Seule une forte baisse du prix du pétrole pourrait
faire repartir l’économie mondiale
Deux fois par an Charles Gave Président de GaveKal, invite ses clients pour leur faire part de sa
vision de l’économie mondiale et des marchés financiers. C’est toujours un moment important,
car il fait partie des rares stratégistes qui peuvent s’offrir le luxe de dire ce qu’il pense, car il est
totalement indépendant et ne fait partie d’aucune chapelle subventionnée par les pouvoirs
publics d’une façon ou d’une autre.
Voilà les principales idées qu’il a développées :
Les Banques centrales manipulent plus que jamais les taux d’intérêt et les parités de
change. Aux Etats Unis, en Europe, au Japon. Cela a pour conséquence que la volatilité des
marchés est devenue artificielle. Le fait que les taux courts, au plus bas depuis 3 mois, soient
maintenus trop bas depuis cinq ans et que le rendement du Bon du Trésor à 10 ans soit à 2,50%
a trois effets :
1/ Des taux artificiels trop bas ne poussent pas les gouvernements à diminuer rapidement le
niveau de leurs dépenses publiques. Le gouvernement français aime à répéter que le fait que l’
Agence France Trésor ait pu réaliser, depuis le début de l’année, tous ses refinancements au
taux de 1,49% serait le signe de l’hommage rendu par les investisseurs internationaux à la
grande sagesse de la politique économique française !
2/ Ils amènent une baisse structurelle de la croissance. Toutes les périodes de laxisme monétaire
excessif entrainent une croissance de la sphère de l’Etat au détriment du secteur privé.
3/ Ils provoquent une très mauvaise allocation du capital. Quand la bulle keynésienne éclate, elle
se produit sur des actifs improductifs comme l’immobilier. Les systèmes complexes dont on a
supprimé artificiellement l’instabilité deviennent très fragiles. Ces systèmes artificiellement
contraints sont enclins à ce que Nassim Taleb économiste appelle les « cygnes noirs »…
Les montants spectaculaires de liquidités mis par les banques centrales à la disposition des
banques pour faire baisser les taux d’intérêts, ont très peu servi à financer l’économie réelle et
beaucoup à provoquer des bulles dans de nombreuses classes d’actif comme les actions,
l’immobilier et les œuvres d’art. Il existe curieusement un consensus parmi les différentes cercles
d’économistes (les économistes de Gauche, les économistes du Front de Gauche, les économistes