Pharma-News

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Pharma-News
Mai 2008
Le journal de l'équipe officinale
Numéro 54
Sommaire
Editorial :
Nouveautés :
Phytothérapie :
Précisions sur le test de lecture
TOPLEXIL° N°
Copies du PRADIF°
Simplification de la formule,
complication du mode
de
délivrance !
Copies mais pas génériques !
SANAFLEX°
De la griffe du diable
Pour en savoir plus : Les antihistaminiques H1
Les rhumatismes
Douleurs d'oreille à l'officine
Les dartres
Ils sont partout !
Quels traitements ?
Les points essentiels
Mieux les reconnaître
En bref :
DULCOLAX° PICOSULFAT Pearls – BIOFLORINA°
Tests :
le test du numéro 53 : à ne pas rater !
L’image du mois :
Antinaupatique ? Kesako ? Réponse en page 8 !
Editorial
Tests de lecture 2008 (bis)
Suite à la parution de notre dernier numéro et de la nouvelle version du test de lecture,
certaines d'entre vous nous ont contactés pour nous dire en substance "Oulà, il sont de plus en
plus durs, vos tests, et si en plus il faut les faire de mémoire, on n'y arrive plus…".
Clarifions donc un peu les choses : si nous vous avons conseillé d'essayer de les faire de
mémoire, c'est d'abord pour vous inciter à faire un auto-contrôle : si trop de questions restent
sans réponse, avez-vous bien lu votre Pharma-News avec toute la concentration requise ? Si
ce n'est pas le cas, il n'est pas interdit de ressortir le numéro concerné et de vous replonger
dedans pour aller y chercher la réponse.
Comme nous l'avons dit, le but du test de lecture n'est pas de tester votre mémoire du détail,
mais bien de mettre en évidence les points essentiels, ceux qu'il faut vraiment retenir. Si vous
ne vous en souvenez plus un mois après, alors nous vous encourageons à revenir sur les
anciens articles pour vous rafraîchir la mémoire. Parce que c'est ce genre d'info qu'il faudrait
pouvoir ressortir au client quand il sera en face de vous…
Nous vous souhaitons une bonne lecture !
Pierre Bossert
Caroline Menétrey
Marie-Thérèse Guanter Germanier
Caroline Mir
Martine Ruggli
Christophe Rossier
Marie-Laure Savoia Bossert
Nouveautés
TOPLEXIL° N sirop sans sucre (oxomémazine)
TOPLEXIL°, commercialisé pour le traitement
symptomatique des toux sèches, irritatives, devient
TOPLEXIL° N sans sucre.
La guaïfénésine, substance à visée expectorante, a été
retirée de sa composition; la nouvelle formule ne contient
plus qu'un principe actif: l'oxomémazine (toujours au
même dosage).
Si le retrait de la guaïfénésine découle du bon sens
(association incohérente d'un antitussif et d'un
expectorant), il est important de garder à l'esprit que
l'oxomémazine est un antihistaminique H1 de première
génération, exposant au risque d'effets sédatifs et
anticholinergiques (bouche sèche, risque de rétention
urinaire, etc.) 1 (voir PN 22, mars 2005, et dans ce
numéro, p. 8) .
1
La Revue Prescrire, 2003, 245, 829
© Pharma-News
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Numéro 54, mai 2008
Selon la monographie de cette nouvelle formulation, TOPLEXIL° N est réservé, en vente
libre, aux seuls adultes. Il ne devrait être délivré aux enfants et aux adolescents jusqu'à 18 ans
que sur prescription médicale et en aucun cas aux enfants de moins de deux ans 2.
Ces directives suivent, selon un courrier de Sanofi-Aventis, le nouveau statut de délivrance
exigé par Swissmedic pour les spécialités contenant des phénothiazines 3. Renseignement
pris, ce n'est pas tout à fait exact : Swissmedic a réévalué la sécurité de l'oxomémazine et cette
démarche a conduit à restreindre son mode de délivrance comme indiqué ci-dessus. En ce qui
concerne un autre médicament contenant une phénothiazine antitussive, le RHINATHIOLPROMETHAZINE°, une procédure de réévaluation serait en cours, selon notre téléphone à
Sanofi-Aventis, mais aucune nouvelle recommandation n'a été émise pour l'instant 4.
Quoi qu'il en soit, cette nouvelle directive de
Swissmedic va dans le sens des recommandations
de la FDA américaine (Food and Drug
Administration) qui déconseille l'emploi d'un
grand nombre de médicaments contre la toux et le
refroidissement banal chez les enfants de moins
de deux ans.
La FDA attire l'attention sur le fait qu'il n'existe
aucune preuve d'efficacité de ces produits et que,
même s'ils semblent rares, des effets indésirables
graves ont été rapportés (tachycardie, convulsions, troubles de la conscience). Des surdosages
involontaires ont même conduit à la mort
(problème des médicaments ayant trop bon goût
ou donnés avec des mesures non graduées!) 5.
Chez les nourrissons, il a été suggéré que les antihistaminiques H1 du groupe des
phénothiazines (oxomémazine, prométhazine) pourraient jouer un rôle dans le syndrome de la
mort subite 6.
La Revue Prescrire, quant à elle, s'insurge contre le manque de sécurité du bouchon du
TOPLEXIL° N, qui expose à un risque d'ingestion massive, d'autant que le goût du sirop est
attractif pour les petits (caramel) 7.
La FDA insiste également sur le fait que les parents doivent bien comprendre que de tels médicaments ne traitent que les symptômes et qu'ils n'influencent pas l'évolution de la toux. A
nous de faire passer le message!
TOPLEXIL° N – A retenir pour le conseil :





l'oxomémazine est un antihistaminique H1 de 1ère génération
ne peut désormais être donné aux enfants et adolescents que sur prescription médicale
peu de preuves d'efficacité et effets secondaires graves rapportés
pas de bouchon-sécurité
toujours utiliser la mesure qui se trouve dans l'emballage
2
Monographie TOPLEXIL° N, Sanofi Aventis
Courier Sanofi-Aventis, février 2008
4
Téléphone à Sanofi-Aventis, 24 avril 2008
5
www.cbip.be, bon à savoir, 25.1.2008
6
www.cbip.be, Antihistaminiques H1, février 2008
7
La Revue Prescrire, juin 2007, 284, 428
3
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Numéro 54, mai 2008
Copies du PRADIF°
Les traitements de l’hyperplasie bénigne de la
prostate ont le vent en poupe ! Après les génériques
du PROSCAR°, voici les copies du PRADIF° T
avec :
TAMSULOSINE-MEPHA°
RETARD,
TAMSULOSINE RETARD HELVEPHARM°,
TAMSULOSINE SANDOZ°, TAMSULOSINE
STREULI° 0,4 mg et TAMSUMAX°. La
tamsulosine est un alpha-1 bloquant indiqué dans le
traitement des symptômes de l’hyperplasie
bénigne de la prostate (HBP). Dans la même
famille on trouve XATRAL UNO° (alfuzosine) et
HYTRIN BPH° (térazosine).
Différentes thérapies de l’HBP 8,9,10,11
CLASSES
THERAPEUTIQUES
PRINCIPES ACTIFS +
SPECIALITES
DOMAINE
D’UTILISATION
MECANISME D’ACTION
« Surveillance
médicale »
aucune
Lors de
symptômes légers
ou moyens mais
non dérangeants
Aucun
Symptômes à réévaluer
+ examen clinique
annuel (par toucher
rectal)
Phytothérapie
Sabal (= Palmier nain) :
PERMIXON°,
PROSTASAN°, SABCAPS°,
PROSTA URGENIN°
Pygeum Africanum (=
Prunier d’Afrique) :
TADENAN°
Ortie (= Urtica dioica) :
+sabal : PROSTAGUTT°F
+pygeum : PROSTATONIN°
Lors de
symptômes
légers, après un
diagnostic
Inconnu !
médical récent 9,11
(efficacité
controversée 8!)
Alpha-1
bloquants
Tamsulosine (PRADIF°T)
Alfuzosine (XATRAL
UNO°)
Térazosine (HYTRIN BPH°)
Lors de troubles
dérangeants des
voies urinaires
Finastéride (PROSCAR°)
Dutastéride (AVODART°)
Lors de
symptômes
dérangeants +
augmentation de
la taille de la
prostate
(> 40 ml)
Inhibiteurs de
la 5-alpharéductase
Bloquent les récepteurs
alpha-1 dans la prostate
et l’urètre  relâchement
des muscles de la
prostate
Bloquent la
transformation de la
testostérone inactive en
dihydrotestostérone
(DHT) active 
diminution du volume de
la prostate (organe
hormono-dépendant)
8
www.guidelines.gov « The management of benign prostatic hyperplasia »
Martindale, The Complete Drug Reference, 34th edition
10
Revue médicale Suisse N°2 (12.1.2005) « Urologie : Hyperplasie bénigne de la prostate »
11
pharManuel 08, SSPh : p.95-96
9
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Numéro 54, mai 2008
Association
8,9,10
:
alpha-1
bloquant +
inhibiteur de
la 5-alpharéductase
Il n’existe pas de spécialité
combinée
Lors de
symptômes
urinaires
dérangeants +
augmentation de
la taille de la
prostate
Combinaison des effets
des deux classes
thérapeutiques avec
diminution plus efficace
de la progression de
l’HBP et des symptômes
urinaires 9,10
Les alpha-1 bloquants (comme la tamsulosine) soulagent les symptômes urinaires, diminuent
la formation d’un volume résiduel d’urine et améliorent le jet urinaire mais ne diminuent pas
le volume de la prostate (contrairement aux inhibiteurs de la 5-alpha-réductase) 11.
Les alpha-1 bloquants (tamsulosine, alfuzosine et térazosine) ont tous la même efficacité et
soulagent les symptômes après quelques jours 8,10.
Ils diffèrent toutefois légèrement dans leurs effets secondaires, la tamsulosine provoquant
moins d’hypotension orthostatique que les deux autres, mais par contre plus de troubles de
l’éjaculation 9,10. A noter que des vertiges, associés ou non à l’hypotension, sont fréquents 12.
Il faut avertir le patient que la tamsulosine peut provoquer une chute de la tension artérielle,
surtout en début de traitement : dès les premiers signes d’hypotension (vertige, faiblesse,
fatigue, sueurs), il est conseillé de s’allonger jusqu’à disparition des symptômes 12.
Les alphabloquants sont contre-indiqués lors d’antécédents d’hypotension orthostatique.
La tamsulosine ne doit pas être donnée en même temps que d’autres alphabloquants à cause
d’un risque encore plus élevé d’hypotension 12. A noter que d’autres alphabloquants sont
utilisés pour le traitement de l’hypertension (CARDURA°CR, MINIPRESS°)
La posologie de tous ces médicaments est de une capsule retard une fois par jour le matin
après le petit-déjeuner ou après le premier repas du jour (éviter la prise à jeun) en
position debout ou assise 12.
Les copies du PRADIF° T offrent une économie de 20 à 28% par rapport à l’original. A noter
que ce sont des capsules retard alors que le PRADIF° T, initialement commercialisé sous la
forme de gélules retard, se présente maintenant en comprimés retard (T pour « Tablets »)
qui peuvent être pris indépendamment des repas 12,13. Pour cette raison, selon l'OFSP 14, ces
copies ne sont pas considérées comme des génériques au sens légal du terme et les règles de
substitution habituelles ne s'appliquent pas dans ce cas. Un téléphone au médecin est donc
indispensable pour obtenir son accord avant de délivrer une de ces copies !
Copies du PRADIF° – A retenir pour le conseil :






copies du PRADIF° T indiquées pour le traitement des symptômes de l’hyperplasie
bénigne de la prostate (diminuent la formation d’un volume résiduel d’urine et
améliorent le jet urinaire)
pas d’efficacité sur la diminution du volume de la prostate
peut être utilisé en association avec les inhibiteurs de la 5-alpha-réductase
(AVODART° ou PROSCAR°)
1 capsule retard une fois par jour après le premier repas de la journée
effets secondaires : hypotension orthostatique, troubles de l’éjaculation, vertiges
ne sont pas des génériques officiels du PRADIF° T !!!
12
Compendium Suisse des Médicaments 2008, Documed SA
Pharmavista 27.03.2006
14
Mail de l'OFSP à la rédaction du Pharma-News, 29.4.2008
13
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Phytothérapie
SANAFLEX° (extrait sec de racine de griffe du diable)
La maison Sandoz présente sur le marché une nouvelle
spécialité à base d’extrait de griffe du diable
(Harpagophytum procumbens) 15 : SANAFLEX° est utilisé
dans le traitement d’appoint des douleurs mineures liées à
l’arthrose ou d’autres pathologies d’usure de l’appareil
locomoteur 16.
De nombreux produits phytothérapeutiques à base de griffe
du diable sont déjà sur le marché. Citons deux spécialités
enregistrées : HARPAGOMED° et les comprimés du Dr
Vogel contre les rhumatismes° 17, dont la composition est
la même que SANAFLEX° (480mg d’extrait sec de griffe
du diable par comprimé).
Le traitement de première intention contre l’arthrose est le
paracétamol 16 en dose suffisante jusqu'à 4g/jour.
Cependant, de plus en plus de personnes se tournent vers
des pratiques alternatives dont souvent l'Harpagophytum
procumbens. Quelle est son efficacité réelle sur la
douleur ? et sur l’inflammation ? que dire au patient qui l’utilise ?
Les études dont nous disposons montrent que la griffe du diable a une efficacité contre les
douleurs meilleure qu’un placebo 18 mais que l’effet anti-inflammatoire n’est pas
démontré 16,18. De plus, aucune étude ne l’a comparé directement au traitement de
référence qu’est le paracétamol.16 L’utilisation de produits à base de griffe du diable n’a
jamais pu démontrer qu’elle permettait de réduire la consommation d’autres antalgiques ou
AINS 16. Dans le traitement des douleurs articulaires telles que l’arthrose, le schéma de
conseil devrait à notre avis être envisagé comme suit :
1. le paracétamol
2. les AINS (diclofénac et ibuprofène)
3. les traitements locaux
4. les traitements phytothérapeutiques, à moins que ceux-ci ne soient demandés
expressément par le patient.
19
La griffe du diable : un bref rappel 19
La griffe du diable ou Harpagophyton est utilisée depuis des siècles en Afrique australe contre les douleurs légères ou
moyennes et la fièvre 15. Elle doit son nom aux crochets courbes qui garnissent le fruit. Ces fruits s’incrustent dans la
toison et les sabots des animaux et provoquent chez eux une agitation frénétique et les fait percevoir comme
« endiablés »19. La racine contient des principes actifs anti-inflammatoires et analgésiques. Ils sont utilisés en traitement
d’appoint dans le traitement des douleurs articulaires causées par l'usure (arthrose), des maladies rhumatismales et des
douleurs dorsales chroniques 15.
15
Documentation fournie par la firme Sandoz, 2008
La Revue Prescrire, Août 2007, 286, pp.576-577
17
Compendium Suisse des Médicaments 2008, Documed SA
18
Gagnier JJ et coll, Harpagophytum procumbens for osteoarthritis and low back pain : a systematic review »
BMC Complement Altern Med 2004, 4, 13
19
Jean Bruneton, Pharmacognosie, 2ème édition, Paris ,1993
16
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La posologie recommandée de SANAFLEX° est de un comprimé à prendre matin et soir,
pendant les repas et avec un grand verre d’eau 17.
Quelques effets secondaires légers ont été rapportés : notamment des diarrhées et de rares
réactions cutanées allergiques 17, mais les traitements à base de griffe du diable restent
généralement bien tolérés 16.
Des interactions sont possibles si l’on prend en parallèle d’autres anti-inflammatoires contre
les douleurs de l’appareil locomoteur (diclofénac, ibuprofène…) car les voies d’action sont
les mêmes 17. Il est important d’être conscient que les interactions n’ont pas pu être réellement
étudiées vu que le mécanisme d’action de la griffe du diable est encore méconnu 16. A nous de
mettre en garde les patients contre une association hasardeuse avec d’autres médicaments.
SANAFLEX° - A retenir pour le conseil :




nouvelle spécialité à base d’extrait de griffe du diable
propriétés analgésiques légères
propriétés anti-inflammatoires non démontrées
rendre le patient attentif au risque d’interactions mal connu
Pour en savoir plus…
LES ANTIHISTAMINIQUES H1
Les antihistaminiques H1 constituent une
classe médicamenteuse d’usage courant en
OTC. Facilement reconnus dans les
médicaments conseillés contre les allergies,
ils passent pour la plupart du temps
inaperçus dans de nombreuses autres
spécialités, d’où les risques de surdosage et
d’effets secondaires graves.
D’un point de vue pharmacologique, on
classe les antihistaminiques selon leur
ancienneté :
- antihistaminiques H1 de 1ère
génération,
grevés
d’un
pourcentage important d’effets
sédatifs
et
anticholinergiques
(prométhazine
RHINATHIOL°
PROMETHAZINE, phéniramine NEO CITRAN°, doxylamine SANALEPSI° N, etc.)
utilisés surtout comme sédatifs et contre les maux de voyage,
- antihistaminiques H1 de 2ème génération, généralement dépourvus d’effet
anticholinergique et peu ou pas sédatifs (CLARITINE°, ZYRTEC°, TELFAST°,
AERIUS°, XYZAL°, etc.) utilisés comme antiallergiques.
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D’un point de vue thérapeutique on leur attribue de nombreux
effets 20,21 :
- antiallergique :
POLARAMINE°,
FENISTIL°,
CLARITINE°,
ZYRTEC°,
TELFAST°,
RHINOPRONT°,
TRIOCAPS°,
RHINOCAP°,
SOLMUCALM°, BENICAL°, etc (voir PN 44, mai
2007), ZYRTEC° et génériques, CLARITINE° et
génériques. Remarquons que les rhinites sans composante allergique ne sont pas améliorées par les antihistaminiques 21 !
- antitussif :
BENYLIN
CODEINE°,
TOPLEXIL°,
RHINATHIOL
PROMETHAZINE°, PECTO BABY°, bien que leur utilisation dans cette indication
ne se justifie pas 21,
- antinaupathique (contre les maux de voyage): ITINEROL B6°, TRAWELL°, GEM°,
(voir PN 17, septembre 2004),
- anti-émétique : SANALEPSI° N, ITINEROL B6° (nausées de la grossesse),
- sédatif : ATARAX°, SANALEPSI° N, GEM°, MIGRALEVE°, SIBELIUM°, NEO
CITRAN°, FLUIMUCIL DAY & NIGHT°, VICKS MEDINAIT°, BENOCTEN°,
DETENSOR°, TOSSAMIN PLUS°, MIGRÄNE KRANIT°,
- oréxigène (augmentation de l’appétit et prise de poids) : MOSEGOR°
- anxiolytique : ATARAX°,
- antiprurigineux : TAVEGYL°, ATARAX°, FENISTIL°, ZYRTEC°, CLARITINE°,
etc.,
- un certain nombre d’antihistaminiques H1 sont utilisés localement, en collyre
(LIVOSTIN°, ZADITEN°, SPERSALLERG°, etc.), solution nasale (VIBROCIL°,
LIVOSTIN°, etc) ou crèmes (FENISTIL°, STILEX°, TAVEGYL°, etc.). Une partie
du principe actif contenu dans ces préparations est absorbée et passe dans la circulation générale. Cela peut causer des effets secondaires graves en cas de contre-indication ou de surdosage par association.
Contre-indications principales 21:
- les antihistaminiques H1 nettement anticholinergiques (1ère génération) sont contreindiqués en cas de glaucome à angle fermé et d’hypertrophie de la prostate. Provoquant de la somnolence, ils sont également contre-indiqués en cas d’activités demandant de l’attention (conduite).
Effets indésirables principaux 21 :
- les propriétés anticholinergiques (bouche sèche, tachycardie, constipation, etc.) sont
surtout marquées avec la prométhazine et avec la diphenhydramine (BENOCTEN°,
BENYLIN°, DETENSOR°, MAKATUSSIN COMP° sirop, NARDYL°,
PECTRAMIN°, RHINITIN RETARD°, SOMNIUM°, TOSSAMIN PLUS° 21.
- L’effet sédatif diffère d’un antihistaminique à l’autre, mais
aussi selon les individus et l’âge. Il est important pour les
antihistaminiques de première génération. La loratadine
(CLARITINE° et génériques) est l'antihistaminique OTC
qui provoque le moins de somnolence 22.
- Rares cas de leucopénie (baisse des globules blancs dans le
sang) et agranulocytose (sorte de leucopénie).
20
La Revue Prescrire, décembre 2007, suppl. interactions médicamenteuses
www.cbip.be, répertoire commenté des médicaments
22
Medical Letter n° 3 (25), 31 janvier 2003.
21
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Interactions principales 21:
- la plupart des antihistaminiques H1 peuvent renforcer l’effet
sédatif d’autres psychotropes et de l’alcool.
Précautions particulières 21 :
- chez les nourrissons, la prudence s’impose. Les
antihistaminiques H1 du groupe des phénothiazines
(prométhazine, oxomémazine) pourraient jouer un rôle dans
le syndrome de la mort subite
Conclusion : comme nous pouvons le constater, les antihistaminiques sont légion dans nos
tiroirs et étagères. Parfois visibles, parfois cachés. Il n’est pas invraisemblable qu’un patient
souhaitant se rendre pour le week-end à la montagne se retrouve à la sortie de l’officine avec :
- un antihistaminique contre le rhume des foins,
- un antihistaminique contre les maux de voyage,
- un antihistaminique contre l’insomnie et pourquoi pas,
- un antihistaminique contre la toux.
Encore une fois, c’est à l’équipe officinale d’être particulièrement vigilante et de mettre en
garde ses patients contre une consommation de substances actives effrénée, car le cumul est
vite là et non dénué de conséquences.
LES ANTIHISTAMINIQUES H1 – A retenir pour le conseil :



ils sont partout car sont utilisés dans différentes indications
faire attention au cumul
ne pas administrer des antihistaminiques phénothiazidiques (RHINATHIOL°
PROMETHAZINE, TOPLEXIL° N) aux nourrissons !
LES RHUMATISMES
Dans le langage courant, tous les symptômes
douloureux touchant les muscles, les tendons ou les
articulations sont désignés sous le nom de
"rhumatismes". Nous allons regarder ce qui se
cache derrière ce terme et voir quelques-uns des
traitements possibles.
Le terme "rhumatisme" vient du grec et signifie
"douleur lancinante et violente". Le rhumatisme est
donc un terme recouvrant toutes les maladies qui
provoquent des douleurs au niveau du dos, des
articulations, des os, des tendons et des ligaments.
Ce terme désigne aujourd’hui des centaines de
symptômes différents 23.
23
Ligue suisse contre le rhumatisme www.rheumaliga.ch
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Les formes de rhumatisme les plus fréquentes sont:
 L’arthrose, par ex. arthrose de la hanche ou du genou
 Les syndromes douloureux du dos par suite de sollicitations excessives ou de
mauvaises postures (par ex. dorsalgies, lombalgies, disques endommagés)
 Les rhumatismes inflammatoires par ex. arthrite rhumatoïde (polyarthrite)
 Les rhumatismes abarticulaires (ne touchant pas les articulations) par ex.
fibromyalgie, épicondylite, tensions musculaires
 L’ostéoporose
 Les rhumatismes systémiques par ex. lupus érythémateux
 Les rhumatismes liés à des infections, par ex. inflammations articulaires
(arthrite) par suite d’une infection virale ou bactérienne ou d’une piqûre de
tique
Est-il possible de les prévenir 23 ?
Oui, dans certains cas, on peut les prévenir en ayant un mode de vie sain:
 alimentation saine et variée accompagnée d’une bonne hydratation
 pas de surpoids
 activité physique mesurée régulière : un entraînement physique
régulier permet de prévenir les rhumatismes dus à l’usure des
cartilages. Les sports comme le vélo, la marche, la natation ou la
gymnastique aquatique sont particulièrement bénéfiques pour les
articulations.
 bonne posture en position assise ou lorsqu’on soulève des charges, hauteur des plans
de travail adéquate.
Quel traitement possible ?
Divers éléments peuvent entrer dans le traitement d’une affection rhumatismale:








médicaments
application de chaud ou de froid
balnéothérapie
physiothérapie
ergothérapie
repos ou au contraire, activité physique
chirurgie orthopédique
psychothérapie …
Le choix va fortement dépendre de la forme de rhumatisme, du degré de l’atteinte et de
l’intensité des douleurs, tous les traitements ne s’appliquant pas à chaque pathologie. Les
techniques peuvent bien sûr être combinées.
Quels sont les médicaments utilisés dans la prise en charge des rhumatismes ?
Nous allons nous limiter aux médicaments les plus souvent utilisés.
1. Le paracétamol. Il est souvent le médicament de référence avec lequel devraient
débuter tous les traitements. Il est important qu’il soit dosé correctement: jusqu’à
4 fois 1 g par jour 24; chez les personnes âgées, ou les personnes ayant des problèmes
hépatiques, il est préférable de limiter la dose à 3 g par jour. A doses suffisantes,
l’efficacité du paracétamol est considérée comme similaire à celle des AINS dans la
plupart des indications 25.
24
25
Rev Prescrire 2007; 27 (290; suppl. Interactions): 84
Kompendium der medikamentösen schmerztherapie 2005: 18-19
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2. Les AINS. Ils sont utilisés dans tous les problèmes rhumatismaux si le paracétamol est
contre-indiqué ou s’il n’est pas assez efficace. La réponse individuelle est très
variable: un patient peut ne sentir aucun effet d’un AINS donné et répondre
parfaitement à un autre… difficile donc de faire un choix entre les molécules! On a
tendance à privilégier les AINS les plus anciens pour lesquels on a le plus de recul:
diclofenac (VOLTAREN° et génériques), naproxène (APRANAX° et autres) et
ibuprofène (BRUFEN° et génériques), ce dernier étant considéré comme l’AINS qui
provoque le moins de lésions gastro-intestinales sévères 26.
3. Les opioïdes. Lorsque les douleurs ne peuvent être prises en charge par AINS et/ou
paracétamol, les opioïdes peuvent être utilisés. On commencera par les opioïdes les
moins forts (codéine ou tramadol) avant d’utiliser les plus forts (morphine,
oxycodone, fentanyl, …). La voie d’administration orale devrait toujours être
privilégiée lorsque c’est possible 27.
4. Les myorelaxants (MYDOCALM°, SIRDALUD°). C’est souvent un traitement
complémentaire au paracétamol et aux AINS lors de lombalgie. Leur efficacité est
démontrée pour un usage sur 3 à 4 jours 28. Au-delà, on ne sait pas.
5. Les antidépresseurs. C’est un traitement reconnu de différentes pathologies comme
par exemple la fibromyalgie ou lors de douleurs chroniques ne répondant pas aux
traitements antalgiques conventionnels (par ex. lombalgie chronique) 29. Dans ces
indications, les antidépresseurs tricycliques (ANAFRANIL°, SAROTEN°…) sont
souvent préférés aux ISRS (SEROPRAM°, FLUCTINE°, DEROXAT° et autres).
6. Les corticoïdes. Dans le prise en charge des rhumatismes
chroniques, les corticoïdes ont une place importante. Ils
sont administrés par voie injectable (par ex. injection
intra-articulaire lors d’arthrose du genou) ou par voie orale
(par ex. dans la phase précoce de la polyarthrite
rhumatoïde). Dans cette maladie, de faibles doses de
corticoïdes employées au long cours - pendant 1 à 2 ans ont un effet favorable sur la progression de la maladie.
7. Les immunosuppresseurs. Ils sont surtout utilisés lorsque les douleurs rhumatismales
nécessitent un traitement de fond, par exemple lors de polyarthrite rhumatoïde ou de
rhumatisme provoqué par le psoriasis. On commence généralement par le
méthotrexate et s’il ne s’avère pas assez efficace, on peut utiliser d’autres
immunosuppresseurs (ARAVA°, IMUREK°, …) ou les anti-TNF alpha (ENBREL°,
REMICADE°, HUMIRA°), des substances immunosuppressives fortes données par
voie injectable 30. Ces médicaments peuvent provoquer de nombreux effets
indésirables et sont relativement difficiles à manier. Nous y reviendrons d'ailleurs dans
un prochain numéro du Pharma-News.
8. Aternatives thérapeutiques: En l’absence de traitement curatif, certains patients
essaient d’autres traitements:
 phytothérapie. La racine de la griffe du diable, Harpagophytum procumbens,
(SANAFLEX° ou autres) est utilisée dans le traitement symptomatique de
l’arthrose. Elle semble être un peu plus efficace que le placebo31. L’écorce de
26
Guidelines de Prodigy
Base de la thérapeutique médicamenteuse 2005
28
Pharmacist’s Letter 2007; 23 (231209)
29
Furger „SURF Guide thérapeutique de Médecine interne“ 2006
30
Rev Prescrire 2007; “idées forces “
31
La Revue Prescrire, “bien utiliser les plantes pour soigner
27
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
saule (ASSALIX°) montre aussi une efficacité légèrement supérieure au
placebo 32.
chondroïtine
(CONDROSULF°,
STRUCTUM°)
et
glucosamine
(VOLTAFLEX°). Bien que très souvent utilisés, leur efficacité n’est pas
clairement démontrée 33.
LES RHUMATISMES – A retenir pour le conseil :




terme qui recouvre de très nombreuses pathologies
peuvent être prévenus par un mode de vie sain
les symptômes peuvent être traités par de nombreuses thérapies, médicamenteuses et
non-médicamenteuses
choix du traitement en fonction de la forme de rhumatismes, des symptômes et de
l’intensité de la douleur
LES DOULEURS D’OREILLE A L’OFFICINE
Les douleurs d’oreille ou otalgies ont différentes origines. Bien qu’en pharmacie nous
n’ayons pas beaucoup de possibilités de les traiter, il est important de pouvoir les distinguer
les unes des autres.
Causes principales d’otalgies :
1. Otite externe :
Appelée aussi otite du nageur, l’otite externe est une inflammation du conduit
auditif externe due à une infection de la peau par des bactéries, parfois des virus,
des champignons ou suite à un eczéma 34,35. Elle survient souvent deux à trois jours
après une séance de natation (à cause de l’eau emprisonnée dans ce conduit) 36,37 ou
après un "coup de froid" (ski) 38. Les symptômes sont des douleurs intenses
32
Cochrane Library 2006, Issue 2 « Herbal Medicine for low back - pain »
JAMA 2007; 297 (4): 351-352
34
Martindale, The Complete Drug Reference, 34th edition
35
Vademecum CAP V, p.619-621
36
pharManuel 08, SSPh : p.139-140
37
Hôpital de Montréal pour Enfants ; Info-santé
33
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augmentées en tiraillant le lobe de l’oreille vers l’avant ou lors de la mastication 38.
Des démangeaisons, des rougeurs de l’oreille externe et un écoulement de liquide
ressemblant à du pus sont aussi possibles 36,37.
Contrairement à une otite de l’oreille moyenne il n’y a pas de fièvre ni de symptômes
rhino-pharyngés associés 38. On peut conseiller des antalgiques (ibubrofène) pendant
3 jours, puis, en l’absence d’amélioration, envoyer chez le médecin qui prescrira des
gouttes auriculaires antibiotiques associées à la cortisone (PANOTILE°,
POLYDEXA°, OTOSPORIN°, CIPROXIN HC°) 34,36,38. Attention, l’oreille qui coule
avec fortes douleurs est souvent une otite externe; pour autant qu’il n’y ait pas de
symptômes rhino-pharyngés ou de fièvre, ce n’est donc pas une urgence médicale,
contrairement à un tympan perforé 38 (voir plus bas).
Conseils pendant l’infection : éviter d’avoir de l’eau dans les oreilles; les protections
en cire ou en silicone ne sont pas suffisantes lors d’otite déclarée 36. Ne pas mettre de
coton dans l’oreille car cela peut augmenter le risque de surinfection 38.
En prévention : utilisation de tampons auriculaires, bien sécher les oreilles après la
baignade, maintenir une bonne hygiène auriculaire mais en évitant les cotons-tiges qui
favorisent les traumatismes et augmentent le risque d’infection 36.
2. Bouchon de cérumen :
Un bouchon de cire peut obstruer le conduit auditif et
provoquer des démangeaisons, des douleurs et une perte
de l’ouïe 37,39. Le traitement unique consiste à ramollir
le bouchon à l’aide de gouttes du type NOVOCERUSOL°, CERUMENEX°, CERUMENOL°, puis à
rincer à l’eau tiède environ 20 minutes après 35,37. Si les
symptômes persistent, le bouchon doit être enlevé
mécaniquement par le médecin 35,37.
3. Otite barotraumatique / Maux d’oreilles en avion :
Ce nom « barbare » définit une atteinte de l’oreille moyenne liée aux variations de
la pression ambiante 39. La trompe d’Eustache équilibre la pression de l’air entre
l’oreille moyenne et l’extérieur du corps. Si elle ne fonctionne pas bien et se bouche
(lors de rhume ou d’allergie par exemple), l’équilibre ne peut plus se faire 37,39. Lors
de brusque augmentation de la pression, comme lors de la descente en avion ou la
plongée, une différence de pression provoque alors de violentes douleurs et une surdité
passagère qui se résolvent en général spontanément 39.
Conseils en prévention : Lors de la descente en avion, il faut mâcher un chewinggum, déglutir, boire ou bâiller 36. Lors de rhume ou d’allergie, on peut utiliser un
vasoconstricteur nasal 30 minutes à une heure avant l’atterrissage 37,39.
4. Otite moyenne aiguë :
Cause la plus fréquente des otalgies, particulièrement chez l’enfant jusqu’à 5 ans 37.
C’est une inflammation de l’oreille moyenne associée à un épanchement dans la
cavité de l’oreille moyenne, habituellement secondaire à une infection
rhinopharyngée 40. Les symptômes surviennent rapidement : forte douleur persistante
qui est augmentée en position couchée, fièvre et symptômes rhinopharyngés 38,39. Chez
l’enfant les symptômes traduisant la douleur sont : agitation, pleurs excessifs,
frottement de l’oreille 38,40.
38
Triage en pédiatrie, Cours CAP, février 2007
Manuel Merck de Diagnostic et Thérapeutique, 1992, 2ème édition
40
La Revue Prescrire, Février 2000 ; 20(203) : p.88-89
39
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80% des otites moyennes aiguës guérissent spontanément sans traitement antibiotique
en moins de 3 à 4 jours 40. L’enfant de moins de deux ans doit être adressé à un
médecin qui après diagnostic prescrira probablement un antibiotique (amoxicilline) et
un antalgique 38,40. Au-delà de cet âge, on peut conseiller un traitement antalgique
pendant 2 à 3 jours (paracétamol, ibuprofène) puis envoyer chez le médecin s’il n’y a
pas d’amélioration 38,40. Des lavages de nez sont à recommander chez l’enfant ainsi
qu’éventuellement des vasoconstricteurs nasaux pendant 3 à 5 jours au maximum 38.
Une forte douleur qui cesse brusquement avec un écoulement de l’oreille suggère une
perforation du tympan. Cette perforation spontanée du tympan met fin
immédiatement aux douleurs. Il faut faire examiner les oreilles dans les heures qui
suivent pour s’assurer que c’est propre et que tout va se cicatriser normalement 38.
En conclusion, lors de trouble mineur de l’oreille chez l’adulte et l’enfant de plus de deux
ans, il faut consulter un médecin s’il n’y a
pas d’amélioration après 2 à 3 jours. Nous
Les conclusions du PN n°20 sur les gouttes auriculaires
contre les otalgies étaient les suivantes : "Il est contrepouvons
conseiller
des
antalgiques
indiqué de proposer des gouttes auriculaires à
(paracétamol, ibuprofène) pour diminuer les
l’officine en cas d’otalgies. La seule attitude
douleurs et la fièvre, des solutions
raisonnable consiste à conseiller un analgésique oral
(paracétamol, AINS) et à inciter le patient à consulter
physiologiques pour faire des lavages des
un médecin si la douleur persiste au-delà de quelques
fosses nasales, des vasoconstricteurs nasaux
jours ou si d’autres symptômes apparaissent".
ou encore des gouttes pour ramollir les
bouchons de cire.
A noter que nous ne mentionnons volontairement pas les gouttes auriculaires contre les
otalgies (OTALGAN°, OTIPAX°, OTOSAN°) car leur utilité n’est pas démontrée et elles
sont même déconseillées (peuvent masquer l’examen médical, risque de toxicité en cas de
perforation du tympan).
LES DOULEURS D’OREILLE A L’OFFICINE – A retenir pour le conseil :





otite externe : douleurs intenses en tirant le lobe de l’oreille, en mâchant, sans fièvre
ni symptômes rhino-pharyngés. Traitement antalgique (paracétamol, ibuprofène)
 médecin si pas d’amélioration après 2 à 3 jours (le plus souvent)
bouchon de cérumen : démangeaisons, douleurs et perte de l’ouïe. Traitement par des
gouttes (NOVO-CERUSOL°, CERUMENEX°, CERUMENOL°) puis rinçage à l’eau
tiède
otite barotraumatique : atteinte de l’oreille moyenne liée aux variations de la
pression ambiante (descente en avion ou la plongée) avec douleurs et surdité
passagère. Utilisation d’un vasoconstricteur nasal 30 minutes à une heure avant
l’atterrissage
otite moyenne aiguë : inflammation de l’oreille moyenne secondaire à une infection
rhinopharyngée. Forte douleur persistante augmentée en position couchée, fièvre,
symptômes rhinopharyngés. Dès deux ans avec symptômes modérés : traitement
antalgique (paracétamol, ibuprofène)  médecin si pas d’amélioration après 2 à 3
jours.
perforation du tympan : forte douleur qui cesse brusquement avec un écoulement de
l’oreille  consultation médicale immédiate
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LES DARTRES 41
Les dartres, aussi appelées eczématides achromiantes ou pytiriasis
alba, sont des lésions apparaissant fréquemment sur le visage des
enfants d’âge scolaire. On peut en voir également chez l’adulte,
chez qui elles affectent préférentiellement le tronc, les épaules et les
parties supérieures des bras.
Il s’agit dans un premier temps de macules érythémato-squameuses
légèrement rosées qui deviennent ensuite lisses et dépigmentées.
Elles forment donc des taches blanches qui s’avèrent d’autant plus
visibles en été, en raison du bronzage, ou chez les sujets à peau
pigmentée. Les formes initiales squameuses peuvent faire penser à
un psoriasis ou un eczéma nummulaire (lésions arrondies et bien
limitées, en forme de pièce de monnaie), alors que les macules hypopigmentées qui leur
succèdent évoquent un vitiligo ; l’évolution des lésions est toutefois propre aux dartres. C'est
donc en questionnant le patient sur l'historique de ses lésions qu'on pourra conclure entre ces
différentes affections.
Ces lésions peuvent s’observer au cours d’une dermatite atopique, mais dans la majorité des
cas elles n’ont pas de causes déterminées.
En général, les dartres ne provoquent pas de prurit et n’entraînent aucune complication.
La durée d’évolution est très variable. Elle peut se prolonger sur plusieurs semaines voire
plusieurs mois, avec une tendance à la récidive jusqu’à la puberté.
Il peut parfois être difficile de différencier les dartres d’un pityriasis
versicolor : il s’agit d’une mycose cutanée qui se manifeste par des
petites taches arrondies finement squameuses apparaissant
généralement sur le dos et le thorax, dont la couleur varie du jaune
chamois au brun, mais qui peuvent également être dépigmentées et
apparaître sur le visage chez l’enfant. Après quelques mois
d'évolution, les petites taches se réunissent pour former de larges
taches aux contours géographiques irréguliers.
Pityriasis versicolor
En cas de doute sur l’origine des taches blanches, il est préférable
d’envoyer le patient chez un dermatologue car les traitements varient en fonction de
l’affection.
Traitements
Le traitement n'est pas indispensable. Il dépend du stade d'évolution des lésions mais reste
assez décevant car aucun médicament ne les fait disparaître. Il est judicieux de faire
comprendre aux patients ou aux parents que les lésions hypopigmentées disparaissent
spontanément, après une durée variable qui peut se prolonger sur plusieurs mois.
Le caractère sec et squameux des lésions au premier stade d'évolution peut être amélioré par
des crèmes émollientes: EXCIPIAL°, ANTIDRY° à l'huile d'amande, etc., ou modérément
kératolytiques: on verra par exemple prescrites des crèmes à base d'urée (ou carbamide) telles
que CALMURID°, NUTRAPLUS°, OPTIDERM°, EXCIPIAL U°, etc.
41
http://www.therapeutique-dermatologique.org
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Lorsqu'une composante inflammatoire est présente, nous pouvons conseiller une préparation
contenant du zinc de type OXYPLASTINE° ou CICAFISSAN°; si nécessaire le médecin
prescrira une corticothérapie locale de classe II (p.ex. EMOVATE°, LOCACORTEN°) ou de
classe III (p.ex. BETNOVATE°, ELOCOM°).
Définitions 42
-
-
Pityriasis : affection cutanée caractérisée par une fine desquamation
Vitiligo : maladie de l'épiderme due à une
destruction des cellules produisant la mélanine se
caractérisant par des taches blanches qui
apparaissent et s'étendent sur la peau (visage,
mains, pieds, articulations, parties génitales
érythème : rougeur de la peau disparaissant par la
pression
squames : lamelles épidermiques qui se détachent
de la surface de la peau
émollient : qui ramollit les tissus
kératolytique : qui dissout la couche cornée de
Vitiligo
l’épiderme
42
LES DARTRES – A retenir pour le conseil :





42
lésions fréquentes sur le visage des enfants, peuvent apparaître également chez
l’adulte
d’abord plaques rosées finement squameuses, puis dépigmentées et lisses
pas de prurit ni aucune complication
disparaissent spontanément après plusieurs semaines, voire mois
traitement pas indispensable et en général décevant : crèmes émollientes ou
kératolytiques; le médecin peut prescrire un corticoïde
Dictionnaire des termes de médecine, Garnier Delamare, 24ème Edition, Paris 1995
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En bref
DULCOLAX° PICOSULFAT pearls
Après les gouttes présentées dans le PN n°50 (décembre 2007), la maison
Boeringher sort maintenant les "perles" de DULCOLAX° PICOSULFAT (en
fait des gélules molles), avec le même argument selon lequel le dosage serait
plus précis…
D'une part on ne voit pas en quoi les "perles" permettraient un dosage plus
précis que les gouttes et d'autre part on imagine mal un patient constipé
commencer à essayer de déterminer précisément quelle dose de picosulfate
suffira à le soulager de sa constipation occasionnelle.
Retenons surtout que, derrière ces tentatives de banalisation de la part de l'industrie, le
picosulfat et le bisacodyl (les deux principes actifs de la gamme DULCOLAX°) sont des
laxatifs stimulants qui ne devraient être utilisés que ponctuellement. En cas de constipation
chronique, nous devons recommander des mesures hygiéno-diététiques ou des régulateurs du
transit (METAMUCIL°, COLOSAN°, TRANSIPEG°, etc.)
BIOFLORINA° (Lactobacillus acidophilus)
Ce n'est rien d'autre que du BIOFLORIN° hors-liste, ce qui donne la possibilité à la firme d'en
faire de la publicité grand public. A part ça, la composition et le prix sont les mêmes que le
BIOFLORIN° 35 capsules…
Rappelons que les lactobacilles et autres probiotiques n'ont pas vraiment prouvé leur intérêt
en clinique, sauf peut-être en prévention des diarrhées sous antibiotiques (voir à ce propos
notre article sur les probiotiques dans le PN n° 50, décembre 2007).
Note de l'éditeur
Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des
données disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP.
© Pharma-News
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TEST DE LECTURE
Pharma-News N° 53
Cochez la ou les réponses correctes, entourez VRAI ou FAUX, respectivement répondez à la
question.
1) Quelle est l’indication du finastéride ; quels sont ses effets secondaires principaux?
a) Hypercholestérolémie ; troubles du métabolisme et risque d’atteintes cardiovasculaires
b) Hyperplasie bénigne de la prostate ; troubles de l’éjaculation et augmentation du volume et de la
sensibilité des seins
c) Hypertension artérielle ; troubles rénaux et/ou hépatiques, risque de malformations du foetus
d) Augmentation du volume de la prostate non maligne ; perte de la libido et risque d’impuissance
2) Quels sont les deux symptômes caractéristiques de l’hyperplasie bénigne de la prostate ?


3) Quelle est la différence entre LUPIDON° H et LUPIDON° G ?
a) LUPIDON° H est destiné aux hommes et LUPIDON° G aux femmes
b) LUPIDON° H est actif contre le virus herpès simplex, alors que LUPIDON° G agit contre tous les autres
virus de la famille herpès
c) LUPIDON° H contient le virus inactivé de l’herpès simplex de type 1, LUPIDON° G le virus inactivé
de l’herpès simplex de type 2
d) LUPIDON° H est utilisé lors d’herpès labial ou des muqueuses buccales ou lors d’éruptions herpétiques
au niveau du tronc, LUPIDON° G lors d’herpès génital, fessier ou des extrémités
4) Les héparines de bas poids moléculaire en injections sous-cutanées représentent le seul traitement
anticoagulant utilisable durant la grossesse
VRAI ?
FAUX ?
5) Comment peut-on augmenter son apport en acides gras poly-insaturés ?
a) En consommant du poisson 2 à 3 fois par semaine
b) En ajoutant des aliments riches en acides gras oméga-3 et oméga-6 à l’alimentation
c) En prenant des suppléments sous forme de capsules
d) En utilisant uniquement de l’huile d’olives comme corps gras pour cuisiner
6) Le traitement des aphtes est toujours symptomatique, ils disparaissent en général spontanément après
quelques semaines voire mois pour les formes majeures ; cependant toute lésion dans la bouche qui ne
disparaît pas en 3-4 semaines doit être montrée à un médecin
VRAI ?
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FAUX ?
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Numéro 54, mai 2008
7) Soulignez les facteurs favorisant l’apparition des aphtes
modifications hormonales
diabète
mycose buccale
alimentation déséquilibrée
certains aliments (tomates, pommes, noix, fraises, ananas…)
grossesse
manque de fer, d’acide folique ou de vitamine B12
allergies alimentaires
médicaments antibiotiques et diurétiques
stress
fatigue chronique
infection virale
8) Quelle est la différence notoire entre le SINTROM° et le MARCOUMAR° et quelle en est
la conséquence directe ?
a) Leur mécanisme d’action : SINTROM° est indiqué pour les traitements à vie des troubles de la
coagulation, MARCOUMAR° lors de thrombose sur une durée de 3 à 6 mois
b) Leur durée d’action, SINTROM° se prend une fois par jour, MARCOUMAR° une fois par semaine
c) Leurs effets secondaires, SINTROM° est mieux toléré chez les patients âgés que MARCOUMAR°
d) Leur demi-vie, c’est la dose quotidienne de SINTROM° qui est déterminante pour
atteindre l’INR-cible, pour MARCOUMAR° c’est la dose hebdomadaire
9) Citez 3 conseils non-médicamenteux pour prévenir l’apparition des aphtes :



Ainsi que 4 médicaments pour traiter les aphtes :




10) Quelle est en règle générale la durée du traitement par une héparine de bas poids
moléculaire après une opération chirurgicale ?
a) 4 à 7 jours
b) Jusqu’à mobilisation complète du patient
c) 5 à 10 jours
d) 4 à 5 semaines
Ce test est à renvoyer une fois par assistant(e) en pharmacie par fax au
N° 022/363.00.85 avant le 25 mai 2008.
Nom :
Timbre de la pharmacie :
Prénom :
Signature :
N° de tél. professionnel :
Timbre de la pharmacie :
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