L`Agriculture organique en Afrique : Réalité et perspectives de

Volume 13 - edition 44 - 2016
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Perspectives
L’Agriculture organique en Afrique :
Réalité et perspectives de développement
Dr. Sobhy Ramadan Farag Saad
Professeur de géographie intégrée - Fac-
ulté de Lettres - Université de Munufiya
Introduction
L’Agriculture organique est un bio système et un style agricole pris
de la nature qui vise à produire une nourriture propre et sécurisée
sans déséquilibrer le système écologique. Ce système prend en
considération la nature de la terre et des êtres vivants végétaux et
animaux et s’appuie sur les composants de la production locale,
sans permettre d’utiliser les composants créés des engrais artifi-
ciels et les insecticides des épidémies.
Dans le marketing, tout article « organique » doit être produit dans une
ferme sous la supervision et l’inspection de l’un des centres d’inspection et de
contrôle, et ses prescriptions doivent être conformes aux prescriptions et aux
critères essentiels de ces centres, en vertu desquels des certificats de validité
sont donnés à ces produits en tant que « produits organiques ».
L’agriculture organique participe au développement durable à travers
l’augmentation de la production dans les régions de basses capacités et dans
les régions marginalisées du point de vue marketing ; à travers également la
sauvegarde de la biodiversité et des ressources naturelles. De plus, elle contri-
bue à l’augmentation du revenu et de la production d’aliments sécurisés et
variés, ainsi qu’à la réalisation écologique, sociologique et économique dura-
ble à long terme.
Cela intervient au moment un grand nombre d’habitants des États en
développement endure la propagation de multiples maladies reliées à l’usage
croissant des engrais et des insecticides, dont les effets se reflètent sur l’eau,
sur l’air et sur les produits. Selon les études, les habitants des pays en déve-
loppement sont les plus exposés aux effets de ces maladies, sachant qu’envi-
ron 52% des habitants souffrent de maladies reliées aux insecticides et que
72 % des décès sont reliés à ces maladies dans tous les coins du monde
[USAID-2008]. L’Organisation Internationale du travail [OIT] et l’Organisa-
tion mondiale de l’alimentation et de l’agriculture la [FAO] estiment que le
nombre annuel des victimes de l’empoisonnement par insecticides varie entre
2 à 5 millions de personnes, dont 40 mille cas sont mortels [FAO-2009].
ARTICLE &
ETUDE
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Selon l’Organisation des aliments
et de l’agriculture [FAO], le nombre
total des habitants qui endurent les
maladies de sous-alimentation dans
le monde a atteint 842 millions de
personnes, dont 98% vivent dans les
pays en développement. La sécurité
alimentaire est complètement absen-
te en Afrique subsaharienne plus
que dans toute autre région, alors
qu’au sud de l’Asie vit le plus grand
nombre de personnes affamées.
La performance du secteur agrico-
le et de l’économie rurale, sur lequel
s’appuie la vie de la majorité des
habitants de l’Afrique, est directe-
ment reliée à l’état de pauvreté. cette
performance détermine les objectifs
de développement pouvant être exé-
cutés au cours du millénaire. A ce
propos, le grand défi affronté par les
objectifs de développement du millé-
naire réside dans la transformation
du secteur agricole d’Afrique en mé-
canisme de développement économi-
que pour limiter la pauvreté.
A la lenteur du développement
économique s’ajoute la croissance
démographique accélérée, qui doit
faire 2 milliards d’habitants en 2050.
Le taux très élevé de la croissance
démographique avec le taux limité
du développement agricole peuvent
causer des famines écrasantes et une
pauvreté extrême, à moins que l’in-
térêt total ne soit accordé à l’évolu-
tion du secteur agricole.
Le processus d’évaluation interna-
tionale en principe une opération
De même, l’agriculture organique
a des réactions positives sur l’écolo-
gie. Selon le rapport de l’équipe gou-
vernementale internationale concer-
née au changement climatique
[IPCC], le secteur agricole (après
l’écartement des dégagements résul-
tant de l’usage de l’électricité et du
carburant) est responsable de 13,5
% des gaz de serre thermique [les
gaz enfouis]. À ceux-ci, s’ajoutent les
dégagements résultant de la produc-
tion des engrais chimiques et les in-
secticides et surtout l’oxyde nitrosé à
travers les activités industrielles. Les
études signalent que les dégage-
ments du CO2 dans les fermes orga-
niques sont réduits à 64% de leurs
correspondantes dans les fermes tra-
ditionnelles.
L’agriculture seule assimile 70%
de la force laborieuse en Afrique et
participe à environ 25% du total du
PIB. Bien que l’Afrique possède des
terrains fertiles très vastes et de
grandes ressources humaines, elle
reste la région le plus grand taux
d’habitants endure la famine et la
pauvreté en comparaison aux autres
régions en développement.
Entre les années [1981 et 2005], le
nombre de personnes démunies qui
vivent avec un revenu de moins de
1,25 dollars par jour s’est doublé
dans la région du sud du Sahara,
le nombre de personnes démunies
s’est élevé à 212 millions d’habitants
en 1981 et à plus de 188 millions
d’habitants en 2005.
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modes de la production organique
ou quasi-organique a augmen la
productivité organique à 116%.
D’autre part, la transformation vers
le système de production organique
a un effet durable, car elle promeut
les niveaux du capital naturel, hu-
main, social, financier et matériel
des sociétés agricoles.
La production organique est égale-
ment adéquate en particulier aux
petits agriculteurs qui en fait repré-
sentent la majorité des personnes
démunies de l’Afrique. Les agri-
culteurs des produits organiques qui
ont besoin de ressources s’appuient
moins sur les ressources extérieures
et obtiennent des récoltes plus éle-
vées et plus stables, ce qui améliore
la sécurité alimentaire.
Mais avant de leur autoriser d’en-
trer dans les marchés des produits
organiques, les agriculteurs doivent
passer par une période de transfor-
mation de l’agriculture traditionnel-
le à l’agriculture organique, d’au-
tant plus que les coûts de production
résultant de l’usage des techniques
organiques augmentent sans l’obten-
tion de prix plus élevés durant la
période transitoire du marketing qui
porte les cartes des prescriptions
organiques.
Les projets de la FAO au Burkina
Faso, au Cameroun, au Ghana, au
Sénégal et à Sierra Leone, ont aidé
des groupes de petits agriculteurs et
exportateurs à surmonter ces pre-
miers défis avec succès et à bénéfi-
gouvernementale internationale ap-
puyé par plus de 400 experts inter-
nationaux et par nombreuses agen-
ces des Nations Unies a fini par
conclure que la façon qu’utilise le
monde pour planter ses récoltes ali-
mentaires doit radicalement chan-
ger, afin de mieux satisfaire aux be-
soins des pauvres et des affamés,
d’assimiler la croissance escomptée
du nombre d’habitants et d’éviter
les effets du changement climatique
et l’effondrement écologique. Cela
s’applique surtout à l’Afrique les
problèmes d’absence de sécurité ali-
mentaires s’empirent, d’autant plus
que l’Afrique endure le plus les ef-
fets de serre et du changement cli-
matique mondial.
Il est temps que la révolution afri-
caine verte et durable entraîne
l’augmentation de la productivité
agricole en recourant aux pratiques
agricoles durables pour réduire au
minimum les dégâts causés à l’envi-
ronnement et pour augmenter la
fertilité de la terre.
Les recherches du programme
écologique des Nations Unies
(ONCTAD) prouvent que l’agri-
culture organique est une bonne op-
tion pour la réalisation de la sécurité
alimentaire en Afrique. Cette option
équivaut ou dépasse même dans son
efficacité la majorité des systèmes
traditionnels et pourrait durer long-
temps. L’analyse qui a compris 114
cas en Afrique a montré que la
transformation des fermes vers les
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leur production agricole organique.
Grâce au programme, ils sont parve-
nus à améliorer les pratiques agrico-
les et à obtenir des exportateurs les
prix d’une manière transparente.
Les exportations des produits
agricoles africains ont dernièrement
connu une augmentation rapide,
dont à titre d’exemple celles de l’Ou-
ganda dont la production a quintu-
plé en cinq ans, leur valeur s’est
élevée de 4,6 millions de dollars en
2002/2003, et à 22,8 millions de dol-
lars en 2007/2008, et les prix se sont
élevés par rapport aux agriculteurs
de 30 à 200%. À la tête de leurs ex-
portations, figurent le café, le coton,
les fruits frais et le sésame. L’Union
européenne, les États-Unis et la ré-
gion du Moyen-Orient représentent
leurs principaux marchés.
La valeur économique des expor-
tations de la Tanzanie, composées de
neuf produits organiques, ont atteint
environ 10 millions d’euros. Ces
produits ont été essentiellement
orientés vers l’Union européenne et
vers les États-Unis. La liste de ces
produits comprend: le cacao, le noix
de cajou, la vanille et le thé qui re-
présente environ 55% du total de sa
production.
Sur le plan arabe, la Tunisie oc-
cupe le premier rang quant à la pro-
duction agricole organique, en dépit
de sa petite superficie qui en fait
s’approche de 178 mille hectares,
soit 1,8% de la superficie agricole.
La Tunisie est le seul État arabe à
cier de bons salaires des marchés
des produits organiques. À travers
la renaissance des niveaux d’habilité
technique et l’amélioration spécifi-
que de la production, les agri-
culteurs sont arrivés à une situation
qui leur permet de conclure les
contrats et de négocier avec les auto-
rités d’exportation.
Exportation et marchés des pro-
duits agricoles organiques africai-
nes:
Les États-Unis représentent le
plus grand marché de produits orga-
niques agricoles du monde. La va-
leur économique des produits agri-
coles organiques en circulation se
chiffre à 17,8 milliards d’euros. Ils
sont suivis de l’Allemagne, de la
France, du Royaume Uni, de l’Italie,
moyennant respectivement 5,8 - 3,0 -
2,1 - et 1,5 milliards d’euros.
Durant la période comprise entre
[1997 et 2008], l’Agence internatio-
nale suédoise de coopération et de
développement [SIDS] a financé un
programme de publicité à la produc-
tion agricole organique d’Afrique
[EPOPA]. Ce programme a eu un
rôle influent et important dans l’a-
mélioration du niveau de vie d’envi-
ron 100 mille agriculteurs en Ou-
ganda, en Tanzanie et en Zambie.
Le programme a participé à la for-
mation des agriculteurs par rapport
aux marchés locaux et internatio-
naux des produits organiques et à
l’obtention des prix les plus élevés à
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ger.
Au Maroc, la superficie des ter-
rains organiquement cultivés est de
3200 hectares. Plus de 500 mille hec-
tares représentent des ressources
naturelles, des forêts, des arbres Ar-
cans, des plantes aromatiques et mé-
dicinales. La majorité des produits
sont orientés vers l’exportation, car
le marché local est presque inexis-
tant. Les récoltes vertes et les agru-
mes représentent 95% du total des
exportations biologiques orientées
vers l’Europe.
Au début de l’année 2007, les ex-
portateurs africains se sont inquiétés
en apprenant l’intention de l’une des
grandes autorités d’accréditation
organique du Royaume Uni à sup-
primer l’accréditation des produits
envoyées par air vers les marchés
sous prétexte de la hausse du taux de
dégagement des gaz de serre de ces
productions. Cette décision repré-
sente une menace au mode de vie des
exportateurs des fruits et des légu-
mes de l’Est et du Sud de l’Afrique.
Mais l’étude du centre de commerce
international (ITC) a confirmé que
la majorité des quantités de la capa-
cité est consommée dans le processus
du transport et à l’intérieur des
marchés d’importation et que le pro-
cessus d’importation par air est dans
quelques cas plus économique au
niveau de l’énergie et participe à la
protection immédiate des conditions
de vie d’environ 22 mille personnes.
La hausse des coûts d’émission de
maîtriser l’agriculture organique à
partir de bases scientifiques et juri-
diques, accréditées par l’Union In-
ternationale aux mouvements de
l’agriculture organique [FOAM].
La Tunisie s’intéresse à l’agriculture
des olives, des amendes, des pal-
miers alors que le reste comprend
les légumes, les fruits, les fourrages
et quelques plantes aromatiques. Les
exportations de la Tunisie sont es-
sentiellement orientées vers l’Euro-
pe occidentale.
Le secteur de l’agriculture organi-
que en Égypte est témoin d’une
grande croissance. Sa superficie a
évolué de 4,020 mille hectares en
1998 à 9,342 mille hectares en 2003
puis à 19,211 mille hectares en 2008.
Le nombre de fermes organiques a
doublé, passant de 400 en 2008 à
1000 en 2007. Le Ministère égyptien
de l’Agriculture a pris des démar-
ches qui appuient l’orientation vers
l’agriculture organique, dont à titre
d’exemple la création d’un labora-
toire central accrédité au restant des
insecticides en 1994 et l’interdiction
de l’emploi des insecticides dans les
régions frontalières comme al-Wadi
al-Gadid (la Nouvelle Vallée), le Si-
naï et Touchka. De plus, un labora-
toire central à l’agriculture organi-
que a été fondé en 2002. Cependant,
le marché de l’agriculture organique
en Égypte reste limité en raison de la
hausse des prix de la production et
l’exportation de 90% des produits
organiques égyptienne vers l’étran-
1 / 6 100%

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