P
artout dans le monde
industrialisé, l'arthro-
scopie de hanche se
développe, suivant le
chemin emprun par
l'arthroscopie de genou il y a
25 ans et par l'arthroscopie
d'épaule il y a 10 ans. La Soc
Internationale d'Arthroscopie
de Hanche (ISHA) a é créée
il y a quatre ans. En 2012, son
congrès annuel a rassemblé
400 chirurgiens de plus de
40 nationalités à Boston,
Massachusets, dont seulement
6 Français. En France, le poten-
tiel reste donc immense : peu
de centres pratiquent la tech-
nique et de nombreux terri-
toires n'ont pas accès au traite-
ment arthroscopique conserva-
teur de la coxopathie méca-
nique. Démarrer et réussir le
développement d'une activité
d'arthroscopie de hanche est un
challenge qui ouvre la voie à
une démarche diagnostique pré-
coce, offre des solutions fiables
aux patients ne relevant pas de
l'arthroplastie totale, et prépare
l'avenir d'une spécialité pour
laquelle la prothèse ne peut être
la seule ponse aux dysfonc-
tionnements mécaniques.
Nous proposons ici des outils
pour pratiquer l'arthroscopie de
hanche, dont une technique
simple et originale. Cet outil
théorique complète un program-
me pédagogique mensuel d'ac-
cueil des praticiens pour parta-
ger notre expérience opératoire.
1
Technique
opératoire
crite il y a plus de 25 ans,
l'arthroscopie de hanche a tra-
versé une longue période de
confidentialité. Ses rares indi-
cations étaient la biopsie, le
lavage articulaire, le retrait de
corps étrangers, la synovecto-
mie, la lésion du labrum et
l'arthroscopie diagnostique. La
description du conflit et des
anomalies morphologiques
fémorales et acétabulaires par
l'équipe de Berne a ouvert un
champ nouveau à la chirurgie
conservatrice de la hanche.
Les gestes de fémoroplastie et
d'acétabuloplastie ont été pro-
posés pour traiter la came et la
tenaille. Initialement pratiquée
par luxation chirurgicale et
trochantérotomie, cette chirur-
gie a rapidement évolué vers
des approches moins invasives
telles que la voie antérieure
ou la voie antéro-latérale,
éventuellement vidéo-assistée.
Finalement, certains auteurs ont
propo une technique arthro-
scopique pure, ce qui nécessite
une optique oblique à 70° et
des gestes de capsulotomie.
Anatomiquement, la hanche est
divisée en deux compartiments
séparés par le labrum. Le com-
partiment central est situé entre
dôme fémoral et surface acéta-
bulaire cartilagineuse, il s'agit
d'un espace virtuel qui devient
accessible après traction axiale
sur le membre inférieur. Le
compartiment périphérique est
situé autour du col fémoral. Il
est lui même séparé en deux
par le repli orbiculaire. S'il
existe un consensus concernant
la nécessité d'explorer les deux
compartiments au cours de l'ar-
throscopie de hanche, le dérou-
lement de la procédure fait
débat. Bien que la majorité des
équipes dans le monde com-
mence par la hanche centrale,
nous psentons ici une tech-
nique originale d'arthroscopie
ACTUALITE
MAITRISE ORTHOPEDIQUE10
RÉUSSIR LE DEVELOPPEMENT
D'UNE ACTIVITÉ D'ARTHROSCOPIE DE HANCHE
Technique et programme « Inside the Hip »
Alexis NOGIER, Thierry BOYER
Institut Nollet, Clinique Maussins-Nollet, Paris
Figure 1 : Installation du patient, l'assistant opératoire soulève le genou pour
fléchir la hanche.
Figure 2 : L'incision pour la voie optique périphérique est antéro-latérale.
Figure 3 : La voie optique périphérique est dirigée perpendiculairement vers le
col fémoral, dans une direction parallèle au rebord antérieur du cotyle.
commençant par la périphérie,
et permettant de se passer de
fluoroscopie grâce à un contrô-
le visuel de la procédure.
Installation et
instrumentation
L'absence d'utilisation du fluo-
roscope simplifie l'organisation
de la salle d'opération, mais ne
dispense pas de prévoir la pos-
sibilité d'y recourir en cas de
besoin. Par ailleurs, il reste
obligatoire lors de la courbe
d'apprentissage.
Le patient est installé en décu-
bitus dorsal sur table orthopé-
dique classique ou dédiée, la
fesse doit rester accessible. Les
chaussures sont solidement
attachées. Il faut pouvoir trac-
ter fort, effectuer des mouve-
ments de rotation, de flexion et
d'hyper flexion en décrochant
le pied (tests dynamiques). Les
membres supérieurs sont à 90°
d'abduction. L'appui pelvien ne
doit pas être dur pour limiter
les risques de compression
pudendale. De gros appuis
existent et nécessitent de posi-
tionner le membre non oré
en abduction.
La colonne d'arthroscopie est
installée face à l'opérateur.
L'assistant opératoire instru-
mente et mobilise le membre, il
se place en regard du genou
(figure 1). L'infirmier circulant
est formé au maniement de la
table orthopédique, et reste dis-
ponible durant toutes les phases
de l'intervention. L'anesthésie
générale est le mode habituel et
doit offrir un relâchement mus-
culaire complet.
Deux voies sont utilisées en
routine pour pratiquer une
arthroscopie complète de la
hanche, une troisième est
nécessaire en cas de réparation
du labrum. La premre voie
est antérolatérale, son incision
cutanée est située à la pointe de
l'index lorsqu'on pose son
majeur sur l'EIAS et son pouce
sur le grand trochanter (main
droite pour hanche gauche et
réciproquement) (figure 2). Sa
direction est perpendiculaire au
col fémoral, parallèle au rebord
acétabulaire anrieur (direc-
tion vers le bas, l'arrière et le
dedans) (figure 3). La deuxiè-
me voie est supra trochanté-
rienne, dirigée vers le dedans
pour accéder à l'interligne arti-
culaire ouvert sous traction. En
cas de suture du labrum, une
voie antéro-latérale distale est
pratiquée.
La hanche est fléchie à 30° et
maintenue par l'assistant qui
soutient le genou. L'incision
cutanée est réalisée puis une
aiguille fine, longue et canulée
est introduite en direction du
col fémoral. Dans cette posi-
tion hanche fléchie, la cartilage
de la tête fémorale est protégé
de l'aiguille par la paroi anté-
rieure du cotyle (figure 4). Le
contact de l'aiguille avec le col
fémoral est pathognomonique :
il s'agit de la seule zone corti-
cale non recouverte d'insertions
tissulaires. L'opérateur perçoit
un contact dur et des vibrations
typiques en grattant la surface
osseuse. En remplaçant le tro-
cart de l'aiguille par un guide
souple, on confirme la position
intra-articulaire dès que la pro-
gression du guide vers l'avant
est stoppée par la capsule
(figure 5). Un reflux sous pres-
sion après injection de 10cc de
sérum physiologique confirme
une troisme fois la position
intra-articulaire.
L'aiguille retirée, la canule
est introduite sur le guide
souple. Le passage de lpais-
se capsule coxo-fémorale se
fait en force puis le scope à
70 ° est i n troduit dans la
hanche périphérique. Il faut
encore vérifier le bon posi-
tionnement du scope au sein
de la hanche périprique en
localisant le repli orbiculaire.
Ce renforcement capsulaire
physiologique fo r m e une
valve séparant la hanche péri-
phérique en deux comparti-
me n t s : un co m p a r timent
proximal s'étendant jusqu'au
repli capsulo-labral, un com-
partiment distal formant un
cul de sac autour de la base
du col fémoral (figure 6). Le
sc o p e doit être introdui t
proche du labrum, dans le
compartiment périphérique
proximal, sans quoi l'arthro-
scopie centrale serait impos-
sible. Le labrum doit donc
apparaître très proche et le
repli orbiculaire doit être vu
ap r è s rotation du scope à
18. Si le labrum se projette
en arrière plan d'une image
ou le repli orbiculaire appa-
raît au premier plan, le scope
est mal position, dans le cul
de sac périphérique distal.
Nous ne savons pas pvoir à
l'avance le positionnement du
scope dans l'un ou l'autre de
ces compartiments. En cas de
mal position, nous recom-
mandons simplement de reti-
rer le scope et de recommen-
cer la procédure en introdui-
sant l'aiguille par la même
incision mais dirigée à un
niveau plus proximal (figure 7
et figure 8).
ACTUALITE
MAITRISE ORTHOPEDIQUE 11
Figure 4 : Hanche en extension, le
cartilage de la tête fémoral est
découvert et vulnérable. Hanche flé-
chie à 30°, cela crée un espace arti-
culaire périphérique antérieur
(détente de la capsule) et le cartilage
fémoral est protégé.
Figure 5 : Le guide souple piégé dans l'articulation est un signe pathognomonique du positionnement intra-articulaire de
l'aiguille.
Exploration de la hanche
périphérique
Le premier temps arthrosco-
pique est exploratoire. On
observe le liquide articulaire,
son abondance, sa couleur,
la psence de fragments car-
tilagineux (chondrolyse). La
synoviale articulaire normale
est pâle et lisse, mais devient
facilement rouge et exubéran-
te en cas de coxopathie ca-
nique. Le repli orbiculaire et
le repli pectinéo-fovéal se
croisent à angle droit et déve-
loppent parfois une synovite
par frottement. La face péri-
phérique du labrum est riche-
me n t vascularisée pa r des
art è r e s en provenance du
récessus capsulo-labral. On
vi s u a lise parfois un kyste
dé g é n ératif ou un aspect
globuleux hypertrophique.
Rarement, des fragments de
labrum chirés à partir de sa
face e ndo-articulaire sont
extrus et deviennent visibles
dans la hanche périphérique.
Seule une petite partie du car-
tilage moral est visible si la
hanche est fléchie. La jonc-
tion te col est exploe. Des
tests dynamiques sont alisés
en rotation et en flexion. On
peut voir le labrum soulevé
ou écrasé par un mécanisme
de conflit moro-acétabulai-
re. Parfois, la flexion ouvre
un espace en tre fémur e t
cotyle, découvrant la face
profonde du labrum et la sur-
face cartilagineuse acétabu-
laire anrieure.
Voie instrumentale
La voie instrumentale supra
trochantérienne est planifiée
sur la radiographie du bassin
pré-opératoire. Suivant l'impor-
tance de la couverture acétabu-
laire, l'orientation et la lon-
gueur du col fémoral, le point
d'entrée se situe immédiate-
re, à quelques millitres du
labrum (figure 12). L'orifice
est dilaté puis un couteau de
shaver est introduit. Il est alors
indispensable de réaliser une
capsulotomie de quelques mil-
limètres à quelques centi-
mètres afin de donner une
liberde mouvement aux ins-
commune étant dtre insuffi-
samment posrieur (la radio-
graphie du bassin de face est
réalisée en rotation interne de
hanche, il faut donc réaliser
une moroplastie posrieure
si l'on veut observer un effet
sur cette incidence) et insuffi-
samment proximal (ce que l'on
perçoit intuitivement comme le
bord latéral du sourcil cotyloï-
dien est en réalité le bord libre
du labrum).
De la périphérie à la hanche
centrale
La tration dans la hanche
centrale est alisée hanche en
extension et légère abduction.
Un guide mousse rigide est
introduit par la voie instru-
mentale et positionné en
attente à la jonction labrum-
cartilage fémoral. La hanche
est progressivement étendue,
puis soumise à une traction
progressive, bilatérale et
symétrique. La hanche centra-
le s'ouvre, ce qui permet d'in-
troduire le guide sans blesser
le labrum ni le cartilage (figu-
re 13). Une canule d'arthro-
scopie est introduite sur le
guide puis le scope est passé
en position supra trochanté-
rienne. L'exploration de la
hanche centrale par cette voie
est complète. La face profon-
de du labrum est visualisée,
avec la présence d'un sillon
physiologique à sa partie pos-
térieure. On voit le cartilage
acétabulaire et fémoral, l'ar-
rière fond et le ligament rond.
L'introduction d'instrument
dans la hanche centrale est
réalisée par la voie antéro-
latérale dans le triangle formé
par le labrum et le bord de la
tête fémorale (aiguille rempla-
cée par le crochet palpeur).
L'étape de palpation est indis-
pensable car elle peut mettre
en évidence une sion labrale
masquée, une désinsertion
profonde, un clapet cartilagi-
neux acétabulaire périphé-
rique, un collement profond
du cartilage atabulaire sans
lésion apparente ou une ruptu-
re du ligament rond... Les
gestes de section du labrum
sont réalis dans cette posi-
tion, ainsi que l'acétabuloplas-
tie et les gestes cartilagineux
(résection de clapet instable,
micro-fracture de l'os sous
chondral). La suture du labrum
nécessite une troisième voie
distale et peut être alisée en
partie sans traction.
2
Développer
latechnique
Territoire de recrutement
En dehors des grandes métro-
poles françaises il y a une
place pour plusieurs praticiens
hyper-spécialistes, il est pos-
sible de développer une activité
régulière dans un bassin de
ACTUALITE
MAITRISE ORTHOPEDIQUE12
Figure 6 : Sur cette arthrographie, on
voit le relief du repli orbiculaire qui
sépare un compartiment périphérique
proximal (*) et un compartiment péri-
phérique distal (x).
Figure 7 : L'optique doit nétrer le compartiment riphé-
rique proximal. Si ce n'est pas le cas, il faut le retirer et recom-
mencer la manœuvre en introduisant l'aiguille par la même
incision, dans une direction moins descendante.
Figure 8 : Lorsque l'optique est proche du labrum (positions notées
en vert) et si la capsule est ouverte proche du labrum également, la
mise en traction du membre ouvre la hanche centrale et en permet
une vision directe. Si l'optique est loin du labrum (positions notées en
rouge) et/ou si la capsulotomie est loin du labrum, la vision de la
hanche centrale est mauvaise ou impossible.
Figure 9 et 10 : la position de l'incision cutanée pour la voie instrumentale est planife sur la radiographie pré-opératoire et varie suivant la morphologie du col et du cotyle.
Figure 11 : L'introduction de l'aiguille pour la voie instrumentale nécessite de
basculer l'optique verticalement de façon à visualiser le repli capsulo labral à
environ 12 heures.
ment au-dessus du grand tro-
chanter ou quelques centi-
mètres plus proximal (figures 9
et 10).
La voie instrumentale est réali-
sée sous le contrôle de la vue
après avoir verticalisé le scope
pour visualiser le récessus cap-
sulo-labral dans son segment
latéral (midi). Le scope est
reculé et redres ts douce-
ment, en suivant le labrum
de médial à latéral, jusqu'à
prendre une position verticale
ce qui permet de le positionner
non plus en avant de la tête
morale mais en dehors, très
proche du labrum (figure 11).
L'aiguille est introduite paral-
lèlement au plan du sol et tan-
gente à l'interligne articulaire
de façon à converger vers l'ex-
trémidu scope. La pointe de
l'aiguille doit apparaître en
regard de l'interligne articulai-
truments. La capsulotomie,
parallèle au labrum, est ali-
e à 5 mm du repli capsulo-
labral pour que la capsule
entière soit empore loin du
labrum lors de la traction
(figure 8). En cas de difficul
à exposer la hanche, rejoindre
l'orifice d'introduction du
scope avec la capsulotomie
offre une grande amplitude de
mouvement et de vue.
Fémoroplastie
En cas de conflit par came, la
fémoroplastie est réalisée avant
toute mise en traction, lors du
temps périphérique. Une fraise
longue échancrée spécifique
est utilisée ; les voies peuvent
être interverties. La capsuloto-
mie est étendue en T si la came
est volumineuse. Le geste res-
pecte la planification, l'erreur
population d'environ 500 000
habitants. Le manque d'infor-
mation des patients et des
réseaux médicaux semble
actuellement le principal fac-
teur limitant le développement
de l'arthroscopie de hanche. Le
praticien doit mener une cam-
pagne d'information auprès des
praticiens de son territoire
(orthopédistes, médecins du
sport, rhumatologues) mais
également auprès des profes-
sions paramédicales et des
patients. Le site internet est un
moyen d'information privilégié
pour de jeunes patients typique-
ACTUALITE
MAITRISE ORTHOPEDIQUE 13
Figure 13 : L'ouverture
de la hanche sous trac-
tion permet d'accéder
sous contle de la vue
au compartiment central,
sans risque de lésion
iatrogène du labrum
et/ou du cartilage.
Figure 12 : L'aiguille est
introduite sous contrôle
de la vue en regard du
labrum, à 12 heures
environ
LES JOURNÉES
DE LA SOFOP
SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’ORTHOPÉDIE PÉDIATRIQUE
27 - 29 MARS 2013
palais des congrès
place de Bordeaux
67000 STRASBOURG
LE GENOU DE L’ENFANT
minaire d’enseignement de la sofop
minaire de recherche de la sofop
minaire paramédical de la sofop
Organisation :
Ph. Gicquel, C. Karger,
L. Schneider, J.-M. Clavert
Renseignements :
MCO congrès • sofop2013
27, rue du Four à Chaux
13007 Marseille
Tél. : +33 (0)4 95 09 38 00
Fax : +33 (0)4 95 09 38 01
www.mcocongres.com
chloe.paul@mcocongres.com
Numéros de formation
Médicale Continue :
Médecins :
11753509975
Paramédicaux :
11753727075
Organisme accréditant :
SOFCOT
(Société Française de
Chirurgie Orthopédique et
Traumatologique)
ment en échec thérapeutique
aps un diagnostic erroné de
tendinopathie ou de pubalgie.
L'arthroscopie de hanche :
un projet médico-économique
L'arthroscopie de hanche ne
peut se développer que si les
partenaires investis dans le
projet y réalisent des profits.
Du fait des spécificités anato-
miques de la hanche, opérer
avec une instrumentation de
genou ou d'épaule est une
perte de chance inacceptable :
des investissements sont donc
nécessaires après élaboration
d'un business plan sommaire
qui évalue les coûts et les
recettes pour le praticien et
son établissement MCO.
Il revient au chirurgien de réa-
liser un codage pertinent de ses
actes. La CCAM ignore les
gestes techniques modernes sur
le labrum, mais valorise l'ar-
throscopie de hanche couplée à
un geste osseux (tableau 2).
Concernant la clinique, l'ar-
throscopie de hanche est réali-
sée dans le cadre du GHM
« Autres interventions sur la
hanche et le mur, âge supé-
rieur à 17 ans » rémunéré à
2526,13 , dont la borne basse
à 3 nuits doit être respectée
sous peine d'une perte de 50 %
du GHS.
Le coût du matériel comprend
l'optique à 70° et la boîte d'ins-
trumentation. L'optique doit
être acquise avec un contrat de
maintenance pour limiter le
coût de sa détérioration (courbe
d'apprentissage). Son utilisation
doit être réservé au(x) prati-
cien(s) investi(s) dans le projet.
Notre business plan sommaire
est bâti sur une croissance
d'activité modeste, un acte
moyen comprenant les gestes
d'atabuloplastie + synovec-
tomie (315,33 + 289,28/2 =
459,97 ), un complément
d'honoraire moyen de 150 ,
une redevance de 15 %, des
recettes hôtelières de 10 % du
GHS, une instrumentation
complète d'une valeur de
14 000 TTC et une optique
70° en contrat maintenance à
1600 /an (tableau 3).
Si le directeur de l'établisse-
ment hésite à aliser l'inves-
tissement, il faut lui faire
valoir l'effet d'entrainement de
l'arthroscopie de hanche sur la
chirurgie prothétique, à court
et long terme. Exclure cette
technique d'un établissement,
c'est prendre le risque de lais-
ser à la concurrence innova-
tion et leadership.
Gestion de la courbe
d'apprentissage
La courbe d'apprentissage de
l'arthroscopie de hanche est un
enjeu majeur. Les indications
d'arthroscopies concernent habi-
tuellement des patients jeunes,
sportifs et exigeants. Quelques
échecs lors des premières pro-
cédures peuvent définitivement
discréditer la technique et tarir
le recrutement sur le territoire.
Certaines expériences doulou-
reuses n'ont pas laissé la place à
un nouveaupart.
Les complications les à des
erreurs techniques peuvent
être bruyantes voir graves (cf
tableau 1). Autant de complica-
tions pouvant être évies par
une gestion des risques adaptée.
Nous recommandons de réali-
ser des arthroscopies de hanche
dans le cadre d'un projet médi-
cal structuré, et non de façon
épisodique et opportuniste.
Une progression technique par
pallier est possible en commen-
çant à traiter les conflits par
technique de Hueter vidéo
assistée. Les gestes techniques
complexes ne sont pas indis-
pensables en début d'activité : il
est prable de réaliser cor-
rectement une résection isolée
du labrum, plutôt que d'échouer
dans une tentative de moro-
plastie ou de suture du labrum.
La fluoroscopie est indispen-
sable pour débuter l'arthrosco-
pie de hanche et reste recom-
mandée pour les cas com-
plexes. Notre technique sans
fluoroscopie n'est que l'achève-
ment d'une expérience menée
prudemment.
Il est recommandé de partici-
per à des sessions de « live
surgery » au travers de pro-
grammes pédagogiques insti-
tutionnels ou en visitant des
praticiens expérimentés. Ces
sessions sont complémentaires
des sessions d'apprentissage
sur sujets anatomiques organi-
es par les sociétés savantes
ou commerciales.
Le programme
Inside The Hip
Notre programme éducatif dif-
fuse la technique originale d'ar-
throscopie de hanche décrite
plus haut, avec pour principal
objectif d'accompagner les prati-
ciens qui démarrent leur projet.
Chaque mois, une session de
« live surgery » permet aux par-
ticipants de vivre 6 à 10 arthro-
scopies de hanche en une seule
joure et de se familiariser avec
les difficultés quotidiennes.
Entre chaque intervention, des
présentations élargissent la dis-
cussion aux indications, à l'ima-
gerie et plus globalement à la
stratégie diagnostique et théra-
peutique conservatrice.
Des outils audio-visuels sont
mis à disposition des chirur-
giens qui souhaitent communi-
quer sur leur territoire, et un
suivi des activités est réalisé à
la demande.
ACTUALITE
MAITRISE ORTHOPEDIQUE14
Complication Gravité Fréquence Prévention
Ossification hétérotopique mineure occasionnelle Limiter l'agression musculaire, Indocid post-opératoire 2 semaines
Hématome mineure rare Hémostase avec sonde radio fréquence
Lésion neurologique mineure rare Limiter l'intensité et la durée de traction, renforcer l'appui pudendal, utiliser un
pudendale dispositif de traction fémoro-iliaque ou un appui ischiatique
Lésion neurologique majeure exceptionnelle Limiter l'intensité et la durée de traction, évaluer l'indication
crurale en cas d'antécédent de cruralgie, respecter les voies d'abord
Lésion neurologique majeure exceptionnelle Limiter l'intensité et la durée de traction, évaluer l'indication
sciatique en cas d'antécédent de sciatalgie, respecter les voies d'abord
Luxation coxo-fémorale majeure exceptionnelle Planification pré-opératoire (pas d'acétabuloplastie en cas d'insuffisance de
antérieure couverture), limiter l'étendue de la capsulotomie, suturer la capsule en cas d'hyperlaxité
Bris d'instrument mineure exceptionnelle Pas de mouvement en force, ouvrir largement la capsule si nécessaire
dans la hanche
Lésion cartilagineuse mineure rare Contrôle visuel permanent des gestes
iatrogène et/ou du labrum
Nécrose avasculaire majeure exceptionnelle Ne pas étendre la fémoroplastie en arrière vers la circonflexe postérieure
de la tête fémorale
Correction osseuse mineure occasionnelles Utiliser la fluoroscopie durant la courbe d'apprentissage,
excessive ou insuffisante planifier les gestes osseux
Fracture fémorale majeure rare Pas de fémoroplastie chez la femme > 40 ans et/ou en cas
post-opératoire d'ostéoporose, prévention des hypercorrections osseuses
Extravasation abdominale majeure exceptionnelle Limiter la pression du fluide, la durée opératoire et l'ouverture capsulaire
de fluide
Arthrite septique majeure exceptionnelle Antibioprophylaxie, limiter le temps opératoire + précautions d'usage
Thrombose veineuse majeure exceptionnelle HBPM 7 jours post-opératoire, reprise immédiate de la marche
profonde
Lésion du nerf cutané mineure rare Incision limitée à l'épiderme, éviter les instruments agressifs
latéral
Tableau 1 : les complications de l'arthroscopie de hanche sont ici classées selon leur gravité (mineure/majeure) et leur fréquence : occasionnelles (> 3 %), rares (1 à 3 %)
et exceptionnelles (< 1 %). L'aggravation post-opératoire d'une arthrose existante et le recours à l'arthroplastie totale ne sont pas considérées comme des complications.
Selon la méta-analyse la plus récente, ce taux global de complications est évalué à 4 % au total, le risque de complication majeure étant évalué à 0.3 %.
Code CCAM Geste pratiqué Rémunération brute
NEMA 021 Acétabuloplastie 315,33
NBFA 003 Fémoroplastie 222,11
NEFC 001 Synovectomie
sous arthroscopie 289,28
NEQC 001 Exploration
arthroscopique 183,03
Tableau 2.
SFCR 2013
Société Française de Chirurgie Rachidienne
NICE ACROPOLIS n13 - 15 Juin
ORGANISATION GÉNÉRALE CONJOINTE :
SFCR
Contact inscription : congres@sfcr.fr - Tél. 06 98 42 18 11
MCO Congrès
Contact hébergement : [email protected]
Contact industrie : h.bregand@mcocongres.com
Tél. 04 95 09 38 00 - Fax 04 95 09 38 01
APPEL A COMMUNICATION
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