prospective « chantier mediterranee

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PROSPECTIVE
« CHANTIER MEDITERRANEE »
Contacts:
Philippe Drobinski (IPSL/SA), [email protected]
Véronique Ducrocq (CNRM/GAME), [email protected]
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SOMMAIRE
PREAMBULE ……………………………………………………………………………….. 4
MOTIVATIONS ET INTERETS DE LA COMMUNAUTE SCIENTIFIQUE ………... 5
Comprendre le système couplé
Considérer les événements extrêmes
Simuler les impacts régionaux du réchauffement climatique
CENTRE D’INTERETS ET QUESTIONNEMENTS SCIENTIFIQUES ………………. 7
EN MEDITERRANEE
Cycle de l’eau
Cycle des aérosols
Ecosystèmes marins et continentaux
Régionalisation et impacts climatiques
Prévisibilité
LES ACTIONS NATIONALES EN COURS AUTOUR DE LA MEDITERRANEE…. 14
CONTEXTE INTERNATIONAL ………………………………………………………… 15
Les programmes de coordination et de labelisation sans moyens
Les programmes de coordination avec moyens mais orientés services appliqués
Les projets européens sur le changement global
Les grands projets mobilisant les moyens disponibles
ESQUISSE D’UN PROJET EXPERIMENTAL FEDERATEUR ……………………… 18
Enhanced Observing Period (EOP, 2009-2012)
Special Observing Period (SOP, 2010)
La prevision opérationnelle pour l'EOP et SOP
ACTIONS A CONDUIRE …………………………………………………………………. 21
ANNEXES …………………………………………………………………………………...22
Annexe 1: liste des laboratoires et chercheurs ayant une activité en Méditerranée et/ou ayant
contribué à la prospective Méditerranée
Annexe 2: description des projets nationaux et internationaux
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PREAMBULE
Le présent document, rédigé en vue du colloque de prospective Ocean-Atmosphère (OA), est issu du
processus suivant:
1. Recueil d’informations sur le
forum de discussion "Prospective CSOA- Chantier
Méditerranée",
hébergé
sur
le
site
internet
du
projet
CYPRIM
(http://www.cnrm.meteo.fr/cyprim) et ouvert à l’initiative de quelques chercheurs impliqués
en Méditerranée. Ce forum, ouvert du 15 septembre au 20 octobre 2005, a permis de recueillir
une trentaine de messages, ainsi qu’un ensemble de documents décrivant les projets de
recherche et initiatives en cours sur la Méditerranée (voir annexe 1).
2. Rédaction d’une première version d’un document de synthèse à partir des éléments recueillis
sur le forum; A. Doerenbecher, P. Drobinski, V. Ducrocq, C. Estournel, A. Joly et M. Plu ont
contribué à la rédaction du document. Cette première version a été diffusée le 10 novembre
auprès de la communauté recherche en Méditerranée pour commentaires.
3. Prise en compte des commentaires jusqu’aux journées de prospective des 21-23 novembre.
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MOTIVATIONS ET INTERETS DE LA COMMUNAUTE
SCIENTIFIQUE
La région méditerranéenne reçoit un intérêt certain de la part de la communauté recherche française
dans les domaines Océan-Atmosphère (OA) et Surfaces et Interfaces Continentales (SIC). La zone
méditerranéenne est en effet un lieu privilégié pour l'étude des couplages
océan/atmosphère/hydrologie/écosystèmes. Un bassin océanique quasi-fermé, une orographie
marquée sur son pourtour, un climat très contrasté et une forte urbanisation sont des particularités
géographiques qui donnent au domaine méditerranéen une complexité particulière. Les interactions et
rétroactions du système couplé jouent un rôle prépondérant sur les dynamiques géophysiques et
biologiques; en outre, elles sont fréquemment à l’origine d’événements extrêmes qui affectent
particulièrement les régions méditerranéennes.
Il n’est pas besoin de rappeler qu’en Méditerranée la demande sociétale est forte, qu’elle concerne une
meilleure identification des zones à risques (zones inondables par exemple), des prévisions et une
alerte plus précises dans la gestion des risques ou encore le développement d’expertise et de systèmes
intégrés de gestion de l’environnement dans les domaines de l’aménagement du territoire et du
développement durable.
Ceci explique le nombre important de projets scientifiques actuels traitant de problématiques
méditerranéennes (recensés en annexe 2), et justifie la présente tentative de rassemblement de la
communauté scientifique Océan-Atmosphère autour de la Méditerranée.
1. Comprendre le système couplé
Pour étudier la dynamique géophysique du bassin méditerranéen, il est indispensable d’aborder le
système couplé océan/atmosphère/hydrologie/écosystèmes dans son ensemble. En effet, pour
progresser dans la compréhension des phénomènes méditerranéens et la prévision des événements
extrêmes qui affectent particulièrement les régions méditerranéennes, il est essentiel de considérer les
interactions entre les différentes composantes du système couplé, sur une gamme étendue d’échelles
temporelles et spatiales. Il convient donc de développer des projets de recherche pluridisciplinaires
et multi-échelles permettant de traiter dans leur globalité les questions scientifiques aux interfaces.
En application de la compréhension du système couplé, apparaissent les problématiques de
modélisation et de prévisibilité avec des approches qui doivent intégrer les mécanismes de couplage à
différentes échelles.
En plus de ces interactions, il faut tenir compte des forçages aux limites, le plus souvent de grande
échelle, comme les échanges d’eau par le détroit de Gibraltar, les dépressions Atlantiques ou le rôle du
Sahara.
2. Considérer les événements extrêmes
La plupart des projets s’intéressant à la Méditerranée mettent en avant la compréhension et la
modélisation des événements extrêmes. Un recensement rapide de ces événements montre une variété
forte. Les pluies intenses, qui affectent principalement le pourtour méditerranéen occidental à
l’automne, donnent lieu à des crues et inondations. La dynamique des bassins versants qui reçoivent
ces pluies intenses engendre bien souvent des crues rapides pour lesquelles à peine quelques heures
séparent le pic de crue de l’averse génératrice. La région est aussi soumise à des vents forts qui
peuvent être locaux (Mistral, Tramontane, Metelm,…), d’origine dépressionnaire ou non. Les fortes
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houles bien qu’exceptionnelles ont des conséquences irréversibles. Les lagunes méditerranéennes
peuvent être soumises à la pollution par suite d’inondations des zones urbanisées à leur périphérie
ainsi que le lieu d’eutrophisations importantes, mortelles pour la faune et la flore en place. La plupart
des régions du pourtour méditerranéen sont également sujettes à des périodes de sécheresse, avec les
feux de forêt comme corollaire. Il est notable que ces événements extrêmes peuvent se combiner, en
accentuant leur effets (par exemple, pluies intenses et crues rapides en association avec houles et
vents forts).
Si le contexte de grande échelle est généralement bien identifié, la prévision de ces événements
extrêmes demeure délicate en raison de la complexité des processus impliqués aux échelles les plus
fines et de leurs interactions non-linéaires. Une meilleure compréhension des mécanismes et processus
impliqués dans la génération de ces événements extrêmes et de leurs interactions à différentes échelles
devrait permettre de progresser dans la prévision de ces événements et mieux cerner leur prévisibilité.
Il est notamment nécessaire de comprendre pourquoi, à environnements de grande échelle
comparables, un phénomène devient paroxysmique et non son analogue
3. Simuler les impacts régionaux du réchauffement climatique
L’étude des impacts du changement climatique en Méditerranée nécessite une approche par
régionalisation de la réponse climatique au réchauffement global compte tenu de la forte composante
topographique du bassin méditerranéen. Comprendre la combinaison des facteurs régionaux et
globaux du climat est pertinent dans une région où les interactions du système couplé sont
prépondérantes.
Les problématiques scientifiques brièvement dégagées ont des implications sociétales très importantes,
dans une région côtière fortement urbanisée et agricole. Améliorer la prévision des événements
dangereux pour les populations (crues, sécheresse, etc.), gérer l’aménagement du littoral (sources
d’énergie et d’eau, constructions humaines, érosion naturelle) dans une perspective de développement
durable, limiter l’impact des pollutions (fluviales, maritimes et atmosphériques), et évaluer l’impact du
réchauffement climatique constituent les principales retombées d’une meilleure connaissance des
phénomènes méditerranéens.
Le présent document vise à montrer l’intérêt actuel de la communauté scientifique pour la
Méditerranée, et à esquisser un projet fédérateur sur ce domaine. Nombre des questionnements
scientifiques et axes de recherches prioritaires identifiés par les ateliers de la prospective OA dans les
domaines de la réduction des incertitudes sur la modélisation du système terre, des interfaces ou
encore des impacts du changement global peuvent être adressés et développés dans le cadre d’un tel
chantier méditerranéen. En même temps, les phénomènes méditerranéens posent des questions
scientifiques spécifiques, comme les cyclogenèses méditerranéennes à plus forte composante
mésoéchelle et diabatique que leurs homologues atlantiques, les systèmes convectifs de mésoéchelle
plus fréquemment stationnaires qu’ailleurs, le rôle plus important de la stabilité thermique dans les
circulations océaniques par rapport à l’Atlantique, les états de mer d’huile, ….
La suite du document est organisée de la manière suivante: une revue des projets en cours en
Méditerranée est réalisée en partie 2 et annexe 2, puis les centres d’intérêts et questionnements
scientifiques de la communauté recherche OA autour de la Méditerranée sont identifiés en partie 3. Le
contexte international est ensuite développé en partie 4 avant d’esquisser un projet expérimental en
partie 5 et les actions futures en partie 6.
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CENTRE D’INTERETS ET QUESTIONNEMENTS
SCIENTIFIQUES EN MEDITERRANEE
La synthèse des contributions individuelles ou déjà structurées et collectives permet de dégager 5
thèmes majeurs autour desquels pourrait être construit un projet fédérateur et élaborée une phase
expérimentale majeure à l'horizon 2010. Ces thèmes sont: (i) le cycle de l'eau à l'échelle du bassin
méditerranéen, (ii) le cycle des aérosols, (iii) les écosystèmes marins et continentaux, (iv) la
régionalisation et les impacts climatiques et (v) la prévisibilité. Une contribution "Pollution et bilan
chimique sur la Méditerranée" est incluse dans le volet (iv) car elle est à l'heure actuelle
insuffisamment coordonnée au sein de la communauté concernée pour pouvoir constituer un thème
spécifique. Ceci pourra évoluer par la suite en fonction des contributions que nous recevrons.
1. Cycle de l’eau
Le cycle de l’eau occupe une place centrale dans le système couplé méditerranéen, et en particulier
dans les processus conduisant aux événements extrêmes (pluies intenses, crues, sécheresse, feux de
forêts, fortes houles,…). Pour progresser dans la compréhension et prévision de ces événements, il est
nécessaire de considérer de nombreuses interactions à différentes échelles. Ainsi, par exemple, au
contexte météorologique d’échelle synoptique propice à la formation de systèmes précipitants, s’ajoute
la forte composante topographique de la région méditerranéenne favorable à la génération de
phénomènes de mésoéchelle qui conduisent à l’ancrage des systèmes fortement précipitants à un
endroit plutôt qu’à un autre. En ce qui concerne le domaine de l’océan, il est là aussi nécessaire de
considérer toute une gamme d’échelles spatiales et temporelles, avec des questions scientifiques
typiques du littoral comme celles traitant des phénomènes d’érosion (formation et évolution des
littoraux sableux) ou de contaminations en période de crues ou typiques du bassin global comme
l'importance des interactions d'échelles. Dans le domaine des surfaces continentales et de l’hydrologie,
la région méditerranéenne rassemble différents comportements hydrologiques, allant des crues rapides
affectant les bassins cévenols aux crues plus lentes du Rhône, en passant par des problèmes
d’hydrologie urbaine. A nouveau, cela concerne toute une gamme d’échelle de processus, allant des
processus de formation des écoulements de l’échelle locale à celles du versant, puis du bassin versant.
La synthèse des contributions fait ressortir les centres d’intérêts suivants :
1. compréhension des systèmes précipitants et de leur environnement. Par rapport aux
événements étudiés dans MAP, on retrouve des questions scientifiques communes comme par
exemple le rôle des anomalies d’altitude dans la formation des précipitations et les différents
modes de génération des précipitations liée à la présence d’un relief. Mais d’autres n’ont pu
être abordés, ou que très peu, dans MAP comme le rôle des reliefs avoisinants (Pyrénées,
Alpes et Atlas par exemple pour les pluies Cévenoles) dans la génération de circulations
propices à la convergence, l’intensification et la charge en eau des flux de basses couches,
moteur des précipitations ; il en est de même pour toutes les questions relatives à la présence
de la mer Méditerranée, importante source d’énergie et d’humidité dans les phénomènes
méditerranéens de mésoéchelle. Le rôle des cyclogenèses en Méditerranée (non
systématiquement observées) dans la génération de systèmes fortement précipitants demande
aussi à être mieux précisé. Ces cyclogenèses méditerranéennes montrent une plus forte
composante diabatique et méso-échelle que leurs homologues sur l'Atlantique, étudiés lors de
FASTEX par exemple. Les processus de convection et microphysique au sein des événements
précipitants, doivent aussi être étudiés dans ce contexte méditerranéen, avec par exemple des
études sur l’impact des différents types d’aérosols dans la formation des précipitations
(marins, anthropiques) (en relation avec "Cycle des aérosols") ou sur les interactions entre
processus de couche limite atmosphérique et convection profonde.
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2. identification et paramétrisation des processus de couche limite aux interfaces
océan/atmosphère et surfaces continentales/atmosphère. Il existe une volonté de progresser
dans la compréhension des processus de couche limite caractéristiques des régions
méditerranéennes, à savoir ceux induits par l’orographie, par l’hétérogénéité des surfaces et de
la végétation, par la limite terre/mer et ceux à l’interface océan/atmosphère (couche limite
atmosphérique/couche de mélange océanique). Ceci passe par le développement de
modélisation couplée entre l’océan et l’atmosphère ou encore entre l’atmosphère et
l’hydrologie (en relation avec le volet "Régionalisation et impact climatique").
3. quantification des processus de mélange des eaux entre le fluvial, le littoral, le côtier et
l’hauturier. Si la compréhension de l’impact du forçage atmosphérique sur l’océan côtier lors
des épisodes de vents continentaux comme le Mistral ou la Tramontane a bien progressé au
cours des années passées (circulations liées au rotationnel du vent, courant de gravité en zone
côtière), il n’en est pas de même pour les vents venant du large. Ces vents forts, en général de
composantes Est à Sud-Est, associés aux événements de pluie intense, engendrent des
échanges intenses entre la côte et le large, une forte houle capable d’éroder le sédiment ainsi
que des surcôtes qui empêchent l’écoulement vers la mer des cours d’eau en crue; ces mêmes
cours d’eau en crue constituant un apport considérable d’eau douce riche en substances
diverses issues de l’activité humaine qui va être transporté vers le large (en relation avec le
volet "Ecosystèmes marins et continentaux"). L’effet des fortes précipitations automnales
localisées sur la circulation océanique est totalement inconnu. Il est aussi nécessaire de
progresser dans la compréhension des processus liés à la circulation générale ainsi que ceux
liés au mélange des eaux (le courant Liguro-Provençal-Catalan, les masses d’eau associées et
la convection profonde sont encore très mal représentées dans les modèles opérationnels),
pour lesquels un des verrous actuels est le nombre limité d’observations à la mer (en relation
avec le volet "Régionalisation et impact climatique").
4. réalisation de bilans à l’interface mer-atmosphère. On sait que la mer Méditerranée montre un
bilan précipitation-évaporation négatif, mais les modèles sont encore déficients pour
représenter ces bilans de masse, de chaleur et de quantité de mouvement ainsi que leur
structure spatiale. L’évaluation de ces bilans tel que ce qui a pu être réalisé sur la campagne
POMME permettrait de quantifier l’eau perdue au profit de l’atmosphère, et en particulier sa
variabilité en période de précipitations automnales et de cyclogenèses méditerranéennes. Il
s’agit également d’un point clé pour la représentation des circulations et échanges verticaux
réalistes dans la mer. De tels bilans permettraient également de progresser dans la
paramétrisation des flux de surface dans les modèles atmosphériques, notamment par vents
forts, ou fort état de la mer (en relation avec le volet "Ecosystèmes marins et continentaux" et
"Régionalisation et impact climatique").
5. amélioration des bilans des surfaces continentales. Il est en effet essentiel de quantifier et
simuler précisément un bilan d'eau hydrologique des surfaces continentales, important pour les
applications dans le domaine de la prévision numérique du temps, ou encore dans l’estimation
des débits et apports d'eau à la mer (en relation avec le volet "Ecosystèmes marins et
continentaux"). Ceci passe par une meilleure connaissance des transferts de surface et subsurface pour les surfaces et végétations méditerranéennes de l’échelle du paysage (forêts
cévenoles, vignes, pâturages…) à l’échelle du bassin versant à l’aide d’expérimentation et de
modélisation numérique pour tendre à une meilleure représentation des processus
hydrologiques sur les bassins non-jaugés et à une meilleure estimation des apports d’eau
fluviales (en particulier en périodes de crues). Il est à noter par ailleurs la présence très
fréquente de zones karstiques dans la zone méditerranéenne qui conduisent à des
cheminements particuliers et complexes de l'eau souterraine.
2. Cycle des aérosols
L'analyse du cycle des aérosols et son bilan à l'échelle du bassin méditerranéen sont importants du fait
de:
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1. la diversité de la nature des aérosols en suspension dans la région: (i) les aérosols marins; (ii)
les aérosols de pollution émis par les grandes agglomérations côtières des pays méditerranéens
(Barcelone, Marseille, Alger, Athènes,…) mais aussi les circulations maritimes et routières;
(iii) les aérosols sahariens; (iv) les aérosols de feux de biomasse.
2. leurs effets potentiels sur des mécanismes spécifiques au bassin méditerranéen et qui
concernent (i) leur effet radiatif; (ii) leur rôle comme noyaux de condensation; (iii) leur
contribution à la pollution atmosphérique; (iv) leur impact biogéochimique.
Les objectifs scientifiques identifiés issus de la synthèse des contributions couvrent:
1. l’amélioration des connaissances sur les "fonctions sources" marine (prédiction des conditions
de déferlement et estimation des flux d’aérosols à l’interface mer-air), anthropique
(caractérisation physico-chimique des aérosols d’origine anthropique, principalement urbains),
et poussière (processus et paramétrisation des phénomènes d'érosions)
2. l'impact potentiel des aérosols sur l'écosystème. L'impact des aérosols désertiques sur
l'écosystème marin résulte de l'apport éventuel de nutriments limités dans les eaux de surface.
En Méditerranée, cela concerne au premier chef le phosphore, le fer et l'azote en été (à cette
période les eaux méditerranéennes sont très stratifiées et l'apport d'eaux profondes riches en
nutriments vers les eaux de surface est quasiment bloqué). Ce sont alors les apports
atmosphériques qui contrôlent la production nouvelle. Il faudrait donc évaluer (i) le contenu
en ces éléments de ces aérosols, (ii) évaluer leur solubilité (seule la fraction soluble est bioassimilable) et (iii) ensuite comparer au contenu moyen de la colonne d'eau en été... Le point
(i) constitue un verrou, pour lequel il faut s'appuyer sur le service d’observation DYFAMED
(voir aussi le programme européen ADIOS 2001-2003, Atmospheric deposition and impact of
pollutants, key elements and nutrients on the open Mediterranean sea coordonné par le
CEFREM à Perpignan). Cela concerne aussi les conséquences des dépôts d’aérosols
anthropiques sur la partie continentale (dépérissement de la végétation par exemple) ou sur la
partie marine (effets sur l’activité biologique, blooms, ...) (en relation avec le volet
"Ecosystèmes marins et continentaux").
3. l'impact radiatif des aérosols. L'impact du transport intercontinental aérosols (poussières
désertiques, aérosols de pollution et aérosols marins) sur la SST et le bilan énergétique en
surface (interface air-continent et surtout air-mer) est un domaine exploratoire assez vierge.
Les conséquences de la présence d'aérosols dans la couche limite atmosphérique sur la
propagation infra-rouge dans la couche de surface marine, les effets radiatifs des aérosols
anthropiques (absorption par les aérosols carbonés) ou naturels (diffusion par les aérosols
marins) sont très peu connus. Plus largement l'enjeu est d'estimer l'impact radiatif (forçages,
fréquences de photolyse) sur la circulation atmosphérique et le climat à l'échelle régionale (en
relation avec le volet "Régionalisation et impact climatique").
4. l'influence des aérosols dans les événements de pluies intenses (aspect noyaux de
condensation) caractéristiques des régions méditerranéennes (en relation avec le volet "Cycle
de l'eau").
5. la caractérisation du transport des aérosols (transport d’aérosols d’origines diverses) en
fonction des situations météorologiques: régimes de brises ou régimes forcés (Mistral,
Tramontane, Metelm),… (en relation avec le volet "Régionalisation et impact climatique").
L'hypothèse d'une accumulation des aérosols au centre du bassin Méditerranéen par les
circulations de brise doit être validée. Une climatologie du transport des émissions d'aérosols
désertiques et de pollution doit être élaborée ("aerosol track" similaire au "storm track").
Ces activités peuvent être abordées du point de vue de la modélisation (pour les conditions de
déferlement, les propriétés physico-chimiques des aérosols, le transport des aérosols, les effets
radiatifs) et/ou de l’expérimentation (caractérisation physico-chimique, mesures de flux, structure
spatiale par télédétection,…) en relation avec les autres volets de cette synthèse.
3. Ecosystèmes marins et continentaux
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L’écosystème marin de la Méditerranée possède une large gamme d’échelles de variabilité spatiale et
surtout ses caractéristiques varient fortement depuis un comportement eutrophe dans les zones côtières
peu profondes et sous influence continentale jusqu’aux zones fortement oligotrophes au large.
Au large, la production planctonique est principalement contrôlée par les processus de mélange en
hiver tandis que le contrôle est écologique lors des fortes stratifications estivales caractérisées par un
maximum de chlorophylle profond. Toutefois, des structures dynamiques permanentes ou récurrentes,
gyres et fronts influencent la disponibilité en nutriments. Les apports événementiels de nutriments par
les dépôts atmosphériques (e.g. composés azotés et phosphorés) ont un impact important sur la
production primaire océanique, de même que la fixation d’azote atmosphérique. D’une manière
générale, les niveaux de pollution atmosphérique sur la Méditerranée sont comparables à ceux relevés
dans les autres mers européennes et sont beaucoup plus élevés que dans les océans ouverts. Enfin,
dans les zones côtières et en particulier celles situés aux abords des grands fleuves (Rhône, Pô), les
apports de sels nutritifs et de carbone particulaire continentaux impactent fortement les flux
biogéochimiques (en relation avec "Cycle des aérosols").
Un point intéressant concerne les échanges entre la zone côtière et le large. La zone côtière contribuet-elle de manière significative à un enrichissement du large à travers l’exportation de lentilles d’eau
fluviale ainsi que de matière organique et inorganique issues de la production biologique récente ou
bien du relargage par le sédiment sous l’impact de remises en suspension?
Ces différentes thématiques sont fortement liées à la connaissance de la circulation marine, des
mécanismes de transfert verticaux, des circulations atmosphériques et de l’hydrologie fluviale. Les
événements extrêmes jouent un rôle majeur et sont sans doute à l’origine d’une part importante de la
variabilité interannuelle qu’il s’agisse :
1. des conditions de Mistral persistantes qui permettent aux sels nutritifs présents en profondeur
de remonter à la lumière (via la convection profonde) et induisent des plongées d’eau dense de
la côte vers le large,
2. des tempêtes du large accompagnées de houle qui remanient le sédiment côtier sur des
épaisseurs de l’ordre du centimètre, produisent des exportations intenses vers le large sur des
durées très courtes et structurent les communautés benthiques,
3. des crues qui apportent sur quelques jours la majeure partie des apports continentaux annuels.
Enfin, ces échanges forcés depuis l’extérieur doivent être mis en balance avec les processus naturels
tels que les transferts de matière par des espèces clés zooplanctoniques qui font l’objet d’études en
Méditerranée.
Quelques premières pistes d’objectifs scientifiques pourraient être visés par le "Chantier
Méditerranée".
Un
point
concerne
l’étude
du
système
couplé
océan/atmosphère/hydrologie/écosystèmes à différentes échelles à travers la documentation d’au
moins un cycle annuel de mesures des paramètres biogéochimiques couplés avec des mesures
hydrologiques et météorologiques en des points caractéristiques de l’écosystème méditerranéen côtier
et hauturier (en relation avec "Cycle de l'eau"). Le continuum rivières/océan côtier/océan hauturier
constitue un axe pertinent pour ces études méditerranéennes qui nécessiterait de mettre en place des
passerelles entre les différentes communautés. Ces mesures viendraient compléter l’existant telles que
les séries au point DYFAMED et aux points côtiers du Golfe du Lion suivis par les divers services
d’observation, et bien sûr être prises en relais par les pays riverains de la Méditerranée à commencer
par l’Italie et l’Espagne (et au-delà les membres du réseau MOON). Elles devront faire appel aux
moyens traditionnels ainsi qu’aux développements technologiques récents, être complétées par les
mesures satellites et finalement être conçues pour calibrer et valider différents modèles d’écosystèmes
à des degrés divers de complexité. Ces modèles seront ensuite utilisés pour étudier l’impact du
changement climatique sur les écosystèmes (en relation avec "Régionalisation et impact climatique").
La description du cycle de l’eau et du carbone sur les surfaces continentales prend également toute son
importance dans les régions méditerranéennes bien sûr pour des problématiques générales telles que
10
l’amélioration des schémas de surface des modèles atmosphériques mais également pour des
problèmes très appliqués concernant la gestion de l’eau et enfin pour l’étude de l’impact des
modifications de ces surfaces sur le cycle de l’eau, modifications actuelles liées aux pratiques
agricoles ou prévisibles en fonction des scénarios du changement climatique. La télédétection
satellitale apparaît comme un outil privilégié permettant l’intégration des processus aux différentes
échelles, du paysage au continent et de l’épisodique à l’inter-annuel ainsi que pour contraindre les
modèles de fonctionnement de la biosphère par des techniques d’assimilation. La mission microsatellitaire VENµS apparaît particulièrement bien ciblée pour le chantier Méditerranée puisque le
satellite doit voler à partir de 2008 et sera centré sur l’étude des régions méditerranéennes avec pour
objectifs :
1. le suivi et l’analyse du fonctionnement de la surface sous l’influence des facteurs
environnementaux et humains
2. le développement et la validation des modèles de fonctionnement des écosystèmes naturels et
cultivés
3. le développement des techniques d’assimilation de données de télédétection dans les modèles
de fonctionnement de la végétation et de détermination des flux de surface.
4. Régionalisation et impacts climatiques
Le bassin Méditerranéen constitue une région clef sur le plan climatique parce qu’il se situe au cœur
de la zone de transition très marquée qui sépare les régions subtropicales semi-arides et les régions
douces et humides de moyenne latitude. En tant que zone de transition, le bassin méditerranéen est
sensible et vulnérable aux variations climatiques, naturelles ou anthropiques. Tout déplacement, toute
modification de cette zone de transition affectera la population qui est nombreuse sur le pourtour de la
mer Méditerranée, avec des conséquences économiques et politiques considérables. Les scénarios
d’évolution du climat dans cette région mettent en évidence un risque accru de sécheresses associé au
climat global. Mais ils restent très incertains car la combinaison de facteurs locaux et globaux de
variabilité climatique est particulièrement complexe dans cette région.
Les objectifs scientifiques synthétisés à partir des différentes contributions sont donc
1. comprendre les processus physiques et dynamiques contrôlant le cycle couplé
océan/atmosphère/hydrologie/écosystèmes à l'échelle du bassin méditerranéen,
2. comprendre les impacts de ce système couplé sur l'environnement, les activités humaines et
l'économie,
3. développer des scénarios et indices sur le changement climatique et les fournir à la
communauté utilisatrice d'informations climatiques, en intégrant liées aux scénarii socioéconomiques choisis, aux modèles global et régional et au modèle d'impact.
Ces objectifs impliquent une approche multi-échelles spatiales (de l'échelle synoptique à l'échelle
régionale) et temporelles (de la variabilité interannuelle à l'échelle temporelle des événements
extrêmes) des mécanismes en jeu dans la région et à leur possible évolutions dans des scénarios de
changement climatique (cette thématique des incertitudes et de leur prise en compte a commencé à être
traitée dans le projet européen PRUDENCE et continue dans ENSEMBLES, voir annexe 2).
En détails, la synthèse des contributions fait ressortir la nécessité:
1. d'évaluer les interactions échelles globales/échelles régionales sur les systèmes atmosphère et
océanique (interaction circulation océanique côtière/hauturière/NAO, éléments précurseurs de
grande échelle sur des événements régionaux tels que cyclogenèse et précipitations intenses,
…). En effet, la mer Méditerranée joue un rôle crucial comme mémoire du système climatique
local et guide pour les perturbations d’Ouest qui abordent l’Europe. Mais c’est par ailleurs un
système dynamique complexe, incluant des tourbillons ou des régimes de courant à petite
échelle. Les échelles de la circulation atmosphérique, susceptibles de mettre en mouvement la
Méditerranée, sont elles-mêmes souvent assez petites. Elles dépendent en particulier très
fortement de l’orographie des régions littorales, qui peut induire des régimes de vent tels que
11
le Mistral, qui ont un fort impact atmosphérique (cause principale des systèmes
dépressionnaires dans le bassin ouest de la Méditerranée) et océanique (formation des eaux
profondes de la Méditerranée). Ces études reposent en grande partie sur l'élaboration de
modèles imbriqués globaux et régionaux afin de pouvoir analysés la variabilité spatiotemporelle des processus à différentes échelles. Ceci inclut par exemple l'élaboration de
climatologies à méso-échelle des vents à l’échelle de la Méditerranée afin d'étudier ses
variations saisonnières et ses fluctuations (nécessaire pour séparer le rôle possible des
interactions locales entre mer et atmosphère du rôle des téléconnexions de grande échelle).
Dans l'analyse des mécanismes générant la formation des eaux profondes, les interactions
atmosphère/circulation océanique côtière/hauturière sont fondamentales.
2. d'analyser les interactions océan/atmosphère/hydrologie/végétation et leur impact sur la
dynamique atmosphérique et océanique (convection océanique, précipitations et crues
extrêmes, vagues de chaleur, vents forts, cyclogenèse, …); l'occupation des sols, la
désertification et les feux de forêts (en relation avec "Ecosystèmes continentaux et marins" et
"Cycle hydrologique"). Un intérêt grandissant porte sur la compréhension des mécanismes
climatiques régionaux conduisant aux vagues de chaleur et de sécheresse, particulièrement en
Europe, nécessitant l'analyse des interactions régionales entre l'état hydrique des régions
méditerranéennes et le climat estival en Europe. Une question adjacente est la prise en compte
de ces processus dans les modèles de climat, et particulièrement ceux participant à l'effort
international de modélisation du climat futur. A l'autre bout du spectre, c'est au contraire
l'étude de l'occurrence des précipitations intenses qui nécessite une investigation
expérimentale et numérique couplant océan/atmosphère/hydrologie/végétation dans le cadre
de la régionalisation du changement climatique global.
3. d'élaborer des régimes types de circulations atmosphérique et océanique afin de déterminer les
flux entrants et sortants du système méditerranée, de déterminer des modes de circulation et
leur évolution saisonnière. Ces études reposent en grande partie sur l'élaboration de
climatologies issus d'observations continues (océaniques et continentales, sol ou satellites)
telles que les vents ou les pluies afin d'identifier les intensités de pluies extrêmes observées
ponctuellement et celles intégrées sur des régions pertinentes et d'explorer les relations
d'échelles.
4. d’estimer les sources de pollution. ESCOMPTE a permis de documenter la pollution au niveau
d’une ville méditerranéenne, mais très peu de mesures ont été faites hors de Marseille, sur mer
notamment. Hors, les modèles de transport montrent des différences plus fortes sur mer que
sur terre. Ceci pourrait être lié à une plus grande variabilité des concentrations d’espèces au
dessus de la mer. L’accentuation de la pollution par les phénomènes de brise, ou encore le
transport de panaches de pollution en provenance d’Espagne ou d’Italie sont aussi deux
aspects mal documentés par les observations lors d’ESCOMPTE. En terme de bilan d’ozone,
il serait aussi intéressant de documenter les sources moins bien documentées que sont les feux
de forêts par exemple. Ces feux ont des dynamiques bien particulières avec une végétation
unique (garrigues, ...) et une orographie souvent favorables à leur propagation. En saison
hivernale, les NOx produits par les éclairs semblent présenter des maxima importants en mer,
alors que ce maximum est clairement continental pendant les mois d’été.
5. Prévisibilité
La prévision des états du système couplé océan/atmosphère/hydrologie/écosystèmes en Méditerranée
est dépendante de notre niveau de compréhension et de sa traduction en terme de modélisation des
processus et interactions qui régissent ce système particulier. Notre capacité à prévoir se répartit très
inégalement dans ce système. La météorologie est la discipline le plus avancée en cette matière, mais
depuis quelques années ce monopole est partagé avec la prévision de la circulation océanique. Celle-ci
a accédé au statut de prévision opérationnelle en Méditerranée (MFSTEP). Dans d’autres domaines
(e.g. cycles bio-géochimiques), la prévision n’est pas un exercice réalisable en l’état, faute de modèle
ou de données suffisantes, mais la prévision se maintient en tant qu’objectif important. Depuis
quelques années la notion de prévisibilité s’impose dans la communauté océan/atmosphère. Celle-ci
12
est comprise comme la combinaison d’une quantité intrinsèque à un phénomène géophysique identifié
et d’une autre liée à la justesse des informations dans modèles d’assimilation/prévision employés.
Ainsi, les limitations des modèles introduisent des erreurs qui réduisent ainsi la prévisibilité du
phénomène dans le système de prévision. La prévisibilité varie beaucoup selon la nature et notamment
l’échelle du phénomène.
Les différentes contributions font état de la nécessité de progresser dans différents domaines relatifs à
la prévision et la prévisibilité des événements méditerranéens :
1. assimilation de données pour le système couplé. Dans le cas du système océan/atmosphère, les
algorithmes de prévision sont fréquemment couplés, mais ce n’est pas le cas des algorithmes
d’assimilation. La prévision numérique ne saurait être conçue sans une assimilation des
données capable de décrire l’état de départ réaliste. Il faudrait concevoir une assimilation sur
le système couplé océan/atmosphère tenant compte des mécanismes de couplage.
2. quantification des incertitudes dans le contexte méditerranéen. L’intégration des données dans
un système d’assimilation implique de prendre en considération les erreurs associées aux
constituants du système d’assimilation - prévision. Il s’agit d’erreurs d’observation (mesure et
représentativité) et d’erreurs de modèle (à la fois dans la partie assimilation et la partie
prévision). Dès lors, la notion d’incertitude accompagne notre connaissance du système.
L’amélioration des prévisions impliquera donc de quantifier cette incertitude, tout en
cherchant à la maîtriser. Pour la Méditerranée, la quantification de l’incertitude des forçages
aux interfaces méritent une attention toute particulière (sur la SST pour l’atmosphère, sur les
vents de couche limite atmosphérique pour l’océan, sur les précipitations pour
l’hydrologie,…). Si des phénomènes extrêmes typiques du pourtour méditerranéen sont
connus pour leur faible prévisibilité à courte échéance, il n’en demeure pas moins possible de
projeter leur occurrence dans un futur beaucoup plus lointain ; de l’échelle saisonnière jusqu’à
l’échelle séculaire. On cherche alors à détecter des tendances sur la base d’hypothèses fortes
de changement climatique qui apportent leur propre incertitude.
3. prévision d’ensemble à méso-échelle en zone Méditerranée. La prévision d’ensemble est une
technique qui a montré son efficacité à appréhender une part de l’incertitude dans les
prévisions opérationnelles à l’échelle synoptique (en premier lieu). Le domaine méditerranéen
et en particulier sa forte composante topographique appellent à une prévision d’ensemble à
mésoéchelle. Mais cela nécessite de repenser cette approche, notamment la génération de
l’ensemble. L’état actuel (toujours controversé) de la prévision d’ensemble permet de décrire
l’incertitude sur la grande échelle et on en mesure l’impact sur la prévision d’objets
météorologiques de mésoéchelle. La génération d’un ensemble directement à mésoéchelle,
reste un défi. Au préalable, cette approche nécessite des études de sensibilité des modèles de
prévision à leurs conditions aux limites (conditions initiales ou latérales, e.g. la topographie ou
les flux d’humidité en basse couche dans un cas de fortes précipitations). On esquisse la
prévisibilité soit par l’emploi de modèles adjoints (linéaires), soit par des techniques de
perturbation directe: en effet les processus impliquant l’eau et ses changements d’état
induisent de fortes non-linéarités. On voit ici combien la conception d’un outil capable de
décrire la distribution, la propagation et l’interaction de l’incertitude dans un système couplé
pour la prévision environnementale est délicate. Pourtant l’utilité d’un tel outil apparaît
évidente dans le contexte méditerranéen, e.g. prévision des crues rapides Cévenoles.
4. observation adaptative en Méditerranée. La maîtrise de l’incertitude dans les systèmes de
prévision devient cruciale dans la perspective d’événement à fort impact sociétal, voire
extrêmes. La réduction des incertitudes passe par une amélioration des modèles, mais aussi par
l’enrichissement du milieu en capteurs adéquats. Si la plupart des contributions au "Chantier
Méditerranée" soulignent l’importance et le besoin en observations (variées), à des fins
diverses et organisées soit en séries soit en réseaux ; le but précis de la réduction des erreurs
de prévision en appelle à l’observation adaptative. Cette discipline optimise des réseaux
d’observation pour un système d’assimilation/prévision donné. Le principe est d’obtenir les
données au bon endroit et au bon moment afin de contraindre les erreurs. L’observation
adaptative permettrait d’optimiser une campagne de mesures en Méditerranée.
13
LES ACTIONS NATIONALES EN COURS AUTOUR DE LA
MEDITERRANEE
Les travaux des scientifiques français qui ont répondu à l’appel du “Chantier Méditerranée” s’insèrent
dans des projets contribuant à une meilleure connaissance du système couplé
océan/atmosphère/hydrologie/écosystèmes en Méditerranée. Certains de ces projets et actions sont
internationaux (voir partie 4); on se focalise ici sur les actions nationales.
Ces actions de recherche concernent toutes les étapes du processus de connaissance, depuis
l’observation, compréhension/modélisation des processus jusqu’à la prévision. Il y a peu d’actions
transversales (au sens du système couplé océan/atmosphère/hydrologie/écosystèmes), mais elles
existent, souvent partielles ou en l’état de gestation.
Cependant, l’Observatoire Hydrométéorologique Méditerranéen Cévennes-Vivarais (labellisé ORE en
2002), cité dans les contributions à cette réflexion, est à compter parmi les actions pluridisciplinaires
contemporaines qui se placent comme des participants évidents à cette prospective sur la
Méditerranée. Il en est de même pour les observatoires tels que l’OHP (atmosphère) ou ceux de
Villefranche, Marseille ou Banyuls (océan) et les sites instrumentés du littoral (Perpignan, Toulon).
La majorité des projets impliquant les contributeurs et s’inscrivant dans un cadre méditerranéen sont
réalisés avec le soutien de l’INSU et de l’ANR, dans le cadre des programmes nationaux du PATOM,
PNEC et ECCO, par domaine disciplinaire. Mais le "Chantier Méditerranée" qui s’esquisse ici se veut
pluridisciplinaire : on citera comme exemple de projet transversal "Crues-éclairs en région CévennesVivarais", soutenu à la fois par le PATOM et ECCO/PNRH. Nous avons recensé des projets en cours
pour chaque volet, soit en terme de compréhension et de monitoring des systèmes pour la partie
océan/écosystèmes interfacée avec l’hydrologie, soit en terme de prévision et d’alerte aux événements
extrêmes dans le cas atmosphère/hydrologie. Le souci de l’impact d’un changement climatique se
retrouve dans chaque volet. Ainsi l’Action Concertée Incitatives (ACI) "Aléas et changements
globaux" compte aussi des projets qui s’inscrivent bien dans ce "Chantier Méditerranée", comme le
projet CYPRIM. On peut enfin citer le projet MedWATER avec un financement GICC et qui traite du
changement climatique (couplage atmosphère/océan) en Méditerranée.
Pour l’avenir de nouvelles actions pour la Méditerranée sont déjà en gestation pour une meilleure
observation, compréhension et prévision du milieu mditerranéen : monitoring de la végétation, étude
du cycle du carbone, étude de la circulation océanique ou des situations météorologiques extrêmes,….
L’annexe 2 est un récapitulatif des projets nationaux et internationaux, en cours ou en gestation et
impliquant les contributeurs à ce "Chantier Méditerranée".
14
CONTEXTE INTERNATIONAL
1. Les programmes de coordination et de labellisation sans moyens
Sur la base du forum, de tels programmes n'existent que pour l'atmosphère et une partie de
l'hydrologie, quand elle relève des mêmes services publics nationaux.
Au coeur de la coordination mondiale de ces activités, on trouve l'OMM (Organisation
Météorologique Mondiale), qui subdivise les activités de recherche en programmes tels que le
WCRP/PMRC (Programme Mondial de Recherche sur le Climat) ou, pour les phénomènes affectant
directement le temps sensible, le WWRP/PMRPT (Programme Mondial de Recherche sur la Prévision
du Temps). Le principal projet du WWRP est THORPEX qui "vise à accélérer les progrès de la
prévision du temps, en particulier de phénomènes intenses en créant une meilleure synergie entre les
équipes de recherche universitaires et les services nationaux opérationnels". THORPEX avait à
l'origine un objectif de type grande campagne de mesure, combinant télédétection et nouveaux
vecteurs in-situ, d'échelle globale dans l'esprit de l'année géophysique internationale (1957) ou de la
Première Expérience Mondiale du GARP (PEMG; GARP: Global Atmospheric Research Programme;
1978--1979). Cet objectif reste affiché, mais l'initiative phare est plutôt devenue TIGGE (The
International Grand Global Ensemble). TIGGE serait quelque chose comme la création d'un ensemble
de prévisions d'ensemble qui serait au moins à la disposition des laboratoires de recherche pour
travailler sur la prévisibilité. THORPEX labellise ainsi des activités de type mesures coordonnées
comme des activités de type modélisation.
En Europe, la partie mesures est coordonnée par EUCOS (European Composite Observing System),
qui agit pour le compte des services météorologiques nationaux. En liaison avec THORPEX, EUCOS,
coordonne des campagnes de mesures dites "régionales", c'est à dire couvrant un gros bout de
continent: les TReC (THORPEX Regional Campaign). Un TReC a eu lieu pendant l'hiver 2003 sur
l'Atlantique. Un autre est prévu pour l'été, voire la fin de l'été 2007, son thème d'origine est la
convection continentale mais un volet nord-ouest méditerranéen n'est pas exclu.
Le principal intérêt de ce dispositif sans moyens financiers à répartir réside sans doute dans sa capacité
potentielle à coordonner des opérations de terrain dans l'espace ou le temps, les gros moyens
expérimentaux comme les avions ou quelques navires gérés par la NOAA américaine étant, dans les
grand projets coordonnés atmosphériques toujours les mêmes.
Dans le même esprit, mais focalisé sur la Méditerranée, on trouve MEDEX (Mediterranean
Experiment), dont la phase 1 se termine. MEDEX est une initiative espagnole, catalane plus
précisément. Au départ, il voulait s'inscrire dans la suite de projets comme ALPEX (Alpine
Experiment, 1984), sur les interactions atmosphère-orographie. ALPEX a été suivi de MAP
(Mesoscale Alpine Programme, 1999), qui ajoute les systèmes convectifs aux écoulements en
montagne. MEDEX élargit les objectifs vers la cyclogenèse. MEDEX s'est rattaché au WWRP de
l'OMM et est en cours de rapprochement avec THORPEX pour la phase 2 qui devrait être centrée sur
le ciblage d’observations pour l’étude et la prévision des événements extrêmes en Méditerranée. Enfin,
on peut citer MedCLIVAR qui est un programme ayant reçu l'agrément de CLIVAR, et qui vise à
coordonner et promouvoir la recherche sur le climat méditerranéen. Les principaux objectifs de ce
programme incluent la reconstruction de l'évolution du climat méditerranéen passé, la description des
mécanismes caractérisant sa variabilité spatio-temporelle, et l'identification des paramètres de forçage
responsables des changements observés. Le programme traite aussi de l'identification des tendances
présentes dans les observations ainsi que de la prévision du climat dans le cadre de scénarii
d'émissions futures. L'étude de l'occurrence d'événements extrêmes est aussi incluse dans
MedCLIVAR. Le groupe de scientifiques de MedCLIVAR a fait une demande de financement auprès
de l'ESF sous le nom de "Mediterranean Climate Variability and Predictability" (MedCLIVARP).
15
2. Les programmes de coordination avec moyens mais orientés services appliqués
Le domaine de la (télé)mesure, de la surveillance, du suivi de paramètres environnementaux semble
être couvert au niveau mondial par le groupe GEO (Group on Earth Monitoring). La participation des
pays d'Europe à GEO passe par le grand programme conjoint Commission Européenne/ESA appelé
GMES (Global Monitoring for Environment and Security), qui a précédé GEO.
GMES offre un cadre à 97 projets de type "IP" (Integrated Project) qui se caractérisent par la
possibilité de déboucher sur des "services" quasi opérationnels tournés vers des utilisateurs finaux.
L'intention organisatrice, structurante à la fois de communautés scientifiques et de services publics
délégués ne doit pas être ignorée.
GMES traite de toutes sortes de risques, et plusieurs des équipes intéressées par le domaine
méditerranéen participent à tel ou tel de ces projets. Dans le domaine de l'océanographie, le rôle pilote
de MERCATOR-OCEAN en Europe est reconnu, et on trouve des IP comme MERSEA (Marine
Environment and Security for the European Area), l'aspect service pilote étant pour le moment axé sur
le suivi des glaces. La chimie, les aérosols par exemple, le bilan en carbone se trouvent dans les projets
EURAD, CARBO-EUROPE, CARBOOCEAN. La surface fait l'objet de GEOLAND. La famille
RISK (RISK-EOS, EURORISK-PREVIEW) traite les risques de crues, d’inondations et de vents forts,
à côté des risques industriels ou glissements de terrains. RISK fait l'objet d'une subdivision en zones
géographiques, et la partie service d'alerte hydrologique des crues éclairs doit faire l'objet d'essais
préopérationnels sur la région dite "ENTENTE" du sud-est de la France. Avec EURORISK, on aborde
un peu l'atmosphère, mais le projet phare de GMES regroupant atmosphère et chimie est GEMS
(Global and regional Earth-system monitoring using satellite and in-situ data), centré sur la synergie
que l'on peut créer entre télédétection spatiale et moyens d'assimilation et de modélisation du Centre
Européen de météorologie de Reading et ses partenaires habituels.
C'est en océanographie qu'on trouve des projets à l'intersection de GMES et du domaine
méditerranéen, comme MFSTEP qui devrait se poursuivre dans ECOOP. Le but de MFSTEP est le
développement d’un système de prévision opérationnel multi-échelles comportant un volet
observations en temps quasi-réel et un volet prévision numérique aux échelles du bassin, régionales et
côtières. Même si les aspects opérationnels prennent la place centrale dans le projet, le programme
alimente la recherche grâce en particulier au gros volet observations qui a été mis en place et qui
augmente de manière importante le volume de données disponible. D’autre part, l’aspect multiéchelles oblige au dialogue entre les différentes communautés de modélisation citées plus haut et
permet d’identifier par exemple les processus mal représentés et de tester des modifications dans les
modèles. La dernière année du programme est consacrée à l’évaluation de la phase opérationnelle en
utilisant le jeu de données acquis ce qui devrait donner des idées beaucoup plus claires sur les points
durs. Enfin, des thèmes tels que la modélisation des écosystèmes ou l’assimilation de données dans les
modèles régionaux, ont bénéficié de ce programme même si ils n’en sont pas encore au point de passer
en opérationnel.
Par ailleurs, l’initiative italo-française MOON (Mediterranean Operational Oceanography Network) a
pour but de consolider le réseau d’océanographie opérationnelle en Méditerranée et de réaliser le lien
avec les utilisateurs des informations produites par ce réseau afin de trouver des solutions pratiques
aux problèmes de développement durable. De manière pratique, MOON se propose de promouvoir la
recherche, le développement ainsi que des exercices de démonstration dans les domaines suivants :
l’océanographie physique, le cycle de l’eau ainsi que les ressources en eau, les cycles et les flux
biogéochimiques, la pollution en mer ouverte et en zone côtière, les flux sédimentaires et l’érosion
côtière, les pêcheries. La stratégie de développement de ces actions se situe dans la mise en place de
projets en réponse à des appels d’offres européens (les projets en préparation SESAME, CIRCE et la
composante Méditerranéenne d’ECOOP sont dans cette ligne).
16
Tout volet d'un projet très mur en terme d'application et/ou consommateur de télédétection spatiale
devrait trouver une place, c'est à dire un financement, dans GMES, soit dans un sous-projet existant,
soit en en créant un nouveau. Par contre, le cadre GMES n’est pas favorable à des projets à forte
composante "recherche amont".
3. Les projets européens sur le changement global
De telles équipes peuvent se tourner vers des thèmes comme le Changement global et les écosystèmes
du 6è PCRD de la Commission Européenne, ou les réseaux formation recherche ou bien encore l'ESF
(European Science Foundation). Il existe même un cas de projet existant associant une équipe
française à un projet de la National Science Foundation (NSF), RiOMar.
Les projets existants auxquels sont associées des équipes ayant participé au forum sont trop nombreux
pour être cités ici (voir annexe 2). Tous les thèmes semblent abordés, avec toutefois, en atmosphère,
une forte dominante climat au dépend des processus et des échelles courtes.
On trouve donc une série de projets importants aussi ambitieux que des projets GMES en termes de
taille, de durée et même d'application, non déterminés géographiquement. L'hydrologie apporte un bon
exemple avec un IP de 5 ans, FLOODSITE. Ce projet comporte un volet franchement cognitif, tout en
couvrant aussi l'atténuation du risque, l'intégration des techniques et la formation, empiétant là sur des
activités de type GMES (RISK). FLOODSITE présente des subdivisions locales concernant la
Méditerranée.
Voyons les projets focalisés sur la Méditerranée en cours de montage, susceptibles de devenir des
pôles pour les équipes participantes dans les années à venir. Ils présentent un bon niveau de
pluridisciplinarité. Les premières tentatives de ce genre, MedWater et ProMed, n'ont pas abouti. La
nouvelle version est CIRCE (Climate Change and Impact Research: the Mediterranean Environment),
sous coordination italienne. CIRCE se propose d'évaluer les changements du climat en cours, de
prévoir à partir de scénarios régionalisés les changements à venir. Des volets variabilité et interactions
d'échelle ou encore événements extrêmes focalisent l'interprétation. Surtout, ces changements sont
déclinés en domaines d'impact: cycle de l'eau, agriculture, santé, qualité de l'air et d'autres. En
quelques zones choisies, CIRCE envisage d'étudier les effets de ces changements sur les habitants,
ainsi que des mesures pour les atténuer. CIRCE ne regroupe pas tous les thèmes d'intérêt évoqués ici,
puisqu'il existe aussi SESAME pour la biogéochimie marine mais dans un esprit voisin. Un autre
projet est MEDCLIVARP (Mediterranean Climate Variability and Predictability), qui vise un soutien
de l'ESF. Déclinaison régionale de CLIVAR (Climate Variability and Predictability), ce projet alliant
paléoclimatologie et projections scénarisées se tourne vers l'ESF pour disposer de moyens en vue de
faciliter les échanges d'informations (ateliers, conférences) et de jeunes chercheurs.
4. Les grands projets mobilisant les moyens disponibles
Les informations disponibles font état de:
1. AMMA qui mobilise une large partie de la flotte aérienne et navale en 2006 et début 2007;
2. COPS, associé à MAP-D Phase, le tout intégré au TReC 2007, est un projet de campagne de
mesures européen sur la convection estivale sur la Forêt Noire et les Vosges. COPS sera donc
un gros utilisateur de moyen aérien en 2007.
3. l'année polaire internationale (IPY), entre 2006 et 2008, va nécessiter une grande partie des
navires disponibles.
Le potentiel de projets expérimentaux visant la méditerranée existe. En dehors de MEDEX, on a
trouvé l'évocation d'une Mediterranean GEWEX Continental Scale Experiment d'origine allemande.
L'information manque pour l'océanographie.
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C'est pourquoi le projet méditerranéen défendu ici doit viser un horizon 2010, pour sa phase de
déploiement expérimental, une date qui situe au-delà de l'exercice de prospective actuel. Toutefois,
une longue préparation, amorcée avec FASTEX, devient une partie intégrante des projets ambitieux.
Et annoncer une date dès aujourd'hui est utile dans la compétition pour les moyens de mesure.
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ESQUISSE D’UN PROJET EXPERIMENTAL FEDERATEUR
Ce projet est issu de différentes réflexions au niveau national et international, dont celles initiées dans
le cadre de l’ORE OHM-CV et dans le cadre des propositions de campagnes régionales de
THORPEX. La synthèse des contributions au forum conforte l’idée d’un projet expérimental multiéchelles et pluri-disciplinaires pour appréhender l’ensemble des couplages en Méditerranée.
La proposition est constituée :
1. d’une période d’observation de longue durée (Enhanced Observing Period ou EOP) pendant 4
ans (2009-2012), centrée sur la Méditerranée occidentale.
2. d’une période d’observation intensive (SOP) couplée avec une campagne régionale de
THORPEX en Europe (E-TReC). Un jalon pour 2010 a été posé par les représentants français
à l’ISC THORPEX en décembre 2004.
1. Enhanced Observing Period (2009-2012)
L’EOP est motivée par la volonté d’étudier la variabilité saisonnière pluri-annuelle (états de surface,
régime de vent,…), l'occurrence d'événements extrêmes telles que les précipitations intenses et crues
d'automne, les dépressions méditerranéennes associées au Mistral en particulier durant l'hiver (au
moment où leur impact sur la convection océanique est maximale), les vagues de chaleur et
sécheresses de printemps et d'été; une période de 4 ans semble être un requis minimal pour observer
quelques événements extrêmes en Méditerranée occidentale. Cette phase reposerait sur:
1. un renforcement du dispositif expérimental d'observatoires (e.g. OHM-CV, OHP, …) existants
et quelques sites-clés (Perpignan, Toulon). Par ailleurs, un dispositif expérimental à
mésoéchelle "léger" (à définir, mais la proximité des avions de recherche, basés à Toulouse,
rend envisageable ce dispositif) pourrait permettre d'échantillonner quelques événements (e.g.
les systèmes précipitants pendant les automnes avec description des phénomènes de couche
limite atmosphérique et océanique).
2. l'établissement d'une base de données satellites pluri-annuelle dont les produits seraient des
produits évolués directement exploitables par une communauté d'utilisateurs variés et non
nécessairement initiés. Cette démarche est celle choisie dans le cadre d'AMMA et s'avère
extrêmement positive. Pour la Méditerranée, cette composante s'avère fondamentale pour le
monitoring pluri-annuelle de la circulation atmosphérique de surface, pour la courantologie de
surface et la SST, pour les études biogéochimiques (couleur de l'eau).
D’ici 2009, il s’agirait de renforcer les réseaux de mesures existants et en particulier au sein des
observatoires français couvrant la région Méditerranéenne, i.e. l’Observatoire Hydrométéorologique
Méditerranéen Cévennes-Vivarais (OHM-CV) et l’Observatoire de Haute Provence (OHP). Il s’agit de
poursuivre l’effort de développement d’un dispositif instrumental qui complète les réseaux de mesures
opérationnelles, tout en tenant compte de la forte implication de la communauté instrumentale sur
AMMA jusqu’en 2007 au moins. C’est par exemple la densification des réseaux de capteurs GPS ou
de profileurs de vent à l’échelle régionale, ou la mesure de la granulométrie des précipitations, du
ruissellement de surface et des flux de sub-surface sur des super-sites.
A l’échelle du bassin méditerranéen nord occidental, l’ORE OHM-CV cherche à constituer un réseau
d’observatoires hydrométéorologiques, avec des observatoires en cours de constitution en Espagne
(région de Barcelone, voir Figure 1) et en Italie (région de l’Adige). Il s’agirait d’avoir à l’horizon
2009 un ensemble d'au moins trois sites de mésoéchelle fortement instrumenté et représentatifs de trois
régions méditerranéennes contrastées en terme de réponse hydrologique (région très urbanisée, régions
de moyennes et haute montagne).
19
Figure 1: Zone des phénomènes étudiés pendant EOP en rouge, Observatoires hydrométéorologiques en orange.
Les observations océaniques pérennes en France reposent largement sur les observatoires de la façade
méditerranéenne et sur l’effort supplémentaire de rares laboratoires. Ces observations se situent
généralement non loin des côtes par exemple dans le Golfe du Lion et plus à l’Est à DYFAMED, en
dehors de l’influence côtière. Dans le Golfe du Lion, il existe un certain nombre de points
instrumentés ou bientôt instrumentés avec des objectifs différents qu’on peut résumer en suivis des
paramètres physiques et biogéochimiques en zone côtière. A DYFAMED, l’objectif est l’obtention de
séries à long terme pour documenter la réponse de l’océan hauturier aux perturbations climatiques. Il
existe également des sites permanents équipés pour la mesure à haute fréquence des paramètres
météorologiques et d’état de mer auxquels s’ajoutent parfois des profils hydrologiques et
courantométriques. De tels systèmes existent également le long des côtes italiennes et espagnoles. Des
projets existent sur certains sites de compléter ces mesures par l’acquisition automatiques de
paramètres biogéochimiques comme réalisé dans le cadre de MFSTEP. Enfin, les deux radars VHF du
LSEET-LEPI permettent d’accéder au courant de surface sur la partie est du Golfe du Lion.
Au large, les moyens couramment disponibles en routine concernent les profils XBT mis à l’eau
depuis les navires d’opportunité ainsi que les profileurs ARGO. Une vision de la densité spatiale et
temporelle des moyens disponibles peut être obtenue sur le site d’archivage CORIOLIS (par exemple
www.ifremer.fr/mfstep). Enfin, les nouvelles technologies devraient permettre des mesures autonomes
grâce aux AUV (tests en cours à IFREMER) et aux gliders.
Il est encore trop tôt pour prévoir comment le dispositif expérimental océanique pourrait s’étoffer mais
il est clair qu’il faudra jouer à la fois sur la couverture d’au moins un cycle annuel à partir de stations
côtieres, d’une forte augmentation de la couverture synoptique (XBT, profileurs) au large. Ces moyens
ne permettront cependant pas de s’affranchir de campagnes de mesures in-situ (voir volet "Special
Observing Period") pour l’obtention de réseaux denses d’observations et pour les mesures
biogéochimiques et biologiques qui nécessitent un protocole complexe.
Concernant l'EOP, il faudrait aussi prévoir des bases de données de paramètres analysés, à la fois
météorologiques (SAFRAN, données de pluies mixtes RADAR pluvio ANTILOPE,…) de surface
(ISBA,…) voire de débits (MODCOU,…) pour être utilisées pour les différentes applications. Enfin,
le dispositif EOP doit pouvoir permettre la documentation de l'environnement à l'échelle synoptique.
2. Special Observing Period (2010)
La SOP est une période d'observation nécessaire destinée à compléter le dispositif EOP pour des
études ciblées sur certains mécanismes dont la dynamique complète n'aura pu être appréhendée durant
l'EOP. En particulier la dimension tri-dimensionnelle de la circulation atmosphérique, océanique, des
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panaches d'aérosols,… sera insuffisamment (voire pas du tout) documentée durant l'EOP au dessus de
la Méditerranée. La SOP sera aussi en partie dédiée à documenter de façon plus détailler certains
événements comme la circulation atmosphérique trans-continentale pour l'alimentation en eau des
systèmes précipitants et le transport d'aérosols, les systèmes dépressionnaires mais aussi pour
renforcer les études sur la prévisibilité dans le cadre de THORPEX/MEDEX (voir ci-après) en
apportant un dispositif expérimental complémentaire aux exercices de ciblage, qui pourrait servir à
compléter les études de sensibilité.
En effet, une campagne régionale de THORPEX en Europe aura probablement lieu en 2007 (E-TReC
2007), en lien avec la campagne COPS sur la Forêt Noire et les Vosges et les projets MAP-D Phase et
PREVIEW. MEDEX devrait s’associer à cette campagne pour étudier l’impact du ciblage
d’observations à l’échelle synoptique sur la prévision météorologique des événements intenses en
Méditerranée. L’implication de la communauté instrumentale sur AMMA ne permettra pas de
décliner un dispositif instrumental à mésoéchelle, mais cela n’en constituera pas moins une répétition
pour la campagne de plus grande envergure envisagée en 2010. Il serait aussi souhaitable que 2010
soit l’année cible pour déployer un dispositif expérimental de mesures en mer (bateaux) pour établir
les bilans de chaleur, salinité et quantité de mouvement à l’interface en Méditerranée nord occidentale.
3. Prévision opérationnelle pour l'EOP et SOP
Le paysage à l’horizon 2009 en terme de modélisation opérationnelle devrait être constitué :
1. de modèles opérationnels à quelques kilomètres de résolution, autorisant une résolution
explicite de la convection profonde. C’est en particulier le cas en France avec le modèle
AROME de Météo-France dont la mise en opérationnel est prévue pour 2008 et qui couvrira la
France et une partie de la Méditerranée occidentale. Des progrès auront également été fait en
terme d’assimilation de données à mésoéchelle. Le projet expérimental, dans sa conception
détaillée, devra tenir compte de la disponibilité de tels outils numériques en temps réel
pendant la campagne et au delà dans son exploitation.
2. de systèmes de prévisions d’ensemble à plus grande échelle qui renseigneront sur la
prévisibilité de la situation pour le déploiement ou non des moyens instrumentés.
3. des modèles opérationnels océaniques du bassin méditerranéen (systèmes MERCATOR et
MFS au 1/16°) assimilant altimétrie et profils in-situ.
4. des modèles opérationnels côtiers mis en place dans le programme européen ECOOP, qui
devraient assimiler des données d’ici 2009.
5. de modèles de prévision concernant les surfaces continentales et les débits et pouvant
être couplés aux modèles atmosphériques (SAFRAN/ISBA/MODCOU,
ISBA/TOPMODEL, etc).
Différents modèles couplés physique biogéochimie marine opérationnels ou non devraient également
être présents en Méditerranée à différentes échelles spatiales. Le souci de validation de ces modèles
devrait constituer une forte pression pour l’acquisition de données in-situ et de même, pour
l’utilisation des données de couleur de la mer en provenance des différents satellites existants
(SEAWIFS, MERIS, MODIS). Le potentiel de la haute résolution et du multi-spectral devrait donner
des ouvertures pour l’étude des systèmes côtiers.
21
ACTIONS A CONDUIRE
Au delà de la prospective OA, différentes actions sont envisagées dans l’année à venir dans le but (i)
de continuer à informer et fédérer la communauté OA en Méditerranée, (ii) d’identifier les manques
et verrous actuels des projets de recherche en Méditerranée et (iii) de conduire une réflexion plus vaste
(avec une ouverture vers SIC et les sciences humaines) et plus approfondie sur un éventuel projet
expérimental en Méditerranée à l’horizon 2009-2012.
Pour ce faire, il est proposé d’organiser :
1. un atelier "chantier Méditerranée" à l’automne 2006 à Toulouse. Durant cet atelier
"chantier Méditerranée" les travaux scientifiques entrepris sur la Méditerranée seront
présentés. Des sessions de travail pour la préparation du projet expérimental seront organisées.
Enfin pour éviter un éparpillement de la communauté avec d'autres réunions (assemblée
annuelle de l'OHM-CV, réunion à mi-parcours du projet CYPRIM,…), cet atelier pourra
proposer des sessions de travail pour ces communautés en lieu et place de leurs réunions afin
de rassembler la communauté autour du projet "Chantier Méditerranée".
2. la rédaction d’un livre blanc "Méditerranée". L'objectif est de produire une première version
du livre blanc "Méditerranée" pour l’atelier de l’automne 2006. Cela suppose l'organisation
d'un comité de rédaction pour couvrir l’ensemble des domaines OA et SIC, un effort de
coordination des communautés qui se sont manifestées, un travail de réflexion autour du
renforcement du dispositif expérimental des observatoires et sites d'observations qui doit être
opérationnel en 2009. La rédaction de ce livre blanc pourra en partie s'appuyer sur les livres
blancs rédigés par les partenaires de l’OHM-CV sur les aspects précipitations intenses et
crues rapides en régions méditerranéennes, ou par les proposants de MedCLIVAR sur les
aspects régionalisation climatique, et poursuivre cet exercice en l’étendant aux autres
phénomènes et processus, et au domaine de l’océan et du système couplé océan-atmosphère.
3. la définition d'actions préliminaires (e.g. élaboration de bases de données: observations
satellitales, de pluviométrie,…; réanalyses; simulations de cas de référence;…) pour faire
émerger des questions scientifiques encore non identifiées et préparer la campagne de terrain
(EOP et SOP).
22
ANNEXES
ANNEXE 1: LISTE DES LABORATOIRES ET
CONTRIBUE A LA PROSPECTIVE MEDITERRANEE
CHERCHEURS
AYANT
Le tableau ci dessous liste les laboratoires et chercheurs ayant une activité en Méditerranée ou ayant
fait connaître, par l’intermédiaire du forum "Chantier Méditerranée", leur intérêt pour développer une
activité en Méditerranée dans le futur. Cette liste, non-exhaustive, fournit une première indication sur
l’ampleur de la communauté recherche intéressée par des thématiques Méditerranée, avec un peu plus
d’une centaine de chercheurs permanents identifiés répartis dans une trentaine de laboratoires de
recherche.
Laboratoires
Chercheurs et enseignantschercheurs permanents
Archéologie des sociétés méditerranéennes: P. Blanchemanche
ASM
milieux, territoires, civilisations
Institut de recherche pour l'ingénierie de I. Braud, M. Lang, E. Leblois,
CEMAGREF
l'agriculture et de
C. Puech, E. Sauquet
l'environnement, Lyon
Centre de Formation et de Recherche sur X. Durrieu de Madron, W.
CEFREM
l’Environnement Marin, Perpignan
Ludwig
Centre
Européen
de
Recherche
et O. Radakovitch
CEREGE
d’Enseignement
des
Geosciences
de
l’Environnement, Aix en Provence
Centre d’Etudes et de Recherche sur la Ville et E. Gaume
CEREVE
l’Environnement, Champs-sur-Marne
Centre Européen de Recherche et de Formation C. Cassou , L. Terray
CERFACS
Avancée en Calcul Scientifique
Centre d’Etudes Spatiales de la BIOsphère, A. Chehbouni, R. Escadafal, G.
CESBIO
Toulouse
Dedieu, J.C. Menaut
CNRM-GAME Centre National de Recherches Météorologiques, P. Arbogast, G. Caniaux, O .
Toulouse
Caumont, F. Crépin, M. Déqué,
A. Doerenbecher,V. Ducrocq,
N. Fourrié, H. Giordani F.
Habets, G. Jaubert, A.Joly, B.
Joly,E. Martin, J. Pailleux, V.H.
Peuch, S. Planton, M. Plu, D.
Ricard, F. Sevault, S. Somot,
Centre d’Océanologie de Marseille
C. Grenz, F. Diaz, P. Raimbault
COM
Ecole des Mines d’Ales
A. Johanet, S. SauvagnarguesEMA
Lesage, B. Vayssade
ULR6012, Nice et Avignon
F. Allignol, P. Audra, C. Martin,
ESPACE
P. Martin
Hydrosciences, Montpellier
C. Bouvier, H. Jourde,L.
HSM
Neppel, C. Salles
Institut de Géographie Alpine, Laboratoire C. Lutoff
IGA
« Territoires »
Institut Pierre Simon Laplace/ Centre d'Etude des A. Protat, D. Hauser, Y.
IPSL/CETP
Environnements Terrestre et Planétaires
Lemaître, C. Ottlé, G. Scialom,
N. Viltard, M. Zribi
Institut Pierre Simon Laplace/ Laboratoire de B. Bonsang, H. Cachier, P.
IPSL/LSCE
Science du Climat et de l'Environnement
Ciais, P. Chazette, A. Friend, V.
23
IPSL/LMD
Institut Pierre Simon Laplace/ Laboratoire de
Météorologie Dynamique
IPSL/LOCEAN Laboratoire d’Océanographie Dynamique et de
Climatologie, Paris
IPSL/SA
Institut Pierre Simon
d’Aéronomie, Palaiseau
IUEM-Brest
LA
Institut Universitaire Européen de la Mer, Brest
Laboratoire d’Aérologie, Toulouse
LAMP
Laboratoire de Météorologie Physique, ClermontFerrand
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
Laboratoire Interuniversitaire des Systèmes
Atmosphériques
Laboratoire de Dynamique de la Lithosphère, F. Bouchette, L. Briqueu, M.
Montpellier
Condomines, L. Dezileau, E.
Doerflinger, Y. Leredde, C.
Lauer, F. Masson
Laboratoire de Géophysique Interne et de A. Walpersdorf
Tectonophysique, Grenoble
Laboratoire
d’Océanographie
et
de A. Petrenko, Devenon, I.
Biogéochimie,
Centre
d’Océanologie
de Taupier-Letage
Marseille
Laboratoire d’Océanographie, Villefranche sur D. Antoine, H. Claustre, L.
mer
Prieur
Laboratoire des Sciences du Climat et de B. Lansart, M. Kageyama,C.
l’Environnement, Gif-sur-Yvette
Rabouille, G. Ramstein
Laboratoire de Sondages Electromagnétiques de A. Molcard, P. Forget, P.
l’Environnement Terrestre, Toulon
Fraunié, J.L. Caccia, G.
Tedeschi, S. Despiau, J.
Piazzola, V. Rey,
Laboratoire Systèmes et Réseaux, Grenoble
J. Gensel, M. Villanova, H.
Martin
Laboratoire d’étude des Transferts en Hydrologie S. Anquetin, B. Boudevillain,
et Environnement, Grenoble
J.M. Cohard, J.-D. Creutin, G.
Delrieu, G. Molinié, C. Obled,
G.-M.
Saulnier,
J.-P.
Vandervaere, I. Zin
Observatoire Océanologique de Banyuls
J.J. Naudin
LCPC
LISA
LDL
LGIT
LOB
LOV
LSCE
LSEET-LEPI
LSR-IMAG
LTHE
OOB
Laplace/
24
Service
Gros, N. de Noblet, M.
Ramonet, J. Sciare, R. Vautard,
N. Viovy
F. Cheruy, C. Claud, F.
D’Andrea, L. Li, T. Salameh, O.
Talagrand, H. Le Treut, R.
Vautard
K. Bérenger, P. BouruetAubertot, A. Bozec, M. Crépon,
L. Mortier
G. Ancellet, O. Bock, C. David,
P. Drobinski, C. Flamant, P.
Keckhut, J. Pelon, F. Ravetta
O. Ragueneau
J.P. Chaboureau, C. Estournel,
D. Lambert, C. Mari, P.
Marsaleix, E. Richard
A. Flossman, Y. Pointin, J. Van
Baelen, W. Wobrock
H. Andrieu
G. Bergametti
ANNEXE 2: DESCRIPTION DES PROJETS NATIONAUX ET INTERNATIONAUX
Cette annexe constitue un exercice de recensement des projets nationaux et internationaux en relation
avec la Méditerranée. Ce recensement est probablement incomplet et doit comporter des erreurs. Cette
annexe sera mise à jour au cours du temps en fonction des informations qui nous parviendront.
1. Observatoires
Nom
Atmosphère
OHM-CV Observatoire
Hydrométéorologique
Méditerranéen
Cévennes-Vivarais,
labellsé ORE en 2002
OHP
Participants
Projets
LTHE,
CEMAGREF,CEREVE,CNRMGAME,
DSO/météo-France,
EMA,
ESPACE,
HSM
Territoires, LaMP, LCPC, LDL,
LGIT, LSR-IMAG
Observatoire de Haute IPSL (SA, LMD), LSEET
Provence
Crues
éclairs
en
région
Cévennes-Vivarais, (PATOM,
ECOO-PNRH), FLOODSITE,
EURORISK/PREVIEW,
AMPHORE
EARLINET, AERONET, NDSC
Océan
Observatoire
de
Villefrance sur Mer
Observatoire
de
Marseille
Observatoire de Banyuls
Il faut aussi signalé les sites instrumentés de Perpignan et Toulon
2. Projets et programmes contemporains ou futurs
Noms
Dates
Cadre
2002-2006 National
ACTION
Anthropogenic Carbon: Temporal
Increase,
Obervations
and
Numerization.
Financement
PROOF
2005-2007 International Diversifié
AMMA
Analyses Multidisciplinaires de la
Mousson Africaine
2004-2006 Européen
AMPHORE
Prévision
d’ensemble
multimodèles pour les crues rapides
2005-2008 Européen
BEACHMED-E
Rechargement des plages sableuses
INTERREG
IIIB MEDDOC
En
Européen
CIRCE (ancien nom: CLIMA)
Coordinated Impact Research for discussion
Climate
change
on
the
Mediterranean Environment
6ème PCRD
?-2005
COLARGOL
Echanges Côtes Large dans le
Golfe du Lion
INSU
(PATOM)
National
25
INTERREG III
Participants français
CEFREM,
LOV,
LOCEAN, LOBB
LDL,
CNRM/GAME,
IPSL (LMD, SA, CETP,
LOCEAN,
LSCE)
,
OMP/LA, LaMP
LTHE,
CNRM/GAME
LDL, LEGEM Perpignan,
EID Méditerranée, Service
Maritime et Navigation
Languedoc Roussillon
CNRM/GAME,
IPSL
(LMD,
SA,
LSCE,
LOCEAN)
LOB, LSEET-LEPI
soumis
COPTER
Conception et Optimisation de
forme pour l'Erosion Côtière
International ANR
Couplages houle/courants de 2004-2005 National
l'échelle côtière à l'échelle
littorale.
Crues-éclair en région Cévennes- 2001-2005 National
Vivarais
INSU
(PATOM)
INSU (PATOM
+
ECCO/PNRH)
Curie
International Marie
Couche Limite en Région 2005(RTN) Research
Méditerranéenne
Training
Networks
2004-2007 National
ACI (INSU)
CYPRIM
Cyclogenèse et Précipitations
Intenses en région Méditerranéenne
2005-2006 national
ACI (INSU)
ECLICA
Evènements
climatiques
catastrophiques au cours de
l'Holocène, et leurs impacts sur
l'environnement et les sociétés
humaines
En
International 6ème PCRD
ECOOP
European
COastal-shelf
sea discussion
OPerational
monitoring
and
forecasting system
ECORS
Etude Continentale et Océanique
par Réflexion et réfraction
Sismiques (PEA du SHOM)
En
International PATOM
+
EGYPT
Eddies and GYres Paths Tracking discussion
GMMC
2002-2006 International 6ème PCRD
ENSEMBLES
En
national
Environnement Méditerranéen
discussion
2002-2005 International 5ème PCRD
EUROSTRATAFORM
European Margin Strata Formation
2002-2006 national
6ème PCRD
FLOODSITE
Integrated Flood Risk Analysis and
Management Methodologies
2006-2007 Européen
FEDER,
FRAMEA
Flood Forecasting using Radars in
DIREN, Région
Alpine and Mediterranean Areas
PACA
GDR-MARGES formation et 2003-2004 national
évolution des littoraux sableux à
l'échelle de l'Holocène
26
Institut de Mathématique
et
Modélisation
de
Montpellier, LDL, BRL
Industries,
INHA
Barcelone
LDL, LOBB, OMP/LA
CNRM-GAME,
HSM,
LaMP, LCPC, LTHE
LMD
IPSL/LMD,
CNRMGAME, OMP/LA, LTHE,
LDL, LGIT
LDL
POC
(OMP/LA
+
LEGOS), LDL, LOB,
LSEET
LSEET/LEPI
LOB, LODYC
CNRM-GAME, IPSL
CESBIO,
OMP/LA,
LEGOS
CEFREM, LA, CEREGE,
IFREMER, IRSN
LTHE, CNRM-GAME
CEMAGREF,
Météo-France
LEGEM
CETP,
HERMES
Hotspot Ecosystem Research on
the Margin of European Seas
HYDROCHANGES
Hydro-Changes
Tendances
Hydrologiques à long Terme en
Méditerranée
IASON + SESAME
International
Action
for
Sustainability
of
the
Mediterranean and Black Sea
EnvirOnmeNt (SSA)
IRRIMED
Improved management tools for
water-limited irrigation.
ISCCP
International
Satellite
Cloud
Climatology Project
MedCLIVAR
Mediterranean Climate Variability
and predictability
MEDEX
MEDiterranean EXperiment
2005-
International 6ème PCRD
CEFREM
2001- ?
National
COM/OSU
MEDICIS
MEditerranean
Contaminants
Integrated Survey
MELISSA
MEditerranée
LImitationS
Saisonnières
MedWATER
Impacts du changement climatique
sur le cycle hydrologique du bassin
méditerranéen
MFSTEP
Mediterranean Forecasting System.
Toward Environmental Processes.
MOON
Mediterranean
Operational
Oceanography Network 3ème
phase de MFSTEP
PECHE
Production and Exportation of
Carbon: control by HEterotrophic
organisms at small time scales
Pôle de Compétitivité "Mer,
Sécurité & Sûreté, Développement
Durable"
PREVIEW
PREVention, Information and
Early Warning pre-operational
services
to
support
the
management of risks
2003
ans)
CIESM
(Monaco)
2002-2006 International 6ème PCRD
LOB, LOV, CEFREM
2003-2006 International INCO-MED
(Europe)
CESBIO
1982-
International WCRP
IPSL/LMD
2004-?
International ESF
IPSL
(LMD,
SA,
(sous le volet LOCEAN)
MedCLIVARP)
International WWRP
CNRM-GAME, OMP/LA
2000-
(15 national
IFREMER
CNRM-GAME
2002-2006 National
PROOF
LOV, LISA, LOB
2003-2006 national
GICC
CNRM-GAME,
IPSL
(LMD, LOCEAN, LSCE)
2003-2006 International 5ème PCRD
POC
(LA,
LEGOS,
LOCEAN, LOB, MF)
2005-2008 International initiative
GIP POC (LA, LEGOS), LOV,
MERCATOR,
MERCATOR
INGV,
en
construction
2002-2007 National
PROOF
LOV, LMGEM, LOB,
LOBB, LOCEAN, EPOC,
AIEA
LSEET-LEPI
2005-2008 International GMES
27
CNRM-GAME, LTHE
LOV, ELICO, LOCEAN,
DALHOUSIE Université
GMCC
LOV,
ELICO,
2006-2009
IFREMER,DALHOUSIE
Université
national
LA, COM, OOB, LSCE,
RiOMar-France
CEREGE,
CEFREM,
IUEM-UBO
Sécheresse en Méditerranée et En
ANR,
GICC, IPSL (LMD, LSCE),
vagues de chaleur.
discussion
6ème
PCRD CERFACS
(via CIRCE)
IPSL/LSCE
&
International Europe
Si_WEBS
communauté
interface
Silicium bio-geo-chemical cycle,
RTN
Rhône-Médit.
2004-2007 International IGPB, WCRP LSEET-LEPI
SOLAS
& autres
Surface Ocean -Lower Atmosphere
Study
CESBIO
2007-2010 International IRRIMED
SUD-MED
2000-2010 International WWRP
CNRM-GAME
THORPEX
2005-2006 National
CIESM,
TRANSMED
CORIOLIS
+
Monitoring the surface of the
INSU
Mediterranean
2005National
ANR
LSEET-LEPI
TSUMOD
Tsunamis : amélioration de la
modélisation numérique et de la
connaissance des processus de
génération,
propagation
et
amplification
En
International GMES
CESBIO
VENµ
µS
Vegetation
and
Environment discussion
monitoring on a New MicroSatellite
PROGLO
PROfileurs et GLIder Optiques
PROVBIO
PROVor BIOoptique
2006-2009 National
TOSCA
3. Programmes passés (mais documentés sur le forum CYPRIM)
Noms
BIODYPAR
Biogéochimie et Dynamique du panache du
Rhône
EROS-2000
The European Rivers and Oceans System
ESCOMPTE
Expérience sur Site pour Contraindre les Modèles
de Pollution atmosphérique et de Transports
d'Emissions
EUROSTRATAFORM
European Margin Strata Formation
FETCH
Flux, Etat de la mer et Télédétection en Condition
de fetcH variable
FLAUBERT
Flood in Arid Units By Earth Remote Technics
Dates
1998-1999
Cadre
Campagne de mesures
1988-1993 (Phase I), 1994- International
EROS 21 (Phase II)
2000-2001
National
2002-2005
International
1998
national
1997-2001
International
28
IMFREX
IMpacts des changements anthropiques sur la
FRéquence des phénomènes EXtrêmes de vent,
de température et de précipitation
JGOFS-ECOMARGE
The ECOFER (ECOsystem du canyon du cap
FERret) Experiment on the Northeast Atlantic
Continental Margin
LANDWATERMED
Geo-Information for Sustainable Management of
Land and Water Ressources in the Mediterranean
Region
METRO-MED
Dynamic and modelization of the matter transfer
in coastal environments
MINERCOT
Campagne de mesures en Méditerranée
PROFILER
Campagne de mesures en Méditerranée
RHOFI
Campagne de mesures en Méditerranée
PRUDENCE
Prediction
of
Regional
scenarios
and
Uncertainties for Defining EuropeaN Climate
change risks and Effects
2003-2005
national : GICC
1999
national
2005
International
1996-2000
International
2001
National
2001
National
2001-2002-2003
national
2001-2004
International
29
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