Le compositeur Arvo Pärt

Le compositeur Arvo Pärt
Da pacem Domine du compositeur d’origine estonienne Arvo Pärt est une commande de
Jordi Savall pour commémorer les victimes des attentats de Madrid du 11 mars 2004. Pärt a
commencé le travail deux jours après la catastrophe,
Depuis, Da pacem Domine est chanté chaque année en Espagne en hommage aux 191 morts
dans ces explosions.
Composée à l’origine pour 4 voix, sur un antiphone (psaume chanté par deux chœurs en
alternance).grégorien du 9e siècle, cette pièce existe aujourd’hui dans différentes versions
autorisées par Pärt, aussi pour instruments seuls.
Arvo Pärt, né en 1939, a fait ses études musicales au conservatoire de Talinn. En 1962 il
remporte le Premier Prix des jeunes compositeurs de l’URSS.
Mais ses essais avec la musique sérielle, ses compositions d'inspiration religieuse sont
considérées comme un avatar de la décadence bourgeoise occidentale.
En 1968, en proie à une crise créatrice, et suite à la censure par le régime communiste de son
œuvre Credo Arvo Pärt renonce à la composition pendant une dizaine d’années, temps qu'il
consacre à l'étude du plain-chant grégorien et à celle de compositeurs médiévaux français et
flamands, sans oublier les chants de l’Eglise orthodoxe russe..
En 1980 il quitte son pays pour Vienne où il obtient la nationalité autrichienne. Il revient
pourtant en Estonie et vit désormais à Tallinn.
Pärt est parfois rangé dans la catégorie des compositeurs « minimalistes mystiques », comme
Gorecki et Tavener.
Le premier élément de son écriture minimaliste est l'utilisation de rythmes simples, tels que «
noire, blanche, noire, blanche » ou « blanche, noire, blanche, noire ». Le second élément est le
fameux style « tintinnabuli » qui s'inspire donc du son de la clochette. C'est lorsqu'un
instrument, quel qu'il soit, articule son jeu entre trois notes principales, celle de l'accord
parfait d'une gamme. Cette simplicité se retrouve également dans l'utilisation de notes
récurrentes et d'une certaine stabilité de la gamme. Pärt n’utilise donc pratiquement jamais de
modulation. On retrouve ainsi de manière impressionnante, l'influence de la musique ancienne
sur son oeuvre qui rappelle la tradition orthodoxe du chant.