Télécharger l`article - Chirurgie de la Hanche

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ACTUALITE
RÉUSSIR LE DEVELOPPEMENT
D'UNE ACTIVITÉ D'ARTHROSCOPIE DE HANCHE
Technique et programme « Inside the Hip »
Alexis NOGIER, Thierry BOYER
Institut Nollet, Clinique Maussins-Nollet, Paris
commençant par la périphérie,
et permettant de se passer de
fluoroscopie grâce à un contrôle visuel de la procédure.
P
artout dans le monde
industrialisé, l'arthroscopie de hanche se
développe, suivant le
chemin emprunté par
l'arthroscopie de genou il y a
25 ans et par l'arthroscopie
d'épaule il y a 10 ans. La Société
Internationale d'Arthroscopie
de Hanche (ISHA) a été créée
il y a quatre ans. En 2012, son
congrès annuel a rassemblé
400 chirurgiens de plus de
40 nationalités à Boston,
Massachusets, dont seulement
6 Français. En France, le potentiel reste donc immense : peu
de centres pratiquent la technique et de nombreux territoires n'ont pas accès au traitement arthroscopique conservateur de la coxopathie mécanique. Démarrer et réussir le
développement d'une activité
d'arthroscopie de hanche est un
challenge qui ouvre la voie à
une démarche diagnostique précoce, offre des solutions fiables
aux patients ne relevant pas de
l'arthroplastie totale, et prépare
l'avenir d'une spécialité pour
laquelle la prothèse ne peut être
la seule réponse aux dysfonctionnements mécaniques.
Nous proposons ici des outils
pour pratiquer l'arthroscopie de
hanche, dont une technique
simple et originale. Cet outil
théorique complète un programme pédagogique mensuel d'accueil des praticiens pour partager notre expérience opératoire.
1
Technique
opératoire
Décrite il y a plus de 25 ans,
l'arthroscopie de hanche a traversé une longue période de
confidentialité. Ses rares indications étaient la biopsie, le
lavage articulaire, le retrait de
corps étrangers, la synovectomie, la lésion du labrum et
l'arthroscopie diagnostique. La
description du conflit et des
anomalies morphologiques
fémorales et acétabulaires par
l'équipe de Berne a ouvert un
champ nouveau à la chirurgie
conservatrice de la hanche.
Les gestes de fémoroplastie et
d'acétabuloplastie ont été proposés pour traiter la came et la
tenaille. Initialement pratiquée
par luxation chirurgicale et
trochantérotomie, cette chirurgie a rapidement évolué vers
des approches moins invasives
10
MAITRISE ORTHOPEDIQUE
Installation et
instrumentation
L'absence d'utilisation du fluoroscope simplifie l'organisation
de la salle d'opération, mais ne
dispense pas de prévoir la possibilité d'y recourir en cas de
besoin. Par ailleurs, il reste
obligatoire lors de la courbe
d'apprentissage.
Figure 1 : Installation du patient, l'assistant opératoire soulève le genou pour
fléchir la hanche.
telles que la voie antérieure
ou la voie antéro-latérale,
éventuellement vidéo-assistée.
Finalement, certains auteurs ont
proposé une technique arthroscopique pure, ce qui nécessite
une optique oblique à 70° et
des gestes de capsulotomie.
Anatomiquement, la hanche est
divisée en deux compartiments
séparés par le labrum. Le compartiment central est situé entre
dôme fémoral et surface acétabulaire cartilagineuse, il s'agit
d'un espace virtuel qui devient
accessible après traction axiale
sur le membre inférieur. Le
compartiment périphérique est
situé autour du col fémoral. Il
est lui même séparé en deux
par le repli orbiculaire. S'il
existe un consensus concernant
la nécessité d'explorer les deux
compartiments au cours de l'arthroscopie de hanche, le déroulement de la procédure fait
débat. Bien que la majorité des
équipes dans le monde commence par la hanche centrale,
nous présentons ici une technique originale d'arthroscopie
Figure 2 : L'incision pour la voie optique périphérique est antéro-latérale.
Le patient est installé en décubitus dorsal sur table orthopédique classique ou dédiée, la
fesse doit rester accessible. Les
chaussures sont solidement
attachées. Il faut pouvoir tracter fort, effectuer des mouvements de rotation, de flexion et
d'hyper flexion en décrochant
le pied (tests dynamiques). Les
membres supérieurs sont à 90°
d'abduction. L'appui pelvien ne
doit pas être dur pour limiter
les risques de compression
pudendale. De gros appuis
existent et nécessitent de positionner le membre non opéré
en abduction.
La colonne d'arthroscopie est
installée face à l'opérateur.
L'assistant opératoire instrumente et mobilise le membre, il
se place en regard du genou
(figure 1). L'infirmier circulant
est formé au maniement de la
table orthopédique, et reste disponible durant toutes les phases
de l'intervention. L'anesthésie
générale est le mode habituel et
doit offrir un relâchement musculaire complet.
Deux voies sont utilisées en
routine pour pratiquer une
arthroscopie complète de la
hanche, une troisième est
nécessaire en cas de réparation
du labrum. La première voie
est antérolatérale, son incision
cutanée est située à la pointe de
l'index lorsqu'on pose son
majeur sur l'EIAS et son pouce
sur le grand trochanter (main
droite pour hanche gauche et
réciproquement) (figure 2). Sa
direction est perpendiculaire au
col fémoral, parallèle au rebord
acétabulaire antérieur (direction vers le bas, l'arrière et le
dedans) (figure 3). La deuxième voie est supra trochantérienne, dirigée vers le dedans
pour accéder à l'interligne articulaire ouvert sous traction. En
cas de suture du labrum, une
voie antéro-latérale distale est
pratiquée.
La hanche est fléchie à 30° et
maintenue par l'assistant qui
soutient le genou. L'incision
cutanée est réalisée puis une
aiguille fine, longue et canulée
est introduite en direction du
col fémoral. Dans cette position hanche fléchie, la cartilage
de la tête fémorale est protégé
de l'aiguille par la paroi antérieure du cotyle (figure 4). Le
contact de l'aiguille avec le col
fémoral est pathognomonique :
il s'agit de la seule zone corticale non recouverte d'insertions
tissulaires. L'opérateur perçoit
un contact dur et des vibrations
typiques en grattant la surface
osseuse. En remplaçant le trocart de l'aiguille par un guide
souple, on confirme la position
intra-articulaire dès que la progression du guide vers l'avant
est stoppée par la capsule
Figure 3 : La voie optique périphérique est dirigée perpendiculairement vers le
col fémoral, dans une direction parallèle au rebord antérieur du cotyle.
ACTUALITE
Exploration de la hanche
périphérique
Figure 5 : Le guide souple piégé dans l'articulation est un signe pathognomonique du positionnement intra-articulaire de
l'aiguille.
Le premier temps arthroscopique est exploratoire. On
observe le liquide articulaire,
son abondance, sa couleur,
la présence de fragments cartilagineux (chondrolyse). La
synoviale articulaire normale
est pâle et lisse, mais devient
facilement rouge et exubérante en cas de coxopathie mécanique. Le repli orbiculaire et
le repli pectinéo-fovéal se
croisent à angle droit et déve-
Figure 4 : Hanche en extension, le
cartilage de la tête fémoral est
découvert et vulnérable. Hanche fléchie à 30°, cela crée un espace articulaire périphérique antérieur
(détente de la capsule) et le cartilage
fémoral est protégé.
(figure 5). Un reflux sous pression après injection de 10cc de
sérum physiologique confirme
une troisième fois la position
intra-articulaire.
L'aiguille retirée, la canule
est introduite sur le guide
souple. Le passage de l'épaisse capsule coxo-fémorale se
fait en force puis le scope à
70° est introduit dans la
hanche périphérique. Il faut
encore vérifier le bon positionnement du scope au sein
de la hanche périphérique en
localisant le repli orbiculaire.
Ce renforcement capsulaire
physiologique forme une
valve séparant la hanche périphérique en deux compartiments : un compartiment
proximal s'étendant jusqu'au
repli capsulo-labral, un compartiment distal formant un
cul de sac autour de la base
du col fémoral (figure 6). Le
scope doit être introduit
proche du labrum, dans le
compartiment périphérique
proximal, sans quoi l'arthroscopie centrale serait impossible. Le labrum doit donc
apparaître très proche et le
repli orbiculaire doit être vu
après rotation du scope à
180°. Si le labrum se projette
en arrière plan d'une image
ou le repli orbiculaire apparaît au premier plan, le scope
est mal positionné, dans le cul
de sac périphérique distal.
Nous ne savons pas prévoir à
l'avance le positionnement du
scope dans l'un ou l'autre de
ces compartiments. En cas de
mal position, nous recommandons simplement de retirer le scope et de recommencer la procédure en introduisant l'aiguille par la même
incision mais dirigée à un
niveau plus proximal (figure 7
et figure 8).
MAITRISE ORTHOPEDIQUE
11
ACTUALITE
commune étant d'être insuffisamment postérieur (la radiographie du bassin de face est
réalisée en rotation interne de
hanche, il faut donc réaliser
une fémoroplastie postérieure
si l'on veut observer un effet
sur cette incidence) et insuffisamment proximal (ce que l'on
perçoit intuitivement comme le
bord latéral du sourcil cotyloïdien est en réalité le bord libre
du labrum).
De la périphérie à la hanche
centrale
Figure 6 : Sur cette arthrographie, on
voit le relief du repli orbiculaire qui
sépare un compartiment périphérique
proximal (*) et un compartiment périphérique distal (x).
loppent parfois une synovite
par frottement. La face périphérique du labrum est richement vascularisée par des
artères en provenance du
récessus capsulo-labral. On
visualise parfois un kyste
dégénératif ou un aspect
globuleux hypertrophique.
Rarement, des fragments de
labrum déchirés à partir de sa
face endo-articulaire sont
extrus et deviennent visibles
dans la hanche périphérique.
Seule une petite partie du cartilage fémoral est visible si la
hanche est fléchie. La jonction tête col est explorée. Des
tests dynamiques sont réalisés
en rotation et en flexion. On
Figure 7 : L'optique doit pénétrer le compartiment périphérique proximal. Si ce n'est pas le cas, il faut le retirer et recommencer la manœuvre en introduisant l'aiguille par la même
incision, dans une direction moins descendante.
Figure 8 : Lorsque l'optique est proche du labrum (positions notées
en vert) et si la capsule est ouverte proche du labrum également, la
mise en traction du membre ouvre la hanche centrale et en permet
une vision directe. Si l'optique est loin du labrum (positions notées en
rouge) et/ou si la capsulotomie est loin du labrum, la vision de la
hanche centrale est mauvaise ou impossible.
peut voir le labrum soulevé
ou écrasé par un mécanisme
de conflit fémoro-acétabulaire. Parfois, la flexion ouvre
un espace entre fémur et
cotyle, découvrant la face
profonde du labrum et la surface cartilagineuse acétabulaire antérieure.
Voie instrumentale
La voie instrumentale supra
trochantérienne est planifiée
sur la radiographie du bassin
pré-opératoire. Suivant l'importance de la couverture acétabulaire, l'orientation et la longueur du col fémoral, le point
d'entrée se situe immédiate-
re, à quelques millimètres du
labrum (figure 12). L'orifice
est dilaté puis un couteau de
shaver est introduit. Il est alors
indispensable de réaliser une
capsulotomie de quelques millimètres à quelques centimètres afin de donner une
liberté de mouvement aux ins-
Figure 9 et 10 : la position de l'incision cutanée pour la voie instrumentale est planifiée sur la radiographie pré-opératoire et varie suivant la morphologie du col et du cotyle.
ment au-dessus du grand trochanter ou quelques centimètres plus proximal (figures 9
et 10).
Figure 11 : L'introduction de l'aiguille pour la voie instrumentale nécessite de
basculer l'optique verticalement de façon à visualiser le repli capsulo labral à
environ 12 heures.
12
MAITRISE ORTHOPEDIQUE
La voie instrumentale est réalisée sous le contrôle de la vue
après avoir verticalisé le scope
pour visualiser le récessus capsulo-labral dans son segment
latéral (midi). Le scope est
reculé et redressé très doucement, en suivant le labrum
de médial à latéral, jusqu'à
prendre une position verticale
ce qui permet de le positionner
non plus en avant de la tête
fémorale mais en dehors, très
proche du labrum (figure 11).
L'aiguille est introduite parallèlement au plan du sol et tangente à l'interligne articulaire
de façon à converger vers l'extrémité du scope. La pointe de
l'aiguille doit apparaître en
regard de l'interligne articulai-
truments. La capsulotomie,
parallèle au labrum, est réalisée à 5 mm du repli capsulolabral pour que la capsule
entière soit emportée loin du
labrum lors de la traction
(figure 8). En cas de difficulté
à exposer la hanche, rejoindre
l'orifice d'introduction du
scope avec la capsulotomie
offre une grande amplitude de
mouvement et de vue.
Fémoroplastie
En cas de conflit par came, la
fémoroplastie est réalisée avant
toute mise en traction, lors du
temps périphérique. Une fraise
longue échancrée spécifique
est utilisée ; les voies peuvent
être interverties. La capsulotomie est étendue en T si la came
est volumineuse. Le geste respecte la planification, l'erreur
La pénétration dans la hanche
centrale est réalisée hanche en
extension et légère abduction.
Un guide mousse rigide est
introduit par la voie instrumentale et positionné en
attente à la jonction labrumcartilage fémoral. La hanche
est progressivement étendue,
puis soumise à une traction
progressive, bilatérale et
symétrique. La hanche centrale s'ouvre, ce qui permet d'introduire le guide sans blesser
le labrum ni le cartilage (figure 13). Une canule d'arthroscopie est introduite sur le
guide puis le scope est passé
en position supra trochantérienne. L'exploration de la
hanche centrale par cette voie
est complète. La face profonde du labrum est visualisée,
avec la présence d'un sillon
physiologique à sa partie postérieure. On voit le cartilage
acétabulaire et fémoral, l'arrière fond et le ligament rond.
L'introduction d'instrument
dans la hanche centrale est
réalisée par la voie antérolatérale dans le triangle formé
par le labrum et le bord de la
tête fémorale (aiguille remplacée par le crochet palpeur).
L'étape de palpation est indispensable car elle peut mettre
en évidence une lésion labrale
masquée, une désinsertion
profonde, un clapet cartilagineux acétabulaire périphérique, un décollement profond
du cartilage acétabulaire sans
lésion apparente ou une rupture du ligament rond... Les
gestes de résection du labrum
sont réalisés dans cette position, ainsi que l'acétabuloplastie et les gestes cartilagineux
(résection de clapet instable,
micro-fracture de l'os sous
chondral). La suture du labrum
nécessite une troisième voie
distale et peut être réalisée en
partie sans traction.
2
Développer
latechnique
Territoire de recrutement
En dehors des grandes métropoles françaises où il y a une
place pour plusieurs praticiens
hyper-spécialistes, il est possible de développer une activité
régulière dans un bassin de
ACTUALITE
Figure 12 : L'aiguille est
introduite sous contrôle
de la vue en regard du
labrum, à 12 heures
environ
Figure 13 : L'ouverture
de la hanche sous traction permet d'accéder
sous contrôle de la vue
au compartiment central,
sans risque de lésion
iatrogène du labrum
et/ou du cartilage.
population d'environ 500 000
habitants. Le manque d'information des patients et des
réseaux médicaux semble
actuellement le principal facteur limitant le développement
de l'arthroscopie de hanche. Le
praticien doit mener une campagne d'information auprès des
praticiens de son territoire
(orthopédistes, médecins du
sport, rhumatologues) mais
également auprès des professions paramédicales et des
patients. Le site internet est un
moyen d'information privilégié
pour de jeunes patients typique-
LES JOURNÉES
DE LA SOFOP
SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ORTHOPÉDIE PÉDIATRIQUE
27 - 29 MARS 2013
palais des congrès
place de Bordeaux
67000 STRASBOURG
LE GENOU DE L’ENFANT
séminaire d’enseignement de la sofop
séminaire de recherche de la sofop
séminaire paramédical de la sofop
Organisation :
Ph. Gicquel, C. Karger,
L. Schneider, J.-M. Clavert
Renseignements :
MCO congrès • sofop2013
27, rue du Four à Chaux
13007 Marseille
Tél. : +33 (0)4 95 09 38 00
Fax : +33 (0)4 95 09 38 01
www.mcocongres.com
[email protected]
Numéros de formation
Médicale Continue :
Médecins :
11753509975
Paramédicaux :
11753727075
Organisme accréditant :
SOFCOT
(Société Française de
Chirurgie Orthopédique et
Traumatologique)
MAITRISE ORTHOPEDIQUE
13
ACTUALITE
Complication
Gravité
Fréquence
Prévention
Ossification hétérotopique mineure
occasionnelle
Limiter l'agression musculaire, Indocid post-opératoire 2 semaines
Hématome
mineure
rare
Hémostase avec sonde radio fréquence
Lésion neurologique
pudendale
mineure
rare
Limiter l'intensité et la durée de traction, renforcer l'appui pudendal, utiliser un
dispositif de traction fémoro-iliaque ou un appui ischiatique
Lésion neurologique
crurale
majeure
exceptionnelle
Limiter l'intensité et la durée de traction, évaluer l'indication
en cas d'antécédent de cruralgie, respecter les voies d'abord
Lésion neurologique
sciatique
majeure
exceptionnelle
Limiter l'intensité et la durée de traction, évaluer l'indication
en cas d'antécédent de sciatalgie, respecter les voies d'abord
Luxation coxo-fémorale
antérieure
majeure
exceptionnelle
Planification pré-opératoire (pas d'acétabuloplastie en cas d'insuffisance de
couverture), limiter l'étendue de la capsulotomie, suturer la capsule en cas d'hyperlaxité
Bris d'instrument
dans la hanche
mineure
exceptionnelle
Pas de mouvement en force, ouvrir largement la capsule si nécessaire
Lésion cartilagineuse
iatrogène et/ou du labrum
mineure
rare
Contrôle visuel permanent des gestes
Nécrose avasculaire
de la tête fémorale
majeure
exceptionnelle
Ne pas étendre la fémoroplastie en arrière vers la circonflexe postérieure
Correction osseuse
excessive ou insuffisante
mineure
occasionnelles
Utiliser la fluoroscopie durant la courbe d'apprentissage,
planifier les gestes osseux
Fracture fémorale
post-opératoire
majeure
rare
Pas de fémoroplastie chez la femme > 40 ans et/ou en cas
d'ostéoporose, prévention des hypercorrections osseuses
Extravasation abdominale majeure
de fluide
exceptionnelle
Limiter la pression du fluide, la durée opératoire et l'ouverture capsulaire
Arthrite septique
majeure
exceptionnelle
Antibioprophylaxie, limiter le temps opératoire + précautions d'usage
Thrombose veineuse
profonde
majeure
exceptionnelle
HBPM 7 jours post-opératoire, reprise immédiate de la marche
Lésion du nerf cutané
latéral
mineure
rare
Incision limitée à l'épiderme, éviter les instruments agressifs
Tableau 1 : les complications de l'arthroscopie de hanche sont ici classées selon leur gravité (mineure/majeure) et leur fréquence : occasionnelles (> 3 %), rares (1 à 3 %)
et exceptionnelles (< 1 %). L'aggravation post-opératoire d'une arthrose existante et le recours à l'arthroplastie totale ne sont pas considérées comme des complications.
Selon la méta-analyse la plus récente, ce taux global de complications est évalué à 4 % au total, le risque de complication majeure étant évalué à 0.3 %.
ment en échec thérapeutique
après un diagnostic erroné de
tendinopathie ou de pubalgie.
L'arthroscopie de hanche :
un projet médico-économique
L'arthroscopie de hanche ne
peut se développer que si les
partenaires investis dans le
projet y réalisent des profits.
Du fait des spécificités anatomiques de la hanche, opérer
avec une instrumentation de
genou ou d'épaule est une
perte de chance inacceptable :
des investissements sont donc
nécessaires après élaboration
d'un business plan sommaire
qui évalue les coûts et les
recettes pour le praticien et
son établissement MCO.
Il revient au chirurgien de réaliser un codage pertinent de ses
actes. La CCAM ignore les
gestes techniques modernes sur
le labrum, mais valorise l'arthroscopie de hanche couplée à
un geste osseux (tableau 2).
Notre business plan sommaire
est bâti sur une croissance
d'activité modeste, un acte
moyen comprenant les gestes
d'acétabuloplastie + synovectomie (315,33 + 289,28/2 =
459,97 €), un complément
d'honoraire moyen de 150 €,
une redevance de 15 %, des
recettes hôtelières de 10 % du
GHS, une instrumentation
complète d'une valeur de
14 000 € TTC et une optique
70° en contrat maintenance à
1600 €/an (tableau 3).
Concernant la clinique, l'arthroscopie de hanche est réalisée dans le cadre du GHM
« Autres interventions sur la
hanche et le fémur, âge supérieur à 17 ans » rémunéré à
2526,13 €, dont la borne basse
à 3 nuits doit être respectée
sous peine d'une perte de 50 %
du GHS.
Le coût du matériel comprend
l'optique à 70° et la boîte d'instrumentation. L'optique doit
être acquise avec un contrat de
maintenance pour limiter le
coût de sa détérioration (courbe
d'apprentissage). Son utilisation
doit être réservé au(x) praticien(s) investi(s) dans le projet.
Code CCAM
NEMA 021
NBFA 003
NEFC 001
NEQC 001
Si le directeur de l'établissement hésite à réaliser l'investissement, il faut lui faire
valoir l'effet d'entrainement de
Geste pratiqué
Acétabuloplastie
Fémoroplastie
Synovectomie
sous arthroscopie
Exploration
arthroscopique
Rémunération brute
315,33 €
222,11 €
289,28 €
183,03 €
Tableau 2.
l'arthroscopie de hanche sur la
chirurgie prothétique, à court
et long terme. Exclure cette
technique d'un établissement,
c'est prendre le risque de laisser à la concurrence innovation et leadership.
La fluoroscopie est indispensable pour débuter l'arthroscopie de hanche et reste recommandée pour les cas complexes. Notre technique sans
fluoroscopie n'est que l'achèvement d'une expérience menée
prudemment.
Il est recommandé de participer à des sessions de « live
surgery » au travers de programmes pédagogiques institutionnels ou en visitant des
praticiens expérimentés. Ces
sessions sont complémentaires
des sessions d'apprentissage
sur sujets anatomiques organisées par les sociétés savantes
ou commerciales.
Le programme
Inside The Hip
La courbe d'apprentissage de
l'arthroscopie de hanche est un
enjeu majeur. Les indications
d'arthroscopies concernent habituellement des patients jeunes,
sportifs et exigeants. Quelques
échecs lors des premières procédures peuvent définitivement
discréditer la technique et tarir
le recrutement sur le territoire.
Certaines expériences douloureuses n'ont pas laissé la place à
un nouveau départ.
Les complications liées à des
erreurs techniques peuvent
être bruyantes voir graves (cf
tableau 1). Autant de complications pouvant être évitées par
une gestion des risques adaptée.
Des outils audio-visuels sont
mis à disposition des chirurgiens qui souhaitent communiquer sur leur territoire, et un
suivi des activités est réalisé à
la demande.
Gestion de la courbe
d'apprentissage
Société Française de Chirurgie Rachidienne
NICE ACROPOLIS n 13 - 15 Juin
ORGANISATION GÉNÉRALE CONJOINTE :
SFCR
Contact inscription : [email protected] - Tél. 06 98 42 18 11
MCO Congrès
Contact hébergement : [email protected]
Contact industrie : [email protected]
Tél. 04 95 09 38 00 - Fax 04 95 09 38 01
APPEL A COMMUNICATION
Soumission en ligne uniquement, sur http ://sfcr.mcocongres.com
MAITRISE ORTHOPEDIQUE
Une progression technique par
pallier est possible en commençant à traiter les conflits par
technique de Hueter vidéo
assistée. Les gestes techniques
complexes ne sont pas indispensables en début d'activité : il
est préférable de réaliser correctement une résection isolée
du labrum, plutôt que d'échouer
dans une tentative de fémoroplastie ou de suture du labrum.
Notre programme éducatif diffuse la technique originale d'arthroscopie de hanche décrite
plus haut, avec pour principal
objectif d'accompagner les praticiens qui démarrent leur projet.
Chaque mois, une session de
« live surgery » permet aux participants de vivre 6 à 10 arthroscopies de hanche en une seule
journée et de se familiariser avec
les difficultés quotidiennes.
Entre chaque intervention, des
présentations élargissent la discussion aux indications, à l'imagerie et plus globalement à la
stratégie diagnostique et thérapeutique conservatrice.
SFCR 2013
14
Nous recommandons de réaliser des arthroscopies de hanche
dans le cadre d'un projet médical structuré, et non de façon
épisodique et opportuniste.
ACTUALITE
Année 1
Nombre d'actes
CA CCAM
CA DP
CA total
(chirurgien)
GHS
Redevance
Recettes hôtelières
CA total
(clinique)
Instrumentation
(amortissement)
Scope 70°
Coût matériel
Tableau 3.
Année 2
Année 3
Année 4
Année 5
6
2 760
900
3 660
15
6 900
2 250
9150
25
11 500
3 750
15 250
35
16 100
5 250
21 350
50
23 000
7 500
30 500
15 156
549
1 515
17 220
37 890
1 372
3 789
43 051
63 150
2 287
6 315
71 752
88 410
3 202
8 841
100 453
126 300
4 575
12 630
143 505
2 800
2 800
2 800
2 800
2 800
1 600
4 400
1 600
4 400
1 600
4 400
1 600
4 400
1 600
4 400
Conclusion
L'utilisation d'outils appropriés
doit permettre au praticien qui
en prend les moyens de développer une technique d'avenir
pour laquelle la France affiche
un retard dramatique par rapport aux pays développés et aux
équipes internationales concurrentes. Longtemps mise sous le
boisseau en raison de l'écrasante domination de la chirurgie
prothétique, l'approche conservatrice de la coxopathie mécanique devrait répondre aux
attentes de nombreux patients,
g
souvent jeunes et sportifs.
Références
bibliographiques
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arthroscopy utilizing the supine position. Arthroscopy. 1996 Apr;12(2):
264-7.
LAUDE F, SARIALI E, NOGIER A.
Femoroacetabular impingement treatment using arthroscopy and anterior
approach. Clin Orthop Relat Res.
2009 Mar;467(3):747-52.
GÉDOUIN JE. Arthroscopic treatment of femoroacetabular impingement: Technical review. Orthop
Traumatol Surg Res. 2012 Sep;98(5):
583-96. Review
K O WA L C Z U K M E T A L .
Complications following hip arthroscopy: a systematic review and metaanalysis. Knee Surg Sports Traumatol
Arthrosc. 2012 Sep 2.
MAITRISE ORTHOPEDIQUE
15
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