r L'articl -9 invité .) Les Qubits et le calcul quantique...
une propriété importante : elle est toujours réversible tant
que le système est isolé. Le concept d' « isolé » est un peu
délicat à définir. Nous pouvons toujours agir sur le systè-
me, en appliquant sur lui par exemple différents champs.
Ce que nous ne permettons pas est une réaction du système
sur le reste de l'Univers, changeant son état. Une autre
façon, plus moderne et plus élégante d'exprimer la même
chose, est de dire qu'il n'y a aucun échange d'informa-
tions entre le système et le reste de l'Univers. Tant qu'au-
cune observation, aussi subtile et précise qu'elle soit, ne
peut nous dire dans quel état est le système, il est isolé.
Puisque l'évolution est réversible, elle est non-dissipative :
la thermodynamique nous dit en effet que les processus
dissipatifs sont toujours irréversibles.
Ensuite vient l'un des postulats les moins intuitifs : le
postulat de mesure. Il dit que si nous mesurons un des
« observables » caractérisant la particule, tels que sa
position, son impulsion ou impulsion orbitale, nous
« effondrons » la fonction d'onde dans l'un des états spé-
cifiques à cet observable, appelés états propres. Les
mesures ultérieures du même observable (si elles sont
faites soigneusement) ne changeront pas l'état de système
et donneront par conséquent toujours et toujours la même
réponse. Les mesures, bien sûr, ne sont pas réversibles,
puisque l'idée sous-jacente est de fournir un transfert d'in-
formations depuis le système vers l'observateur.
Pour un système et un observable donnés, il peut y
avoir un nombre infini d'états propres. Par exemple, les
mesures d'énergie d'une particule libre peuvent avoir
pour résultat un continuum de valeurs, alors que les
mesures de la même particule, confinée dans une boîte,
ont un nombre infini de résultats possibles mais discrets
et donc séparés les uns des autres. Les mesures de la
projection du moment cinétique d'une particule de spin
1/2, tel qu'un électron, auront seulement deux résultats
possibles : le spin en haut et le spin en bas, puisqu'il y a
seulement deux états propres.
Il est habituel et commode d'assimiler les états quantiques
à des vecteurs complexes. Alors, les vecteurs propres d'un
observable forment une base 1 -Il,), 1 --orthonormée.
(1 1) - 0) ) -ci t, (Iqf, (1 o) ) + (IV/-, (/- 0 »)
) i 1
observable forment une base 1 " i, 1 1 ! 1.... orthonormée.
N'importe quel autre état peut être exprimé comme une combi-
1 1 1
= C, \J,) + a-- 1 1-1,
+...
naison de ces états de base
où CI,C2... sont des nombres complexes. Ainsi, si nous
avons N des états de base, tous les états possibles du sys-
tème remplissent un espace de nombres complexes N
dimensionnel, appelé espace de Hilbert. Il est important
de noter pour la suite que l'équation de Schrodinger est
linéaire, parce que si au commencement le système était
dans un état lf (l
de combinaison des états propres, aux temps subsé-
quents, il sera dans la même combinaison des états de
base évolués :
-CI (-,
() " ' ()) " -
Une autre façon de dire la même chose, est que l'évolutionUne autre façon de dire la même chose, est que l'évolution
de l'état, gouvernée par l'équation de Schrôdinger, est une
rotation dans l'espace de Hilbert (nous pouvons choisir
l'axe et l'angle de la rotation en changeant les forces appli-
quées au système et en changeant ainsi son hamiltonien).
Généralement, on peut choisir différents ensembles
d'états de base pour un système, en choisissant l'ob-
servable à mesurer. Assez souvent, il est commode de
choisir les états propres d'énergie.
Une propriété importante, et l'une des plus contre-
intuitives des systèmes quantiques, est l'intrication.
Supposons que nous avons deux objets A et B, chacun
d'entre eux ayant, pour la simplicité, deux états de base
que nous désignonsl 0) et t . Alors le système composé de
ces deux objets aura 4 états de base : 1 00, 101), 110) et 111).
Le premier nombre entre les parenthèses s'applique à A et
le deuxième concerne B. Dans le premier état, les deux objets
sont dans leur état 10) dans le deuxième état, A est dans
o) et B est dans Il), etc.
Avec quelques exceptions, les états de superposition
du système sont intriqués. Leur fonction d'onde ne peut
pas être divisée en une partie représentant A et une autre
partie représentant B. Par conséquent, le comportement
d'A dépend de ce qui arrive à B. De tels états ont des pro-
priétés remarquables. Supposons que nous avons préparé
la superposition 10 o - 11) 1 et avons ensuite mesuré l'état
d'A. Le résultat sera 0) ou 11) avec des chances égales.
Pourtant, comme il y avait seulement 2 des 4 états
possibles du système de deux objets dans la superposition,
si le résultat de la mesure est 1 C alors le système est dans
l'état 1 après la mesure, et nous pouvons maintenant être
sûrs que B est dans l'état 1 ïans même avoir à le mesurer.
C'est vrai même si A et B sont séparés par des millions de
kilomètres, d'où l'application à une « téléportation »
quantique. Une façon de faire intuitivement comprendre
ce mécanisme, qui peut-être perçu comme un cocktail de
magie et de sens commun, est de penser à une paire de
dés dont chaque dé atterrirait au hasard mais l'autre sui-
vant toujours le premier.
Pour illustrer les principes décrits ci-dessus, considé-
rons un électron tournant autour d'un proton ou atome
hydrogène. En principe, ce système a un nombre infini
d'états. Pourtant, tant que l'atome demeure entier, le
spectre de résultats possibles d'une mesure d'énergie est
discret et les états propres correspondants sont bien séparés.
Si nous voulons écrire la fonction d'onde comme une
fonction de position (par opposition à, disons, l'impulsion),
pour les deux niveaux d'énergie les plus bas, on parvient
Ici et dans la suite nous omettons un multiplicateur constant nécessaire pour normaliser la fonction d'onde.
REE
W 10
Novembre 2004