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En cas de carcasse métallique (donc conductrice) unique, le risque qu’un défaut sur le circuit
électrique de l’appareil vienne porter son potentiel à un niveau dangereux (> 50 volts AC) est
important ; il faut donc se protéger de ce genre de défaut en le détectant puis en l’éliminant. Un moyen
de protéger l’utilisateur est de détecter les fuites de courant consécutives au défaut, pour cela il faut
canaliser ces courants dans un conducteur, or le conducteur omniprésent dans les installations quelles
qu’elles soient est le sol. Pour mesurer ces courants on ajoute au dispositif un conducteur de terre
reliant (en France) le neutre de la distribution basse tension (240 volts 50 Hz) à la terre. De même, au
niveau de l’installation on réalise une prise de terre reliant, par un conducteur de protection PE, les
masses des systèmes au sol. On distingue donc sous le mot terre trois potentiels différents :
- Le sol dont la conductivité dépend de sa constitution et de l’humidité.
- La terre du transformateur de distribution (prise de terre du transfo) qui permet de relier le potentiel
de référence (neutre) au sol grâce à un conducteur de très bonne qualité (cuivre de forte section) et des
équipotentiels (piquets) mis dans le sol.
- La terre de l’installation qui est la liaison entre le conducteur de protection PE et le sol au moyen de
la prise de terre (câble de cuivre et piquets) dont l’impédance se doit d’être la plus faible possible.
Réalisation de la prise de terre :
Dans le bâtiment, la réalisation de prise de terre se fait en mettant au contact du sol un bon conducteur
(cuivre de forte section). Pour cela, soit on enterre le conducteur en fond de fouille (fondations du
bâtiment), soit on relie le conducteur à un ou plusieurs piquets conducteurs plantés dans le sol.
La réalisation d’une prise de terre est soumise à vérification par le Consuel (organisme de vérification
de la conformité aux normes régissant les installations électriques) qui effectue une mesure
d’impédance entre le neutre de l’installation et le conducteur de protection PE. Il mesure donc La
somme de deux impédances :
- l’impédance entre le neutre et la terre du transformateur (Rn)
- l’impédance entre la terre du transformateur et la terre du bâtiment (Ra)
C’est la somme de ces deux impédances (Rn+Ra) qui sera traversée par le courant de défaut Id. La
norme impose que la valeur de cette impédance soit inférieure à 100Ω, le courant de défaut pourra
atteindre plus de 2A pour les installations en 220V AC. De cette façon, on est sûr de détecter le
courant de défaut grâce au disjoncteur différentiel 500 mA, qui coupe alors l’arrivée de courant. Si la
résistance de terre est trop grande on court le risque de ne pas détecter les défauts sur les appareils
électriques.
Remarque : la mise à la terre du neutre de la distribution BT (régime de neutre TT, neutre à la Terre,
masse à la Terre) est un choix technologique français qui permet de détecter et protéger contre le
premier défaut. Ce choix technologique met l’installation hors service au premier défaut, ce qui, dans
le cas d’un hôpital par exemple n’est pas possible, on utilisera donc ce régime de neutre dans les
installations domestiques et industrielles ne demandant pas de continuité de service. Il existe donc
d’autres régimes de neutre. Le régime de neutre IT (neutre Impédant, masse à la Terre) ne laisse
circuler qu’un faible courant de défaut, le potentiel de masse est élevé mais le courant traversant le
corps humain est limité par l’impédance de la terre. Le dernier cas est l’isolement du neutre (c’est le