Virologie Médicale 1 Virus de la poliomyélite

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Virologie Médicale 1
Virus de la poliomyélite
Les Picornaviridae
Genres
Espèces
Pathogénie
Enterovirus
Poliovirus
Coxsakievirus A, B
Rhinovirus humain
Virus de l’encéphalomyocardite
Virus de Theiler murin
Virus de la fièvre aphteuse
Echovirus (EV22, 23)
Virus de l’hépatite A
Teschovirus porcin
Virus B de la rhinite équine
Aichi virus
Gastro-entérites, poliomyélite
Myocardite, pancréatite, méningite
Rhume (rhinite)
Encéphalite, cardite
Encéphalite
Eruptions vésiculeuses
Gastro-entérite, infection respiratoire
Hépatite A
Encéphalite
Affection respiratoire
Gastro-entérite
Rhinovirus
Cardiovirus
Aphtovirus
Parechovirus
Hepatovirus
Teschovirus
Erbovirus
Kobuvirus
La poliomyélite est une maladie ancienne
Bas relief égyptien (2000 ans avant JC )
Répartition mondiale du poliovirus en 1988
Région où la transmission du
poliovirus est avérée ou probable
Données OMS
Répartition mondiale du poliovirus en 1999
(après campagne de vaccination)
Transmission du poliovirus (22 pays)
Transmission probable du poliovirus (8 pays)
Cas d’importation du poliovirus (3 pays)
Données OMS
Transmission fécale-orale des Enterovirus
Voyages en pays d’endémie
Manquement
aux règles
d’hygiène
Fruits de mer
L’eau de javel efficace
pour inactiver ces virus
Mains sales
Eau de consommation
Légumes
Contamination fécale
de l’environnement
Figure extraite du traité
de Virologie Médicale
Édition ESTEM
Pathogenèse de la poliomyélite
Phase digestive
Phase lymphatique Phase virémique
Phase neuronale
Infection par le poliovirus
Période d'incubation de la maladie de 7 à 14 jours
Pas de symptôme apparent chez 90 à 95% des individus
Infection bénigne de quelques jours avec des signes
pseudo-grippaux et des troubles intestinaux chez 4 à 8%
des personnes infectées
Poliomyélite non paralysante avec des spasmes
musculaires et un mal de dos (durée 2 à 10 jours)
Elle concerne 1 à 2% des sujets infectés
Poliomyélite paralysante de type motrice et musculaire
Elle touche 0,1 à 2% des personnes essentiellement les
enfants avec 10% de mortalité
Les paralysies sont dues à la lyse des neurones moteurs
Evolution d’une infection par le poliovirus
Jours après le contage
0
5
10
15
Malaise fébrile
Atteinte du SNC
1-2%
Pour 100
personnes
infectées
Formes nerveuses
Formes fébriles pures
4-8%
Formes asymptomatiques
90-95%
Sang
Virus
Gorge
durant parfois 3-4 mois
Selles
SNC
toute la vie
Anticorps
neutralisants
Organisation structurale de l’ARN génomique du poliovirus
et expression des protéines virales
Protéines structurales
Protéines non structurales
Polyprotéine (247 kDa)
Synthèse des différentes protéines des picornavirus
5’
3’
IRES
AAAAA
VPg
Traduction coiffe-indépendante médiée par l’IRES
Protéines structurales
Protéase
Protéines non structurales
Protéase
Réplication
du génome
Stimule activité
de 3D
Viroporine
Encapsidation Perméabilité
membranaire
VPg
. Protéase
. Réplication
du génome
Protéase
ARN
polymérase
. Réplication du génome viral
. Altère traduction et la transcription de l’hôte
et maturation de la polyprotéine
. Morphogenèse
. Modifie l’homéostase apoptotique de l’hôte
EncapsidationPerméabilisation
des membranes
La capside du poliovirus
VP1 VP1
VP1
VP1
VP1
VP3
VP2
VP3
VP2
VP2
VP3
Modélisation de la capside du poliovirus
Nombre de triangulation T=3
VP4
VP1
VP3
VP2
=> 180 sous-unités protéiques
. 12 pentamères formés de VP1
. 20 hexamères formés de 3 VP2
et 3 VP3 organisées en alternance
. 60 VP4 localisées au niveau de la
surface interne de la capside
Fonctions des protéines des Picornaviridae
Domaine P1: protéines de la capside VP4, VP2, VP3 et VP1
Domaine P2 : 3 protéines 2A, 2B et 2C
2A . protéase de type chymotrypsine qui libère le domaine P1 du reste de la
polyprotéine (pas d'activité protéolytique des aphtovirus)
. la protéine 2A des entérovirus et des rhinovirus bloque la synthèse
protéique en clivant le facteur d'initiation de la traduction eIF4G
. elle est probablement impliquée dans la réplication de l'ARN viral.
2B . la protéine 2B et/ou son précurseur 2BC induisent la formation de
nombreuses vésicules à partir du réticulum endoplasmique
=> ces vésicules constituent le site de réplication du virus.
. elle modifie la perméabilité membranaire des cellules infectées ce qui
pourrait jouer un rôle dans le relargage des virions. Elle forme des pores dans la
membrane : 2B est une viroporine.
. elle inhiberait aussi les voies sécrétoires (Golgi) de la cellule
2C : . elle a un rôle important dans la réplication : elle se lie à l'extrémité 3' de
l'ARN. elle possède une activité NTPase et présente des homologies avec des
hélicases (activité jamais démontrée)
. elle induit aussi la formation de vésicules membranaires.
. elle est impliquée dans le processus d'encapsidation de l'ARN
Domaine P3 : 4 protéines 3A, 3B, 3C et 3D
3A :
. elle inhibe le transport intracellulaire du réticulum endoplasmique vers
l’appareil de Golgi
3B :
. VPg
3C :
. elle porte une activité une protéase "chymotrypsine-like" impliquée sous
sa forme libre ou sous forme de précurseur 3CD dans les clivages de la
polyprotéine (activité 3CPro).
. Elle inhibe grâce à son activité la transcription des gènes cellulaires
3DPol :
. ARN polymérase-ARN dépendante => réplication de l'ARN viral et
uridylation de la VPg
le précurseur 3AB permet l'ancrage du complexe de réplication dans les membranes
et stimule l’activité de la protéine 3Dpol.
Récepteur du poliovirus
NH2
48
région interagissant
avec le virus
S
73
S
42
S 54
S
44
S
45
S
31
24
Segment
transmembranaire
25
Segment
ou intracytoplasmique
50
COOH
CD155 ou HPVRα
α ou δ
Infection des neurones moteurs par le poliovirus
Réplication du virus et
destruction du neurone
moteur
Moelle épinière
Neurone moteur
Transport rétrograde du
complexe virus-récepteur
le long de l’axone
Invasion des neurones
moteurs au niveau de
la jonction neuro-musculaire
Modèles d’entrée de l’ARN génomique du poliovirus (1)
Capside vide
(virion sans ARN)
Virion infectieux
156S
Particule A (Altérée)
Réaction
reversible
80S
125S
ARN
Infectosome
Récepteur
CD155
. Attachement
. Invagination
de la membrane
Puit
recouvert
Endocytose
ARN viral
. Projection de VP4
. Gonflement de la
capside présentant
l’extrémité N-terminale
hydrophobe de VP1
. Formation d’un pore
dans la membrane
. Libération de l’ARN
dans le cytoplasme
Moins de 1% des virions
initie un cycle infectieux
ARN viral
Cycle infectieux du poliovirus
Effet
pro-apoptotique
Attachement
au récepteur
Noyau
Maturation
coiffe
Décapsidation
5’
Arrêt de la
transcription
Entrée
Effet
anti-apoptotique
Arrêt traduction
coiffe-dépendante
Réplication
du génome
AAA 3’
Traduction
IRES-dépendante
5’
5’
3’
ARN+
3’
3’
ARN-
Morphogenèse
3’
5’
Amas de vésicules
membranaires
(rosettes)
5’
5’
5’
5’
5’
5’
5’
5’
3’
3’
3’
3’
3’
3’
3’
Morphogenèse du poliovirus
P1
VP0, VP3, VP1
(VP0, VP3, VP1)5
Protomère
5S
Pentamère
14S
Procapside
(capside vide)
80S
Provirion
125S
(VP0, VP3, VP1)60
(VP0, VP3, VP1)60 + ARN
ARN viral
VP0
VP2 + VP4
Virion
160S
(VP4, VP2, VP3, VP1)60 + ARN
Diagnostic biologique
Isolement du virus
On l'obtient à partir d'un prélèvement pharyngé ou rectal, plus difficilement à
partir du LCR, sur des cultures cellulaires d'origine humaine ou simienne. En
24 à 48 heures l'ECP (effet cytopathologique) se manifeste. La confirmation
et l'identification du sérotype se font par réaction de neutralisation de l'ECP
par des sérums antipolio 1, 2 et 3.
La distinction des souches vaccinales et des souches sauvages nécessite
l'emploi de sérums monoclonaux spécifiques des souches vaccinales, soit
l'étude des effets de la température sur la culture (RCT pour reproductive
capacity temperature) soit des techniques de biologie moléculaire.
Effet cytopathogène. (ECP)
Les poliovirus ne se multiplient que sur cellules humaines ou simiennes de
première explantation ou en lignée continue. Les cellules infectées
s'arrondissent, deviennent plus réfringentes et se détachent de la paroi de la
boîte de culture ; finalement toute la nappe est détruite. Après coloration, on
observe dans les cellules infectées une grande inclusion cytoplasmique
repoussant le noyau en forme de croissant vers la périphérie de la cellule.
Nombre atteint de la poliomyélite antérieure aiguë
Nombre de personnes atteintes de poliomyélite antérieure aiguë
en France de 1949 à 1998
100
Incidence par
million d’habitants
VPI (1958)
75
Mortalité par
million d’habitants
VPO (1962)
50
Vaccination obligatoire
(Loi du 1er juillet 1964)
25
0
1949
1959
1969
1979
1989
(7,5 kb)
5’
VP2
VP3
VP1
2A 2B
2C
3A
3B
ARN+
VP4
Déterminants de l’atténuation des souches vaccinales Sabin
3C
3D pol
AAAAAAAAAAAAA
VPg
Phe134
G189 G480 Ser65 Met225 Thr106
A481
U472
VP2
VP3
Phe91
VP4
PV-3/Sabin
2A 2B
2C
3A
2A 2B
2C
3A
2A 2B
2C
3A
3C
3D pol
3C
3D pol
3C
3D pol
Ile143
VP4
PV-2/Sabin
VP1
3B
VP3
3B
VP2
3B
VP4
PV-1/Sabin
His73
VP2
VP3
VP1
Thr6
VP1
Avantages et inconvénients des vaccins anti-polio
Vaccins anti-polio
Avantages
Inconvénients
Vaccin polio inactivé
injectable (Salk/Lépine)
- innocuité totale
- association possible
avec : diphtérie/tétanos/
coqueluche/hépatite B
- pas d’immunité locale intestinale
- rappels réguliers tous les 10 ans
- maintien nécessaire d’une couverture
vaccinale élevée dans la population
Vaccin polio atténué
buvable (souches Sabin)
- efficacité remarquable
- immunité générale et
locale intestinale
- facilité d’administration
(campagne de masse)
- contagieux pour l’entourage
- contre-indications pour :
la femme enceinte
l’immunodéprimé
- fragilité (conservation au froid)
- interférence avec d’autres entérovirus
- réversion vers le caractère sauvage :
poliomyélite post-vaccinale est de 1/107
3’
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