Cours 1 Arabidopsis thaliana GFMOM 07/03/2012 Partie 2 Ce cours correspond au parties suivantes du cours 1 sur Arabidopsis Thaliana: II- Le séquençage du génome d'Arabidopsis thaliana 3- Les propriétés du génome d’A. thaliana III- Génétique classique d’Arabidopsis thaliana 1- Mutagenèse 2- Utilisation de la génétique pour comprendre le développement et la physiologie de la plante Modèle ABC et construction de la fleur Triple réponse et perception de l’éthylène 3- De la mutation au gène muté: une longue marche IV- Les stratégies d’étude de la fonction d’un gène 1- Génération des plantes transgéniques La transgénèse par Agrobacterium tumefaciens Les possibilités offertes par l’insertion d’ADN-T II- Le séquençage du génome d'Arabidopsis thaliana 3- Les propriétés du génome d’A. thaliana Grâce au séquençage de Arabidopsis on a pu déterminer la taille totale de son génome. Il est d'environ 125 MB réparti en 5 chromosome. Cela correspond aux gènes nucléaires et ça comprend donc les organisateurs nucléolaires et les centromères entre autres Les gènes de A.Thaliana sont des gènes de petites tailles qui contiennent presque tous des introns. Des introns sont présents dans près de 80% des gènes. Le chromosome mitochondrial et chloroplastique ont également été séquencé. Ils contiennent environ 200 gènes au total. En résumé: Génome nucléaire A. Thaliana: 125MB 5 chromosomes 80% des gènes ont des introns. Génome mitochondrial et chloroplastique: 200 gènes au total Pour être utile, la séquence du génome doit être annoté. Pour cela, on a besoin de repérer la position des gènes dans le génome. On réalise cela grâce à des méthodes de bioinformatique en repérant notamment: les codons start et stop, les sites d'épissage et les régions promotrices ( tatabox etc.. ) Une fois cette annotation réalisée on a divisé les gènes selon leur catégories fonctionnelles. On a pu effectuer ce tri car la fonction de certains gènes était connu et certains gènes étaient homologues de gènes identifié chez d'autres espèces. Chez Arabidopsis 22% des protéines sont impliquées dans le métabolisme. C'est un pourcentage important par rapport a l'homme. C'est caractéristique des plantes, autotrophes, car il est nécessaire de posséder toute une machinerie spécifique pour réaliser la photosynthèse par exemple et le métabolisme est donc très développé. Fort pourcentage de gènes impliqué dans la régulation de la transcription et la transduction des signaux. Cela est courant chez les êtres multicellulaires. Une bonne partie des gènes de A.Thalina sont homologues de gène animal. 50% des gènes responsable de pathologie chez l'homme se retrouvent chez arabidopsis. Dès gènes responsable du cancer notamment, BRCA ( cancer du sein ) possèdent des homologues chez la plante. Ces gènes sont impliqués dans des processus différents mais ont des similitudes moléculaires. C'est donc un modèle pour l'étude de tout les organismes, y compris l'homme. III- Génétique classique d’Arabidopsis thaliana 1- Mutagenèse Dans une approche de génétique traditionnelle, on caractérise un phénotype particulier et on recherche le gène responsable de ce phénotype. Pour faire ça, on commence par générer des mutants. Comme pour d'autres organismes des mutations chimiques sont possibles. ( mutations à l'aide de EMS: Ethane méthyl sulfonate) L'EMS s'insère dans l'ADN et lors de la duplication induit des erreurs: AT-> GC Dès lors il y a des mutations gains de fonctions ou pertes de fonctions qui ont lieu.. On peut également réaliser des mutagénèses par irradiation. De nos jours elles sont très peu utilisées, car elles présentent certains risques lors de la manipulation. Toutefois, on peut utiliser: – Des rayons gamma qui créent des délétions, au niveau de l'ADN, de petite tailles – Neutrons rapides qui créent des délétions de petites tailles ( décallage de cadre de lecture etc.. ) Comment en pratique réaliser une mutagénèse chimique d'Arabidopsis ? Graines M1: chimeriques, certaines cellules portent une mutation d’autres non Graines M2 = graines descendant des graines M1 par autofecondation Pour faire cette mutagénèse on met la plante en contact avec l'agent mutagène au niveau de la graine. La graine renferme l'embryon donnant la plante,la plantule et des réserves pour la croissance. On met les graines à incuber avec de l'EMS pendant quelques minutes et on rince ensuite. Si les mutations ont lieu dans les cellules du méristème, ( cellules souches chez la plante ) la plante en grandissant deviendra une plante chimère. En effet la cellule mutagénéisé donnera de nombreuses cellules porteuses de la mutations. Donc ces plantes ont des parties au génotype parental et d'autres au génotype mutée. On a ensuite autofécondation chez cette plante et on obtiendra alors plusieurs types de graines. Des graines au génotype parental et des graines avec un allèle portant la mutation. Les graines sont diploides, dès lors les mutations peuvent être à l'état homozygote ou hétérozygote au sein de celle ci. Pour sélectionner les mutants on sème les graines dans un milieu in vitro et on sélectionne celle qui ont un phénotype différent par rapport aux plantes sauvages. 2- Utilisation de la génétique pour comprendre le développement et la physiologie de la plante Mutations dans le développement de la fleur: La fleur normale est organisée en 4 cercles concentriques (également appelé verticilles) chacun de ces cercles symbolisant un organe différent. Le cercle le plus extérieur correspond aux sépales. On trouve ensuite les pétales puis les étamines ( qui porte le pollen ) et enfin le plus au centre les carpelles (qui porte les ovules. ) Il existe des mutants qui présentent des mutations dans le développement de la fleur. On peut remarquer chez ceux ci que certains de leurs cercles sont absents. On va alors essayer de reconstituer ce qui se passe chez ces mutants. On isole des mutants présentant: – soit des sépales carpelles uniquement – soit des pétales uniquement – soit des étamines seulement On va alors essayer de reconstituer ce qui se passe pour obtenir un tel développement de la fleur. Cette étude est une étude que l'on réalise également en TD. On verra que ce développement suit le Modèle ABC: Chaque mutant de développement de la fleur est affecté alors dans un de ces groupes de gène A B ou C. L'agencement de ces groupes de gènes donne la formation de ces différents organes. Les combinaisons de ces groupes de gène donne les phénotypes suivants: Expression de A seul entraine la mise en place de sépale Expression de AB seul entraine la mise en place de pétales Expression de BC seul entraine la mise en place de étamines Expression de C seul entraine la mise en place de carpelles Chez nos mutants alors, si par exemple si on a un mutant dans la fonction B (B non fonctionnel ) seul les gènes A et C seront fonctionnels et on aura formation de sépale et de carpelle. NB: Les gènes impliqués dans ces mises en place particulière sont des facteurs de transcriptions codés par des gènes homéotiques. Autre exemple de mutants: Mutants de biosynthèse ou de réponse a certaines hormones. Cas de l'éthylène. Lorsque une plante germe a l'obscurité la tige s'allonge énormément par rapport a des plantes qui poussent a la lumière. Avec de l'éthylène on a une absence de croissance longue et la tige est en forme de crosse petite. Cette caractéristique est utilisé pour effectuer des cribles de sensibilité a l'éthylène. On fait alors pousser les plantes a l'obscurité sans éthylène et on va voir que certaines plantes répondent de façon constitutive a l'éthylène c'est a dire que la plante pousse comme si il y avait de l'éthylène dans le milieu alors qu'il n'y en a pas. On va isoler ces plantes pour rechercher alors le gène responsable de ce phénotype. Un autre crible possible consiste a faire pousser les plantes a l'obscurité avec de l'éthylène. Certaines plantes pousseront alors comme a la lumière. Elles sont donc affectées pour la réponse a l'éthylène. De la même façon de nombreux cribles existent pour voir les mutations sur de nombreuses fonctions de la plante: – Mutants affectant le métabolisme de base – Mutants affectant le processus de photosynthèse – Mutants de perception à la lumière – Mutants affectant des processus de développement – Mutants de réponse aux hormones – Mutants de perception de stress abiotiques et biotiques NB: Les différents type de stress Biotique = biologique: Stress liés aux autres organismes comme les champignons bactéries ou virus. Abiotique: Non lié a la présence d'organisme, lié aux changement de l'environnement. ( Froid, etc..) 3- De la mutation au gène muté: une longue marche Méthode de la marche chromosomique. Comme chez les autres espèces, on veut relier la carte génétique à la carte physique. Carte physique: Carte nucléotidique en nombre de paire de base. Carte génétique: Nombre de recombinaison entre plusieurs loci ( en cM ) On va utilisé les marqueurs génétiques, marqueurs moléculaires. Un marqueur est une séquence codante ou non codante polymorphe ( qui possède au moins 2 allèles différentes ) Ils doivent être identifiable facilement dans le génome. Le polymorphisme est détectable soit car il est lié a un nombre différent de répétitions selon l'allèle ( type AFLP Amplification fragment length polymorphism) soit car il est lié à la présence ou non d'un site de restriction ( RFLP ) Dans le cas d'un AFLP on caractérise le polymorphisme grâce au taille des fragments des migrations des produits de PCR. On croise la plante homozygote mutante a la plante sauvage. Génération 1: on obtient des hétérozygotes. 2e génétation Mélange de tout les types de plantes. Un nombre certain de crossing over commence à apparaître à ce moment. On va essayer par cette étude de repérer les marqueurs les plus proche de notre locus de mutation (m) afin de le positionner: Pour cela, on génotype chacun des marqueurs présents dans la descendance. Si les marqueurs sont liés au locus maladie dans la descendance ( une allèle du marqueur ségrège de façon identique à m ) alors les marqueurs sont proches du locus d'interet. On va essayer de trouver les marqueurs les plus proches possibles de nos marqueurs. C'est à dire ceux aux plus faibles pourcentages de recombinaison entre les 2 loci. ( C'est l'établissement de la carte génétique ) On va ensuite voir quels marqueurs, les plus proches, entourent le locus maladies. On reporte la position de ces marqueurs sur la carte physique et on obtient la zone dans laquelle se trouve notre mutation. Mais chez AT on connait le génome complet. Une fois la région identifiée, on connait les gènes présents dans la régions. Dès lors on séquence les gènes et on observe si ces gènes sont porteurs de la mutations. ( Si un seul gène muté, alors le gène muté est responsable du phénotype observé) Il faut ensuite vérifier que la mutation est bien a l'origine du phénotype en générant des plantes transgéniques. Si la mutations est récessive, on réalise des plantes mutantes hétérozygote et restaurer le phénotype sauvage. Si dominantes, on incorpore l'allèle mutant chez le sauvage et on vérifie que l'on obtient le phénotype mutant. On vérifie que le gène isolé est bien responsable du phénotype observé par sauvetage phénotypique ( = Test de complémentation fonctionnel ). On isolé de cette façon les gènes ABC et on a déterminé qu'ils codent pour des facteurs de transcription à homéobox. Un des problèmes de cette génétique classique est que très peu de mutants au phénotype visible vont être détectés. De nombreuses mutations ne seront pas détectées par les cribles car: – Il y a de nombreuses mutations qui sont létales et qui ne sont pas observable par cette technique. – Lorsqu'un grand nombre de gènes sont mutés, il n'y a pas qu'un phénotype différent et on ne peut pas conclure. – On a pas toujours les bonnes conditions de crible pour voir le phénotype différent. – Lorsque l'on mute un gène, celle ci donnera une protéine non fonctionnelle mais si une autre protéine à un rôle identique à celle ci, elle prendra le relais et on ne verra pas la mutation. La mutagénèse classique à donc des résultats limitant car une faible part des mutants des 25 000 gènes de Arabidopsis à été identifié. On va donc également utilisée une autre méthode, la génétique inverse qui va nécessiter de réaliser des plantes transgéniques. IV- Les stratégies d’étude de la fonction d’un gène 1- Génération des plantes transgéniques En génétique inverse on va chercher à muter un gène d'intérêt et observer si il se produit des changements de phénotypes. Pour réaliser ces mutations on va faire des transgénèses. Le cours du semestre 1 de biologie végétale explique également ce mécanisme. Une maladie est observée chez les plantes, c'est la galle du collet. Chez certaines plantes on a observé des tumeurs au niveau de la base de la tige constituées de cellules végétales non différenciées. Cette observation était surprenante car, au niveau de ces tissus, on savait qu'il n'y avait aucune cellule souche. Si cette tumeur se forme ce n'est possible que par dé-différenciation d'une cellule végétale initiale. Après de nombreuses recherches, il a été montré que les tumeurs étaient induites par une bactérie, agro bacterium tumefaciens. Il a été montré que lorsqu'une plante est blessée elle sécrète un certain nombre de composés( des sucres etc..), qui vont attirer cette bactérie qu'on trouve couramment dans les sols. Une fois qu'on a la blessure la bactérie arrive par chimiotactisme. Elle arrive au contact de la cellule végétale. Cette bactérie possède au niveau de son génome de l'ADN génomique mais également un ADN plasmidique, le plasmide Ti pour tumor induceur car ce plasmide Ti contient un grand nombre de gènes responsables de l'attaque de la bactérie sur la plante. Ces gènes sont des gènes de virulence. La bactérie reconnaît lorsqu'il y a blessure chez une plante. Cette blessure facilite le contact de la bactérie avec la cellule végétale, et quand on a ce contact l'expression des gènes de virulence de Ti est induite et on a formation de protéines de virulence qui sont responsables de l'attachement de la bactérie à la cellule végétale. Cela se produit grâce à des protéines qui vont former des pores entre les 2 cellules. Les protéines de virulences vont être responsable de la duplication d'une partie de ce plasmide Ti qu'on appelle ADN T pour ADN de transfert. La bactérie transfert cet ADN T dans la cellule végétale au moyens des pores formés par les protéines VIR. Une fois dans la cellule végétale l'ADN T va aller vers le noyau grâce à la formation de pores nucléaires qui sont formés par d'autres protéines du VIR. Une fois dans le noyau la bactérie insère cet ADN T parfaitement au hasard dans le génome de la plante. L'insertion se fait parce que la plante ne reconnais pas l'ADN T comme étant étranger. Elle le réplique et permet l'expression des gènes portés par cet ADN. Les gènes de l'ADN T codent pour des synthases, des phyto-hormones ou des opines synthases. Les opines sont des sortes d'hormones pour la bactérie. La multiplication de la bactérie est induite par cette hormone. La synthèse des phyto-hormones va de son coté, permettre une dédifférenciation des cellules végétales et leur multiplication. Du point de vue de la bactérie il y a donc un triple avantage à l'insertion de cet ADN T: – l'ADN T s'insérant dans l'ADN génomique végétal il ne va pas être dégradé; – On a synthèse de phyto-hormones qui vont permettre la multiplication de cellules végétales – On a également la synthèse d'opines qui va permettre la multiplication de cellules bactériennes donc du coup ces nouvelles cellules végétales vont pouvoir être infectées par les nouvelles bactéries. Grâce à ce mécanisme la bactérie amplifie grandement l'infection. Elle l'amplifie à tel point que ça provoque au final la cassure de la tige et donc la mort de la plante. Il était important de comprendre les mécanismes de la maladie pour essayer d'y remédier dans les champs. En ayant compris les mécanismes du fonctionnement de la bactérie, on a découvert un organisme qui transfert de l'ADN de la bactérie vers la cellule végétale. On va donc modifier l'ADN au niveau de la bactérie et utiliser cette bactérie modifiée pour générer des plantes transgéniques. Comment générer les plantes transgéniques? On a générer des Agrobactéries modifiées. On enlève le plasmide Ti. Les bactéries sans plasmide Ti sont capables in vitro de se développer normalement. Le plasmide Ti est scindé en 2 parties: – un plasmide qui va contenir uniquement les gènes de virulence. (On réintroduit ce plasmide dans la bactérie. On fait cela pour pas que ces éléments interfèrent avec l'ADN que l'on veut introduite) – - Un deuxième plasmide qui va contenir la partie d'ADN T; c'est la partie qu'on va pouvoir modifier pour faire les plantes transgéniques. Sur cet ADN T on enlève les gènes codant pour les la synthèse d'opines ou les gènes codant pour la synthèse de phyto-hormones. On a 2 bordures sur l'ADN T la bordure gauche et la bordure droite. On va d'abord rajouter un gène de sélection sous contrôle d'un promoteur fort et constitutif (chez les plantes en général on utilise le promoteur 35S, promoteur isolé à partir d'un virus et qui confère une expression forte et constitutive c'est à dire qu'il va permettre l'expression du gène dans tous les tissus). On met également un terminateur à notre gène de sélection. Un gène de sélection chez une plante c'est un gène de résistance à un antibiotique. Le plus utilisé est la résistance à la kanamycine. Mais on peut aussi utiliser des gènes de résistance à des herbicides et le plus utilisé est le gène de résistance à l'herbicide Basta. Dans la deuxième partie de l'ADN T on va pouvoir mettre ce que l'on veut intégrer à la plante pour changer son génome et voir les conséquences de ce changement. Chez Arabidobsis la transformation se fait de manière très simple, puisqu'une fois qu'on a généré notre agrobactérie modifiée (donc avec l'ADN T modifié) on la met en culture. Puis on mélange nos bactéries avec un détergent et on trempe nos plants d'Arabidobsis en fleur dans cette solution, pendant quelques minutes. Le détergent présent va déstabiliser les membranes plasmiques donc va recréer la blessure au niveau de la cellule végétale ce qui va faciliter l'infection par l'agrobactérie et on va avoir transformation de la cellule végétale. On fait la transformation au niveau des fleurs, on va majoritairement transformer des gamètes ou des embryons résultant de la fécondation. On récolte les graines issues des fleurs. Certaines graines n'auront pas été transformées, d'autre auront été transformées. Pour sélectionner les graines transformées on va les semer sur agent sélectif; par exemple sur antibiotique ou sur herbicide. Les plantes transgéniques seront les seules à pousser et seront ainsi sélectionnées.