Octobre 2014 Sommaire • Le travail du sol impacte peu le stockage du carbone • Nouvelle-Zélande : terrain d’étude privilégié des interactions entre abeilles, Varroa et virus • Sur les traces des virus géants chez les plantes • Des chercheurs découvrent un nouveau mécanisme de la réponse immunitaire • 10 millions de gènes de bactéries intestinales : le plus grand catalogue de référence Vient de paraître • Tous les champignons portent-ils un chapeau ? Service de presse 01 42 75 91 86 [email protected] www.inra.fr Octobre 2014 Le travail du sol impacte peu le stockage de carbone © Inra - Christophe Maître La réduction, voire la suppression du travail du sol est l’une des pratiques agricoles souvent mise en avant pour accroître le stockage de carbone dans les sols. Une nouvelle étude menée par l’Inra et Arvalis-Institut du Végétal vient contredire ce paradigme. Fruit d’une expérimentation rigoureuse conduite en Ile-de-France, cette étude montre que le stockage de carbone a été similaire pour trois modes du travail du sol au bout de 41 ans mais qu’il a varié au cours du temps en interaction avec les conditions climatiques. Dans le contexte du changement climatique et de l’augmentation des émissions de CO 2 liée à l'activité humaine, le travail du sol serait un paramètre clé pour le stockage de carbone dans les sols cultivés. De nombreuses études affirment que la simplification du travail du sol voire la suppression du labour permet d’augmenter ce stockage. Cette recommandation, soutenue par le Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC)1, est issue de nombreux résultats obtenus surtout en Amérique du Nord. Cependant des analyses récentes de la littérature scientifique2 ont souligné les faiblesses méthodologiques de nombreux travaux, remettant en cause l’importance du travail du sol sur le stockage possible de carbone. Des chercheurs de l’Inra ont analysé les résultats d’expérimentations conduites en France par Arvalis-Institut du Végétal depuis 20 à 41 ans à Boigneville (Ile-de-France) avec une approche originale incluant le calcul des stocks sur une grande profondeur (0-60 cm) et le suivi dans le temps du stock de carbone. Ils ont montré que les stocks de carbone du sol pour trois modalités de travail du sol (labour annuel, travail superficiel et semis direct) étaient identiques après 41 ans de ces pratiques en continu. Le travail superficiel a bien augmenté le stock de carbone en surface (0-10 cm) mais l’a diminué d’autant en profondeur (10-30 cm). En analysant l’évolution des stocks au cours du temps, les chercheurs montrent que la réduction du travail du sol entraîne des phases de stockage ou de déstockage de carbone qui sont dépendantes des conditions climatiques. Les années sèches favorisent le stockage de carbone en travail superficiel, alors que les années humides entraînent un déstockage de carbone par rapport au sol labouré. 1IPCC (2006) Guidelines for National Greenhouse Gas Inventories. D.A., Eriksen-Hamel N.S. (2008) Full-inversion tillage and organic carbon distribution in soil profiles: a meta-analysis. Soil Sci. Soc. Am. J. 72: 1370-1374. Luo Z., Wang E., Sun O.J. (2010) Can no-tillage stimulate carbon sequestration in agricultural soils? A meta-analysis of paired experiments. Agric. Ecosyst. Environ. 139: 224-231. Virto I., Barré P., Burlot A., Chenu C., 2012. Carbon input differences as the main factor explaining the variability in soil organic C storage in no-tilled compared to inversion tilled agrosystems. Biogeochemistry 108: 17-26. 2Angers ••• 2 www.presse.inra.fr • 01 42 75 91 86 • [email protected] Octobre 2014 Le rythme de stockage n’est donc pas constant mais positif ou négatif, et l’effet à long terme du mode de travail du sol dépend des conditions climatiques, notamment de la pluviométrie. La réduction du travail du sol peut avoir des conséquences sur d’autres services écosystémiques que celui de la régulation du climat mais ne semble pas efficace pour stocker du carbone en climat tempéré humide. Références Bassem Dimassi, Bruno Mary, Richard Wylleman, Jérôme Labreuche, Daniel Couture, François Piraux, Jean-Pierre Cohan. Long-term effect of contrasted tillage and crop management on soil carbon dynamics during 41 years. Agriculture, Ecosystems and Environment, 15 avril 2014. http://dx.doi.org/10.1016/j.agee.2014.02.014 Bassem Dimassi, Jean-Pierrre Cohan, Jerome Labreuche, Bruno Mary. Changes in soil carbon and nitrogen following tillage conversion in a long-term experiment in Northern France. Agriculture, Ecosystems and Environment, 20 mars 2013. http://dx.doi.org/10.1016/j. agee.2013.01.012 Contact scientifique Bruno Mary Tel. 03 23 24 07 71 - [email protected] Unité de recherche Agroressources et impacts environnementaux Département scientifique Environnement et agronomie Centre Inra de Lille 3 www.presse.inra.fr • 01 42 75 91 86 • [email protected] Octobre 2014 © Inra - Fanny Mondet Nouvelle-Zélande : terrain d’étude privilégié des interactions entre abeilles, Varroa et virus Quel est l’effet du parasite Varroa sur les virus qui affectent les colonies d’abeilles domestiques ? En collaboration avec des chercheurs de l’Université d'Otago, des chercheurs de l’Inra ont scruté un territoire d’investigation unique présentant à la fois des zones parasitées mais aussi des régions exemptes de Varroa : la Nouvelle-Zélande. Ils ont étudié le paysage viral de colonies d’abeilles domestiques suite à l’invasion récente du territoire par ce parasite (depuis 2001). Ils ont montré que l’arrivée du Varroa coïncide avec une modification drastique de ce paysage viral au sein des colonies : un bouleversement qui augmenterait les interactions entre virus différents dans les colonies et par conséquent l’apparition d’effets synergiques néfastes à leur survie. Au cours des 50 dernières années, l’acarien parasite Varroa destructor a été responsable de mortalités massives au sein des cheptels d’abeilles domestiques. V. destructor est donc actuellement considéré comme l’un des principaux facteurs pouvant affecter la survie de colonies d’abeilles domestiques, du fait notamment de son association avec plusieurs virus parasites de l’abeille. En l’absence de contrôle efficace de l’infestation par le Varroa, des épidémies virales sont observées et les colonies s’effondrent très rapidement. Observé pour la première fois en France en 1982, le Varroa infeste aujourd’hui les colonies du monde entier, à l’exception de l’Australie. La Nouvelle-Zélande, où le Varroa est arrivé à partir de 2001, représente un territoire unique pour étudier les interactions entre l’abeille, le Varroa et les virus associés puisqu’au moment de l’étude, l’acarien n’avait pas encore envahi la totalité du pays. En effet, le pays disposait d’un front d’expansion actif se déplaçant vers le sud du pays où se trouvaient des régions non infestées par le parasite. En échantillonnant 22 ruchers chez des apiculteurs professionnels néo-zélandais, les chercheurs de l’Inra ont donc pu suivre les premiers stades de l’infestation par le Varroa et ses conséquences sur la pression virale au sein des colonies d’abeilles. Cinq virus1 ont été détectés dans les échantillons d’abeilles et de Varroa. Chacun d’entre eux a réagi d’une façon différente à l’arrivée du parasite. Les chercheurs ont constaté qu’avec l’arrivée du Varroa, l’incidence des infections virales multiples augmente, passant en moyenne de 1,6 à 3,1 virus par colonie. Le virus des ailes déformées (DWV) est le virus le plus impacté par la progression du parasite à travers la NouvelleZélande. Ce virus, considéré comme une cause directe de perte de colonies infestées par le Varroa, était absent des zones non infestées par le Varroa. La charge en DWV augmente graduellement au fur et à mesure que le nombre d’années d’infestation s’accroît, même lorsque les charges en Varroa diminuent. Un autre virus très virulent transmis par le Varroa (le virus du Cachemire, KBV), montre une dynamique d’évolution qui est étroitement associée à la dynamique de l’infestation par Varroa. Contrairement au DWV, la charge en KBV augmente très rapidement pendant les deux premières années d’infestation, avant de diminuer puis de disparaître entièrement des colonies, laissant le DWV comme espèce virale dominante dans les régions infestées par Varroa depuis plus de 10 ans. 1Le virus des ailes déformées (DWV), le virus du Cachemire (KBV), le virus de la cellule royale noire (BQCV), le virus de la paralysie chronique (CBPV) et le virus du couvain sacciforme (SBV). ••• 4 www.presse.inra.fr • 01 42 75 91 86 • [email protected] Octobre 2014 Ces résultats renforcent l’idée que l’association entre le Varroa et plusieurs virus de l’abeille est un facteur clé de l’explication d’une partie des pertes de colonies liées à l’infestation par Varroa. Par exemple, le virus KBV pourrait jouer un rôle dans les pertes importantes de colonies observées au cours des premières années d’infestation par Varroa, tandis que le DWV participe certainement à la mortalité observée sur les colonies dans les régions infestées par Varroa depuis plus longtemps. Il est désormais nécessaire d’appréhender les mécanismes sous-jacents à ces interactions complexes entre abeilles, Varroa et virus, afin d’améliorer les stratégies de lutte contre Varroa et de préserver la santé des colonies. Echantillonnage d’un rucher d’apiculteur professionnel (Ile du Sud – de la Nouvelle Nouvelle-Zélande) © Inra - Fanny Mondet Manifestation pathologique du virus des abeilles déformées (DWV) sur de jeunes abeilles parasitées par Varroa © Inra - Fanny Mondet Représentation de la progression du front d’infestation du Varroa en Nouvelle-Zélande. Les points noirs représentant les 22 ruchers échantillonnés dans l’étude. © PLOS Pathogens, Mondet et al. 2014. Référence : Fanny Mondet, Joachim R. de Miranda, Andre Kretzschmar, Yves Le Conte, Alison R. Mercer (2014). Quantitative Virus Dynamics in Honeybee (Apis mellifera L.) Colonies along a New Expansion Front of the Parasite Varroa destructor. PLOS Pathogens. 10(8): e1004323. doi:10.1371/journal.ppat.1004323 Contact scientifique Fanny Mondet Tel. 04 32 72 26 18 - [email protected] Unité de recherche Abeilles et environnement Département scientifique Santé des plantes et environnement Centre Inra de PACA 5 www.presse.inra.fr • 01 42 75 91 86 • [email protected] Octobre 2014 Sur les traces des virus géants chez les plantes Décrits récemment, les virus géants livrent peu à peu leurs secrets. Pour la première fois, les chercheurs de l’Inra de Versailles-Grignon en collaboration avec leurs collègues du CNRS, ont montré que des gènes provenant de ces virus s’étaient, au cours de l’évolution, insérés dans le génome de la mousse Physcomitrella patens. Une singularité qui s’explique par un transfert de gènes du virus vers la mousse à la faveur d’une infection. Les grands virus nucléocytoplasmiques à ADN (en anglais nucleocytoplasmic large DNA viruses ou NCLDV), plus communément appelés virus géants sont connus pour infecter les animaux et divers organismes unicellulaires. Ils n’ont cependant jamais été détectés chez les plantes. Les chercheurs de l’Inra VersaillesGrignon et du CNRS ont exploré cette particularité, sur fond de génomique et de bio-informatique. En pratique, ils ont analysé les séquences génomiques de 13 plantes représentatives des différents groupes phylogénétiques caractérisés à ce jour, des mousses aux plantes à fleurs. Ils ont ensuite étudié les relations éventuelles de parenté entre certains gènes de plantes et ceux trouvés chez différents organismes, des virus aux eucaryotes. Des traces de virus géants chez les plantes Les scientifiques ont ainsi mis en évidence la présence de 20 familles de gènes apparentés aux gènes des virus géants au sein du génome de la mousse Physcomitrella patens. Ces familles de gènes sont impliquées dans des processus biologiques clés du cycle viral qui vont de la réplication de l’ADN à la synthèse des protéines en passant par la transcription de l’ARN. Les gènes d’origine virale, entre 8 et 19 copies selon les familles, sont regroupés au niveau de régions bien distinctes des chromosomes, ce qui suggère qu’ils proviennent de l’insertion répétée d’un même génome viral. La comparaison de ces insertions au sein des différentes régions a permis aux chercheurs de reconstituer un génome viral dont la composition génétique est apparentée à celle des virus géants. Les scientifiques proposent que ces régions virales aient été acquises par la mousse il y a plus de 4 millions d’années au gré d’un contact physique qui aurait favorisé le transfert de gènes du virus vers la plante. Ces données suggèrent donc que la mousse ait été infectée par ces virus apparentés aux NCLDV. Chez les plantes, durant la phase au cours de laquelle sont produites les cellules reproductrices, toute modification du patrimoine génétique à la faveur d’une infection virale aura des conséquences directes sur les cellules reproductrices et ces modifications seront transmises aux générations futures. La durée de cette étape, conséquente chez la mousse et éphémère chez les plantes à fleurs pourrait expliquer la présence des gènes apparentés aux gènes viraux chez la mousse et leur absence chez les autres plantes étudiées. L’évolution vers une étape plus courte chez ces dernières pourrait avoir été privilégiée, entre autres raisons, pour contrer l’impact possible des virus sur leurs génomes et donc leurs populations. Vers une régulation épigénétique de l’expression des gènes viraux chez les plantes Chez la mousse, l’expression de ces gènes apparentés aux gènes viraux est fortement régulée puisqu’ils ne s’expriment pas. Les chercheurs ont mis en évidence que la structure de l’ADN de ces gènes est modifiée (méthylation de certaines cytosines) sans toutefois pouvoir trouver les molécules (petits ARN) capables de diriger cette modification. Ces observations suggèrent que la régulation de l’expression des gènes viraux chez les plantes est de nature épigénétique, c’est-à-dire passe par une modification de la structure de l’ADN sans en affecter la séquence. Cependant, elles ne permettent pas de connaître définitivement la voie métabolique à l’origine de cette modification structurale et demandent à être poussées plus avant. Ces résultats constituent une avancée majeure dans l’étude et la compréhension des interactions entre les plantes et leurs pathogènes. Ils révèlent pour la première fois que certaines plantes, en l’occurrence la mousse Physcomitrella patens, sont susceptibles d’être infectées par des virus de la famille des NCLDV. 6 www.presse.inra.fr • 01 42 75 91 86 • [email protected] Octobre 2014 Photo de mousse Physcomitrella patens. On distingue les protonema (filaments) et les gametophores (tiges feuillées). © Inra - Fabien Nogué Les virus géants, en quelques mots Les grand virus nucléocytoplasmiques à ADN (Nucleo-Cytoplasmic Large DNA Virus) désignés par l'acronyme « NCLDV » ont été reconnus au début du XXIe siècle et ont permis de définir une nouvelle famille virale, dans laquelle on retrouve notamment Mimivirus, Megavirus ou Pandoravirus. Structurellement, ces virus se distinguent de leurs congénères par une taille supérieure à 0,2 µm et par un génome complexe dont la taille (0,1 à 2,5 millions de paires de bases) se rapproche des plus petits génomes bactériens. Fonctionnellement, les NCLDV utilisent un processus de multiplication qui a lieu dans le cytoplasme de la cellule et qui ne fait pas (ou peu) appel aux machineries de transcription et de réplication de la cellule infectée. Encore peu connus du public, ils ont d’ores et déjà fait la une des journaux scientifiques et leurs caractéristiques posent en des termes nouveaux la question de leur origine et de leur évolution. Référence Florian Maumus, Aline Epert, Fabien Nogué & Guillaume Blanc. Plant genomes enclose footprints of past infections by giant virus relatives. Nature Communications 5, Article number: 4268 doi:10.1038/ncomms5268. Contact scientifique Florian Maumus Tel. 01 30 83 31 74 - [email protected] Unité de recherche Génomique - info Département scientifique Biologie et amélioration des plantes Centre Inra de Versailles-Grignon 7 www.presse.inra.fr • 01 42 75 91 86 • [email protected] Octobre 2014 Des chercheurs découvrent un nouveau mécanisme de la réponse immunitaire Une collaboration franco-américaine, impliquant une équipe de l’Institut Pasteur associée à l’Inra et l'Inserm, a élucidé la cascade de réactions déclenchant la production d’interférons lambda (IFN λ), un acteur du système immunitaire particulièrement important dans les cellules de l’intestin, des poumons et du foie. De façon inattendue, sa production est liée à des organites cellulaires, les peroxysomes, dont la fonction principale connue est la détoxification des cellules. Ces travaux apportent une meilleure connaissance de ces interférons peu caractérisés, et permettent d’imaginer des stratégies thérapeutiques basées sur ces protéines. Les interférons (IFN) sont des protéines synthétisées par l’organisme en réponse à une agression par des virus ou des bactéries. Leur rôle est d’activer le système immunitaire inné et de limiter la propagation des pathogènes, par exemple en provoquant le suicide des cellules infectées. L’IFN λ est l’un des trois types d’interférons connus, et le dernier à avoir été identifié, en 2003. S’il a d'abord été étudié pour sa puissante action antivirale, des chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’Inra et de l’Inserm ont montré en 2012 qu’il était aussi impliqué dans la réponse immunitaire contre les bactéries1. L'action de l’IFN λ, encore mal connue, est dominante dans les cellules épithéliales particulièrement exposées aux bactéries et aux virus, comme celles de l’intestin, du foie et du poumon. Les mêmes équipes de l’Institut Pasteur, de l’Inra et de l’Inserm avec une équipe de Harvard Medical School, sont parvenues à décrire la voie de signalisation permettant la production d’IFN λ. Ils ont ainsi montré le rôle central d’organites cellulaires très présents dans les cellules épithéliales appelés peroxysomes. Ceux-ci sont bien connus pour leur rôle métabolique : ils sont chargés d’oxyder de nombreuses molécules organiques et de dégrader des produits nocifs pour la cellule tels que les radicaux libres. L’étude franco-américaine identifie à présent leur rôle important dans le système immunitaire. Les scientifiques ont montré que les peroxysomes reçoivent les signaux provenant de récepteurs cellulaires qui reconnaissent les agresseurs. Ensuite, ils induisent l’expression du gène codant pour l’interféron λ. Cette cascade de réactions est déclenchée aussi bien par des virus comme la dengue ou les rotavirus responsables de gastroentérites, que par des bactéries comme la Listeria. Les chercheurs ont ensuite montré que des patients atteints de pathologies liées à une absence ou une altération des peroxysomes présentent effectivement un dérèglement de la réponse immunitaire déclenchée par les virus. Ces travaux démontrent la double fonction des peroxysomes, et pointent le lien étroit entre le métabolisme et le système immunitaire. Par ailleurs, ils ouvrent la voie à l’utilisation d’IFN λ dans des traitements thérapeutiques afin de renforcer la réponse immunitaire des patients. et al. Activation of Type III Interferon Genes by Pathogenic Bacteria in Infected Epithelial cells and Mouse Placenta. PLOS ONE, 14 juin 2012, DOI: 10.1371/journal.pone.0039080 1Bierne ••• 8 www.presse.inra.fr • 01 42 75 91 86 • [email protected] Octobre 2014 Hépatocytes humains dans lesquels on induit une augmentation de la quantité de peroxysomes (détectés par le marqueur Pex14) par la surexpression d'une protéine contribuant à la genèse de ces organelles (Pex11beta). Lorsqu'on infecte ces cellules par un virus, on observe qu'elles surpoduisent de l'interferon lambda. © Inra - Hélène Bierne Référence Charlotte Odendall, Evelyn Dixit, Fabrizia Stavru, Helene Bierne, Kate M. Franz, Ann Fiegen, Steeve Boulant, Lee Gehrke, Pascale Cossart and Jonathan C. Kagan. Diverse intracellular pathogens activate Type III Interferon expression from peroxisomes. Nature Immunology, 22 juin 2014. doi:10.1038/ni.2915 Contacts scientifiques Hélène Bierne Tel. 01 34 65 22 89 - [email protected] Unité mixte de recherche Microbiologie de l'alimentation au service de la santé humaine Département scientifique Microbiologie et chaîne alimentaire Centre Inra de Jouy-en-Josas Pascale Cossart Tel. 01 45 68 88 41 - [email protected] UIBC, Inserm U604, Inra USC2020 Institut Pasteur 9 www.presse.inra.fr • 01 42 75 91 86 • [email protected] Octobre 2014 © Inra 10 millions de gènes de bactéries intestinales : le plus grand catalogue de référence Depuis quelques années, les recherches sur les bactéries du tube digestif (microbiote intestinal) confortent le rôle majeur de ces dernières sur notre santé. Un consortium international dont fait partie l’Inra a constitué la banque de données la plus complète en gènes de ces bactéries. Regroupant presque 10 millions de gènes, ce catalogue servira de référence pour l’ensemble des recherches sur les bactéries qui colonisent notre tube digestif. Les recherches sur le microbiote intestinal (ensemble des bactéries du tube digestif) se développent fortement depuis quelques années, notamment grâce aux nouvelles technologies de séquençage. Qualifié de « nouvel organe » et composé de 100 000 milliards de bactéries, dix fois plus que le nombre de cellules du corps humain, le microbiote intestinal entretient des liens directs avec le système immunitaire et le cerveau ; il est un acteur majeur de maladies chroniques telles que l’obésité et le diabète de type 2. Cependant, les recherches dans le domaine dépendent de l’accès à des banques de données (ou catalogues) de gènes de référence, notamment pour identifier le rôle de gènes bactériens. Or, les rares catalogues existant étaient jusqu’à présent constitués à partir d’un échantillon limité d’individus et d’origines géographiques restreintes. Des chercheurs de l’Inra, dans le cadre du consortium international MetaHIT, ont élaboré un catalogue de gènes bactériens qui rassemble des catalogues préexistants (européen, américain, chinois), et l’ont enrichi par de nouveaux séquençages. Au-delà de la ressource inégalée que représente ce catalogue, les analyses révèlent qu’il contient les gènes bactériens, et par extension les fonctions de ces gènes, les plus répandus au sein de la population mondiale. Avec 10 millions de gènes, ce nouveau catalogue constitue la meilleure représentation de la composition microbienne intestinale à travers le monde. La majorité des gènes (environ 6 millions) n’est en revanche partagée que par 1% de la population et ces gènes sont ainsi considérés comme des gènes rares. Si aujourd’hui les données sont assez abondantes sur les gènes les plus communs entre individus, les recherches futures s’attelleront davantage à déterminer l’importance et le rôle de ces gènes rares. Grâce à ce catalogue, il est possible de caractériser les gènes les plus importants cliniquement, notamment en lien avec des pathologies comme le diabète de type 2, la cirrhose du foie, les maladies cardiovasculaires et certains cancers. Il permet également d’avoir une vision plus complète des déséquilibres du microbiote intestinal (dysbiose) en particulier lors de traitements médicaux. Le catalogue est en accès libre sur le site http://meta.genomics.cn/ Référence Junhua Li et al. An integrated catalog of reference genes in the human gut microbiome. Nature Biotechnology, 6 juillet 2014. DOI: 10.1038/ nbt.2942 Contact scientifique S. Dusko Ehrlich Tel. 01 34 65 25 10 [email protected] MetaGenoPolis Département scientifique Microbiologie et chaîne alimentaire Centre Inra de Jouy-en-Josas 10 www.presse.inra.fr • 01 42 75 91 86 • [email protected] Octobre 2014 Vient de paraître Tous les champignons portent-ils un chapeau ? Quels mystères, quelles ressources encore inexploitées cachent les champignons­ ? Les champignons sont utilisés en alimentation et en médecine, ce qui est connu, mais ils ont également des fonctions extrêmement importantes en agriculture, foresterie et dans l'environnement en général. Francis Martin, chercheur à l'Inra Nancy, a rassemblé dans cet ouvrage original l'essentiel des savoirs du sujet, sous la forme de 90 "questions-réponses" qui intéresseront tous les publics. Mai 2014 • 184 p. Editeurs : Quæ Prix : 22 euros La diversité des champignons s’étend bien au-delà du chatoiement de leurs chapeaux en sous-bois. Outre l’attrait gastronomique suscité par les truffes, les cèpes et les morilles, ils sont omniprésents dans le quotidien : ils sont nécessaires à la fabrication du pain, du vin, de la bière, des fromages, du chocolat ; ils sont aussi à l’origine d’antibiotiques, de la cyclosporine qui évite les rejets de transplantation d’organes, de statines qui régulent le taux de cholestérol, ou encore des strobilurines, agents actifs utilisés comme fongicides de champignons pathogènes dans les cultures. Tandis qu’on découvre toujours plus d’espèces de champignons, leurs pouvoirs enzymatiques éveillent l’intérêt de nouvelles recherches, notamment en bio-énergie et en dépollution des sols. À l’opposé, ils sont responsables de maladies dévastant les cultures comme la très commune rouille du blé, d’attaques parasitaires parfois mortelles sur des arbres, de décimation de certaines espèces de grenouilles et de chauves-souris, d’allergies et d’atteintes bénignes ou sévères à l’homme. Ils sont souvent bénéfiques­: la relation symbiotique durable que beaucoup de champignons contractent avec les racines des plantes crée un vaste réseau souterrain de mycélium qui transporte des quantités considérables d’éléments nutritifs entre les végétaux. Les plantes poussent mieux quand elles s’associent aux champignons mutualistes. À tel point qu’aujourd’hui les champignons détiennent peut-être une clé de l’avenir des forêts­et des cultures,­pour aider les plantes à s’adapter aux changements climatiques et environnementaux C'est un livre pour tous les amoureux de la forêt et de la nature, pour les mycologues débutants ou avertis, une mine pour découvrir la richesse et les fonctions des champignons, ou simplement s'émerveiller bien au-delà de la découverte... d'un joli chapeau. 11 www.presse.inra.fr • 01 42 75 91 86 • [email protected]