Cryothérapie corps entier et assurance responsabilité civile

Cryothérapie
corps
entier
et
assurance
responsabilité
civile
Whole
body
cryotherapy
treatment
and
liability
insurance
Gesco
assurances,
133,
rue
Alexandre-Dumas,
BP
90634,
80006
Amiens
cedex
1,
France
Reçu
le
15
janvier
2014
;
accepté
le
3
avril
2014
Danièle
Croquet
Franky
Corbut
Mots
clés
Asphyxie
Contre-indications
Dommage
Faute
Obligations
Keywords
Asphyxia
Contraindication
Third-party
damages
Misconduct
Obligation
DOIs
des
articles
originaux
:
http://dx.doi.org/10.1016/j.
kine.2014.06.004,
http://dx.
doi.org/10.1016/j.
kine.2014.06.003,
http://dx.
doi.org/10.1016/j.
kine.2014.06.002,
http://dx.
doi.org/10.1016/j.
kine.2014.04.004,
http://dx.
doi.org/10.1016/j.
kine.2014.06.006,
http://dx.
doi.org/10.1016/j.
kine.2014.06.005
Auteur
correspondant
:
F.
Corbut,
Gesco
assurances,
133,
rue
Alexandre-Dumas,
BP
90634,
80006
Amiens
cedex
1,
France.
Adresse
e-mail
:
gesco.assurances@wana
doo.fr
(F.
Corbut)
RÉSUMÉ
Aucune
autorité
de
santé
en
France
ou
loi
ne
régit
les
compétences
nécessaires
pour
délivrer
des
séances
de
CCE,
alors
que
les
risques
ne
sont
pas
anodins
:
risque
mortel
par
asphyxie,
brûlure,
hypothermie
ou
risques
divers
pour
non-respect
des
contre-indications.
Étant
donné
le
risque
patient
encouru,
il
est
important
que
le
patient
puisse
être
informé
des
qualications
du
«
praticien
»
(coiffeur,
instituteur,
kinésithérapeute,
médecin,
cuisinier,
etc.),
ainsi
que
de
l'exis-
tence
de
la
souscription
par
l'utilisateur
d'une
assurance
dédiée
couvrant
totalement
les
risques
encourus
par
le
patient.
En
effet,
les
multirisques
ou
RCP
classiques
ne
couvrent
pas
ces
risques
et
le
«
praticien
»
bien
souvent
ne
le
sait
pas,
et
surtout
le
patient
n'est
pas
couvert.
Niveau
de
preuve.
Non
adapté.
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2014
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Masson
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droits
réservés.
SUMMARY
In
France,
there
is
no
health
authority
or
law
governing
the
qualications
required
to
provide
whole-body
cryotherapy,
despite
the
real
risks
involved:
risk
of
death
from
asphyxia,
burning,
hypothermia
and
various
risks
incurred
by
failure
to
respect
contraindications.
Given
these
risks,
it
is
important
that
the
patient
should
be
informed
as
to
the
qualications
of
the
"practitioner''
(hairdresser,
teacher,
physiotherapist,
physician,
cook,
etc.)
and
the
possibility
for
the
user
to
take
out
a
dedicated
insurance
policy
totally
covering
all
patient
risks.
Classical
multirisk
and
liability
insurance
policies
do
not
cover
these
risks
and
the
"practitioner''
is
frequently
unaware
of
this
fact;
notably,
the
patient
is
not
covered.
Level
of
evidence.
Not
applicable.
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reserved.
Kinesither
Rev
2014;14(152153):6668
Dossier
Cryothérapie
corps
entier
:
le
frisson
salvateur
66
http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2014.06.001
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LES
TEXTES
Conformément
à
l'article
L
1142-1,
alinéa
1
du
Code
de
la
Santé
Publique,
sont
soumis
aux
dispositions
de
la
loi
du
04
mars
2002
(dite
loi
Kouchner)
les
professions
réglemen-
tées
gurant
dans
la
4
e
partie
du
nouveau
Code
de
la
Santé
Publique
dont
la
profession
de
masseur-kinésithérapeute.
Les
masseurs-kinésithérapeutes
peuvent,
depuis
la
loi
du
04
mars
2002,
prescrire,
sauf
avis
contraire
d'un
médecin,
les
dispositifs
médicaux
nécessaire
à
l'exercice
de
leur
profession.
Les
masseurs-kinésithérapeutes
sont
en
outre
soumis
à
un
Code
de
déontologie
codié
aux
articles
R.
4321-51
et
sui-
vants
du
Code
de
la
Santé
Publique.
QUELLES
SONT
LES
OBLIGATIONS
GÉNÉRALES
DES
PROFESSIONS
MÉDICALES
?
Dans
le
cadre
de
la
Loi
Kouchner
du
04
mars
2002,
le
légis-
lateur
a
voulu
marquer
sa
volonté
de
protéger
le
malade
:
le
masseur-kinésithérapeute
ne
doit
pas
faire
courir
au
patient
des
risques
disproportionnés
par
rapport
au
bénéce
escompté.
Les
4
grandes
directives
de
la
Loi
sont
:
l'obligation
de
soins
conformes
aux
données
acquises
de
la
science
;
le
respect
de
la
vie
privée
du
patient
:
le
secret
médical
;
l'obligation
de
loyauté
:
l'information
et
le
conseil
l'infor-
mation
doit
être
claire,
loyale
et
appropriée
à
l'état
du
malade.
Cette
obligation
s'impose
à
tous
les
praticiens
dans
leur
domaine
de
compétence
;
l'obligation
du
consentement
du
patient
:
aucun
acte
médi-
cal,
ni
aucun
traitement
ne
peut
être
pratiqué
sans
le
consentement
libre
et
éclairé
du
patient
et
ce
consentement
peut
être
retiré
à
tout
moment.
LA
MISE
EN
CAUSE
DE
LA
RESPONSABILITÉ
DU
MASSEUR-KINÉSITHERAPEUTE
Trois
conditions
doivent
être
réunies
:
la
faute
commise
par
le
praticien
;
un
dommage
certain
et
direct
subi
par
le
patient
justiant
son
intérêt
à
agir
en
justice
;
un
lien
de
causalité
entre
la
faute
et
le
dommage.
La
preuve
de
ces
3
éléments
doit
être
rapportée
par
le
patient.
Concernant
une
mise
en
cause
basée
sur
la
défaillance
du
praticien
sur
son
obligation
d'information,
il
y
a
renversement
de
la
charge
de
la
preuve
:
il
appartient
au
praticien
de
prouver
par
tous
moyens
de
l'exécution
de
cette
obligation.
L'ASSURANCE
DES
PROFESSIONS
MÉDICALES
La
Loi
du
04
mars
2002
instaure
l'obligation
d'assurance
Res-
ponsabilité
Civile
Professionnelle
pour
toutes
les
professions
médicales.
Le
défaut
d'assurance
expose
le
contrevenant
à
des
sanctions
pénales
et
à
des
interdictions
d'exercer.
LES
RISQUES
ET
L'ASSURANCE
DANS
LE
DOMAINE
DE
LA
CRYOTHÉRAPIE
CORPS
ENTIER
Toutes
les
contre-indications
à
la
pratique
de
la
cryothérapie
corps
entier
constituent
un
risque
de
mise
en
cause
pour
le
praticien.
Il
est
donc
impératif
de
bien
vérier,
avant
toute
séance,
de
la
levée
de
celles-ci.
D'autres
risques
peuvent
apparaître
en
fonction
des
techno-
logies
utilisées.
Si
le
refroidissement
se
fait
par
gaz
(azote)
par
exemple
et
qu'une
fuite
se
produit,
le
risque
d'asphyxie
peut
apparaître
à
l'intérieur
de
la
chambre.
Autre
exemple
si
le
système
vidéo
ne
fonctionne
pas
ou
fonctionne
mal
ou
que
le
praticien
n'est
pas
présent
lors
de
la
séance
pour
vérier
au
bon
déroulement
de
celle-ci,
sa
responsabilité
sera
engagée
en
cas
d'incident
ou
d'accident.
De
nombreuses
mises
en
cause
en
responsabilité
indiquent
soit
l'absence
du
praticien
soit
un
matériel
défectueux
soit
les
deux.
En
termes
de
responsabilité
civile,
les
compagnies
d'assuran-
ces
n'avaient
pas
appréhendé
la
technique
de
cryothérapie
corps
entier.
Seules
les
différentes
techniques
portatives
peu-
vent
être
prises
en
charge
au
titre
du
contrat
de
responsabilité
civile
professionnelle
;
ce
risque
étant
plus
limité
puisque
très
localisé.
La
cryothérapie
corps
entier
de
par
sa
spécicité
et
en
temps
que
traitement
global
devrait
être
reprise
au
sein
d'un
contrat
de
responsabilité
civile
indépendant
spécique
pour
cette
activité.
L'autre
solution
pour
le
thérapeute
est
de
faire
intégrer
cette
technique
au
sein
de
son
contrat
en
vigueur
mais
il
apparaît
à
ce
jour
que
les
compagnies
d'assurances
refusent
Note
de
la
rédaction
Cet
article
fait
partie
d'un
ensemble
indissociable
publié
dans
ce
numéro
sous
forme
d'un
dossier,
coordonné
par
Michel
Gedda,
nommé
«
Cryothérapie
corps
entier
:
le
frisson
salvateur
»
et
compo
des
articles
suivants
:
Gedda
M.
Cryothérapie
corps
entier
:
le
frisson
sal-
vateur.
Kinesither
Rev
2014;
14(1523).
Adam
J.
Cryothérapie
corps
entier:
histoire,
concept
et
matériel.
Kinesither
Rev
2014;
14
(1523).
Bertrand
D.
La
cryothérapie
corps
entier
:
nouvelle
approche
thérapeutique.
Kinesither
Rev
2014;14
(1523).
Mesure
S,
Catherin-Marcel
B,
Bertrand
D.
La
cryothérapie
corps
entier
:
littérature
et
perspectives
de
recherches.
Kinesither
Rev
2014;
14(1523).
Adam
J.
Impact
de
la
cryothérapie
corps
entier
sur
la
récupération
musculaire
chez
le
sportif.
Kinesither
Rev
2014;14(1523).
Croquet
D,
Corbut
F.
Cryothérapie
corps
entier
et
assurance
responsabilité
civile.
Kinesither
Rev
2014;
14(1523).
Legrand
C.
Cryothérapie
corps
entier
:
coûts
d'inves-
tissement,
de
fonctionnement
et
rentabilité.
Kine-
sither
Rev
2014;14(1523).
Kinesither
Rev
2014;14(152153):6668 Dossier
Cryothérapie
corps
entier
:
le
frisson
salvateur
67
de
l'intégrer
au
contrat
du
cabinet.
Ce
risque
relève
de
la
responsabilité
médicale
dans
les
nomenclatures
des
assureurs.
Il
est
important
également
de
prévoir
au
niveau
des
garanties
l'ensemble
des
intervenants
qui
seraient
susceptibles
de
manipuler
les
matériels.
Néanmoins,
ils
le
feront
toujours
sous
la
responsabilité
du
praticien.
Enn,
non
plus
en
termes
de
responsabilité
civile
mais
au
niveau
des
dommages
aux
biens
il
est
important
pour
les
thérapeutes
occupant
des
locaux
loués
de
vérier
les
obliga-
tions
d'assurances
du
bail
et
de
prévoir,
si
nécessaire,
dans
l'assurance
de
ces
locaux
la
garantie
«
risques
locatifs
»
(et
ce
notamment
si
l'équipement
est
installé
au
sein
d'une
clinique
par
exemple)
ainsi
que
de
veiller
aux
risques
de
montages
et
essais
compte
tenu
des
types
d'équipement
et
des
montants
engagés.
Déclaration
d'intérêts
Les
auteurs
déclarent
ne
pas
avoir
de
conits
d'intérêts
en
relation
avec
cet
article.
POUR
EN
SAVOIR
PLUS
Recommandations
de
l'European
Industrial
Gases
Association
(Asso-
ciation
européenne
des
fabricants
et
distributeurs
de
gaz
médical)
:
http://www.eiga.eu/index.php?id=294&tx_abdownloads_pi1[action]
=getviewdetailsfordownload&tx_abdownloads_pi1[uid]=1382&tx_
abdownloads_pi1[category_uid]=13&tx_abdownloads_pi1[cid]=
878&cHash=a31a02d9a1f3454856679b44603a1f35.
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che
qui
met
en
garde
contre
les
risques
d'asphyxie
dans
les
caissons
à
Azote.
Points
à
retenir
Obligation
d'assurance
responsabilité
civile.
Mise
en
cause
du
praticien.
Faute
du
praticien.
Dommage
causé
à
un
tiers.
Accident
ou
négligence
lors
du
traitement.
D.
Croquet,
F.
Corbut
Dossier
Cryothérapie
corps
entier
:
le
frisson
salvateur
68
1 / 3 100%