Israël, Horloge de Dieu n° 015 Mars 2010 3
Editorial
Pourim : Quel message pour l’Iran ?
La communauté Juive vient de
fêter Pourim. Un événement
qui commémore l’action d’une
grande figure emblématique
de la Bible, Esther.
Le contexte du récit de la Méguila (le
traité contenant les lois de Pourim
avec un riche matériel exégétique
sur le Livre d’Esther) nous dévoile
l’ampleur de cet événement historique.
C’était à une époque où le peuple
juif, déjà exilé en Babylone, n’avait
ni sa souveraineté, ni son sanctuaire
(Vème –IVème siècle av. JC).
A son tour, Babylone était tombé
aux mains des Perses et s’étendait
de l’Inde à l’Ethiopie. Sous le règne
de Cyrus, les Juifs avaient reçu
la permission de regagner Israël
toujours sous la domination Perse et
d’y reconstruire le Temple. Ce retour
n’était pas facile, une partie seulement
du peuple s’y était rendue et avait jeté
les fondations du sanctuaire.
Et sous le règne d’Assuérus, les
Samaritains, s’opposant aux Juifs,
les accusèrent de vouloir mener une
conspiration contre la Perse, le roi
prêta foi à ces accusations et fit arrêter
malheureusement la construction du
Temple. Il fallait attendre Darius pour
reprendre les travaux.
L’histoire de Pourim se situe donc à
une époque où une partie du peuple
juif se trouvait en Israël attendant de
pouvoir réédifier le Temple, l’autre
était dispersée dans l’empire perse.
A Suze, lieu de résidence d’Assuérus,
il y avait également une communauté
juive, c’est là où Pourim a commencé.
“Pourim” signifie en perse “sorts”.
Cela en souvenir du sort qu’Haman
avait consulté pour fixer la date
d’extermination des Juifs.
Haman, le premier ministre, qui
haïssait Mardochée, avait obtenu du
roi l’ordre d’exterminer le peuple juif,
et le jour de ce massacre était fixé,
comme le veut la coutume, par le sort.
Mardochée va demande alors à la
reine Esther d’obtenir du roi le salut des
Juifs, en révélant ses origines, ceci au
péril de sa vie. Elle l’a fait en dévoilant
aussi au roi les sentiments d’Haman
vis à vis de Mardochée. Et le jour fixé
par les sorts pour l’extermination des
Juifs voit la situation complètement
renversée : ce sont leurs ennemis
qui sont massacrés, dont Haman. Et
Mardochée nommé 1er ministre.
Aujourd’hui la race juive est encore
sous menace. L’esprit de Haman qui
hier était sur Hitler, aujourd’hui cet esprit
repose certainement sur le président
Iranien Mahmoud Ahmadinejad. Ce
dernier nie publiquement la shoah et
cherche à effacer Israël de la carte
du monde. Et pire encore il poursuit
son programme d’enrichissement
de l’uranium à presque 20 % dont
le seul but reste connu de toute la
communauté internationale.
Les appels à un durcissement
des sanctions pour contraindre la
République islamique à abandonner
son programme nucléaire ont été
renouvelés. Mais plus l’Iran est
menacé, plus il devient provocateur
et plus les chances de trouver un
compromis se réduisent.
La scène internationale est divisée en
deux coalitions rivales : la première
tient à des sanctions plus sévères
contre l’Iran et, si celles-ci se révèlent
inefficaces, envisage de bombarder
ses installations nucléaires ; la
seconde, quant à elle, préconise un
dialogue patient avec Téhéran, et
rien d’autre qu’un dialogue.
Le rôle d’arbitre semble être joué
par Barack Obama qui se situe entre
les deux coalitions avec sa politique
initiale de main tendue à l’Iran.
Aujourd’hui sa politique s’est durcie
pour se transformer en une opposition
impatiente au régime islamique. Cela
compromet également malgré lui,
son souci de rapprochement avec le
monde arabe et musulman. Car il a
dû admettre à contrecœur que des
sanctions plus dures pourraient être
nécessaires.
Nous osons croire que la fête de
Pourim qui vient d’être célébrée
serait une forte interpellation pour
Mahmoud Ahmadinejad. Car la
Méguila nous révèle que tous ceux
qui se sont levés contre ce peuple
sont passés sans réussir et ont légué
l’échec à leurs prédécesseurs anti
juifs.
L’avenir nous le dire plus
Pathy Situazola
Le Président Iranien,
Mahmoud Ahmadinejad