Temps, forme, espace : La chanson est constituée de trois strophes, chacune composée de trois vers. Chaque
vers comprend une question, dont la réponse, toujours identique, constitue le refrain:« The answer, my friend, is
blowin' in the wind The answer is blowin' in the wind» (la réponse, mon ami, est soufflée dans le vent). Après
chaque refrain, Dylan joue une variation du refrain à l’harmonica ; guitare-harmonica, duo qui l’accompagnera
souvent dans sa carrière.
Caractère général, couleur : Chanson strophique (même mélodie pour chaque strophe), assez coulée, sans
éclat, sans agressivité, tout est dans le texte, dans cette réponse évasive et poétique.
MUSIQUE ET ENGAGEMENT
1. L’Affiche Rouge. Chanson de Léo Ferré.
Compositeur-interprète : Léo Ferré 1916-1993. Ce poème est mis en musique et chanté par Léo Ferré en
1959.
Contexte : Cette affiche fut placardée en février 1944, sur les murs de Paris. Le gouvernement de Vichy et
l’occupant nazi visaient à assimiler ces résistants à des terroristes étrangers d’origine juive. Elle fait état de
l’exécution de 23 membres d’un groupe francs-tireurs partisans dirigé par Missak Manouchian. En s'inspirant de
la dernière lettre de Missak Manouchian à sa femme, Mélinée, (Ma Chère Mélinée, ma petite orpheline bien-
aimée, dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15
heures…) Louis Aragon écrit le poème « Strophes pour se souvenir » en 1955.
Temps, forme, espace : Chanson strophique, tonalité mineure. Ferré divise le poème
en 4 strophes sur la même mélodie (chanson strophique). A la fin, les timbales
évoquent les coups de feu de l’exécution.
Caractère général, couleur: le mot funèbre est indiqué au début de la partition. La
voix de Ferré, rocailleuse, est entre cri, haine, fragilité, résignation (« adieu »),
changements de couleurs qui collent à la personnalité de Manouchian, poète ; liberté
de l’élocution qui fait penser à la sublime lettre à Mélinée de Missak. La présence des
choeurs sur toute la chanson « ah » puissants soutenant la voix du soliste puis
bouche fermée « et les mornes matins…) est très symbolique, comme une plainte,
une révolte, collectives.
L’Armée du crime relate cette histoire (film de Robert Guédiguian)
Une affiche et ses prolongements artistiques : un fait historique, une affiche de
propagande, un poème, une chanson, un film.
2. Le Chant des Partisans
Composition : Anna Marly, compose la musique et les paroles originales dans sa langue maternelle, le russe,
au moment des périodes de soulèvements bolcheviques. Les paroles en français sont de Joseph Kessel et
Maurice Druon.
Contexte. Le chant des partisans ou chant de la libération est l’hymne de la résistance française durant
l’occupation. Il est entendu en 1943 à Londres puis diffusé sur la France occupée et écouté clandestinement.
Largué par la Royal Air Force sur la France occupée, ce succès se répand immédiatement dans les milieux de
la Résistance et des Forces françaises de l'intérieur. Il se prolonge dans de nombreuses interprétations
postérieures à la guerre, dont celle d'Yves Montand est l’une des plus célèbres.
3. Nuit et brouillard. Jean Ferrat
Auteur-compositeur-interprète : Jean Ferrat : 1930-2010. Chanson 1963
Contexte : C'est une chanson en mémoire des victimes des camps de
concentration nazis de la Seconde Guerre mondiale, et en particulier en
mémoire du père de Jean Ferrat, Juif émigré de Russie, mort à
Auschwitz. Le titre fait référence à la directive Nuit et brouillard signée
en 1941 par Adolf Hitler, qui stipule que les personnes représentant une
menace pour le Reich ou l'armée allemande dans les territoires
occupés seront condamnées à mort ou déportées.
Temps, forme, espace : Chanson strophique divisée en 2 motifs
mélodiques A et B, B étant plus aigu, Chaque groupe A-B amène une
orchestration supplémentaire, et un crescendo: ajouts des vents (bois,
cuivres), des guitares et les cordes frottées typiques chez Ferrat sur des
mots forts (les allemands guettaient du haut des miradors). 4 x A-B + un dernier A conclusif
Caractère général, couleur : La voix grave, sublime de Ferrat est soutenue par un rythme régulier aux
timbales, comme une marche militaire. Il installe un climat, mais sans agressivité, ce qui donne un contraste
saisissant.