
la notion de devoir en droit de la famille
10 BRUYLANT
l’alliance, contractualisation du mariage, fragilisation du couple, éclatement 
des modes de vie en union, crise de l’autorité, désinstitutionnalisation de la 
famille, passage d’un ordre public matrimonial non négocié au triomphalisme 
de la volonté individuelle, diminution de l’impérativité des normes, consécra-
tion des droits subjectifs, sacralisation des droits fondamentaux, crise des 
valeurs. 
Il présente ainsi un plan très clair. La première partie est consacrée àla 
règle morale dans la pluralité juridique des liens de couple. Il examine les fon-
dements moraux des devoirs conjugaux ainsi que les ruptures morales dans 
le pluralisme des modèles conjugaux. L’auteur met ainsi en évidence les bou-
leversements idéologiques qui ont conduit à la déconstruction de l’institution 
matrimoniale découlant d’une part, de la fragilisation du couple et d’autre 
part, de l’éclatement des modes de vie en union. Il porte une interrogation 
sur la perte du caractère transcendant du mariage, sur le rôle de l’affection, 
sur l’éthique du juge, sur le droit au bonheur, sur la contractualisation du 
mariage. 
Monsieur Richard Ouedraogo apporte un éclairage sur la complexité 
conceptuelle et normative liée à l’évolution familiale. Cela est parfaitement 
illustré par le débat sur l’admission d’une dimension extra-patrimoniale dans 
le PACS ou contrat libre de tout engagement contraignant, notamment avec 
l’extension par le juge de l’exigence de fidélité ou de loyauté d’ordre public. 
Cela l’est aussi par le refus dans un premier temps de la juridisation de l’union 
libre – définie comme une situation de fait – puis l’évolution, sous l’influence 
des mouvements de contractualisation des rapports de concubinat amorcé en 
jurisprudence visant à renforcer la stabilité juridique de l’épanouissement des 
individus au sein d’une vie de couple, vers un droit moderne avec des normes 
juridiques contraignantes pour les concubins. 
Monsieur Richard Ouedraogo affirme que si les rapports juridiques des 
époux ont été au fil des décennies progressivement équilibrés, il reste que le 
devoir de fidélité et le libéralisme des mœurs s’ouvre à un conflit notionnel. 
Il se demande alors si le droit positif peut s’affranchir d’une certaine tutelle 
de la morale familiale.
  La seconde partie aborde la règle morale dans la régulation norma-
tive du rapport d’autorité. Cette notion d’autorité parentale n’échappe pas 
non plus à la mutation, sous des influences diverses, morales, philosophiques, 
politiques et idéologiques. L’analyse des devoirs de filiation dans un premier 
temps, puis des devoirs parentaux dans un second temps, révèle qu’ils font, 
eux aussi, l’objet  de multiples bouleversements, à la fois dans les mentalités et 
dans le droit positif. Monsieur Richard Ouedraogo montre que l’enfant, dont 
les droits ont été démesurément renforcés par le législateur contemporain, 
n’a presque plus de devoirs envers ses père et mère, tandis que les ascendants 
se voient affligés du respect de toutes les normes juridiques contraignantes 
«reflétant l’ingérence normative de l’idéologie libertaire postmoderne dans 
NODEFRA-tekst.indd   10 1/17/2014   3:45:09 PM