féodaux, elles peuvent encore servir à l'éducation
des lettrés qui se préparent à administrer l'État.
Ces chansons sont anciennes. Anciens sont leur
classement et leur interprétation. On peut admettre
qu'elles existaient, arrangées dans leur ordre actuel,
dès le Ve siècle avant notre ère. Il semble aussi que,
vers les mêmes temps, on les entendait à peu près
comme de nos jours. Dans les cours princières, les
conseillers d'État les employaient à exprimer
symboliquement leurs avis : ils réprimaient avec leur
aide les mauvais penchants de leurs maîtres.
Antérieurement aux VIe-Ve siècles, on ne sait
rien de l'histoire des chansons. Lues sans
arrière-pensée, elles apparaissent comme des
compositions naïves et rustiques. Ne faut-il point se
méfier de la tradition et de l'interprétation scolaires ?
Ne doit-on pas considérer ces poèmes, non point