Morbus Bowen
couche supercielle de la peau (épiderme) qui se sont
transformées en cellules cancéreuses, que ces cellules se
sont ensuite divisées et qu’elles ont continué à grandir en
surface (pas en profondeur). Mais elles sont encore «sur
place», c’est-à-dire exactement là où elles sont apparues.
Elles n’ont pas encore formé de métastases (c’est-à-dire
qu’il n’y a pas encore de cellules qui se sont détachées),
qu’il n’y a encore aucune autre couche de la peau qui
soit atteinte – si l’on excepte la couche supercielle – et
surtout qu’aucun autre organe n’est atteint.
Les lésions caractéristiques de la maladie de Bowen sont
généralement visibles à l’œil nu: elles se présentent sous
la forme d’excroissances rouges ou brun-rouge, croûteuses
et squameuses. Il est important que le diagnostic soit
posé par un dermatologue expérimenté. Il fera procéder
dans la plupart des cas au prélèvement d’un fragment de
peau, qu’il soumettra à un examen histologique (examen
au microscope des structures nes du tissu) en raison du
risque élevé de confusion d’une maladie de Bowen avec
un psoriasis ou un eczéma. Contrairement à la kératose
actinique apparentée à la maladie de Bowen, qui n’appa-
raît qu’à des endroits du corps qui ont été exposés au
soleil, la maladie de Bowen peut également survenir sur
des zones non exposées. Les rayons solaires ne sont donc
pas le déclencheur unique de cette maladie. En plus du
soleil, il existe toute une série de facteurs déclenchants,
comme les produits chimiques (l’arsenic, les hydrocar-
bures polycycliques, comme le benzol, l’essence, le
goudron, la suie, et
c.), les substances psychoactives,
comme l’alcool et la nicotine et beaucoup d’autres en-
core. On a découvert récemment que certains virus
pouvaient être impliqués. Ce qui ne veut pas di
re que la
maladie de Bowen est une maladie infectieuse qu’on dé-
veloppe lors d’une infection virale mais qu’en cas de
contamination par des virus ceux-ci favorisent très cer-
tainement la formation de ce «carcinoma in situ».
■ Faut-il traiter la maladie de Bowen
Oui. La maladie de Bowen doit être traitée, car elle ne
régresse pas spontanément ou seulement dans de très
rares cas, mais avant tout parce que la probabilité est
grande de la voir se transformer, à un moment ou à un
autre, en un carcinome spinocellulaire (spinaliome)
croissant en profondeur.
Un spinaliome qui se développe en profondeur est un
cancer de la peau relativement agressif, qui a tendance à
se propager aux autres couches de la peau et à former
des métastases. Les métastases, une affection maligne,
sont le produit de la dissémination de cellules cancé-
reuses ou de nids cellulaires par voie sanguine ou lympha-
tique dans l’organisme qui peuvent coloniser d’autres
organes et propagent ainsi le cancer. Dans le chapitre pré-
cédent, nous avons découvert le terme de «carcinoma in
situ». En réalité, on peut déduire du fait que la maladie de
Bowen soit un précurseur du cancer, localisé «in situ»,
c’est-à-dire très précisément à l’endroit où les cellules
cancéreuses sont apparues, qu’un traitement est possible
et a de bonnes chances de succès. Grâce aux méthodes
modernes, dont le thérapie photodynamique, on arrive de
nos jours à stopper la maladie de Bowen et à empêcher
qu’elle ne se transforme en un dangereux spinaliome.
Plusieurs traitements successifs sont parfois nécessaires.
Une telle série de traitements, si elle s’avère nécessaire,
peut très bien être effectuée sous forme de PDT.