Série d’exercices 4 Automne 2015 Exercice 1 Soit K un corps et f ∈ K[x] un polynôme tel que deg(f ) ≥ 1. Soit V = K[x]/(f ) que l’on voit comme un K[x]-module. Soit g ∈ K[x] tel que pgcd(f, g) = 1. On considère l’application [g] : V → V v 7→ gv Montrer que [g] est un isomorphisme que K[x]-moudle. Exercice 2 Soit K un corps et V = K[x]/(x − λ)n pour λ ∈ K et n ∈ Z≥1 . On voit V comme un K-espace vectoriel. On considère l’opérateur K-linéaire [x] : V → V donné par v 7→ xv. Soit w ∈ V tel que xw = µw pour un certain µ ∈ K et µ 6= λ. Alors montrer que w = 0. Conclure que V ne contient qu’un seul vecteur propre (à un scalaire près) qui est donné par w = (x − λ)n−1 . Exercice 3 Soit V = K n . Un opérateur K-linéaire T : V → V est dit (1) inversible, si T est un opérateur K-linéaire inversible, (2) nilpotent, si T m = 0 pour un certain m ≥ 0. Soit T : V → V un opérateur K-linéaire. Alors montrer qu’il existe des sous-espaces U, W ⊆ V tels que (1) V = U ⊕ W avec U et W qui sont stables sous T , (2) T |U est inversible, (3) T |W est nilpotent. Exercice 4 Soit a(x) = xk +ak−1 xk−1 +. . .+a1 x+a0 ∈ K[x]. On pose V = K[x]/(a(x)). Comme toujours, on considère l’opérateur K-linéaire [x] : V → V donné par v 7→ xv. On considère la base (ordonnée) B = {1, x, . . . , xk−1 } de V . Montrer que 0 0 ... 0 −a0 1 0 ... 0 −a1 0 1 ... 0 −a 2 (1.1) [x]B = .. .. .. .. . . ... . . 0 0 1 −an Note: La matrice (1.1) est appelée la matrice compagnon de a(x) et cette matrice sera notée pour le futur par Ca(x) . 1 Exercice 5 Soit K un corps et V = K[x]/(f ) pour un f ∈ K[x] avec deg(f ) ≥ 1. On considère l’opérateur K-linéaire [x] : V → V donné par v 7→ xv. En utilisant le théorème de structure pour les K[x]-modules de torsion de type fini, montrer qu’il existe une base B de V telle que Ca1 (x) Ca2 (x) . . . (1.2) [x]B = Cas (x) où ai (x) ∈ K[x] sont des polynômes unitaires tels que a1 (x)|a2 (x)|a3 (x)| . . . |as (x). Indice: Utiliser le théorème de stucture pour les K[x]-modules de torsion de type fini. Exercice 6 Soit R un anneau commutatif unitaire et M = Rn vue comme un R-module (R agissant de manière diagonale sur M). Soit p ∈ EndR (M). Soit B la base standard de M. On a une représentation matricielle P := [p]B ∈ Mn×n (R). On définit le polynôme caractéristique de p comme étant f (t) := det(tIn − P ) ∈ R[t], où In est la matrice identité (vérifier que f (t) est bel et bien indépendant du choix de la R base de M). On a une action naturelle de R[t] sur M où t agit sur M via l’endomorphisme p : M → M. On peut voir f (P ) comme un élément de Mn×n (R). Montrer que f (P ) = 0. En d’autres mots, le polynôme caractéristique de P évalué en P est nul (il s’agit du célèbre théorème de Cayley-Hamilton). Indice: Poser B := (tIn − P ) ∈ Mn×n (R[t]) et considérer la matrice complémentaire de B qui est une matrice co(B) telle que co(B) · B = det(B)In et B · co(B) = det(B)In . Exercice 7 Soit V = k n et T : V → V . On voit comme d’habitude V comme un k[x]-module via T . Montrer que le polynôme caractéristique f (t) de T est égal au produit des facteur invariants de V (lorsque V est vu comme un k[x]-module). Exercice 8 Soit V = Cn et T : V → V un opérateur C-linéaire. On voit comme d’habitude V comme un C[x]-module via T . On considère l’ensemble J := {g ∈ C[x] : g(T ) = 0}. (1) Montrer que J est un idéal non-nul de C[x]. (2) Soit J = (m(x)) où m(x) est unitaire. Montrer que T est diagonalisable si et seulement si m(x) n’a pas de racine double. (3) Montrer que m(x) divise le polynôme caractéristique de T . 2