Prévention du cancer du col de l`utérus et des verrues génitales

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Journal de pédiatrie et de puériculture (2013) 26, 297—299
Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
FLASH INFO
Prévention du cancer du col de l’utérus et des
verrues génitales夽
Les papillomavirus humains (HPV) sont des virus très répandus qui se transmettent principalement par voie sexuelle
(sans nécessairement qu’il y ait pénétration, de simples
attouchements peuvent parfois suffire) et qui peuvent être
à l’origine de différentes maladies : certains cancers, dont
notamment le cancer du col de l’utérus, mais aussi les verrues génitales (également appelées condylomes).
Le plus souvent, les papillomavirus sont éliminés naturellement par l’organisme mais, dans 10 % des cas, ils persistent
et peuvent être à l’origine de lésions précancéreuses génitales (col de l’utérus, vulve et vagin) chez la femme et de
verrues génitales chez les deux sexes. Les types de papillomavirus 16 et 18 sont à l’origine d’environ 70 % des cancers
du col de l’utérus en Europe, de la majorité des lésions précancéreuses du col de l’utérus (appelées aussi CIN2/3 ou
bien lésions dysplasiques cervicales de grade modéré ou
sévère) et de 70 % des lésions précancéreuses de la vulve et
du vagin. Les types 6 et 11 sont responsables de la formation
de 90 % des verrues génitales.
Aujourd’hui le cancer du col est un cancer évitable grâce
à la vaccination et au dépistage. Le cancer du col de l’utérus
est un cancer qui touche particulièrement la femme jeune,
avec un pic de diagnostic vers 40 ans. Il nécessite le plus souvent une prise en charge médicale lourde et traumatisante
pour la patiente (ablation chirurgicale de l’utérus, chimiothérapie, radiothérapie. . .). Il existe aujourd’hui deux
moyens préventifs synergiques pour agir contre le cancer
du col de l’utérus : le dépistage par frottis cervico-utérin,
recommandé tous les trois ans par la Haute Autorité de santé
chez les femmes de 25 à 65 ans et la vaccination préventive destinée à toutes les jeunes filles de 11 à 14 ans et en
rattrapage jusqu’à 19 ans révolus, en sachant que la vaccination est d’autant plus efficace que les jeunes filles n’ont
pas encore été exposées au risque de l’infection HPV.
Ces deux outils de prévention du cancer du col de l’utérus
sont aujourd’hui intégrés au Plan Cancer 2009—2013 :
l’INCA rappelle dans ce plan, tout en tenant compte de
夽
Dossier de presse de Sanofi Pasteur d’avril 2013.
0987-7983/$ — see front matter
http://dx.doi.org/10.1016/j.jpp.2013.06.003
l’importance du dépistage, la nécessité de renforcer encore
le taux de couverture vaccinale à 14 ans. La vaccination permet de prévenir environ 70 % des cancers du col de l’utérus.
Aujourd’hui deux vaccins HPV sont disponibles : un vaccin
quadrivalent et un vaccin bivalent. Le vaccin quadrivalent
Gardasil® est dirigé non seulement contre les HPV de types
16 et 18 mais également contre les types 6 et 11, responsables du développement des verrues génitales. Ces vaccins
préventifs, pour être pleinement efficaces, doivent être
administrés tôt, avant les premiers contacts avec les virus.
Quelques années après l’instauration de programmes de vaccination HPV dans le monde, les premiers bénéfices de la
vaccination commencent à être mesurés.
En France, sept ans après la mise en place de la vaccination HPV, les données montrent que la couverture vaccinale
est insuffisante et doit être optimisée. Dans cette optique, le
Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a décidé d’abaisser
l’âge de la vaccination HPV de 14 à 11 ans, tel que cela est
pratiqué dans la plupart des pays.
Les papillomavirus humains à l’origine de
différents cancers et maladies génitales
Les papillomavirus humains (HPV) sont des virus communs
et très répandus qui se transmettent principalement par
voie sexuelle, chez les femmes comme chez les hommes.
Le plus souvent, ces virus sont éliminés par l’organisme,
avant même d’avoir pu causer une maladie, et donc sans
que le sujet ne s’en rende compte. Être infecté par un papillomavirus humain est très commun et le plus souvent sans
conséquence grave. Mais, dans certains cas, cette infection
peut persister et évoluer notamment vers une lésion précancéreuse cervicale puis vers un cancer du col de l’utérus. En
l’état actuel des connaissances, on ne sait pas déterminer
qui va éliminer le virus et qui aura une infection pouvant se
transformer en cancer.
Il existe environ 40 types différents d’HPV capables
d’infecter la peau et les muqueuses génitales humaines. Les
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Flash info
Figure 1. Les HPV 16 et 18 : les principaux types d’HPV impliqués dans le cancer du col de l’utérus [4]. Prévalence cumulée, en France, des
différents génotypes d’HPV isolés sur une population de 516 cas de cancer invasif du col de l’utérus. Les parties en bleu clair représentent
les infections multiples.
papillomavirus de types 6, 11, 16 et 18 sont responsables de
la majorité des pathologies génitales dues à l’HPV.
Les types HPV 16 et 18 sont dits « à haut risque oncogène »
car ils ont la capacité de transformer les cellules saines
qu’ils infectent en cellules précancéreuses et en cellules
cancéreuses (appelées aussi cellules malignes). Ils sont à
l’origine d’environ 70 % des cancers du col de l’utérus en
Europe et de la majorité des lésions précancéreuses du col
de l’utérus (appelées aussi CIN2/3). Par ailleurs, ces deux
types HPV sont également responsables de 70 % des cas de
cancers et de lésions précancéreuses de la vulve (VIN2/3) et
du vagin (VaIN2/3) dues aux papillomavirus.
Une publication [1] rapportant les données d’études
conduites en France, montre que les génotypes 16 et 18 sont
retrouvés dans 82 % des cancers du col de l’utérus (voir
Fig. 1 ci-après) et dans les lésions cervicales (64 % dans les
CIN2/3 et 28 % dans les LSIL), tandis que les génotypes 6 et
11 étaient retrouvés dans la majorité des condylomes (83 %).
Les types 6 et 11 sont dits « à bas risque oncogène » car
les lésions qu’ils provoquent n’évoluent généralement pas
vers un cancer. En revanche, ils sont responsables de près
de 90 % des verrues génitales (ou condylomes acuminés),
pathologies fréquentes, souvent mal vécues et nécessitant
une prise en charge relativement éprouvante, du fait de leur
récurrence.
L’infection à papillomavirus, fréquente et
souvent précoce
L’infection à papillomavirus, fréquente et souvent précoce.
L’infection à papillomavirus survient souvent à partir de
l’adolescence.
Toutes les études indiquent que le premier contact avec
les papillomavirus humains peut survenir tôt, chez les adolescents et les jeunes adultes. De simples jeux sexuels
peuvent être suffisants pour transmettre une infection et
les préservatifs n’offrent qu’une protection limitée.
Une étude menée au Royaume-Uni [2] sur une population
de près de 50 000 femmes a montré que les infections à HPV
sont particulièrement fréquentes entre 15 et 24 ans. C’est
donc dès le début de leur activité sexuelle que les jeunes
filles et les jeunes femmes sont susceptibles d’être infectées
par un papillomavirus.
L’infection à papillomavirus touche plus de deux femmes
sur trois on estime que plus de 70 % des femmes sexuellement actives seront infectées par un HPV au cours de leur
vie.
L’infection à papillomavirus, une évolution
imprévisible
Le plus souvent, l’infection à HPV ne provoque aucun
symptôme particulier et le papillomavirus disparaît spontanément. Dans 90 % des cas, il est éliminé en moins d’un
an.
Cependant, dans environ 10 % des cas [3], l’infection persiste et peut parfois favoriser le développement de lésions
génitales, à plus ou moins long terme :
• des lésions précancéreuses et des cancers du col de
l’utérus ;
• des lésions précancéreuses et des cancers de la vulve et
du vagin ;
• des verrues génitales, excroissances non cancéreuses de
la peau ou des muqueuses qui apparaissent dans les
régions génitales et/ou anales et qui sont contagieuses.
Ces verrues génitales touchent les hommes et femmes,
avec un pic de fréquence de plus en plus élevé entre 20 et
24 ans.
Le délai d’apparition des lésions génitales après
l’infection à HPV est variable, les lésions précancéreuses
du col de l’utérus peuvent se développer plusieurs années
après l’infection ; les verrues génitales peuvent apparaître
dans les trois à six mois après l’infection.
Prévention du cancer du col de l’utérus et des verrues génitales
Références
[1] Jacquard AC et al., Distribution des génotypes de papillomavirus humain (HPV) dans les lésions génitales en
France : études EDiTH, BEH, 7 juillet 2009/no 29.
[2] Pagliusi SR et al. Efficacy and other milestones for
human papillomavirus vaccine introduction. Vaccine
2004;23:569—78.
299
[3] Peto J et al. Cervical HPV infection and neoplasia in a
large population based prospective study: the Manchester cohort. Br J Cancer 2004;91:942—53.
[4] Pretet et al. Distribution des génotypes de Papillomavirus humain (HPV) dans les cancers invasifs du col
de l’utérus en France : étude EDiTH. Int J cancer.
2008;122:428-32.
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