dination of social policies could benefit to Europe, although the diversity of potential
coordination forms is very high.
The study of the recent dynamics of social Europe shows two trends. First, national
welfare models have been reformed, showing some common trends (State retrench-
ment; activation and welfare to work, both putting the stress on employment as a
prioritary goal), but still exhibitting some national specifities, which is close to the
predictions of the path dependance theory. Second, new forms of coordination have
been created at the European level since 1997, in the field of employment (European
Employment Strategy), and more recently of social inclusion and pensions. This new
tool (Open Method of Coordination) is based on the definition of common goals, ben-
chmarking, and mutual policy learning on the basis of national experiences. Despite its
informal character, it seems to have some impact on national actors behaviour through
a leverage effect. Nevertheless, evaluation studies and theoretical arguments make
think that it might not be enough to reinforce Social Europe.
Europe - social policies - welfare - employment - coordination
Classification JEL: J38, J68, B52
Introduction
Aussi bien dans les débats publics que dans les travaux académiques, la
notion d’Europe sociale apparaît mal définie. Dans un sens restrictif, elle
désigne les interventions des instances communautaires dans le domaine
social : celles-ci se sont développées depuis la fin des années 90, avec la
reconnaissance d’objectifs et d’indicateurs communs en matière d’emploi et
d’« inclusion sociale » (sommets du Luxembourg et de Lisbonne), et l’insti-
tutionnalisation d’échanges d’informations entre les États membres sur ces
questions. Mais l’Europe sociale ne peut se comprendre sans faire référence
aux modèles nationaux de protection sociale, dont l’autonomie est garantie
par le principe de subsidiarité. Dans ce domaine comme dans d’autres, les
politiques européennes forment un système multi-niveaux d’interventions et
d’institutions (Leibfried et Pierson [2000]).
Cet ensemble est particulièrement complexe dans le domaine social,
compte tenu d’une forte hétérogénéité nationale des principes d’interven-
tion et des dispositifs. Cependant, on peut considérer qu’il existe un « mo-
dèle social européen », qui consiste en un socle commun aux pays euro-
péens, construit pendant les Trente Glorieuses. Empiriquement, il s’agit
essentiellement de la garantie de droits sociaux relativement déconnectés
de la situation sur le marché du travail, articulée avec des politiques orien-
tées vers la recherche du plein emploi, et des politiques keynésiennes de
soutien de la demande. D’un point de vue plus normatif, on peut considérer,
comme le faisait Jacques Delors en utilisant cette formule au début des
années 90, que le « modèle social européen » désigne un modèle alternatif à
celui du capitalisme anglo-saxon, une façon proprement européenne de
concilier croissance économique et cohésion sociale. Cette notion, même si
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Christine Erhel, Bruno Palier
REP 115 (6) novembre-décembre 2005
Document téléchargé depuis www.cairn.info - cas - - 195.5.215.226 - 29/12/2011 10h40. © Dalloz
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