se faire par une juste transition du « tout fossile » aux sources d’énergie propre. Même si les risques et incertitudes associés au CSC
sont résolus, cette technologie ne pourra pas à elle seule résoudre la crise climatique. Le développement technologique doit
s’accompagner de solides cadres réglementaires qui aident à réduire les émissions de CO2. Cela signifie de s’engager sur des
objectifs contraignants de réduction des émissions de GES. A moyen terme, le CSC pourrait devenir plus attractif avec la nécessité
croissante de réduire les émissions, mais uniquement comme faisant partie d’un système qui promeut des techniques et des pratiques
propres. Cependant, à long terme, seules les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique peuvent mener à un système
énergétique réellement durable.
Permanence :
Le CO2 doit être stocké de manière sûre et permanente dans des endroits qui assurent un stockage sans fuite pour des milliers
d’années. Le rapport spécial du GIEC sur le CSC mentionne qu’ « en cas de déperdition continue de CO2, celle-ci risque de
contrebalancer, du moins en partie, les avantages du CSC en matière d'atténuation des incidences des changements climatiques ».
Les taux de fuite doivent être proches de zéro ou les avantages pour le climat seront négligeables. Alors que les compagnies
pétrolières et gazières ont de l’expérience pour injecter du CO2 dans le sous-sol, il n’existe pas encore l’information nécessaire
permettant de garantir un stockage de long terme. Les gouvernements et les partisans de cette technologie doivent s’assurer d’un
examen scientifique indépendant, ainsi que d’une surveillance de long terme des projets de stockage. Les informations doivent être
portées à la connaissance du public. Des standards internationaux devraient également être définis de manière stricte pour permettre
d’apporter la preuve de la permanence du stockage. De plus, un système de responsabilité ou d’ « assurance » devrait être
développé, afin que les quantités de carbone stockées puissent, le cas échéant, être amorties dans le temps pour prendre en
considération la question des risques et des fuites, au cas où ce carbone serait mis sur le marché. Tout système de CSC doit être
basé sur un cadre réglementaire qui, dans le cas de l’UE, devrait être indépendant de celui relatif au marché européen de quotas
d’émissions de CO2.
Détournement des ressources :
Le CSC ne doit pas détourner les fonds ou l’attention politique des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique qui sont des
solutions prouvées et ont de nombreux avantages sur le plan environnemental comme sur le plan de la sécurité de
l’approvisionnement et de la création d’emplois.
Le CSC en est toujours à sa phase de développement et il demeure des incertitudes sur le point de savoir si et quand cette
technologie deviendra commerciale. Selon les conclusions du rapport spécial du GIEC « aucune solution technique isolée ne
permettra d’obtenir la totalité des réductions d’émissions nécessaires »2. La technologie de CSC ne doit pas être avantagée au
détriment d’autres technologies mûres, qui ont fait leurs preuves et qui sont respectueuses de l’environnement.
Fonds publics :
L’industrie argue qu’il faut trouver un point d’équilibre entre les différentes technologies de réduction des émissions. Cependant, c’est
faire abstraction des financements passés en faveur des combustibles fossiles, les plus grands contributeurs au changement
climatique. Les Etats membres et l’Union européenne continuent de subventionner les énergies fossiles. Ils ne doivent pas détourner
les fonds publics des énergies propres vers le CSC. Le RAC-F est contre le financement public, ce qui inclut les aides d’état, destiné à
améliorer l’efficacité des centrales à charbon.
Risques environnementaux :
Le CSC inclut un large éventail de risques environnementaux qui ne sont que faiblement maîtrisés, eu égard à l’application de la
technologie de captage et aux risques non quantifiés associés au stockage (risques pour la biodiversité et les cours d’eau). Le
relargage soudain de CO2 dans l’atmosphère pourrait avoir de sérieuses conséquences pour les êtres humains, les animaux et les
plantes. Une application du CSC à grande échelle aura pour résultat de maintenir et d’augmenter la dépendance par rapport aux
énergies fossiles, avec par ailleurs un ensemble d’impacts environnementaux et sociaux associés à l’extraction, au transport et à la
combustion des énergies fossiles. Cependant, il existe également des risques élevés pour le climat et l’environnement si les centrales
actuelles et nouvelles continuent d’émettre, sans la technologie de captage, d’importantes quantités de GES dans l’atmosphère.
Non au stockage océanique :
Le RAC-F est fortement opposé au stockage océanique (également appelé injection océanique ou enfouissement océanique), car cela
ferait courir un risque inutile aux océans et aux fonds marins. Les océans, et en particulier les fonds marins, sont riches en vie
biologique et toute injection de CO2 augmente le niveau d'acidité des océans (en faisant baisser le pH) à des niveaux potentiellement
dangereux.
2
Page 19 du rapport spécial du GIEC.