Dessins : Jean-Marc Flaugnac,
Jean-François Tachon, Gilles Marchal, Marc Vincent
Texte : Jean-Pierre Geslin
Je suis né à l’intérieur d’un os
dans sa moelle rouge.
J’ai été d’abord une CELLULE SOUCHE
capable de donner n’importe quelle cellule
du sang qu’il s’agisse d’un globule rouge,
d’un globule blanc ou d’un mégacaryocyte
(le papa des plaquettes du sang).
Je suis ensuite passé par le stade
MONOBLASTE avant de rapidement
me transformer en PROMONOCYTE
puis en un jeune et beau globule blanc
du groupe des… MONOCYTES !
« La vie d’un macrophage ». Texte : Jean-Pierre Geslin, professeur. 2
« L’heure était venue de quitter mon
os natal et de partir explorer le monde
humain… »
J’effectuais des voyages sidérants,
faisant du canoë - kayak dans les vaisseaux
sanguins, passant et repassant par le cœur.
`
« Après avoir exploré les limites de mon univers pendant une longue journée, je me
rendis à l’une de nos casernes : LA RATE, A GAUCHE DE L’ESTOMAC. J’y retrouvais des
copains occupés à manger… on dit « à phagocyter » de vieux globules rouges âgés d’au moins
4 mois et devenus incapables de transporter l’oxygène avec efficacité ».
« Un secret… Chez l’homme, la rate ne constitue qu’une faible réserve de globules rouges… par
contre, c’est une importante réserve de plaquettes… jusqu’à 30 % de leur nombre total ! »
Quand les
"MONOCYTES"
quittent le sang,
ils se transforment
rapidement en
"HISTIOCYTES"
fixes (le terme
d’histiocytes est de
moins en moins
utilisé).
Si ceux-ci rampent et
se mobilisent, on les
nomme alors des
"MACROPHAGES"
« La vie d’un macrophage ». Texte : Jean-Pierre Geslin, professeur. 3
« C’est l’alerte…
Que se passe t-il ?
Qui a donné l’alarme ?
Un goût étrange
se répand partout »…
« Nous visionnons une scène horrible :
UNE INVASION DE MICROBES.
Des tissus sont détruits.
Ce sont nos braves combattants qui en
mourant nous nous ont envoyé des produits
chimiques cause de l’alerte et qui nous
attirent irrésistiblement ».
Les monocytes peuvent quit
ter le sang et rejoindre différents postes de guet
:
ce sont des « éclaireurs à l’affût » chargés de repérer les intrus.
Ils sont présents dans tous les territoires proches de l’extérieur :
* les poumons par où pénètrent de nombreux microbes, virus ou bactéries…
* le foie où ils portent le nom de "cellules de Kupffer" et sont situés en première ligne
face à ce qui vient de l’intestin
* et les ganglions… qui gonflent en cas d’infection.
Parmi les microbes de type
» bactéries
», certains sont inoffensifs mais d’autres sont
dangereux : on dit qu’ils sont « pathogènes ». Ils peuvent voler la nourriture du corps à
leur profit mais aussi libérer des poisons : « les toxines ». Les bactéries sont sensibles
à certains « antibiotiques » qui peuvent soit bloquer leur croissance soit les tuer.
« La vie d’un macrophage ». Texte : Jean-Pierre Geslin, professeur. 4
Notre taille passe de
« Ce sont des substances provenant des bactéries
qui provoquent ici notre transformation. Notre
taille passe de 15/1000 de millimètre à 25/1000 de
mm.
… Devinez-vous pourquoi, on nous
nomme "macrophages" ? …ce qui signifie en
grec « gros mangeurs ».
A L’ASSAUT !!!
Une autre catégorie de globules blancs est
aussi capable d’avaler les microbes : ce sont
les "POLYNUCLEAIRES
NEUTROPHILES".
Le mélange de microbes et de globules
blancs morts forme le PUS
!
« Alors que les polynucléaires neutrophiles
digèrent les microbes en totalité, nous les
macrophages en gardons des morceaux et les
présentons ensuite à d’autres globules blancs :
les lymphocytes T auxiliaires encore appelés
lymphocytes T helpers.
Les lymphocytes T auxiliaires se chargeront
d’informer deux autres sortes de globules blancs :
1- Les lymphocytes B qui tuent les agresseurs à
l’aide de flèches appelées "anticorps".
2- Les lymphocytes T tueurs qui s’attaquent aux
microbes cachés dans nos cellules, détruisant à la
fois la cellule et les microbes. Ils peuvent soit les
perforer avec une "perforine" (encore nommée
"cytolysine") soit provoquer leur suicide à l’aide
d’enzymes de mort : "les caspases"… »
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Il arrive que les macrophages ne parviennent pas
du tout à digérer certains microbes. Ceux-ci
peuvent alors se multiplier à l’intérieur !
« La vie d’un macrophage ». Texte : Jean-Pierre Geslin, professeur. 5
« Il nous restait à nettoyer
soigneusement le champ de bataille
afin de permettre une bonne
cicatrisation des plaies par les
fibroblastes car nous sommes des
combattants mais aussi des
"éboueurs" ».
« Ce n’était pas terminé… nous
devions nous diriger vers les
poumons pour effectuer un
« ramonage »…
La personne qui nous hébergeait
fumait comme un pompier… Elle ne
savait même pas qu’une cigarette
diminuait la vie de 11 minutes, un
paquet de cigarettes c’est presque
4 heures de vie en moins ! !
Il nous fallait tenter de nettoyer ces
poumons encrassés de goudrons…
certains de ne pas y parvenir… »
Nous étions à peine arrivés au
niveau des petites bronches quand
la catastrophe se produisit
Les alvéoles se mirent à trembler…
Horrifiés nous venions de réaliser
qu’une quinte de toux était
imminente ! »
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