A retenir : Métaphysique : La métaphysique est la « science des principes » et des « premières causes », La philosophie, nous dit Descartes dans les Principes est comme un arbre dont le tronc est la physique et les branches qui sortent de ce tronc sont toutes les autres sciences (la médecine, la mécanique et la morale). Les racines de cet arbre constituent la métaphysique. Or il y a deux principes métaphysiques sur lesquels reposent toute la connaissance vraie et certaine : le cogito et Dieu. Doute sceptique: Pour le sceptique , le doute est un état indépassable. Le doute sceptique vise à une suspension définitive du jugement. Doute cartésien : il s’agit d’un doute méthodique, c’est-à-dire un principe pour découvrir la vérité. Le doute méthodique se distingue donc du doute sceptique parce qu’il est un moyen en vue d’une fin, qui est la certitude ou la vérité. Pour Descartes le doute n’est qu’un moyen de détecter l’évidence, de découvrir la vérité. Doute hyperbolique (de hyperbolicus= exagéré, excessif): le doute cartésien est délibérément exagéré, excessif, contrairement au doute naturel. En effet nous avons tous naturellement tendance à nous fier aux fausses évidence, à tenir pour vrai ce qui n’est que vraisemblable. Et bien pour contrarier ce penchant, nous allons faire comme si tous nos préjugés (idée vraisemblable que l’on tient pour vraie) étaient faux, comme cela nous serons sûrs de ne pas nous tromper. Le doute est donc cet excès (considérer comme faux tout ce qui n’est pas vraiment évident) qui permet de corriger un autre excès (croire à tout ce qui est seulement vraisemblable). Descartes compare sa méthode à celle qui consiste à tordre un bâton déjà tordu dans le sens contraire pour le redresser. L’argument du rêve : L’argument qui permet à Descartes de faire comme si toutes les évidences sensibles étaient fausses est le rêve. Cet argument est artificiel et hyperbolique, car il s’agit de corriger un excès par un autre excès, mettre en doute tout ce que je vois pour ne plus croire naïvement, spontanément à ce que je vois. L’argument du Dieu trompeur : Les vérités rationnelles (l’idée d’espace, d’étendu, de temps…) résistent à l’argument du doute : « que je veille ou que je dorme, dit Descartes,, deux et trois joints ensemble formeront toujours le nombre de cinq ». L’argument du Dieu trompeur permet d’aller plus loin dans le doute, de se persuader que les vérités mathématiques ou rationnelles sont fausses. Si, comme l’affirme la Bible, il existe un Dieu qui peut tout (un Dieu tout puissant) , il peut faire « que je me trompe toutes les fois que je fais l’addition de deux et de trois » ou que je compte « les côtés d’un carré ». L’argument du Dieu trompeur est plus hyperbolique que l’argument du rêve puisqu’il permet de douter de tout. Le doute devient ainsi radical. Malin génie : Il m’est psychologiquement difficile de faire comme si tout était faux, comme si le monde, la lune, le soleil, etc., n’existaient pas. Car il est, bien sûr, très probable que le monde existe, infiniment probable que 2 et 2 fassent 4, etc. L’argument ou la fiction du malin génie (le Diable) intervient quand le cheminement philosophique se heurte à des obstacles psychologique lié à la résistance tenace des préjugés et des opinions en nous. La fiction du malin éliminant comme un épouvantail, toutes mes opinions familières va me permettre de poursuivre le cheminement philosophique. Cogito : Si je doute de tout, je ne peux douter de l’existence de ma pensée. Car le doute est lui-même une forme de pensée : « pour douter il faut penser ». L’existence de la pensée en moi, le fait que je suis un être qui pense (res cogitans) est une vérité immédiatement évidente et non la conclusion d’un raisonnement. Le cogito comme vérité indubitable est saisi dans une intuition. Je pense et j’ai immédiatement d’exister, au moins, comme chose qui pense. Le cogito est la vérité absolue, absolument certaine à partir de laquelle on va reconstruire tout l’édifice du savoir. Qui suis-je, moi qui suis certain que je suis : Maintenant que mon existence en tant que chose pensante est indubitable, je suis absolument certain que je suis, il s’agit de déterminer avec certitude celui que je suis. Je suis une chose qui pensante, c’est la seule réalité et la seule connaissance qui résiste au doute en général. Or une « chose qui pense » est un conscience. Seule l’existence de la conscience est absolument indubitable. Ce que le doute supprime, dans la conscience, c’est sa croyance naturelle au monde, mais non la conscience elle-même. En revanche toute affirmation sur le monde extérieur, ou sur l’existence de mon corps est infiniment douteuse. C’est donc à partir de cette évidence absolue qu e constitue la conscience que nous allons reconstruire la science et prouver l’existence des corps et du monde extérieur.