Les Napolitains votent pour le rattachement
de leur royaume au Piémont (1860)
(Lithographie, XIXesiècle, musée Civita Raccolte, Milan.)
Que peut-on lire sur les pancartes ?
1
Le Piémont veut unifier l’Italie
1. Après l’échec des révolutions de 1848, l’Italie demeure
divisée en plusieurs États (doc. 2 et 3). Les gions de
Venise et de Milan sont sous la domination autrichienne.
2. Le royaume de Piémont-Sardaigne est le plus indus-
trialisé des États italiens. À la différence des autres souve-
rains absolus de la péninsule, son roi, Victor-Emmanuel II,
est un roi libéral qui respecte une constitution.
3. En 1852, Victor-Emmanuel II nomme un Premier
ministre libéral, Cavour. Celui-ci poursuit la modernisa-
tion du Piémont et se donne pour objectif de réaliser
l’unité de l’Italie.
La formation du royaume d’Italie
1. Cavour, avec l’appui des troupes françaises de
l’empereur Napoléon III, ussit à chasser les Autri-
chiens de Lombardie (région de Milan) grâce aux
victoires de Magenta et de Solférino, en 1859. La
Lombardie est ensuite annexée par le Piémont.
2. Dans le centre de l’Italie et dans les États du pape,
les partisans de l’unité italienne se soulèvent alors
contre les princes qui les gouvernent. Ils votent ensuite
leur rattachement au Piémont. La France laisse faire en
échange de la Savoie et de Nice (1860).
3. En 1860, Garibaldi, un ardent patriote, débarque
en Sicile puis en Italie du Sud à la te d’une armée de
volontaires et contraint le roi des deux-Siciles à l’exil
(doc. 5 et 6). Les gions du Sud sont à leur tour ratta-
chées au Piémont (doc. 1). En 1861, Victor-Emmanuel II
est proclamé roi d’Italie.
L’achèvement de l’unité
1. En 1866, la Prusse bat l’Autriche. L’Italie profite de
l’affaiblissement de cette dernière pour lui arracher la
Vénétie.
2. Soucieux de ne pas mécontenter les catholiques
français, l’empereur Napoléon III maintient des troupes
à Rome pour protéger les États du pape. Mais en 1870,
la France, en guerre contre la Prusse, rappelle son
armée. Rome est aussitôt occupée par l’armée italienne
et devient la capitale de l’Italie en 1871 (doc. 4).
C
B
A
162
« Nous sommes un peuple de 22 millions d’hommes
désignés depuis un temps immémorial sous un même nom,
celui de peuple italien ; renfermés entre les limites naturelles les
plus précises que Dieu ait jamais tracées, la mer et les plus
hautes montagnes d’Europe ; parlant la même langue modi-
fiée par des patois moins dissemblables que ne le sont l’écossais
et l’anglais ; ayant les mêmes croyances, les mêmes mœurs, les
mêmes habitudes ; fiers du plus glorieux passé politique, scien-
tifique, artistique qui soit connu dans l’histoire européenne.
Pourtant nous n’avons pas de drapeau, pas de nom
politique, pas de rang parmi les nations européennes. Nous
sommes démembrés en huit États. Huit lignes de douanes
limitent notre marché et nous interdisent la grande indus-
trie, la grande activité commerciale ; huit systèmes
différents de monnaie, de poids et mesures, de législations
nous séparent. Et tous ces États ainsi partagés sont régis par
des gouvernements despotiques
1
; il n’y existe de liberté ni
de presse, ni d’association, ni de parole ; un de ces États
comprenant à peu près le quart de la péninsule appartient à
l’Autriche, les autres en subissent aveuglément l’influence. »
Joseph Mazzini, Revue indépendante, 1845.
1. Monarchies absolues.
L’Italie vers 1850
2
Quelles sont les « limites naturelles » de l’Italie ?
Qu’est-ce qui rapproche les Italiens ?
Quels sont les inconvénients de la division en plusieurs
États ?
Quel est le régime politique de ces États ?
L’unification de l’Italie
2
Quelles sont les étapes qui ont mené à l’unification
de l’Italie ?
EMPIRE D'AUTRICHE
Turin
Gênes
Nice
Milan Venise
Florence
Rome
Naples
Palerme
ROYAUME
DES
DEUX-SICILES
ÉTATS
DE
L'ÉGLISE
12
3
LOMBARDIE VÉNÉTIE
EMPIRE
OTTOMAN
EMPIRE
OTTOMAN
SUISSESUISSE
FRANCEFRANCE
Empire d'Autriche
Royaume de
Piémont-Sardaigne
Duché de Parme
Duché de Modène
Duché de Toscane
1
2
3
200 km0
L’Italie en 1850
Quels sont les États italiens vers 1850 ? Quelle région
d’Italie appartient à l’Empire d’Autriche ?
3
Garibaldi et ses troupes entrent à Palerme
(Gravure du XIXesiècle, musée du Risorgimento, Brescia.)
À quoi reconnaît-on Garibaldi et ses volontaires ? Contre qui se battent-ils ?
Que représente le drapeau ?
6
163
LES MOUVEMENTS NATIONAUX ET LIBÉRAUX
« Les volontaires, reconnaissables à
leur chemise rouge, marchaient
bruyamment dans les étroites rues de
Gênes au roulement des tambours.
Dans le port, des bateaux à vapeur
chauffaient, qu’on chargeait de troupes
et qui partaient pour leur destination
pendant que des volontaires poussaient
ce cri de ralliement qui devait conqué-
rir un royaume : “Vive l’Italie toute
et une”. Chaque province tenait à
l’honneur d’envoyer des soldats rejoindre
l’expédition libératrice : les vieilles haines
provinciales qui jadis avaient fait tant de
mal à la nation italienne, s’oubliaient
dans une seule pensée. »
Maxime Du Camp,
Expédition des Deux-Siciles, 1861.
Les chemises rouges
5
D’où viennent les volontaires de
Garibaldi ? Que réclament-ils ?
D’où partent-ils ? Où vont-ils
(doc. 4) ? Par quel moyen ?
expédition
de Garibaldi
(mai 1860)
EMPIRE D'AUTRICHE
Turin
Gênes
Nice
Venise
Florence
Rome
Naples
Palerme
ÉTATS
DE
L'ÉGLISE
LOMBARDIE VÉNÉTIE
EMPIRE
OTTOMAN
EMPIRE
OTTOMAN
SUISSESUISSE
FRANCEFRANCE
Solférino
Magenta
Piémont-Sardaigne
en 1859
Acquisitions
du Piémont-Sardaigne
victoires franco-
piémontaises (1859)
1859
mars 1860
novembre 1860
200 km
0
Les débuts de l’unification italienne (1859-1861)
À partir de la carte, rédigez un texte court sur les débuts
de l’unification italienne.
4
164
« Il n’y a pas de place pour deux en Allemagne. Je veux
abattre l’Autriche. Je veux relever la Prusse et lui donner en
Allemagne la situation prépondérante qui lui revient de droit.
La monarchie autrichienne est fort peu allemande ; elle
ferait donc beaucoup mieux de transplanter son centre de
gravité à Budapest et de s’appuyer sur sa véritable force qui
consiste dans le faisceau des races nombreuses qui la
composent, plutôt que de courir après le rêve d’une
supériorité allemande que nous lui disputons et qui ne lui
appartient à aucun titre. »
Bismarck, Discours, 1864.
« La France est une nation de zéros [...]. Politique-
ment parlant, ce sont des gens ignorants ; ils n’ont pas la
moindre connaissance de leurs voisins et on ne leur en dit
rien dans leurs écoles [...].
La guerre avec la France était la seule méthode pour
combler l’abîme creusé au cours de l’histoire entre le sud
et le nord de la patrie. »
Bismarck, Discours (après 1871).
Deux discours de Bismarck
2
L’unification de l’Allemagne
3
Comment la Prusse a-t-elle réussi à transformer
une mosaïque d’États en un Empire allemand ?
DOC. 5 Quelle est la situation politique de l’Allemagne en 1850 ?
DOC. 2 Pourquoi selon Bismarck l’Empire d’Autriche est-il
« fort peu allemand » ? Pourquoi Bismarck veut-il faire la
guerre à la France en 1870 ?
DOC. 3 ET 4 Qui devient empereur allemand ? Qui lui
donne la couronne ? et quand l’empereur la reçoit-il ?
DOC. 6Quelle est la situation politique de l’Allemagne en 1871 ?
VOCABULAIRE
Le Chancelier : le Premier ministre de la Prusse puis de
l’Allemagne unifiée.
Membre de la noblesse
prussienne, il devient Chan-
celier du roi Guillaume I
er
de
Prusse en 1862. Il bat
l’Autriche à Sadowa en 1866,
puis la France en 1870-71, et
alise l’unité allemande au
profit du roi de Prusse qui
devient empereur d’Alle-
magne. Par la suite, Bismarck
accrut le pouvoir de l’empe-
reur à l’intérieur du pays, mit en place une législation
sociale avancée (assurances maladie et vieillesse) et chercha
à renforcer le poids de l’Allemagne en Europe.
Bismarck (1815-1898)
1
Une Allemagne morcelée
1. Au milieu du XIXesiècle, les Allemands sont
dispersés en 39 États (doc. 6). Deux d’entre eux veulent
aliser l’unité des Allemands : la Prusse et l’Autriche.
2. Face à l’Autriche, la Prusse dispose de nombreux
atouts : son territoire est presque entièrement peuplé
d’Allemands, à la différence de l’Empire d’Autriche
peuplé de plusieurs nationalités ; elle connaît une très
forte croissance économique grâce à la révolution
industrielle ; enfin, elle a organisé une union douanière
(le Zollverein) à laquelle ont adhéré progressivement
presque tous les États allemands sauf l’Autriche.
La Prusse regroupe l’Allemagne du Nord
1. En 1862, le roi de Prusse, Guillaume Ier, nomme
Bismarck Chancelier (doc. 1). Celui-ci est décidé à
aliser l’unité de l’Allemagne. Mais il doit d’abord
éliminer l’Autriche (doc. 2). Il modernise et renforce
l’armée prussienne, puis provoque une guerre contre
l’Autriche et la bat à Sadowa, en 1866.
2. La victoire de la Prusse renforce sa puissance et son
prestige. Elle s’agrandit et les États d’Allemagne du
Nord acceptent de constituer avec elle la Confédération
de l’Allemagne du Nord, un État ral dont le roi de
Prusse est le président.
La naissance de l’Empire allemand
1. En 1870, Bismarck manœuvre pour que la France
clare la guerre à la Prusse. Les États du sud de l’Alle-
magne se rangent aussitôt au côté de la Confédération
de l’Allemagne du Nord. La France est envahie et vaincue.
2. La victoire sur la France permet l’achèvement de
l’unité allemande (doc. 3). Les princes du Sud entrent
dans la Confédération allemande, qui prend le nom
d’Empire allemand. Le 18 janvier 1871, dans la galerie
des Glaces du palais de Versailles, ils proclament
Guillaume Ier empereur d’Allemagne (doc. 4 et 5).
La France, défaite, signe le traité de Francfort avec
l’Empire allemand en mai 1871. Elle lui cède l’Alsace et
le nord-est de la Lorraine (doc. 7).
C
B
A
Lettre au nouvel empereur
3
L’Allemagne en 1850
5
« Mon cher grand-papa !
Je te complimente du fond du
cœur et avec vénération de ce que tu
es devenu Empereur d’Allemagne, et
j’espère que tu revêtiras cette dignité
encore pendant de longues années. J’ai
tressailli de joie lorsque j’ai appris qu’il
en était ainsi. On m’a raconté
comment le roi de Bavière t’en avait
fait la proposition, comment les autres
princes avaient donné leur approba-
tion et comment tu avais enfin accepté
la couronne. C’est un grand bonheur
que tu sois devenu Empereur
d’Allemagne, car maintenant tous les
petits princes allemands sont liés à un
grand et puissant État. L’époque sans
empereur est enfin révolue et l’Empire
allemand est uni.
Tu peux facilement penser
combien je me réjouis d’appartenir à
une race qui s’est haussée à la tête de
l’Empire allemand, et combien je suis
fier d’avoir un tel grand-papa.
Porte-toi bien, cher grand-papa, que
la protection divine repose sur toi
comme jusqu’à maintenant ; j’espère
bientôt pouvoir te saluer ici, couronné
de gloire, comme Empereur allemand. »
Lettre du futur Guillaume II à son
grand-père Guillaume I
er
(janvier 1871).
Guillaume Ier proclamé empereur (18 janvier 1871)
(Peinture de A. von Werner, Bismarck-Museum, Friedrichsruher Fassung.)
Guillaume, roi de Prusse, est proclamé empereur d’Allemagne dans la galerie des
Glaces du château de Versailles. Ce jour marque l’anniversaire du couronnement
du premier roi de Prusse en 1701.
4
Vienne
Prague
Strasbourg
Munich
Stuttgart
Cologne
Berlin
FRANCE
EMPIRE D'AUTRICHE
EMPIRE
DE RUSSIE
PAYS-
BAS
SUISSE
BELG.
LUX.
DANEMARK
SUÈDE
SAXE
BAVIÈRE
HESSE
BADE
WURTEMBERG
THURINGE
PRUSSE
PRUSSE
HANOVRE
MECKLEMBOURG
royaume de Prusse
en 1850 autres États allemands
200 km0
La formation de l’Empire allemand
6
Vienne
Sadowa
Prague
Strasbourg
Munich
Berlin
EMPIRE D'AUTRICHE
EMPIRE
DE RUSSIE
ALSACE-
LORRAINE
PAYS-
BAS
BELG.
LUX.
DANEMARK SUÈDE
BAVIÈRE
BADE
WURTEMBERG
Confédération d'Allemagne
du Nord (1867-1871)
200 km0
Empire allemand
en 1871
victoire prussienne (1866)
165
LES MOUVEMENTS NATIONAUX ET LIBÉRAUX
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