
Conférence IBPSA France – Marne-la-Vallée – 2016
- 2 -
2. METHODOLOGIE
2.1. CARACTERISATION DES PARAMETRES INCERTAINS
Dans l’objectif de garantir une consommation énergétique, il est essentiel de prendre en
considération les différentes sources d’incertitudes liées au bâtiment et à son environnement. En
particulier, de nombreuses études ont montré l’impact de ces incertitudes sur les sorties des logiciels
de simulation thermique dynamique permettant d’expliquer les possibles différences entre la
simulation et les mesures (MacDonald 2002). Ces sources d’incertitudes peuvent être classées en
quatre grandes catégories (Coakley et al. 2014). On peut tout d’abord considérer les incertitudes de
spécification (des matériaux, des systèmes, de la géométrie) liées au manque d’informations sur les
propriétés exactes des matériaux utilisés, sur la géométrie du bâtiment ou encore sur le fonctionnement
des systèmes énergétiques. On peut également prendre en compte les incertitudes de modélisation
survenant lors du développement du modèle à partir des hypothèses, approximations et simplifications
considérées (zonage, simplification de la géométrie, phénomènes physiques simplifiés ou négligés,
etc.) ainsi que les incertitudes de simulation introduites lors de la discrétisation et de la résolution
numérique du modèle. Enfin, les incertitudes liées aux scénarios d’usage (comportement des
occupants) et aux sollicitations (variations climatiques) ne doivent pas être négligées. Suite à la
spécification des différentes sources d’incertitudes, une analyse de sensibilité peut être menée pour
déterminer les paramètres incertains les plus influents sur la consommation énergétique.
2.2. ANALYSE DE SENSIBILITE
Le criblage de Morris (Morris 1991) a été retenu dans cette étude car il ne nécessite pas
d’hypothèses sur le modèle, il est peu coûteux en temps de calcul et il permet de prendre en compte les
interactions entre les différents paramètres (contrairement aux analyses de sensibilité locale). La
méthode de Morris fait partie des méthodes dites OAT (One At a Time) c’est-à-dire que pour évaluer
l’influence des paramètres, elle ne fait varier qu’un paramètre à la fois entre les simulations
successives. Pour chaque paramètre, un effet élémentaire est alors évalué, correspondant au rapport
entre la variation de la sortie du modèle et la variation du paramètre. Par la suite la moyenne des
valeurs absolues des effets élémentaires
∗ et l’écart-type des effets associés au paramètre p sont
calculés. Enfin, afin de caractériser l’influence du paramètre p sur la sortie du modèle et d’établir un
classement des paramètres les plus influents sur la sortie du modèle, on définit la norme suivante :
²²
*
ppp
D
(1)
Plus cette norme est grande, plus le paramètre est influent sur le modèle. L’identification des
paramètres les plus influents s’effectue sur la valeur de cette norme.
2.3. PROPAGATIONS DES INCERTITUDES ET DES VARIABILITES
2.3.1. Incertitudes sur les paramètres statiques
L’analyse d’incertitude vise à quantifier la variabilité des sorties du modèle induite par l’incertitude
sur les facteurs d’entrée. Afin de réaliser une propagation d’incertitudes la plus réaliste possible, il est
important de définir avec précision les fonctions de densité de probabilité sur les paramètres statiques
influents. Ces fonctions doivent être construites à partir de différentes sources d’information
disponibles hiérarchisées selon leurs origines. Par exemple, une information obtenue à partir d’une
mesure sera jugée plus fiable qu’une information tirée d’une documentation. Pour les paramètres