La conjoncture économique – Janvier 2008 Un début d’année déprimant Les signes négatifs en provenance des Etats-Unis se multiplient laissant craindre une récession de l’économie américaine et un ralentissement sensible de l’économie mondiale au premier semestre 2008. Des facteurs de résistance existent cependant. La santé des entreprises est bonne, la mondialisation continue de produire des effets positifs (fonds souverains, enrichissement des pays émergents). La conjonction d’un ralentissement économique et de tensions inflationnistes (issues de la forte demande des pays émergents en matières premières) pèse sur les marchés d’actions. Pour limiter le risque de récession, la FED devrait accentuer la baisse des taux américains. Etats-Unis : probabilité de récession accrue La crise immobilière et bancaire se propage progressivement au reste de l’économie (par le durcissement des conditions de crédit) amplifiant les craintes de récession au premier semestre 2008. Les chocs actuels frappent plus directement les ménages que les entreprises. Dans l’immobilier résidentiel, un approfondissement récent de la crise est observé, la pression baissière sur l’activité et sur les prix persiste (baisse des mises en chantier et des prix médians). De plus, le marché du travail jusque là préservé, donne de réels signes de ralentissement : 18.000 créations d’emplois seulement en décembre. Les secteurs les plus touchés sont la construction, l’industrie, les services et le commerce au détail. La confiance des ménages est pénalisée par la hausse du chômage à 5 %, la hausse des prix à la consommation et l’accès difficile au crédit. Malgré le soutien des salaires, un essoufflement est attendu en 2008. Le recul de l’ISM manufacturier à 47,7 en décembre est un signal négatif pour l'activité des entreprises. Le ralentissement de la consommation devrait peser sur la demande interne, mais la demande externe reste soutenue par le niveau du dollar. Globalement l’investissement des entreprises devrait être moins bien orienté dans les mois qui viennent. Les poussées inflationnistes se traduisent par une inflation nominale de 4,3 % (en novembre) essentiellement due à la hausse du pétrole. Si ce dernier se stabilisait, une décélération de l’inflation serait possible au second trimestre 2008. Les autorités américaines cherchent à limiter le risque de récession : la FED devrait accentuer son relâchement monétaire, la Maison Blanche pourrait consentir des allègements fiscaux. Federal Finance – Janvier 2008 Zone euro : les signes de ralentissement s’accumulent Le risque de récession de l’économie américaine et l’euro fort pèsent sur la confiance des entreprises (y compris en Allemagne) provoquant un net ralentissement de la production industrielle en France et en Allemagne. La demande domestique décélère et la demande étrangère est variable selon les pays. Ainsi, le déficit commercial français atteint des records alors que l’excédent allemand est sans précédent. Manque d’innovation et trop faible spécialisation à destination des pays à forte croissance (Asie, Europe centrale) pénalisent toujours le commerce extérieur français. Côté ménages, la confiance se dégrade. La montée des risques (crise financière, risque immobilier, flambée des prix à la consommation) entretient l’inquiétude des ménages en matière de pouvoir d’achat. La baisse des taux de chômage dans la zone euro se poursuit malgré tout et reste un facteur de soutien. En 2008, les chiffres de croissance ont été revus en baisse (+1,9 %). La BCE s’inquiète de l’inflation nominale (3,1 % en décembre) qui fait craindre une érosion du pouvoir d'achat et pourrait enclencher une spirale prix-salaires (particulièrement en Allemagne). Le 10 janvier, elle a maintenu inchangé son taux directeur à 4 %. Japon : l’activité japonaise donne des signes de faiblesse L’économie japonaise progresse à un rythme qui semble ralentir, principalement en raison de la baisse de l’investissement résidentiel. Les nouvelles lois de construction ont fortement fait reculer les mises en chantier. En l’absence de hausse salariale, les consommateurs japonais demeurent très prudents et la consommation ralentit. Le repli du taux de chômage à 3,8 % en novembre et la baisse du taux d’épargne à 3,2 % pour 2007 sont cependant des facteurs de soutien. L’impact du ralentissement américain sur le commerce extérieur reste peu perceptible car l’Asie et le Moyen-Orient ont pris le relais des Etats-Unis. En revanche, la production industrielle a décéléré en novembre (principalement les composants électroniques) et devrait encore ralentir au cours des prochains mois selon l’enquête Tankan. En novembre, l’inflation nominale a augmenté de 0,6 % sur 12 mois en raison de la flambée des prix du pétrole, gaz et électricité, mais hors énergie et alimentation, elle a continué de reculer. La normalisation de la politique monétaire n’est pas envisageable à court terme. Federal Finance – Janvier 2008