrée en scène. Il en est également l’interprète et est nominé dans la catégorie «Meilleur Seul en Scène » au prix de la critique 2007 / 2008. Spectacle qui continue sa carrière chaque saison depuis sa création avec plus de 200 représentations en Belgique et au Québec. En Janvier 2010, il crée le rôle de Verlaine dans Les Damnés de William Cliff Prix Goncourt de la Poésie en 2015 pour l’ensemble de son oeuvre dans une mise en scène de Dolores Oscari à Bruxelles. En octobre 2016, il crée le texte de Rainer Maria Rilke La lettre d’un jeune travailleur un monologue où il interprète Rilke en personne. Il travaille actuellement à la finalisation d’un nouveau texte Amours à mort qui sera créé en mars 2017 au Théâtre des Riches Claires à Bruxelles.