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Préface
«Rebis précieux de l’or qu’on lit en son idole amuse les rusés, et
l’élu opérant l’a fardé en son dire»: remarquable définition de l’alchi-
mie qu’un visiteur mystérieux avait laissée inscrite dans un livre d’or, à
Bruxelles, lors de l’exposition «Alchimie» organisée par le Crédit
Communal de Belgique en 1984.
Après avoir traité de sujets en apparence bien différents comme la
tradition grecque et latine, les contes de Perrault, les Tarots, la cabale
juive et autres dans le premier tome du Fil de Pénélope, le Baron
d’Hooghvorst offre aujourd’hui aux lecteurs une sélection de textes
alchimiques allant de Raymond Lulle à Barent Coenders van Helpen,
qu’il intitule Le Fil de Pénélope, tome II.
Ce titre, choisi à nouveau pour le présent ouvrage, est sans aucun
doute surprenant pour une anthologie alchimique. Le rapporter à la
seule histoire du linceul de Laërte, apparaît aujourd’hui comme une
explication bien insuffisante.
Mais qu’est donc ce mystérieux Fil de Pénélope? Examinons ce
que nous en dit l’auteur à propos des prétendants qui assaillent
Pénélope de leur désir d’épousailles:
«Ne pouvant se débarrasser de ces importuns, elle trompe
leur attente: «Je prendrai mari», leur dit-elle, «lorsque j’en
aurai fini de tisser le linceul du vieux Laërte mon beau-père».
Laërte dont le nom signifie l’assembleur des peuples, est bien
cet Art ancien, perdu et oublié.