HISTOIRE DES SCIENCES MATHÉMATIQUES MASTER MATHEMATIQUES ET APPLICATIONS : ENSEIGNEMENT ET FORMATION mardi 27 septembre 2011 Eléments d’histoire de l’arithmétique Margarita Philosophica, de Gregor Reisch (1508) mardi 27 septembre 2011 Nous appelons Arithmétique l’étude élémentaire des propriétés des nombres entiers et des nombres rationnels, établies avant le XVIIIe siècle, et Théorie des nombres les développements nés des recherches précédentes à partir de ce XVIIIe siècle. Mais il n’y a pas de frontière bien précise entre ces deux domaines. Jean Itard, Arithmétique et Théorie des nombres, Que sais-je ? 1963 L' Arithmétique a un domaine qui lui est propre, la théorie des nombres entiers : cette théorie n'a été que très légèrement ébauchée par Euclide et n'a pas été cultivée par ses successeurs (à moins qu'elle n'ait été renfermée dans les livres de Diophante dont l'injure du temps nous a privés); les arithméticiens ont donc à la développer ou à la renouveler. Pierre Fermat, 1657 mardi 27 septembre 2011 ARITHMÉTIQUE Terminologie confuse : arithmétique, arithmétique supérieure/avancée, théorie des nombres Selon les auteurs : problèmes concernant les nombres entiers, les nombres entiers et rationnels, « leurs généralisations » (ex : points à coordonnées rationnelles sur des courbes, …) Plus ou moins proches d’autres domaines (algèbre, analyse, combinatoire, probabilités, ...) Ex: Cours d’arithmétique, de J. P. Serre (1970), mardi 27 septembre 2011 Problème historique des origines : où commencer ? On pourrait lier à des problèmes actuels de théorie des nombres en cours toutes les civilisations, cultures, époques, … (ex : fractions égyptiennes, théorème des «restes chinois», …). Mais pas nécessairement le même objectif, le même contexte, les mêmes alternatives (ex: fractions égyptiennes : pb de calcul numérique dans un monde sans «autres nombres» => pb théorique sur les entiers) mardi 27 septembre 2011 Problème historique des origines : où commencer ? On pourrait lier à des problèmes actuels de théorie des nombres en cours toutes les civilisations, cultures, époques, … (ex : fractions égyptiennes, théorème des «restes chinois», …). Mais pas nécessairement le même objectif, le même contexte, les mêmes alternatives (ex: fractions égyptiennes : pb de calcul numérique dans un monde sans «autres nombres» => pb théorique sur les entiers) mardi 27 septembre 2011 On part in medias res : XVIIe s. et on cherche à comprendre les sources, les pratiques, les résultats choix du XVIIe s. : lien avec le programme du secondaire (diviseurs, nombres premiers, théorèmes de Fermat, de Bezout, ...) ! mardi 27 septembre 2011 PIERRE FERMAT (16??-1665) Magistrat aisé à Toulouse (et à Castres) Contact avec les cercles savants (Bordeaux, Paris), correspondance avec Mersenne, Descartes, Pascal, Roberval, ... mardi 27 septembre 2011 PAS SEULEMENT FERMAT Marin Mersenne Bernard Frenicle de Bessy André Jumeau de Sainte-Croix René Descartes Blaise Pascal William Brouncker John Wallis John Pell etc... mardi 27 septembre 2011 PIERRE FERMAT (16??-1665) Magistrat aisé à Toulouse (et à Castres) Contact avec les cercles savants (Bordeaux, Paris), correspondance avec Mersenne, Descartes, Pascal, Roberval, ... mardi 27 septembre 2011 utilisation de l’algèbre pour résoudre des problèmes de géométrie et décrire des courbes calcul de centres de gravité, aires, volumes problèmes d’extrema probabilités mardi 27 septembre 2011 optique théorie des nombres LES DÉCOUVERTES DE FERMAT «SUR LES NOMBRES» Petit théorème de Fermat : p un nombre premier, a entier premier à p, p divise ap-1 -1. Grand «théorème de Fermat» (démontré en 1994...) : n entier ≥ 3, x, y, z, des entiers non nuls, alors xn+yn=zn est impossible Tout nombre premier impair de la forme 4n+1 est somme de deux carrés (et seulement ceux-ci), autres résultats sur les formes (tout nombre est somme de quatre carrés) Solutions rationnelles «en nombre infini» de certaines équations à coefficients rationnels mardi 27 septembre 2011 Presque pas de démonstrations publiées ou diffusées par lui (mais il annonce plusieurs fois qu’il les a !) Deux preuves connues «par descente infinie» «Méthodes» de résolution, parfois expliquées par ses correspondants (ex: Jacques de Billy, qui en publie sous le titre de Inventum Novum …après la mort de Fermat) ou laissées dans ses notes sur Diophante, elles aussi publiées après sa mort mardi 27 septembre 2011 QUELQUES SOURCES DE FERMAT Livres VII à X des Eléments d’Euclide et leurs commentaires Les Arithmétiques de Diophante et leurs commentaires ou réécritures Fragments d’autres recherches (en particulier arabes) à travers divers traités (Fibonacci, Stifel, Cardan, etc.) mardi 27 septembre 2011 mardi 27 septembre 2011 Commentaire de Bachet Traduction de Bachet Observation de Fermat mardi 27 septembre 2011 ARITHMÉTIQUE EUCLIDIENNE «Est unité ce selon quoi chacune des choses existantes est dite une. Et un nombre est la multitude composée d’unités. Un nombre est une partie d’un nombre, le plus petit du plus grand, quand il mesure le plus grand». mardi 27 septembre 2011 Est unité ce selon quoi chacune des choses existantes est dite une. Et un nombre est la multitude composée d’unités. Un nombre est un diviseur d’un nombre, le plus petit du plus grand, quand il divise le plus grand. mardi 27 septembre 2011 ARITHMÉTIQUE EUCLIDIENNE Définitions de la parité, de nombre premier (mesuré par une seule unité), premiers entre eux, nombres carrés, cubes, parfait (égal à la somme de ses diviseurs). Les nombres sont représentés par des segments Structure par définitions, axiomes, théorèmes, preuves (fournit modèle de preuve). Un exemple simple : mardi 27 septembre 2011 Prop. 23: Si deux nombres sont premiers entre eux, le nombre qui mesure l’un d’entre eux sera premier avec celui qui reste A C B D Soient deux nombres premiers entre eux A, B, et qu’un certain nombre C mesure A. Je dis que C et B sont aussi premiers entre eux. Car si C et B ne sont pas premiers entre eux, un nombre mesurera C, B. Qu’il les mesure et soit D. Puisque D mesure C et que C mesure A, le D mesurera donc aussi A. Mais il mesure aussi B; donc D mesure A, B, qui sont premiers entre eux, ce qui est impossible. Donc aucun nombre ne mesurera les nombres C, B. Donc C, B sont premiers entre eux. Ce qu’il fallait démontrer. mardi 27 septembre 2011 Prop. IX.20 : Les nombres premiers sont plus nombreux que toute multitude de nombres premiers proposée. B A C E D F Preuve (esquisse) : Soit A, B, C trois nombres premiers, DE le plus petit nombre mesuré par les trois (=ppcm), DF l’unité, alors EF est premier ou non. Dans le premier cas, c’est fini, sinon soit G un nombre premier le mesurant, si G= A, B ou C, alors G mesure DE, or G mesure EF, donc G mesure DF l’unité, absurde. mardi 27 septembre 2011 ARITHMETICA DE DIOPHANTE Diophante a vécu entre - 150 et 350 environ... 2 ouvrages connus : les Arithmétiques et le Traité sur les nombres polygonaux 13 livres annoncés au début des Arithmétiques : 6 en grec dans des copies du XIIe-XIVe siècles = ceux connus à la Renaissance en Europe, 4 traduits en arabe par Qusta ibn Luqa au IXe siècle et retrouvés en Iran dans une copie du XIIe s., c. 1970 !). Nombreuses traductions, adaptations, pillages … mardi 27 septembre 2011 Arithmetica : collection de résolutions en nombres rationnels de problèmes Utilise des abréviations pour désigner un nombre inconnu et ses puissances. Par exemple : pour arithmos (nombre), pour le carré mardi 27 septembre 2011 Il se peut que la matière paraisse plus difficile qu’elle ne l’est parce qu’elle n’est pas encore connue, et que les débutants désespèrent de réussir. Elle te deviendra cependant facile à comprendre, grâce à ton zèle et à ma démonstration ; car l’ambition jointe à l’enseignement mène rapidement à la science. Diophante à Dionysius, Livre I des Arithmetiques, trad. Ver Ecke mardi 27 septembre 2011 Exemple, I. 28: Trouver deux nombres dont la somme et la somme des carrés sont données. Il faut toutefois que le double de la somme des carrés des nombres excède d’un carré le carré de la somme des nombres. Proposons donc que la somme des nombres forme 20 unités et que la somme de leurs carrés forme 208 unités. mardi 27 septembre 2011 Il faut toutefois que le double de la somme des carrés des nombres excède d’un carré le carré de la somme des nombres. Diorisme (=conditions de possibilité d’un problème) mardi 27 septembre 2011 Proposons donc que la somme des nombres forme 20 unités et que la somme de leurs carrés forme 208 unités. Problème toujours traité sur un exemple numérique mardi 27 septembre 2011 Solution Que la différence des nombres soit 2 arithmes. Que le plus grand soit 1 arithme, augmenté de nouveau de la moitié de la somme des nombres, c’est-à-dire de 10 unités et que le plus petit nombre soit 10 unités moins 1 arithme ; ce qui établit de nouveau que la somme des nombres est 20 unités, et que leur différence est 2 arithmes. Il faut encore que la somme des carrés des nombres forme 208 unités. Mais la somme de leurs carrés forme 2 carrés d’arithme plus 200 unités. Ce que nous égalons à 208 unités et l’arithme devient 2 unités. Revenant à ce que nous avons posé, le plus grand nombre sera 12 unités, le plus petit nombre sera 8 unités, et ces nombres satisfont à la proposition. Autrement dit : on cherche X et Y, avec X+Y=20 et X2+Y2=208. On pose X-Y=2x et aussi X =x+10 et Y = 10-x (ce qui est possible). Alors X2+Y2 = 2 x2+200 = 208, donc x=2, ce qui donne X = 12 et Y =8. mardi 27 septembre 2011 mardi 27 septembre 2011 CLAUDE GASPARD BACHET DE MÉZIRIAC poète, grammairien, mathématicien Membre fondateur de l’Académie française en 1634 Edition, traduction, commentaires des Arithmétiques de Diophante Problesmes plaisans et delectables qui se font par les nombres mardi 27 septembre 2011 1581-1638 >ROBLEMES P L A I S A N S ET DELECTABLES, QVI se font par les nombres. Tarticrecueillis dediuers Autheurty partieìnuentex. de nottueau auec leur démonstration. I»ar CLAVDE GASPAR BACHET,$icut deMcziriac. Seconde de plusieurs Edition,reutue, etrri£ie>fo Augmentée de propositions,& plusieurs Problèmest par lemefme Attthtur. Trts-vtitepourtoutesforte*depersonnescurietiscs,qui scsentent fieMathématique. <ic{'Arithmétique, A LTONy Chez PIERRE RIGAVD & ASSOCIEZ > ÏU6 à Mercière, au coing de ru'c Ferondiere, l'Enseignedc UFort$r|§ mardi 27 septembre 2011 mardi 27 septembre 2011 Du côté des algébristes Problème : Trouver en nombres (a, b, c), c et a + b soient des un triangle rectangle a2 + b2 = c2, tel que carrés. Pour engendrer un t.r.n.: a = 2pqd, b = d(p2 − q 2) c = d(p2 + q 2) avec p et q premiers entre eux, p > q, p−q impairs. Donc on veut une solution x, u, v de 1 + x 2 = u2 1 + 2x − x2 = v 2 avec x = q/p < 1. mardi 27 septembre 2011 1 Méthode ordinaire (Diophante) : u2 − v 2 = (u − v)(u + v) = x(2x − 2) On identifie les facteurs afin d’éliminer les termes constants : Ceci conduit ici à : u = 32 x − 1, 13 , v = 17 . donc x = 12 (> 1!), u = 5 5 5 Dans l’Inventum novum. . . , on pose p = X + 5, q = 12; on obtient 169 + 5746X + 169X 2 = U 2 169 + 10X + X 2 = V 2 La méthode ordinaire échoue encore. mardi 27 septembre 2011 Méthode de Fermat: On identifie les facteurs afin d’éliminer les termes en X 2. U 2 − V 2 = (U − V )(U + V ) = BX(AX + 5736 B ), soit A = 12, B = 14. On a alors : 2372159 2048075 ,U = , X= 20566 1582 2165017 V = , 20566 donc p = 2 150 905, q = 246 792 et une solution pour le triangle rectangle en nombres : a = 1061652293520 b = 4565486027761 c = 4 687 298 610 289 mardi 27 septembre 2011 Si l'aire d'un triangle est un carré, sont donnés deux bicarrés dont la différence est un carré. Il s'ensuit que sont également donnés deux carrés dont la somme et la différence sont des carrés. Par conséquent, est donné un nombre égal à un carré, somme d'un carré et du double d'un carré, avec la condition que les deux carrés qui le composent, fassent un carré. Mais si un nombre carré est composé d'un carré et du double d'un carré, son côté est également composé d'un carré et du double d'un carré, comme nous pouvons le prouver facilement. On en conclura que ce côté est la somme des deux côtés de l'angle droit d'un triangle rectangle, l'un des carrés le composant formera la base, et le double carré la hauteur. Ce triangle rectangle est donc formé par deux nombres carrés, dont la somme et la différence sont des carrés. Mais on prouvera que ces deux carrés sont plus petits que les deux premiers dont on a supposé que la somme et la différence soient des carrés. Donc, si sont donnés deux carrés dont la somme et la différence font des carrés, on donne par là même, en nombres entiers, une somme de deux carrés jouissant de la même propriété et inférieure. Et par le même raisonnement, sera ensuite donnée une autre somme plus petite trouvée par la voie de la précédente, et toujours en continuant indéfiniment se trouveront des nombres entiers de plus en plus petits de même apparence. Ce qui est impossible, puisqu'un nombre entier étant donné, il ne peut y avoir une infinité de nombres entiers plus petit que lui. La marge est trop étroite pour recevoir la démonstration complète et avec tous ses développements. mardi 27 septembre 2011 Un programme pour l’arithmétique L'Arithmétique a un domaine qui lui est propre, la théorie des nombres entiers: cette théorie n'a été que très légèrement ébauchée par Euclide et n'a pas été cultivée par ses successeurs (à moins qu'elle n'ait été renfermée dans les livres de Diophante dont l'injure du temps nous a privés); les arithméticiens ont donc à la développer ou à la renouveler. Fermat, 1657 Une méthode, la descente infinie : preuve de DFT, n= 4 Une différence de deux puissances quatrièmes ne peut être un carré. u4-v4 =w2 (*) u2 + v2=s2 et u2 - v2=t2 t2 + 2v2=s2 et t2 + v2=u2 Point clé : m2 + 2n2=s A partir de là, manipulations algébriques => une nouvelle solution plus petite des équations (*) On recommence : suite strictement décroissante d’entiers solutions de (*), impossible dans N, d’où contradiction mardi 27 septembre 2011 FERMAT ET SES CORRESPONDANTS Vous m’avez envoyé 360 duquel les parties aliquotes sont au même nombre comme 9 à 4 et moi je vous envoie 2016 qui a la même propriété. Fermat à Mersenne, 20 février 1639 La seconde question [de M. de Saint-Martin] est celle-ci : un nombre étant donné, déterminer combien de fois il est la différence des côtés d’un triangle qui ait un quarré pour différence de son petit côté au deux autres côtés. le nombre qu’il donne est 1 803 601 800. Je réponds qu’...il y a 243 triangles qui satisfont à la question. Fermat à Mersenne, début 1643 Nous sommes icy à d’autres spéculations a scavoir donner quelques distances qu’on voudra entre nombres donnés dans laquelle distance ou différence il ne se rencontre aucun nombre premier ; par exemple donner 100000000000 nombres qui se suivent immédiatement dont nul ne soit premier. C’est une chose effroyable que cette spéculation des nombres tant pour la difficulté que pour l’immensité. Et je crois que Dieu est si immense que si nous envisagions un seul rayon de son immensité, nous mourrions tout soudain ou d’effroy ou d’admiration et desesperation Mersenne à Christiaan Huygens, 8 décembre 1646 mardi 27 septembre 2011 L'organisation de l'arithmétique dans le cercle de Mersenne • distinction classique entre problèmes et théorèmes (cf. Proclus) • Mersenne réclame des problèmes (transformation de théorèmes en problèmes pour la correspondance) "C'est contre le stile des Géomètres de proposer aux autres des questions qu'ils ne peuvent soudre euxmêmes" (Descartes) • évolution des échanges: problème, nombres, règles et méthode mardi 27 septembre 2011 Diviseurs et nombres premiers Partie aliquote = diviseur propre s(k) : somme des parties aliquotes (ex: s(9)=1+3=4) Nombres parfaits: s(k) =k (ex: 6, 28) Nombres abondants : s(k) > k (ex: "sous-double", s(k) =2k) Nombres déficients : s(k) < k (ex: puissance d'un nombre premier) Euclide IX. 31: Si p =1+2+…+2k est premier, alors 2kp est parfait. mardi 27 septembre 2011 Sous-doubles en progrès •1631: Mersenne demande s'il existe d'autres sous-doubles que le très connu 120: bof ? •1636 : Fermat donne 672 •1638 : Sainte-Croix donne 523 776, Descartes 1 476 304 896 •1640 : Frenicle et Fermat échangent règles et exemples •164? : Explications aux nouveaux-venus, étude de 2 -1: k “Je supplie votre Révérence de me donner l’intelligence de cette question et de m’enseigner aussi la méthode pour trouver des nombres parfaits” (Thibaut à Mersenne, 18 décembre 1646) mardi 27 septembre 2011 Le petit théorème de Fermat Juin 1640 ("fondements des nombres parfaits") Si k est composé, 2k-1 l'est aussi. Si k (impair) est premier, 2k-2 est un multiple de 2k. Si k (impair) est premier, et si p est un diviseur premier de 2k-1, alors 2k divise p-1. Octobre 1640 Si p est premier, pour tout a premier à p, p divise un des nombres ak-1, où k divise p-1 (et tous ses multiples). C'est le petit théorème de Fermat: ap-1 mardi 27 septembre 2011 1 (mod p) Il m’importe de vous dire le fondement sur lequel j’appuie les démonstrations de tout ce qui concerne les progressions géométriques, qui est tel : Tout nombre premier mesure infailliblement une des puissances -1 de quelque progression que ce soit et l’exposant de la dite puissance est sous-multiple du nombre premier donné -1; et après qu’on a trouvé la première puissance qui satisfait à la question, toutes celles dont les exposants sont multiples de l’exposant de la première satisfont tout de même à la question. Fermat à Frenicle, 18 octobre 1640 mardi 27 septembre 2011 …pour des applications rapides • • • Ecrit: 'Il n'y a pas de nombres parfaits de 20 chiffres' Le candidat euclidien pour k=37 n'est pas parfait, autrement dit 237-1 n'est pas premier Seulement quelques diviseurs à tester: •2x37+1= 75 (non premier), •4x 37+1= 149 (ne donne pas un diviseur), •6x 37+1= 223: donne 2 -1 =223x 616 318 177 37 mardi 27 septembre 2011 Factorisation Pour factoriser un entier n, Fermat propose de chercher à mettre n sous forme x2-y2=(x+y)(x-y). Donc de chercher si x2-n est un carré, en testant les entiers x (à partir de √n). Ex : 2 027 651 281 = 46061 x 44021 mardi 27 septembre 2011 Du côté des arithméticiens Un nombre étant donné, déterminer combien de fois il est la différence des (plus grands) côtés d'un triangle qui ait un quarré pour différence de son petit côté aux deux autres côtés. Le nombre qu'il donne est 1 803 601 800. Pour engendrer un Triangle rectangle en nombres a=2pqd, b=d(p2-q2), c=d(p2+q2) avec p et q premiers entre eux, p>q, p-q impair. La condition devient: a<b<c b-a= d(p-q)2 -2q2) carré c-a=d(p-q)2 carré d'où d= carré et (p-q)2 -2q2=carré (=u2) La différence des (grands) côtés est c-b= d(2q2), d'où N=2q2=(p-q-u)(p-q+u) mardi 27 septembre 2011 Si une décomposition de N en deux facteurs est fixé, q est fixé, donc p, donc le triangle. Il est facile de voir que les deux facteurs doivent être pairs, sans facteur impair commun, N doit être de la forme 8 x carré. Le nombre de triangles dépend de la décomposition de N en facteurs premiers. ex: M=2(2a)2 , a impair premier d=1 N= 2. 4a2 ou 4. 2a2 d=4 impossible d=a2 N= 2.4 d=(2a)2 impossible d'où 3 triangles Plus généralement si M= 2(2xyz…)2, où x, y , z… sont r facteurs premiers impairs, on trouve 3r triangles solutions. D'où ici: 1 803 601 800=2(2.3.5.7.11.13)2, on trouve bien 35=243 triangles. mardi 27 septembre 2011 Un problème de Fermat posé à Frenicle et Saint-Martin Trouver un triangle rectangle en nombres (entiers) dont l’hypoténuse et la somme des deux petits côtés soient des carrés (d’entiers) a2+b2 =c2 tel que c=x2 et a+b=y2 a, b, c, x, y entiers. Plus petite solution a=1 061 652 293 520 b= 4 565 486 027 761 c= 4 687 298 610 289 Ici, la méthode de Fermat est algébrique mardi 27 septembre 2011 XVIIIE SIÈCLE Le symbolisme algébrique cartésien s’impose Leonhard Euler (1707-1783) démontre et généralise beaucoup de propositions de Fermat. Exemple : (petit) théorème de Fermat pour n quelconque (avec la fonction indicatrice d’Euler) Début de la théorie des formes quadratiques à deux variables et à coefficients entiers par Joseph-Louis Lagrange (1736-1813) mardi 27 septembre 2011 L. Euler (Académie de Saint-Petersbourg, de Berlin), 74 volumes d’Oeuvres J.L. Lagrange (premier prof. d’analyse à Polytechnique, sénateur, Comte sous l’Empire) Adrien-Marie Legendre (1752-1833), Académie de Paris mardi 27 septembre 2011 Retour à la théorie • "Une des meilleures têtes mathématiques de l'Europe" (Poinsot, 1807) • contributions fondamentales en théorie des nombres, analyse, géométrie différentielle, astronomie, géodésique,… • 1801: Disquisitiones arithmeticae et prédiction de l'emplacement de Cérès Carl Friedrich Gauss (1777-1855) mardi 27 septembre 2011 Recherches arithmétiques • Vos Disquisitiones vous ont mis tout de suite au rang des plus grands géomètres (Lagrange, 1804) • Mr Gauss a traité d'une manière entièrement nouvelle toute cette théorie [ des nombres] dans un ouvrage singulièrement remarquable dont il nous est impossible de donner une idée parce que tout y est nouveau, jusqu'au langage et à la notation (Rapport de l’Ac. des sciences à Napoléon) mardi 27 septembre 2011 • Congruences • Formes quadratiques • Application 1: factorisation • Application II: inscription d'un polygone régulier dans un cercle mardi 27 septembre 2011 Congruences • Si n divise a-b, on dit que a et b sont congrus modulo n, on écrit a≡ b (mod n) égalités • congruences • étude des puissances 1, a, a , a , a ,…d'un 2 3 4 entier modulo n, (a, n) =1 (petit th. de Fermat, racines primitives) • étude des équations aux congruences ; théorème fondamental dans le cas quadratique (loi de réciprocité) mardi 27 septembre 2011 Formes quadratiques Exemples : x2+y2, 3x2+10xy+y2 2 2 En général : ax +2bxy+cy , avec a, b, c entiers • Question 1: quels nombres sont représentés par une forme donnée ? Est-ce que 21 est somme de deux carrés ? Est-ce que 60n+11 divise3x2-5y2 ? • Question 2 : classer les formes à changement de variables (inversible) près x=ux'+vy', y=u'x'+v'y', avec u, u', v, v' entiers et uv'-u'v=±1 Notion d'invariant, le déterminant b2-ac; nombre de classes de déterminant fixé ; bons représentants de chaque classe, composition de formes , etc. mardi 27 septembre 2011 Polygone régulier inscriptible dans un cercle • Dès l'Antiquité, triangle, carré, pentagone inscrits dans un cercle à la règle et au compas. • Gauss donne des conditions sur le nombre de côtés n pour que cette inscription soit possible : si n premier, on doit avoir n-1 =2m k (et m=2 ), donc n doit être un «nombre de Fermat» (3, 5, 17, 257, 65537) ; en général, n m doit être produit de 2 et de premiers distincts 2m'+1 • La preuve utilise la théorie des congruences pour recoder les points mardi 27 septembre 2011 Polygone régulier inscriptible dans un cercle A0 point (1,0) A1 point (cos 2π/5, sin2π/5) A2 point (cos 4π/5, sin4π/5) A3 point (cos 6π/5, sin6π/5) A4 point (cos 8π/5, sin8π/5) http://les-mathematiques.u-strasbg.fr/phorum/read.php?f=2&i=286850&t=286850 mardi 27 septembre 2011 Polygone régulier inscriptible dans un cercle • Nouveau codage des points à l'aide d'une racine k' primitive modulo 5 : si (k, 5)=1, k=2 mod 5. (1,0) A0 0iπ/5 e a0 a0 A'0 a1 4 2 a A'4 A1 (cos 2π/5, sin2π/5) 2iπ/5 e A2 (cos 4π/5, sin4π/5) e4iπ/5 2 a 1 2 a A'1 (cos 6π/5, sin6π/5) 6iπ/5 e a3 3 2 a A'3 8iπ/5 e 4 a 2 2 a A'2 A3 A4 mardi 27 septembre 2011 (cos 8π/5, sin8π/5) Polygone régulier inscriptible dans un cercle • Le nouveau codage incite à regrouper certains points : 1 2 a 3 2 a 5 2 a 1 2 =a —> —> 2 4 6 2 2 2 2 2 a —> a —> a =a • 1 2 a 3 2 a 2 2 ,a A'4 A'1 4 2 a + + sont racines d'une équation quadratique, donc constructibles à la règle et au 2 4 2 2 compas: a + a =cos 2π/5=(√5-1)/4 A'3 A'2 •On en déduit tous les sommets Ai mardi 27 septembre 2011 A'1 Primalité et factorisation • mardi 27 septembre 2011 Le problème où l'on se propose de distinguer les nombres premiers des nombres composés et de décomposer ceux-ci en leurs facteurs premiers, est connu comme un des plus importants et des plus utiles de toute l'Arithmétique… Aussi nous ne doutons pas que les deux méthodes suivantes dont nous pouvons affirmer la brièveté et l'efficacité d'après une longue expérience , ne plaisent aux amateurs de l'Arithmétique. (R. A., art. 329) Primalité et factorisation • 1ère méthode : Principe : si n est un carré x2 modulo M, c'est un carré modulo m, pour tout m diviseur de M. Donc 1) on liste les restes ni de carrés mod M, 2) on exclut les m pour lesquels un ni ne marche pas. Ex. pour M= 997331 : les résidus ni = -6, 13, -14, 17, 37, -53 permettent déjà à eux seuls d’exclure tous les m<127 et on trouve 997331 = 127 . 7853. • 2ème méthode : Essayer d’écrire M comme diviseur de formes quadratiques x2 +Dy2 et utiliser la théorie de ces formes. Un ex donné par Gauss : M=4272943 est premier (il utilise M= (1113)2 +286(103)2 =x2 +286y2) mardi 27 septembre 2011 mardi 27 septembre 2011 mardi 27 septembre 2011 Algorithme dʼEuclide pour le calcul du PGCD. Congruences dans Z. On montrera lʼefficacité du langage des congruences. On utilisera les notations : a≡b (n) ou a≡b (modulo n), et on établira les compatibilités avec lʼaddition et la multiplication. Nombres premiers. Reconnaissance de la primalité dʼun entier. On démontrera que lʼensemble des nombres premiers est infini. Existence et unicité de la décomposition en produit de facteurs premiers. Théorème de Bézout. Théorème de Gauss Exemples simples dʼéquations diophantiennes. Applications élémentaires à la cryptographie. Application : petit théorème de Fermat. mardi 27 septembre 2011 Algorithme dʼEuclide pour le calcul du PGCD. Congruences dans Z. On montrera lʼefficacité du langage des congruences. On utilisera les notations : a≡b (n) ou a≡b (modulo n), et on établira les compatibilités avec lʼaddition et la multiplication. Euclide (c. -300) Nombres premiers. Reconnaissance de la primalité dʼun entier. On démontrera que lʼensemble des nombres premiers est infini. Existence et unicité de la décomposition en produit de facteurs premiers. Pierre Fermat (?-1665) Théorème de Bézout. Diophante (?) Etienne Bézout (1730-1783) Théorème de Gauss Exemples simples dʼéquations diophantiennes. Applications élémentaires à la cryptographie. Application : petit théorème de Fermat. mardi 27 septembre 2011 Carl Friedrich Gauss (1777-1865) Algorithme dʼEuclide pour le calcul du PGCD. Congruences dans Z. On montrera lʼefficacité du langage des congruences. On utilisera les notations : a≡b (n) ou a≡b (modulo n), et on établira les compatibilités avec lʼaddition et la multiplication. Nombres premiers. Reconnaissance de la primalité dʼun entier. On démontrera que lʼensemble des nombres premiers est infini. Existence et unicité de la décomposition en produit de facteurs premiers. Théorème de Bézout. Euclide (c. -300) Diophante (?) Pierre Fermat (?-1665) Etienne Bézout (1730-1783) Théorème de Gauss Exemples simples dʼéquations diophantiennes. Applications élémentaires à la cryptographie. Application : petit théorème de Fermat. mardi 27 septembre 2011 Carl Friedrich Gauss (1777-1865) Difficultés • Attribution d’un résultat à un auteur ? • Enoncés vs preuve vs preuves • Symbolisme, formulation • Importance variable accordée à un résultat, un domaine mardi 27 septembre 2011