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Approcher les dynamiques régionales en Chine
SANJUAN, Thierry, 2007, Hérodote, n° 125, pp. 157-185.
Résumé : Les interprétations régionales françaises de la Chine l’ont découpée du nord au sud,
en fonction des bassins fluviaux, jusqu’aux années 1970. Elles ont ensuite souligné une
fragmentation est-ouest avec le développement économique du littoral dans les années 1980 et
1990. Elles développent aujourd’hui une lecture où les polarités urbaines organisent un espace
chinois régionalement soumis à des degrés inégaux d’intégration à l’économie mondiale. Six
grands types de dynamiques régionales peuvent ainsi être identifiés.
L’originalité de la Chine tient certes dans la longueur de son histoire et le nombre de sa
population, mais avant tout dans son immensité géographique. Longtemps, la Chine s’est
d’autant plus facilement conçue comme le monde, « tout ce qui était sous le ciel », que la
démesure de son territoire se terminait par des espaces où les conditions naturelles devenaient
extrêmes et les peuplements rares, voire nuls : les terres du froid au nord, les steppes et les
déserts vers l’ouest, les barrières montagneuses de l’ouest et du sud-ouest, enfin la mer au sud
et à l’est. Cette immensité, l’Empire lui a donné une unité, a su la gouverner dans la distance,
et l’a dominée grâce à un système administratif et culturel cohérent tout en laissant des jeux
d’initiatives possibles aux élites locales. La distension de l’État (Chevrier, 1996) a permis une
perméabilité indispensable à l’unité de cette immensité, fragmentée, enclavée dans sa
diversité.
L’approche de la Chine par des chiffres ou des considérations se limitant à l’échelle de
cet Empire, aujourd’hui de cet État-nation, grand comme l’Europe « de l’Atlantique à
l’Oural », souligne le poids de cette puissance pour l’Asie et le monde. Son essor économique
redistribue les cartes de la géopolitique mondiale de manière décisive. Pour autant,
l’observateur ne peut s’arrêter à cette seule échelle, et peut encore moins se contenter de la
généralisation d’une étude de terrain particulière. Il doit rendre compte à la fois de l’un,
macroscopique, et d’une diversité, multiple et microscopique ; naviguer ainsi à diverses
échelles et sur plusieurs lieux parfois distants les uns des autres de 3 000, 4 000 voire
5 000 km.
Les géographes ont successivement proposé différentes lectures pour donner à
comprendre la diversité régionale de la Chine, ses limites intérieures et les dynamiques qui les
habitaient. D’Élisée Reclus aux auteurs actuels, ce sont à la fois des lectures qui s’inscrivent
dans le temps de la discipline géographique et dans les mutations propres à la Chine. Pour
autant, chacune apporte des clés nouvelles, originales, de compréhension, sur lesquelles se
fondent les suivantes, en les prolongeant ou en s’y opposant. En cela, l’histoire d’une lecture
régionale de la Chine par la géographie française révèle aussi nos non-dits, nos grilles héritées
d’interprétation, mais aussi les éléments structuraux d’une géographie de la Chine que les
bouleversements spatiaux, économiques et sociaux en cours ne suppriment pas mais
recomposent.
Notre objectif est ainsi d’aider, par le détour des géographes français qui ont tenté une
régionalisation de la Chine, à identifier les permanences, les réapparitions, les redéfinitions
des logiques spatiales de la Chine contemporaine.
Les critères de délimitations internes à la Chine sont multiples. Ils peuvent être des
produits de l’histoire, des logiques héritées de peuplement, des situations politiques ou
économiques – encouragées par le pouvoir central ou revendiquées localement –, enfin des
dynamismes liés à des extraversions actuelles. Ils dépendent aussi des types de données
utilisées.
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La primauté du littoral, dans son importance démographique et économique, ainsi que
dans le rôle des métropoles qui le dominent comme Shanghai ou Hong Kong, relève en fait de
la période qui s’ouvre avec les guerres de l’Opium et d’une globalisation initialement forcée
de la Chine. L’idée d’un « littoral chinois » est par ailleurs une construction intellectuelle
aisée, fondée sur les limites provinciales et les données statistiques qu’elles autorisent, alors
que la réalité tient bien plus d’une grande diversité des situations régionales au sein du littoral
– et à l’intérieur des provinces littorales –, et il nous faudrait plutôt évoquer la pluralité des
développements littoraux.
À l’autre extrémité du continent chinois, le Xinjiang ne se distingue pas du reste de
l’Asie centrale dans ses conditions physiques et une large part des populations non han qui le
peuplent se retrouve de chaque côté de la frontière occidentale. Mais cette même frontière a
aussi créé avec le temps de véritables discontinuités territoriales, en raison de la colonisation
han et des recompositions induites par les nouvelles logiques d’encadrement et de
développement. Pékin aime à souligner les écarts de niveaux de vie entre les musulmans
turcophones de la République populaire et ceux de l’Asie centrale ex-soviétique.
Trois types principaux de critères ont ainsi aidé à rendre compte des découpages
régionaux internes à la Chine : 1- les critères identifiant les grands ensembles physiques
(topographie, hydrométrie) et humains (densité et distribution démographiques, peuplements
han et non han) ; 2- les critères liés au développement économique (industrialisation, degré
d’ouverture en fonction des investissements directs étrangers et des exportations) ; et 3- les
critères fonctionnels fondés sur les liens, les hiérarchies et les solidarités territoriales, les
rapports centre-périphérie, les polarisations et les réseaux, les régionalisations et les conflits
de pouvoirs.
Trois temps de réflexion semblent également découler de ces critères : une géographie
régionale qui découpe du nord au sud le territoire en fonction des bassins fluviaux jusqu’aux
années 1970 ; une fragmentation est-ouest avec le développement économique du littoral dans
les années 1980 et 1990 ; et, enfin, une lecture les polarités de l’espace chinois impulsent
des degrés inégaux d’intégration à l’économie mondiale.
Les discontinuités héritées
Basses terres rizicoles, foyers de fortes densités
Premier fondement, les contraintes topographiques ont été au cœur d’une lecture
géographique devenue classique de l’Asie sinisée, et largement développée par Pierre
Gourou. Elles tiennent dans une opposition entre les basses terres rizicoles, très anciennement
et densément peuplées par les peuples chinois ou sinisés, et les montagnes mal mises en
valeur et le plus souvent abandonnées à des populations minoritaires qui y ont été refoulées
(Pierre Gourou,1972 : 32-33).
Cette dichotomie n’a évidemment jamais été valable pour toute l’Asie sinisée, ni même
pour toute la Chine. Elle correspond au paysage d’une Asie de l’eau et du riz, qui est certes
remontée jusqu’aux fronts pionniers japonais d’Hokkaïdo (Berque, 1980), mais n’est pas celle
des vastes plaines chinoises du Nord et du Nord-Est, et encore moins des périphéries
septentrionales et occidentales du territoire chinois.
Aujourd’hui, les mutations économiques du monde rural, fondées sur l’industrialisation
rurale et l’ouverture économique, s’accompagnent d’une transformation radicale de ces
mêmes paysages des campagnes littorales et méridionales, décrits par Pierre Gourou. Dès les
années 1980, le delta de la rivière des Perles voit ses collines tronquées ou arasées, ses étangs
à poissons comblés. Ses rizières laissent la place à des cultures plus rentables ou plus souvent
à des zones d’expansion industrielle ou urbaine. Cette vaste plaine deltaïque hier organisée
autour de ses fleuves, de ses canaux et de ses étangs, est rapidement devenue une vaste
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plateforme ponctuée de bourgs industriels et parcourue de routes voire d’autoroutes. Les
basses pentes de collines ou les rives des cours d’eau sont désormais délaissées par les
populations au profit de villages-rues s’alignant le long des nouvelles routes centrales, ou
deviennent au contraire des lieux de convoitises pour une projection en périphérie de
déconcentrations d’activités et d’opérations immobilières (Sanjuan, 1997 : 238-240).
La mécanisation, l’industrialisation rurale, la multiplication de bourgs dynamiques
intégrés aux marchés urbains ont ainsi progressivement eu raison des paysages hérités d’une
ancienne civilisation agraire, qu’elle soit du riz ou du blé. En Chine, le degré de
développement actuel se mesure ainsi visuellement dans les transformations fortes des régions
centrales du Guangdong, du Fujian, du Zhejiang ou du Jiangsu, plus faibles dans le Shandong
ou le Hebei, moindres encore dans le Sichuan.
Avec évidence, la césure régionale par la pente topographique garde toutefois sa
pertinence à petite et très petite échelles. Elle épouse clairement les disparités de
développement qui se creusent au sein même des provinces littorales entre les deltas et plaines
centrales économiquement dynamiques et les montagnes encadrantes, qui sont trop souvent
devenues des terres d’émigration vers ces bas pays. La césure régionale s’aggrave ensuite
avec des distances et des enclavements régionaux qui sont toujours plus décisifs pour
l’intégration à une économie de marché ouverte sur l’extérieur via les portes maritimes
chinoises. Les rugosités terrestres sont en cela faiblement atténuées par les transports aériens
ou les nouveaux modes de communication. Les inégalités régionales retrouvent enfin les
grands traits de la topographie chinoise, depuis un bas palier oriental, lieu du fort dynamisme
économique de la Chine littorale, jusqu’aux terres d’un plateau tibétain isolé par l’altitude, le
froid et le manque d’eau.
L’espace chinois vu par Élisée Reclus
Si les géographes français se sont tout particulièrement souciés de rendre compte des limites
internes et de l’organisation régionale de la Chine, ils ont proposé des lectures synthétiques,
qui ne sont ni seulement thématiques (topographie, climats, régions agricoles, régions
industrielles, grandes régions administratives, développement économique…), ni de simples
catalogues de provinces. Les premiers d’entre eux ont bénéficié de travaux étrangers comme
ceux de Ferdinand Freiherrn von Richthofen (1877-1912, 1898 et 1907) et de George
Babcock Cressey (1934).
Dans son chapitre consacré à l’Empire chinois, Élisée Reclus (1882 : 19-647) procède
ainsi à un premier découpage – le plus fréquent à l’époque – qui part de l’Ouest (Tibet,
Turkestan chinois et Mongolie) pour n’évoquer qu’ensuite la Chine : il décrit ainsi les
périphéries de l’Empire, jusqu’au Gansu et à la Mandchourie, et identifie la Chine au seul
territoire en deçà de la Grande Muraille.
La division régionale qu’il opère de la Chine des Han use de trois critères : une
énumération latitudinale allant du Nord au Sud ; une régionalisation par les principaux bassins
hydrographiques ; et une subdivision secondaire en provinces. D’emblée, deux axes de lecture
s’imposent : une interprétation politico-historique qui part du cœur de l’Empire pour gagner
ses marges ; et un rôle structurant accordé aux trois grands fleuves, le fleuve Jaune, le Yangzi
et le Xijiang, dont les bassins sont décrits d’amont en aval (cf. carte 1).
Les divisions régionales de Jules Sion
Le découpage par grandes régions du monde de la Géographie universelle impulsée par Paul
Vidal de la Blache et Lucien Gallois distingue la « Haute Asie » de l’Asie des moussons, et
exclut donc la Mongolie, le Xinjiang et le Tibet de la partie consacrée à la Chine. Il appartient
à un diplomate, Fernand Grenard (1929), de rédiger les chapitres sur les terres à l’ouest et au
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nord de la Chine dans un tome qu’il partage avec Raoul Blanchard, géographe ici de l’Asie
occidentale.
L’année précédente, Jules Sion (1928) avait publié la première partie de son tome sur
l’Asie des moussons, et il limitait de facto le territoire chinois à l’ancienne Chine des Han et à
la Mandchourie. Son découpage diffère également de Reclus en ce qu’il part d’emblée d’une
opposition entre les régions au nord et au sud des Qinling.
Jules Sion en dégage trois entités, la Chine du Nord, une région médiane – celle du
Yangzi – et la Chine du Sud. Elles correspondent pour l’essentiel aux trois grandes régions
fluviales de la Chine et commandent donc sa lecture régionale, qui va s’imposer dans la
géographie française de la Chine jusqu’au début des années 1990.
La Chine du Nord est ici entendue au sens large, puisqu’elle comprend tout le bassin du
fleuve Jaune avec la Mandchourie au nord et les terres méridionales de la Plaine du Nord. La
région du Yangzi est décrite linéairement, en suivant le cours du fleuve depuis ses sources
jusqu’à la mer. Jules Sion ponctue alors sa description géographique non plus par les
provinces, mais par les entités topographiques (Bassin rouge, Trois Gorges), puis surtout par
les villes qui organisent l’espace : Wuhan, Nankin et Shanghai. L’auteur esquisse ainsi l’idée
d’un fleuve médian articulé en fonction d’une « rue » de villes. Enfin, la Chine du Sud
s’organise à partir d’un centre, le Xijiang et le delta de la rivière des Perles, avec des
périphéries éloignées : la « région littorale » – de Hangzhou à Canton, puis Hainan – et les
hautes terres du Yunnan et du Guizhou (cf. carte 2).
La lecture régionale de Pierre Gourou
En 1953, date à laquelle Pierre Gourou publie son ouvrage sur l’Asie, le maintien d’une
prééminence de critères physiques et culturels dans la géographie régionale met
malheureusement au second plan les conflits géopolitiques de l’Asie alors en cours et les
délimitations frontalières du nouvel État qu’est la République populaire de Chine. L’auteur
reprend en fait les césures de Jules Sion entre la Chine des Han et l’Asie centrale (Mongolie,
Xinjiang et Tibet).
Il divise de nouveau l’espace chinois en trois régions, distribuées suivant les latitudes du
nord au sud, auxquelles il ajoute une quatrième entité, la Mandchourie, que reprendra Pierre
Trolliet (1981 : 69-80) dans sa distinction des régions agricoles – cette fois justement
augmentées de l’Ouest chinois. À l’intérieur de ces grands ensembles, les fleuves jouent enfin
un rôle structurant et Pierre Gourou évite un catalogue provincial pour identifier des entités
régionales qui excèdent le cas échéant les limites administratives (cf. carte 3).
Développement économique et disparités régionales
Au début des années 1990, les transformations rapides et profondes de l’espace chinois
poussent les géographes à abandonner une perspective typologique et classique, et à rompre
complètement avec les lectures héritées d’Élisée Reclus, Jules Sion ou Pierre Gourou.
Pour comprendre en effet la Chine des réformes, envisagée désormais dans les limites
frontalières de la République populaire, les géographes découpent l’espace chinois en
fonction du degré et du type de développement économique. Ils deviennent moins soucieux
des contraintes topographiques ou d’une diversité historique et culturelle, hier pensée comme
quasi immuable, des régions internes à la Chine. La mise à disposition de données statistiques
annuelles par les autorités chinoises, auxquelles s’ajoutent de nombreuses enquêtes
thématiques et les recensements de 1982 et 1990, les conduit à quantifier les disparités du
développement à l’échelle du pays.
Cette avancée dans la connaissance a toutefois ses inconvénients. Elle rend trop souvent
les analystes, aussi bien chinois qu’étrangers, prisonniers de statistiques à l’échelle
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provinciale, car les données infra-provinciales n’autorisent pas toujours avec la même aisance
une vision synthétique et exhaustive, et elle nous pousse surtout à une régionalisation de la
Chine par agrégation de provinces en continu. Un zonage géographique devient la règle
(Larivière et Marchand 1999 : 85-86).
La stratégie territoriale du développement économique chinois légitime d’ailleurs une
telle approche. Les pôles de réformes structurelles et d’intégration au marché mondial sont
tous méridionaux, puis littoraux dans les années 1980. Le VIIe plan quinquennal (1986-1990)
redécoupe un territoire déjà subdivisé en six grandes régions dans les débuts du régime en
trois grandes zones aux développements économiques variés (la zone littorale de l’Est, la zone
du centre et la zone occidentale), et la « stratégie de développement économique des zones
côtières » est officialisée en 1988 (cf. carte 4). Il faudra attendre la relance denguiste de 1992
pour que les villes intérieures et frontalières soient reconnues ouvertes par le gouvernement
central.
La Chine en trois bandes longitudinales par Jean-Pierre Larivière
Une lecture de l’espace chinois non plus en grandes régions Nord, centre et Sud, mais en trois
vastes bandes longitudinales (littoral, intérieur et Ouest) s’impose alors, dont le manuel de
Jean-Pierre Larivière, avec Pierre Sigwalt, puis Jean-Pierre Marchand, fera notamment le
succès en France.
Jean-Pierre Larivière (1999 : 91-180) y distingue : 1- un centre qui s’étend à toute la
façade maritime, avec les régions métropolitaines de Shanghai et Pékin, et deux ensembles
très différents comme la vieille région industrielle du Nord-Est et celle dynamique du
Guangdong ; 2- les marges de la bordure orientale, avec des espaces en retrait (Hebei,
Shandong) et en expansion (Fujian et Hainan) ; 3- la Chine intérieure faite de régions
géographiquement et économiquement « intermédiaires », avec une énumération ici
redevenue classique du Nord vers le Sud, des pays de la « terre jaune » au Guizhou ; et 4- la
Chine dite « extérieure », celles des conditions physiques extrêmes, aux peuplements non han
et aux structures régionales éclatées (cf. carte 5).
Une telle lecture est alors riche de nouvelles perspectives, mais elle propose plus un
découpage qu’une organisation de l’espace chinois. Elle pose surtout en centre de la Chine
une immense étendue géographique dont il est difficile de souligner l’unité ou la cohérence, et
dont un seul découpage géographique à l’échelle du pays ne peut montrer les articulations et
les liens de dépendance avec ses périphéries intérieures et occidentales. Ici, les grands bassins
fluviaux, pourtant si déterminants dans les géographies précédentes, ont été évacués de la
réflexion régionale.
À des échelles plus grandes, certaines agglomérations provinciales peuvent être
discutées. Les provinces du Nord-Est (Liaoning, Jilin et Heilongjiang) sont toutes trois
intégrées dans le dispositif littoral. Or le Heilongjiang ne suit-il pas plutôt une logique
frontalière d’intégration économique à l’Extrême-Orient soviétique, puis russe, et le Jilin ne
ressemble-t-il pas plutôt à un seuil, une ligne de partage non seulement des eaux mais aussi
des dynamiques économiques entre deux provinces soumises à des forces centrifuges
opposées, le Heilongjiang vers le Nord, le Liaoning vers le Sud ?
Pareillement, pourquoi le Guizhou est-il situé en Chine intérieure, alors que le Yunnan
fait partie des marges extérieures ? L’écart entre leurs produits intérieurs bruts par habitant est
nettement en faveur de cette dernière province. La question du Guangxi est plus complexe :
ses disparités internes en font également une région intérieure sur son versant nord et un
espace littoral en développement sur son versant sud. Enfin, la province du Gansu enregistre
une densité démographique moyenne et un sous-développement qui l’assimilent aux régions
occidentales, mais elle est un couloir de circulation où le peuplement han domine très
largement.
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