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• la fabrication d’implants ou de prothèses personnalisés conçus à partir des nouvelles techniques
de scan 3D. Par exemple, il est possible de créer des prothèses de hanche pour des patients dont l’os
est en partie détruit et dont les fixations se situent sur des zones d’os sain. L’impression 3D est donc ici
directement mise au service du patient pour lui apporter une réponse thérapeutique au plus proche de
ses besoins.
Les 2 autres applications sont davantage destinées à l’usage du chirurgien.
• L’impression 3D, combinée également au scan 3D, permet de créer des guides, propres à chaque
patient, utilisés par le chirurgien lors de l’opération pour accélérer et sécuriser ses
manipulations (pour la fixation d’implants vertébraux par exemple).
• Enfin, la dernière application concerne la fabrication de maquette d’organe ou d’os, permettant aux
chirurgiens ou aux étudiants de s’entrainer sur une réplique fidèle de la partie du corps à
opérer. Cette technique est particulièrement utilisée par les dentistes car elle permet de fabriquer,
dans un matériau reproduisant les propriétés de l’os, une réplique parfaite de la mâchoire du patient et
ainsi de s’exercer sur la pose d’implants.
Demain, réparer le corps humain grâce à la bio-impression
Si l’impression 3D permet aujourd’hui de fabriquer des dispositifs médicaux personnalisés, elle permettra dans
un futur proche de produire des tissus biologiques utilisés en médecine régénérative. Loin de l’impression
d’organes entiers tels que le cœur ou le poumon qui relève encore de la science-fiction au vu de leur
complexité biologique, la bio-impression permettrait la fabrication, rapide et en quantité importante, de
tissus tels que la peau, la cornée ou l’os. Les premiers essais cliniques utilisant ces tissus pourraient
faire leur apparition d’ici 10 ans2.
Outre l’intérêt thérapeutique qui ressort directement de cette technologie (greffe de peau pour les grands brulés
par ex.), la bio-impression pourrait être utilisée par l’industrie pharmaceutique pour la conception de modèles
d’études plus représentatifs, ce qui permettrait de réduire l’expérimentation animale (l’Oréal a noué un
partenariat avec la start-up américaine Organovo en 2015 afin de produire de la peau imprimée en 3D pour
tester ses cosmétiques3)
L’impression 3D de médicament va-t-elle révolutionner le secteur de la santé ?
L’application de l’impression 3D à la chirurgie et à la médecine régénérative représente une innovation majeure
dans le secteur de la santé, mais une autre application de cette dernière revêt un caractère
totalement« disruptif ». En août 2015, la FDA a approuvé le premier médicament produit grâce à
l’impression 3D, le Spritam du laboratoire américain Aprecia Pharmaceuticals. Ce médicament,
commercialisé début 2016 aux USA, est un traitement contre l’épilepsie et utilise comme principe actif le
lévétiracétam (classiquement utilisé dans les médicaments contre l’épilepsie). Ce traitement, obtenu par
l’impression 3D, se présente sous forme de comprimés très poreux, permettant une dissolution beaucoup plus
rapide que celles des produits classiques. L’impression 3D permet également de doser plus précisément le
principe actif du médicament et ainsi de produire des comprimés dont le dosage est adapté aux besoins du
patient. Outre ces avantages thérapeutiques, la commercialisation du Spritam pose de nouvelles
problématiques qui pourraient révolutionner l’industrie pharmaceutique.
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2!Fabien!Guillemot,!chercheur!à!l’Inserm!en!bio-ingénierie!tissulaire!
3!Communiqué!de!presse!Organovo,!«!l’Oreal!announces!research!partnership!with!Organovo!to!develop!3D!bio-printed!
skin!tissue»!