CONSEIL D’ORIENTATION STRATÉGIQUE
Mouvement Européen-France
14 rue Mandar, 75002 Paris
www.mouvement-europeen.eu
COMITÉ
ÉCONOMIE ET FINANCES
La crise des pays « avancés » dure depuis plus de 5 ans. Commencée en 2007 avec la crise des « subprimes »,
elle s'est prolongée avec la faillite spectaculaire de Lehman Brothers le 15 septembre 2008 fragilisant les banques,
leurs pratiques et le système financier dans son ensemble. A l'origine, la crise est donc bancaire.
La crise s'est étendue en 2009 aux pays membres de l'UE/euro les plus en difficultés:Grèce,
Irlande,Portugal,Espagne,Italie. De bancaire, la crise est devenue financière. Les dettes souveraines accumulées
par ces Etats sont venues s'ajouter aux problèmes des banques. Dans certains d'entre eux, ces dettes ont atteint
des sommes considérables atteignant des niveaux trois fois supérieurs à la limite de 60% fixée dans le traité de
Maastricht. De plus, les mécanismes d'alerte prévues par ce traité n'ont pas fonctionné...
La crise a été d'autant plus violente que, grâce à l'euro, ces pays ont pu comme les autres pays membres de
cette zone emprunter à des taux faibles pendant une longue période tout en ayant recours massivement à la
dette. Or, contrairement à ce que pouvaient laisser penser les objectifs définis par l'Union économique et
monétaire (UEM), la zone euro n'était pas en effet une zone économique et financière homogène et en voie de
forte convergence, voire d'unification. Le constat de cette situation d'hétérogénéité a conduit à une explosion de
l'écart (« spread ») entre les taux exigés par les marchés pour souscrire aux obligations émises par les pays
membres.
A cette crise financière est venu s'ajouter un ralentissement économique à la fois assez prononcé et contrasté
des économies des différents pays membres, d'où une progression continue et alarmante du chômage.
Confrontée à cette situation de crise, l'UE/zone euro ayant été conçue pour gérer des situations plus
heureuses et ne disposant pas des outils d'intervention adaptés (selon Jean Pisani-Ferry, l'euro est« une monnaie
sans Etat ») a été un moment désemparée.
Il a fallu du temps pour que les chefs d'Etat et de gouvernement des deux puis des quatre puissances
économiques les plus importantes assurent au gré de leurs multiples sommets leur leadership avec notamment le
soutien timide puis plus affirmé de la BCE.
A ce jour, la crise financière paraît sous contrôle en dépit des fortes tensions qui subsistent entre les pays
« fourmis » et les pays « cigales » et de l'état fort préoccupant de la Grèce (et dans une mesure moindre de
l'Espagne) qui a été le foyer du début de la crise.
Plusieurs éléments incitent à l'optimisme:
1- Le FESF sera remplacé dans les prochains jours par le MES dotant la zone euro de moyens de sauvetage de
700 milliards d'euros;
2- La BCE a lancé le 6 septembre le programme OMT « en français, transactions monétaires fermes »
s'engageant, sous conditions, à racheter de façon « illimitée » des obligations à court terme;
3- Le Conseil européen des 28/29 juin a lancé le chantier de la surveillance et de la supervision bancaires,
prémices d'une union bancaire qui briserait, en outre, le cercle vicieux existant entre les Etats et les banques;
4- Le TSCG, ce traité intergouvernemental signé par 25 pays membres sur 27, entrera en vigueur le 1er janvier
2013 après avoir été ratifié par plus de 12 pays membres de la zone euro. Il renforcera considérablement les