Karin Serres est auteur, meeur en scène, décoratrice et tra-
ductrice de théâtre. Elle a écrit une cinquantaine de pièces
de théâtre dont la moié en direcon de la jeunesse. Elle
écrit aussi des pièces radiophoniques pour France-Culture
ou France-Inter, des romans parus à l’Ecole des Loisirs ou au
Rouergue, des chansons, des albums et des feuilletons.
Elle aime travailler en lien avec la vie de diérents lieux, en
France comme à l’étranger, et le dépaysement est l’un de
ses moteurs d’écriture préférés. Ses pièces sont traduites en
anglais, allemand, suédois et portugais. Elle traduit aussi du
théâtre anglais ou allemand contemporain vers le français,
ainsi que du théâtre suédois, en duo.
Avec la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs
Dramaques) et l’Instut Suédois, elle est l’un des membres
fondateurs de LABOO7, réseau de travail, d’expérimentaon et
de réexion autour du théâtre contemporain européen pour
la jeunesse.
Tout ce qui peut s’inventer meant en lien l’écriture théâtrale
ou radiophonique et le public l’intéresse, le vivant de l’écriture
la passionne et elle n’a de cesse d’inventer des projets pour les
partager.
Le spectacle
L’histoire
«Andouille, crén, débile, niais !...» Ils peuvent dire ce qu’ils
veulent, Ludovic sait bien qu’il n’est pas complètement idiot,
seulement un peu lent. A la dernière récré, il y en a un qui s’est
écrié : «Mongol !» Ludovic s’interroge : «Qu’est-ce que ça veut
dire «mongol» ?». Il consulte le diconnaire et décide de se
transformer en un véritable Mongol… de Mongolie. Dès lors,
il se nourrit exclusivement de viande et de fromage, enfourne
de pleines brassées de saucisses, connaît sur le bout des doigts
l’histoire de Gengis Khan et la date de la fête du Naadam, se
rase la tête, traite ses ennemis de «cerveau cru de ton père»
ou encore «d’outre à excréments»… Une transformaon qui
ne passe pas inaperçue et qui semble ne réjouir personne ;
malgré les progrès accomplis, sa maîtresse le punit, ses parents
s’inquiètent et ses camarades de classe le regardent d’un drôle
d’air…
«Je suis toujours séchée de voir comment l’insulte règne dans
l’air ambiant de nos enfants, notamment à l’école, mais aussi
dans la circulaon de leur quodien. Je me demande moi-
même comment j’ai pu supporter d’être une enfant confrontée
à d’autres.
Il m’est arrivé de voir les miens parr en classe, une boule
énorme dans la gorge, ou à l’inverse, de lire une certaine bru-
talité dans leur regard à l’énonciaon d’un ou d’une camarade,
avec un vocabulaire tenu comme une arme maîtrisée… (…)
Nombre d’études psychologiques n’ont de cesse de décorquer
et de veiller à l’incontrôlable problème. La proposion théâ-
trale doit être une alternave.
Celle de Karin Serres est jubilatoire. A parr du ressen doulou-
reux d’un enfant, elle déplace celui-ci hors de la zone anxiogène
et le fait vivement voyager à l’autre bout du monde… D’être
traité de Mongol, à la Mongolie, il n’y a qu’un pas… «de sept
lieues». (…)
C’est drôle, émouvant, indiscipliné, intelligent et formidable-
ment dépaysant ! Voilà une histoire pour nos enfants qui laisse
une chance de comprendre qu’il y a plus loin que le bout de
son nez, que le monde et leurs vies sont larges, les manières de
vivre nombreuses, et que la réponse ecace à une sourance
est parfois radicalement ailleurs et peut prendre une forme
que l’on peut penser absurde en premier lieu… Une histoire qui
nous apprend que, parfois, le problème peut devenir la force
pour rebondir et qu’il faut juste trouver le tout premier courage
curieux de s’élancer… Surtout si l’amour est au bout du circuit.
Voilà une histoire pour nous, les grands, pour nous rappeler
que nos enfants doivent trouver leur propre manière d’agir au
monde, même s’ils nous embarquent dans une zone de forte
turbulence !... (...)
L’enfance est un miracle et l’adolescence est une promesse que
nos enfants ne pouront tenir que plus tard.
C’est dans le passage de l’une à l’autre que notre proposion
théâtrale peut se glisser, entre la force encore vaillante de
l’imaginaire tout puissant et la brutalité d’un monde qui s’an-
nonce.
Pour les huit-douze ans, mais aussi pour tous ceux qui cherchent
comme eux, la force d’être.
Enn, à tous ceux qui ont l’intelligence du rêve.»
Notes sur le spectacle Pascale Daniel-Lacombe
«Le public de tout âge a visiblement été enchanté par la pièce,
remarquablement interprétée, faisant parfois peur, mais aussi
rire malgré la sourance du jeune enfant. On ne voit pas passer
les quatre-vingt minutes de spectacle.»
L’Union
Karin Serres
«Depuis 1999, année de sa créaon, le Théâtre du Rivage a
proposé neuf pièces. Avec Mongol, elle ajoute un succès sup-
plémentaire à sa liste.»
Carole Suhas, Le Journal du Pays Basque
Pascale Daniel-Lacombe
Pascale Daniel-Lacombe est meeur en scène et directrice
arsque de la Compagnie du Théâtre du Rivage.
Parallèlement à une licence d’Anglais à la Sorbonne-Paris, elle
suit un cursus Danse dans la même université et poursuit une
formaon de danseuse à Paris, puis à Londres et à New York.
De retour en France, elle enseigne la danse à Marseille, en Tou-
raine et à Paris, puis se tourne vers le théâtre. Elle suit trois
années de cours et de stages et, quelques années dans des
compagnies en tant que comédienne, l’amènent sur la Côte
Basque.
Elle décide de créer le Théâtre du Rivage en 1999 et se consacre
alors à la mise en scène.
Depuis 2001, Pascale Daniel-Lacombe travaille sur l’ensemble
du réseau naonal et aussi en transfrontalier avec l’Espagne
(dont sont issues trois créaons théâtrales). Elle croise succes-
sivement ses travaux avec des compositeurs, des auteurs, des
marionnestes, des musiciens, des chanteurs et des danseurs.
La créaon, la formaon et la sensibilisaon au théâtre sont les
trois axes fondateurs de la compagnie.