COLLOQUE
4 ET 5 NOVEMBRE 2011
DE LA GUERRE À LA PAIX
Adieu au pays
Frédérique-Auguste BARTHOLDI
1900, groupe en plâtre - Musée Bartholdi, Colmar
© Christian Kempf
STRASBOURG ET BELFORT,
DEUX VILLES AUX DESTINS MÊLÉS
L’histoire de l’Europe au XIXesiècle, et tout particulièrement la guerre de
1870, ont fait de Strasbourg et Belfort, deux villes aux destins mêlés.
Chacun a conscience des effets dévastateurs des bombardements de
Strasbourg par l’armée prussienne, ainsi que des pertes considérables su-
bies, y compris matérielles, et notamment celle de la bibliothèque de la ville
et de ses prestigieuses collections. La Ville et l’ensemble de la région Alsace
sont alors annexées à l’empire germanique.
Dans le même temps, à l’issue d’un siège de cent trois jours auquel elle ré-
siste vaillamment, la Ville de Belfort panse elle aussi ses plaies mais pour sa
part, elle parvient à demeurer au sein de la communauté française.
Ces événements sont d’ailleurs symbolisés par le fameux Lion de Belfort,
commandé au grand sculpteur colmarien, Auguste Bartholdi, un monument
qui aujourd’hui encore symbolise la résistance et la liberté.
Plus d’un siècle et demi après ces épisodes ravageurs pour nos villes, nos
deux collectivités ont pris l’initiative d’organiser un colloque à Strasbourg et
à Belfort et d’inviter une vingtaine de spécialistes et d’universitaires français
et allemands, à échanger autour de cette période historique, sur le thème:
Strasbourg, Belfort - 1870-1871 : de la Guerre à la Paix.
Nous sommes persuadés que le dialogue entre les enseignants et les cher-
cheurs de l’Université de Technologie Belfort-Montbéliard et de l’Université
de Strasbourg, contribuera à enrichir la connaissance respective l’un de l’au-
tre et à mettre en lumière d’autres croisements entre nos deux villes.
Ces échanges permettront également de mieux comprendre l’évolution de
Belfort et de Strasbourg, ainsi que leur positionnement actuel, notamment
sur la scène européenne.
ETIENNE BUTZBACH ROLAND RIES
Maire de Belfort Maire de Strasbourg
© Christian Kempf
Le colloque Strasbourg, Belfort - 1870-1871: de la guerre à la paix est le pre-
mier du genre organisé en commun par les villes de Strasbourg et Belfort.
En effet, la ville de Strasbourg s’est souvenue en 2010 du siège terrible subi
par la cité il y a 140 ans, à l’occasion de l’exposition «1870, Strasbourg
brûle-t-il?». Belfort célèbre en 2010-2011 les 130 ans de son Lion tutélaire
dû à Bartholdi, symbole de la résistance héroïque de la ville, sous le
commandement du colonel Denfert-Rochereau, durant le siège de 1870-1871.
La guerre de 1870-1871, éclipsée par les deux conflits mondiaux du XXesiècle,
est une guerre relativement méconnue et quelque peu oubliée par les histo-
riens. Pourtant à l’époque, ces événements résonnent comme un coup de
tonnerre en France et en Allemagne. Alors que l’État-major français pensait
que les combats se dérouleraient outre-Rhin, le territoire national est bientôt
envahi. L’Empire s’écroule et la République doit continuer la guerre. Le traité
de Francfort du 10 mai 1871 ampute la France de l’Alsace et de la Moselle. Il
marque également l’occupation d’une partie du pays, puisque Belfort ne sera
libéré qu’en août 1873.
Pour Strasbourg et Belfort le conflit entraîne des conséquences immenses.
Avec l’annexion de l’Alsace, Strasbourg devient la capitale d’une nouvelle
entité territoriale directement rattachée à l’Empereur Guillaume 1er : le
Reichsland d’Alsace-Lorraine, avec toutes les répercussions politiques, éco-
nomiques et culturelles que cela induit.
Belfort, grâce à la défense opiniâtre de Denfert-Rochereau et à la ténacité
de Thiers face à Bismarck, constitue un nouveau département, devient une
terre d’asile pour les Alsaciens qui souhaitent rester français et accueille en-
suite les entreprises alsaciennes qui veulent demeurer en contact avec le
marché français.
L’Alsace est présente en France à travers la diaspora alsacienne, notamment
à Paris. Le thème des « provinces perdues » nourrit un imaginaire commun
qui sert l’idéologie de la Revanche et permet à l’État républicain de renforcer
la cohésion et l’unité nationales.
La première journée du colloque à Strasbourg, le 4 novembre 2011, sera
consacrée à la guerre, à la mise en place du Reichsland et ses incidences po-
litiques, scientifiques et culturelles pour cette ville.
À Belfort, le 5 novembre 2011, seront envisagées les conséquences pour la
cité, la France, l’Empire allemand et l’Europe. Une place particulière sera ré-
servée aux Alsaciens en France et vus de France. Enfin, la figure du colonel
Denfert-Rochereau sera mise en lumière comme il se doit, à travers l’évoca-
tion de dimensions méconnues de l’homme et de son action.
STRASBOURG
VENDREDI 4 NOVEMBRE 2011
PALAIS DU RHIN
Président de la séance du matin: Georges Bischoff,
Professeur d'histoire médiévale, Université de Strasbourg
8H45
Accueil des participants et du public
9H15
Ouverture du colloque par Roland Ries, Maire de Strasbourg
et Etienne Butzbach, Maire de Belfort
9H45-10H15
Nicolas Chaudun, éditeur d’art, écrivain
Napoléon III: la solitude d’une fin de règne
10H15-10H45
Jean-Paul Bled, Professeur émérite à l’Université de Paris-Sorbonne
Bismarck: faire l’unité allemande. De Bad Ems à Versailles
10H45-11H15
Jean-François Lecaillon, Docteur en histoire
Perception de la guerre et impact sur ses développements
11H30-11H45
Pause
11H45-12H15
Heidi Mehrkens, Professeur à l’Université technique de Brunswick
Décrire la guerre: les correspondants allemands
et la guerre de 1870-1871 en Allemagne
12H15-12H45
François Igersheim, Professeur émérite d’histoire de l’Alsace,
Université de Strasbourg
L’Alsace, 1870: de l’occupation à l’annexion
12H45-13H00
Débat
COLLOQUE
4 ET 5 NOVEMBRE 2011
DE LA GUERRE À LA PAIX
Jean Benner :
À la France toujours,
Musée des Beaux Arts,
Mulhouse
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