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Résumé
(English follows)
Quels sont les potentiels sur lesquels le Mali et son Septentrion pourraient construire une stratégie
inclusive de développement à long terme ? En faisant volontairement abstraction des conséquences de
la récente crise sécuritaire et des enjeux de stabilisation, cette étude se propose de contribuer par
l’analyse factuelle, à la réflexion et au dialogue autour de cette question.
La population et son milieu
Les régions de Gao, Kidal et Tombouctou couvrent les
deux tiers d’un pays 3.5 fois plus grand que
l’Allemagne et comptent 1.5 millions d’habitants, soit
9% de la population nationale. Leur croissance
démographique est relativement faible du fait
notamment d’un taux de fécondité plus bas que dans
le reste du pays (1.1). La mobilité de la population est
un phénomène important imparfaitement mis en
valeur par les statistiques ; elle mérite d’être prise en
compte par les politiques (1.2). Les groupes
ethnolinguistiques les plus importants sont, par ordre
d’importance, les Sonraï (45%) et les Touaregs (32%)
(1.3).
Le milieu naturel est de type saharien, marqué par une grande variabilité interannuelle des
précipitations, nécessitant la mise en place de systèmes d’alerte météorologique adaptés.
L’ensoleillement exceptionnel ouvre des perspectives prometteuses de production d’énergie solaire
(1.4.1). La vallée du Niger qui traverse le sud de la zone est menacée par l’ensablement. La construction
d’un barrage et un programme de désensablement sont envisagés (1.4.2). Le sous-sol recèle
d’importantes ressources en eau renouvelables peu valorisées (1.4.3) ainsi que des réserves minières. Le
phosphate, le calcaire et – dans une moindre mesure - le manganèse, présentent des perspectives plus
encourageantes à court et moyen terme que le pétrole et l’uranium (1.5).
L’immense majorité de la population est concentrée dans la vallée alors que les espaces désertiques sont
peu peuplés, ponctués de quelques centres urbains (1.6). Les villes et les villages sont très isolés. Le Nord
du Mali est un « pays sans route » et le transport fluvial est d’année en année plus difficile. Cet
isolement contraint l’accès aux services sociaux et maintient la majorité de la population rurale dans des
systèmes de production proches de l’autosubsistance. Un schéma cohérent et ambitieux de
désenclavement est partiellement mis en œuvre par des projets en cours ou prévus (1.7).
L’économie
En décroissance depuis les années 1960, la part du Septentrion dans l’économie nationale est de l’ordre
de 5 %. Cette tendance ne devrait pas s’inverser car les potentiels de croissance sont plus importants
dans la partie Sud du pays (2.1). Au niveau national, le Septentrion n’est pas particulièrement
désavantagé en termes de pauvreté et autres indicateurs sociaux, à l’exception de l’éducation et de
l’accès à l’eau potable. Les crises alimentaires ne se cantonnent pas aux seules régions du Nord, toutefois
les populations de ces dernières sont très vulnérables aux conséquences de mauvaises récoltes et de
déficits fourragers (2.2).
Tombouctou
Gao
Kidal
Kayes
Koulikoro
BAMAKO
Sikasso
Ségou
Mopti
Mauritanie
Algérie
NIger
Burkina
Côte
d’Ivoire
Guinée
Sénégal
0300
km