prevention des troubles du sommeil

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PREVENTION
DES TROUBLES DU SOMMEIL
9
\ ANNEXES
Docteurs J-M. DUBRU et M. WINKLER
\ OBJECTIF
1. Conseils pratiques de prévention.
2. Les cycles du sommeil.
3. Le sommeil de l’enfant.
Prévention des troubles du sommeil et des difficultés familiales qui peuvent en résulter.
Conseiller scientifique : Pr A. KAHN †
\ METHODE
Anamnèse: s’enquérir régulièrement des
habitudes du sommeil de l’enfant et de son
hygiène de vie.
\ SUIVI
Prévention
des troubles du sommeil
En cas de trouble du sommeil signalé par les
parents :
฀ Anamnèse approfondie : recherche de
facteurs déclenchants (alimentation, maladie, facteurs familiaux ou environnementaux
inadéquats, méconnaissance des rythmes
physiologiques de sommeil) ;
฀ Écoute empathique : il est important que les
parents puissent exprimer leur vécu par rapport à ces troubles du sommeil ;
฀ Conseils : afin d’aider à résoudre certains
malentendus et à interrompre des cercles
vicieux ;
฀ En fonction de la durée ou de la gravité des
symptômes: mise au point complémentaire.
\ RESSOURCES EXISTANTES
Brochure « A propos du sommeil de votre
enfant » (service Education à la Santé de l’ONE) ;
module « L’oreiller magique », jeux, vidéos,
affiches.
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(édition Press Pocket).
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(édition Odile Jacob).
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Cfr. site www.excellencis-one.be
147
Annexe 1
\9
฀ Eviter les changements :
‚ les passages du lit au berceau
‚ les voyages qui modifient le lieu
d’endormissement
‚ les modifications des horaires de sommeil
Dr J-M. DUBRU
\ CONSEILS PRATIQUES
DE PREVENTION
Conseils pratiques pour aider une famille en
cas de troubles du sommeil :
CHEZ UN ENFANT
DE PLUS DE 6 MOIS
CHEZ UN ENFANT DE QUELQUES
JOURS À 1 MOIS
Prévention
des troubles du sommeil
` Veiller à ce que l ’enfant se sente en
sécurité :
฀ Le coucher dans son lit dès qu’il est fatigué en
lui disant « bonne nuit, à demain ».
฀ S’il se réveille la nuit, attendre avant de se précipiter dans sa chambre (si possible le mettre
dans une pièce séparée de la chambre des
parents).
฀ Mettre dans son lit des objets compagnons de
sommeil : peluche, doudou.
฀ Introduire un rite d’endormissement (chanson,
histoire, caresse,…) court ayant des limites
claires et respecter ces limites. Ne pas accepter que ce rite d’endormissement s’éternise
(par ex, ne pas rester à côté de lui dans la
chambre, ne pas lui tenir la main pour qu’il
s’endorme).
฀ que ses besoins fondamentaux soient
satisfaits :
‚ faim
‚ froid
‚ couches propres
‚ absence de douleur
฀ qu’il retrouve les composantes de base de la
vie intra-utérine :
‚ odeur maternelle
‚ bercement
‚ chaleur
฀ qu’il se sente en paix avec les adultes qui l’entourent.
COMMENT DESHABITUER UN
NOURRISSON DE PLUS DE 6 MOIS
DES REPAS DE NUIT
` Respecter le rythme de sommeil
propre à chaque nouveau-né et
éviter à tout prix de le réveiller (sauf
indication médicale).
฀ Organiser les repas de jour : 4 à 6 selon le désir
du nourrisson- à intervalles réguliers.
฀ Supprimer les repas d’endormissement.
฀ Espacer progressivement les repas de nuit en
le laissant pleurer (5 min., 10 min., 20 min.) et
diminuer petit à petit les quantités de lait la
nuit, ou diluer progressivement le lait avec
de l’eau pour arriver en quelques jours à des
biberons d’eau pure.
฀ Respecter le rituel de l’endormissement en y
mettant des limites.
` Respecter les phases de sommeil
agité.
` Il est préférable que l ’enfant apprenne à s’endormir seul dans son
berceau.
` Aider l ’enfant à faire la différence
entre le jour et la nuit (tétées de nuit
plus courtes, plus silencieuses dans
un endroit peu
éclairé).
CHEZ LES ENFANTS DE 1 À 2 MOIS
฀ Dysrythmies du soir :
‚ avoir des attitudes apaisantes
‚ laisser pleurer de courtes périodes est
parfois nécessaire
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Annexe 2
NOURRISSON D’UN AN
\ LES CYCLES DU SOMMEIL
Comparaison adulte- nourrisson
ADULTE
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5 cycles/nuit.
฀ Chronologie d’une nuit de sommeil :
‚ Endormissement en sommeil lent stade
I puis II
‚ Passage en sommeil lent stade III puis IV
‚ Retour bref aux stades I et II
‚ Passage en sommeil paradoxal
‚ Sommeil lent diminue en durée et en
profondeur au cours de la nuit.
‚ Sommeil paradoxal augmente en durée
au cours de la nuit.
‚ Réveil en cours ou en fin de sommeil
paradoxal.
฀ Durée moyenne d’une nuit de sommeil : 8
heures dont
‚ sommeil lent 70 à 75 % :
Stade I 5 %
Stade II 50 %
Stade III 7 à 8 %
Stade IV 10 à 16 %
‚ sommeil paradoxal 20 à 25 %
NOUVEAU-NÉ
ET JEUNE NOURRISSON
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‚ sommeil « calme », précurseur du sommeil lent (40%)
‚ sommeil « agité », précurseur du sommeil
paradoxal (50%)
‚ sommeil indifférencié (10%)
฀ Endormissement en sommeil calme ou agité.
฀ Durée d’un cycle : 40 minutes.
฀ Durée d’une phase : 20 à 30 minutes.
฀ Egalité de durée et de répartition des phases.
฀ Durée du temps de sommeil : 17 à 20 heures.
149
฀ Les types de sommeil se structurent :
‚ sommeil « calme » ou lent (70%)
‚ sommeil « agité » ou paradoxal (30%)
‚ sommeil « indifférencié » (pratiquement
plus)
฀ Endormissement en sommeil lent.
฀ Durée d’un cycle : 50 à 60 minutes.
฀ Inégalité de durée et de répartition des
phases.
฀ Durée du temps de sommeil : 13 à 14 heures.
ENFANT DE 2 ANS
฀ Les types de sommeil se structurent :
‚ stades du sommeil lent
‚ sommeil paradoxal
฀ Se rapproche du type de sommeil de l’adulte.
฀ Durée du temps de sommeil : 11 à 13 heures.
Prévention
des troubles du sommeil
Dr J-M. DUBRU
Annexe 3
\9
Dr J-M. DUBRU
Prévention
des troubles du sommeil
\ LE SOMMEIL DE L’ENFANT
Dès la naissance, l’enfant né à terme passe par
tous les stades du sommeil : le sommeil agité, le
sommeil calme et le sommeil indéterminé.
Le sommeil agité (SA) est caractérisé par des
mouvements oculaires rapides, une respiration
et un rythme cardiaque irréguliers, ainsi que par
l’absence de tonus musculaire actif. C’est durant
cette phase de sommeil que se déroulent les
rêves.
Dans le sommeil calme (SC), les mouvements
oculaires sont lents et peu importants, la respiration et rythme cardiaque sont réguliers. Le tonus musculaire est diminué par rapport à l’état
éveillé, mais il permet encore une certaine activité motrice. Le métabolisme général de l’organisme est ralenti par rapport à ce que l’on observe en sommeil agité ou durant l’état de veille.
Durant la première phase du sommeil calme se
produit la libération de l’hormone de croissance.
Le sommeil est dit « indéterminé » (SI) quand ses
caractéristiques ne correspondent pas avec
celles des deux stades précédents.
La succession des phases de sommeil agité et
calme forme un cycle de sommeil. Vers la fin de
chaque cycle, le sommeil devient plus léger et
l’enfant s’éveille pendant quelques secondes,
durant lesquelles il peut pousser un petit cri,
pleurer, bouger, puis s’endort à nouveau. Ces
« micro-éveils » peuvent survenir 4 à 7 fois par nuit.
 Une nuit : enchaînement de 4 à 5 boucles
ou cycles ; durée moyenne de chaque
boucle, 1h45 à 2h (adulte)
En période néo-natale, le sommeil agité succède immédiatement à l’endormissement et le
cycle dure environ 45 minutes. Après l’âge de
deux mois, l’enfant s’endort en sommeil calme ;
le temps passé en sommeil calme est deux fois
plus long que celui passé en sommeil agité et un
cycle de sommeil dure en moyenne une heure.
Le temps nécessaire à l’endormissement croît
progressivement avec l’âge. L’endormissement
est rapide durant les 3 premiers mois, mais
devient plus lent ensuite et requiert de 20 à 60
minutes entre le 9ème mois et 3 ans.
La distribution des périodes de veille et de sommeil change également au cours du temps. Un
rythme régulier de 24 heures ne s’installe que
vers la troisième semaine de vie et les périodes
de veille à horaire fixe n’apparaissent que vers
la 11ème semaine. Le nouveau-né dort de 17 à
19 heures sur 24, alors que l’enfant d’un an se
contente de 15 à 16 heures de sommeil. Entre 1
et 6 ans, la durée de sommeil diurne diminue :
l’enfant fait encore 2 siestes par jour à la fin de
la première année et n’en fait habituellement
plus qu’une après. Pour toutes ces durées de
veille et de sommeil, la variabilité individuelle
est très grande.
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montrant un « mini-réveil ». Le tracé montre
de haut en bas : les yeux (sans mouvement),
deux tracés électroencéphaliques, l’électrocardiogramme, l’acidité oesophagienne
(plate), et trois tracés respiratoires (thorax,
abdomen et flux d’air au niveau du nez et
de la bouche). Sur la droite du tracé, l’agitation brutale et transitoire correspond à un
« mini-réveil ».
150
\9
9
Annexe 3
nuit. C’est l’époque des rituels d’endormissement
et des objets transitionnels (nounours, poupée,
linge) que bien des parents interprètent comme
des caprices. Dans la plupart des cas, le médecin se contente donc de rassurer les familles.
LES VRAIES INSOMNIES
Les réveils fréquents suivis d’endormissements
malaisés sont observés chez 20% des enfants
âgés de 2 ans et chez 10% de ceux de 4 ans.
La gravité du trouble est confirmée par l’observation du comportement de l’enfant durant la
journée.
 Répartition du sommeil au cours des 24
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du comportement)
Un mauvais sommeil engendre de la fatigue, qui
peut se manifester par de la somnolence, mais
aussi par de l’agitation, de l’agressivité, ou par
un manque d’attention. Lorsque l’insomnie dure
depuis de nombreux mois, on peut observer un
retard de la croissance staturo-pondérale qui
ne disparaît que si l’enfant retrouve un sommeil
normal.
Le sommeil est en noir, la veille en blanc, minuit
est en haut, midi en bas.
\ LES TROUBLES DU SOMMEIL DU
JEUNE ENFANT
Près de 20% des enfants en âge de fréquenter
la crèche présentent des difficultés pour induire
ou maintenir leur sommeil. Ces enfants souffrent
d’insomnie. Il faut cependant séparer les fausses
insomnies des vraies insomnies. En plus de perturber de manière profonde la vie de la famille, les
vraies insomnies peuvent exercer un effet néfaste
sur le développement psychomoteur et physique
de l’enfant.
LES CAUSES LES PLUS FRÉQUENTES
DES VRAIES INSOMNIES
´
Les « malentendus », ou
les erreurs de comportement
La cause la plus fréquente de vraies insomnies du
jeune enfant est l’existence de « malentendus »
dans la prise en charge de son sommeil. Ce
problème s’observe habituellement dès la naissance. Dans la majorité des cas, les parents ont
voulu satisfaire les besoins de l’enfant, mais ont
pris des habitudes qui favorisent et entretiennent
les troubles du sommeil. L’enfant endormi dans
les bras, ou dans le lit des parents, ou encore en
buvant, puis porté endormi dans son lit, se réveille
naturellement une ou deux heures plus tard.
LES FAUSSES INSOMNIES
Certains nourrissons parfaitement normaux, mais
« petits dormeurs » peuvent se satisfaire de 6 à
8 heures de sommeil nocturne. D’autres, « bons
dormeurs » dorment 8 à 11 heures d’affilée. Au
cours de la deuxième et troisième année de
vie, l’enfant présente de fréquentes manifestations d’opposition ou d’angoisse. Il refuse alors
ou retarde le coucher ou appelle ses parents la
151
Prévention
des troubles du sommeil
A partir de l’âge de six mois, un « mauvais dormeur » est un enfant qui, au moins trois nuits par
semaine ne s’endort qu’après plus de 45 minutes
et/ou s’éveille au moins deux fois, de manière
complète, ne parvenant plus à s’endormir. Le
trouble est dit chronique s’il dure depuis plus de
trois mois.
Annexe 3
\9
` Les intolérances alimentaires et les
allergies
Durant ce « micro-réveil », il ne se trouve plus dans
les conditions qui étaient réunies lors de son endormissement et qui lui sont devenues indispensables pour s’endormir à nouveau. Il va donc
appeler et pleurer pour réclamer ces mêmes
conditions. C’est ainsi que la nuit, l’enfant est
pris à nouveau dans le lit des parents, promené
en voiture, ou reçoit plus de 2 litres de boissons.
Prévention
des troubles du sommeil
Les « malentendus » peuvent trouver leur origine
dans des circonstances particulières (stress momentané, voyage, difficultés du voisinage). Plus
souvent, elles sont dues aux difficultés qu’éprouvent les parents à imposer des « limites » aux
comportements de l’enfant. Cette difficulté se
retrouve souvent dans d’autres domaines de
l’éducation, comme l’alimentation.
Le « malentendu » peut se corriger par des explications et des conseils de réapprentissage du
sommeil. Au moment du coucher, les parents respecteront un rituel simple et l’enfant est couché
dans son lit. Adoptant une attitude douce mais
ferme, les parents espacent progressivement
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de pleurer et s’endort. Le même processus est
répété chaque fois que l’enfant pleure la nuit. Si
le diagnostic est correct, le comportement de
l’enfant se normalise en moins d’une semaine.
L’enfant est devenu autonome et parvient à se
rendormir seul la nuit. Si le problème des « limites »
au sein de la famille, ou les problèmes personnels
sont importants, le médecin préconise une aide
psychologique.
´
Les causes physiques
Il s’agit de la cause médicale d’insomnie la plus
fréquente. Avant l’âge de trois ans, on rencontre
le plus souvent des intolérances au lait de vache.
Certains enfants ne présentent aucun signe
clinique d’allergie en-dehors d’une agitation
diurne et d’un sommeil fragmenté. Il existe parfois
une histoire d’allergie familiale et des antécédents de diarrhée, de changements de types de
laits, de croûtes de lait, d’eczéma, d’infections
ORL ou respiratoires. Le sommeil est particulièrement court (3 à 5 heures/nuit) et est marqué
par une transpiration abondante. Le diagnostic est suspecté lorsque le comportement de
l’enfant s’améliore trois à quatre semaines après
que toute trace de protéine de lait de vache
ait été exclue de l’alimentation de l’enfant, ou
de celle de la maman si l’enfant est allaité. Le
diagnostic est confirmé si l’insomnie réapparaît
après la réintroduction de lait de vache dans
l’alimentation. Le régime alimentaire doit alors
être suivi soigneusement, excluant toute trace de
lait de vache, sous peine de rechutes. Le régime
peut être interrompu lorsque la réintroduction
volontaire ou accidentelle de l’aliment allergisant n’occasionne plus d’éveil nocturne. Cette
amélioration de la tolérance se produit habituellement avant la cinquième année de l’enfant.
Le comportement de l’enfant peut être tellement
perturbé par les effets de l’intolérance alimentaire que les parents ont pris de mauvaises habitudes à l’égard du sommeil. Comme pour les
problèmes de « malentendus », il faut conseiller
les parents et les aider à corriger les mauvaises
habitudes de sommeil.
` Les douleurs nocturnes
Les insomnies de l’enfant peuvent parfois être
dues à des causes physiques. Ces causes sont
beaucoup moins fréquentes que ne le sont les
problèmes de comportement. Elles ne peuvent
cependant être négligées, leur traitement amenant une résolution rapide de l’insomnie, alors
que leur négligence peut permettre l’évolution
de problèmes médicaux importants.
Dans de rares cas, l’enfant peut pleurer et s’agiter
durant le sommeil parce qu’il souffre de douleurs
(un reflux acide de l’estomac, une otite chronique, une infection urinaire…)
152
\9
\ LES « PARASOMNIES », OU LES
COMPORTEMENTS BIZARRES
DURANT LE SOMMEIL
9
Annexe 3
Chez près de 5% des enfants âgés de 2 à 6 ans
surviennent des épisodes impressionnants, accompagnés de cris angoissés et d’agitation. L’enfant est pâle, a les yeux ouverts, et ne reconnaît
pas ses parents. L’incident est bref. L’enfant n’en
garde aucun souvenir. Il survient durant la première partie de la nuit, en fin de sommeil lent
profond, juste avant le passage agité. Dans la
majorité des cas, les épisodes se raréfient spontanément avant l’âge de 10 ans. Le médecin se
contente de rassurer les parents et déconseille
toute forme de calmants. Si l’histoire de l’enfant
le suggère, il peut être amené à faire réaliser un
électroencéphalogramme pour exclure la présence d’une épilepsie nocturne, ou de blocages
de la respiration.
Les parasomnies, bien que spectaculaires pour
l’entourage, sont le plus souvent sans conséquence pour l’enfant. Elles ont fréquemment un
caractère familial. Parfois, les parents confondent les parasomnies avec des éveils et pensent
que leur enfant souffre d’insomnie. Les parasomnies sont alors de « fausses insomnies ».
LES RYTHMIES DU SOMMEIL
Lors de l’endormissement ou en pleine nuit, certains enfants se balancent de manière rythmique
dans leur lit, si violemment parfois que le bruit
réveille les parents. La scène peut se répéter plusieurs fois par nuit. Le matin, l’enfant se réveille dispos, contrairement à son entourage qui est exaspéré. Les rythmies surviennent lors des phases de
sommeil calme peu profond. Elles correspondent
à une autostimulation de l’enfant qui cherche
le sommeil. Ces rythmies surviennent habituellement dans les premiers mois de la vie et dans
la moitié des cas, disparaissent vers l’âge de 2
ans. Le traitement consiste à rassurer les parents
et à leur conseiller de réduire le bruit occasionné
par les balancements de l’enfant, par exemple
en installant le matelas sur le sol. Exceptionnellement, il s’agit de manifestations précoces d’une
carence affective ou d’un trouble neurologique,
comme une épilepsie nocturne.
\ LES EFFETS DES MEDICAMENTS
Les études épidémiologiques montrent que 6 à
15% des enfants qui souffrent d’une insomnie reçoivent de manière régulière des médicaments
calmants. Cette habitude est la plus fréquente
dans les familles dans lesquelles un adulte se
soigne par de telles substances.
Les médicaments ont peu de place dans le traitement des troubles du sommeil de l’enfant. Ils
sont rarement utiles. Les sédatifs peuvent même
exercer un effet paradoxal et rendre l’enfant plus
agité encore. Ces médicaments, s’ils deviennent
efficaces à fortes doses, entraînent alors des effets indésirables durant la journée, comme de
la somnolence ou des troubles de la concentration. Certains médicaments sont parfois encore
plus dangereux. L’exemple des phénothiazines,
leur rôle potentiel dans la survenue des apnées
obstructives et des accidents de mort subite,
nous rappelle que des médicaments en apparence inoffensifs peuvent entraîner des accidents
graves durant le sommeil.
LE CAUCHEMAR
Les « rêves d’angoisse » réveillent l’enfant durant
une phase de sommeil de rêve, et ce le plus souvent en fin de nuit. Réveillé, l’enfant se souvient
des détails effrayants de son cauchemar et ne
se rendort qu’après avoir été rassuré. Ces manifestations s’observent surtout entre l’âge de 4 et 7
ans. Les cauchemars sont favorisés par une augmentation de la fréquence des phases de sommeil agité, comme après un épisode de fièvre.
Le cauchemar de l’enfant n’a pas de traitement.
Il faut éviter les histoires ou films impressionnants
avant le coucher. Dans la majorité des cas, la
fréquence des cauchemars diminue au cours
du temps. Dans de rares cas, il faut rechercher
une origine psychologique.
153
Prévention
des troubles du sommeil
LES TERREURS NOCTURNES
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