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Traoré O.1, Allarangaye M.D.1, 2,Traoré E.V.S.1, Guelmbaye N.A.3, Konaté G.1
1INERA 01 BP 476 Ouagadougou 01, Burkina Faso; 2ITRAD, BP 5400 N'Djaména, Tchad;
3LRVZ, BP433 N'Djaména, Tchad.
Introduction
La panachure jaune du riz est la principale
maladie virale du riz en Afrique,seul continent
elle sévit. Elle cause d'importantes pertes de
récolte variant entre 25% et 100% surtout chez les
variétés de riz sensibles. La plupart des variétés de
riz cultivées en Afrique sont d'origine asiatique et
sont très sensibles à la maladie.
La panachure jaune du riz a été rapportée pour
la première fois au Kenya en 1966 (Bakker, 1970).
Elle a été signalée dans la plupart des pays
d'Afrique de l'ouest, de l'est et dans les îles de
l'océan indien (Madagascar, Zanzibar, Pemba)
entre 1975 et 1995. La situation dans les pays
d'Afrique centrale est restéelongtemps méconnue.
Pour combler le manque d'informations, ce
document fait le point sur la présence, la
distribution de la panachure jaune du riz et les
risques pour la riziculture dans le cas du Tchad.
Le virus de la panachure jaune du riz
L'agent pathogène responsable de la panachure
jaune est un virus. Il s'agit du virus de la
panachure jaune du riz aussi connu sous
l'appellation internationale anglaise de Rice yellow
mottle virus (RYMV). Le RYMV est un virus
dont le génome est constitué d'acide ribonucléique
(ARN). Il appartient au genre Sobemovirus des
virus de plantes. Il a une forme circulaire avec 25
nm (25 millionièmes de millimètre) de diamètre.
Le virus (RYMV) observé en microscopie électronique
(grossissement 200 000x)
(Source : Bakker, 1974)
Symptômes causés par le RYMV
Les feuilles d'un plant infecté par le RYMV
présentent des symptômes de jaunissement avec la
présence de points ou de taches de couleur verte ou
brune d'où le terme de panachure jaune. Les plants
malades sont souvent rabougris. Au champ, la
maladie se présente sous forme de plages jaunes ou
nécrotiques formées par les plants infectés.
Symptômes de la panachure jaune du riz.
A : divers types sur feuilles de riz
B : plants malades rabougris (gauche) et plants sains
(droite)
C : jaunissement et plage nécrotique au champ
Modes de transmission du RYMV
Le RYMV est un virus facilement transmissible
mécaniquement. Au champ il est transmis par
contact entre plants, la main et les outils lors des
travaux de repiquage et de sarclage. Il est aussi
transmis par certains insectes (coléoptères) et
animaux (rats, bœufs, ânes) qui se nourrissent sur les
plants de riz (Sarra et Peters, 2003; Sarra et al.,
2004). Par contre le virus ne se transmet pas par le
fumier de parc.
Ecologie de la panachure jaune du riz
Le RYMV a été rapporté au Tchad pour la
première fois en 2000 (Traoré et al., 2001). Il est
présent dans tous les trois types de riziculture
pratiqués au Tchad :
flottant autour du Lac Tchad
irrigué dans plusieurs périmètres rizicoles,
pluvial dans les zones à forte pluviométrie
A
C
B
Maladies virales des plantes cultivées au Sahel
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Répartition géographique et incidence
La panachure jaune du riz
a été identifiée dans la partie
sud-ouest du pays au bord du
lac Tchad et tout au long des
fleuves Chari et Logone.Les
incidences de la maladie
atteignent 5% en riziculture
flottante, 10% en riziculture
pluviale et 30% en riziculture
irriguée. Dans ce dernier cas, il
semble y avoir une recrudescence de la maladie car
l'incidence observée en 2001 ne dépassait pas 20%
(Traoré et al., 2001).
Plantes hôtes servant de refuges au RYMV
Le RYMV est capable d'infecter plusieurs
espèces de graminées sauvages comme les
Eragrostidées. Au Tchad il a été retrouvé
essentiellement chez deux espèces de riz sauvages:
Oryza longistaminata et O. barthii. Oryza
longistaminata qui est une espèce pérenne à
rhizome est sans doute le principal hôte refuge du
RYMV.
La présence du RYMV dans tous les types de
riziculture et l'existence de plantes hôtes refuges
bien adaptées au virus sont des facteurs de risque
pour la culture du riz au Tchad. La gestion de ce
risque nécessite une bonne connaissance de
l'épidémiologie de la maladieafin de dégager des
méthodes adéquates de lutte.
Méthodes de lutte contre le RYMV
Il n'existe pas de méthodes de lutte
particulièrement mises au point pour le cas du
Tchad. Néanmoins plusieurs techniques basées
sur la lutte génétique et les bonnes pratiques
culturales sont applicables :
utilisation de variétés de riz résistantes ou
tolérantes au RYMV (exemple : les variétés
NERICA Nouveau riz pour l'Afrique).
mise en place des pépinières dans des endroits
propres.
élimination des plantules malades en pépinières
avant le repiquage
entretien rigoureux des champs (désherbage
fréquents) et nettoyage régulier des diguettes et
canaux d'irrigation pour éliminer les plantes
refuges.
Il est souhaitable de combiner l'utilisation des
variétés résistantes ou tolérantes de riz et les bonnes
pratiques culturales dans une optique de gestion
intégrée pour lutter efficacement contre la panachure
jaune du riz.
Références bibliographiques
Bakker W (1970). Rice yellow mottle, a mechanically
transmissible virus disease of rice in Kenya.
Netherlands Journal of Plant Pathology 76: 53-63.
Bakker W (1974). Characterisation and ecological
aspects of rice yellow mottle virus in Kenya. Thèse
de doctorat, Université de Wageningen, Pays-Bas.
Sarra S, Oevering P, Guindo S, Peters D(2004).
Wind-mediated spread of Rice yellow mottle virus
(RYMV) in irrigated rice crops. Plant Pathology
53: 148-153.
Sarra S, Peters D (2003). Rice yellow mottle virus is
transmitted by cows, donkeys, and grass rats in
irrigated rice crops. Plant Disease 87: 804-808.
Traoré O, Pinel A, Fargette D, Konaté G (2001).
First report and characterization of Rice yellow
mottle virus in Central Africa. Plant Disease 85:
920.
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Financement PRBC
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