PROJET NO
IA115293
Deoxynivalénol, impact sur la réponse vaccinale au SRRP et au Circovirus 2
et les statuts immunitaire et antioxydant du porc
: antimycotoxinique et
supplément en antioxydants
RESPONSABLE Frédéric Guay
ÉTABLISSEMENT Université Laval
DATE DE DÉBUT 2015-2016
APERÇU DU PROJET
Problématique et lien avec les priorités du secteur
Au Québec, les maladies virales porcines causées par le virus du syndrome reproducteur et respiratoire porcin
(VSRRP) et le circovirus porcin type 2 (PCV2) provoquent des pertes économiques importantes pour l’industrie
porcine. Face à ces maladies, différentes stratégies ont été proposées dont la vaccination. Bien que la vaccination
soit utile dans bien des cas, son efficacité peut dépendre de plusieurs facteurs, dont l’exposition aux mycotoxines.
Parmi ces mycotoxines, le déoxynivalénol (DON), pourrait réduire la réponse vaccinale et donc rendre l’animal plus
sensible aux agents infectieux. De plus, les mycotoxines auraient des effets néfastes sur la santé, dont des
altérations des statuts immunitaire et antioxydant (Lessard et al. 2015). Dans le contexte actuel de réduction des
coûts d’alimentation, l’utilisation d’ingrédients moins coûteux et parfois contaminés par des mycotoxines risque
d’augmenter au cours des prochaines années, affectant négativement les fonctions immunitaires et le statut
oxydatif des porcs. Afin de réduire les effets des mycotoxines, des stratégies ont été proposées dont l’utilisation
d’agents adsorbants (antimycotoxines) et de suppléments antioxydants. Toutefois, nous ne connaissons pas l’effet
de ces suppléments sur la réponse vaccinale au VSRRP et PCV2 et sur les fonctions immunitaires et le statut
oxydatif lorsque les porcs sont nourris avec des aliments contaminés aux mycotoxines, particulièrement la DON.
Objectif(s)
Déterminer l’effet d’antioxydants et d’absorbant antimycotoxinique sur les fonctions immunitaires et le statut
oxydatif de porcs nourris avec un aliment naturellement contaminé au DON; évaluer la réponse vaccinale contre le
VSRRP et le PCV2 chez des porcs nourris avec un aliment naturellement contaminé au DON et contenant un
supplément d’antioxydants ou un adsorbant antimycotoxinique.
Hypothèse et moyen proposé
Notre hypothèse est que la réponse vaccinale contre VSRRP et PCV2 est réduite lorsque les porcs sont nourris
avec un aliment contenant 1,5 à 3 ppm de DON et que cette réponse peut être améliorée par l’ajout d’un
supplément d’antioxydants ou d’un adsorbant antimycotoxinique qui atténuent les effets négatifs de DON sur les
fonctions immunitaires et le statut oxydatif. Pour répondre à cette question, des porcelets d’environ 10 kg seront
nourris avec des aliments contenant 0, 1,5 ou 3 ppm de DON pendant 4 semaines jusqu’à un poids de 25 kg. Les
doses ont été déterminées afin d’avoir une réponse minimale (1,5 ppm) et un effet chronique connu (3 ppm) du
DON sur la croissance. En plus du DON, certaines rations seront complémentées avec soit un mélange
d’antioxydants (vitamines A et E, sélénium organique et des polyphénols) ou un adsorbant antimycotoxinique
(aluminosilicate modifié). Une semaine après le début de l’exposition au DON, les porcelets seront vaccinés avec
des vaccins homologués contre le VSRRP et le PCV2. Trois semaines après la vaccination, la réponse vaccinale
(niveau d’anticorps contre le virus) sera déterminée pour les deux virus évalués ainsi que leur charge virale. Le
statut immunitaire (niveau sanguin de certaines cytokines et chimiokines, la réponse lymphocytaire) des porcelets
sera également déterminé, une et 3 semaines après le début de l’exposition au DON. En plus du statut immunitaire,
le statut oxydatif sera évalué afin de mettre en relation le stress oxydatif causé par DON et la santé du porc et donc
sa capacité à répondre adéquatement aux agents infectieux. Suite à ce projet, nous pourrons donc établir si
l’exposition au DON doit être réduite au moment de la vaccination afin de maximiser les réponses immunitaires et
antioxydantes de l’animal.