Le colloque Strasbourg, Belfort - 1870-1871: de la guerre à la paix est le pre-
mier du genre organisé en commun par les villes de Strasbourg et Belfort.
En effet, la ville de Strasbourg s’est souvenue en 2010 du siège terrible subi
par la cité il y a 140 ans, à l’occasion de l’exposition «1870, Strasbourg
brûle-t-il?». Belfort célèbre en 2010-2011 les 130 ans de son Lion tutélaire
dû à Bartholdi, symbole de la résistance héroïque de la ville, sous le
commandement du colonel Denfert-Rochereau, durant le siège de 1870-1871.
La guerre de 1870-1871, éclipsée par les deux conflits mondiaux du XXesiècle,
est une guerre relativement méconnue et quelque peu oubliée par les histo-
riens. Pourtant à l’époque, ces événements résonnent comme un coup de
tonnerre en France et en Allemagne. Alors que l’État-major français pensait
que les combats se dérouleraient outre-Rhin, le territoire national est bientôt
envahi. L’Empire s’écroule et la République doit continuer la guerre. Le traité
de Francfort du 10 mai 1871 ampute la France de l’Alsace et de la Moselle. Il
marque également l’occupation d’une partie du pays, puisque Belfort ne sera
libéré qu’en août 1873.
Pour Strasbourg et Belfort le conflit entraîne des conséquences immenses.
Avec l’annexion de l’Alsace, Strasbourg devient la capitale d’une nouvelle
entité territoriale directement rattachée à l’Empereur Guillaume 1er : le
Reichsland d’Alsace-Lorraine, avec toutes les répercussions politiques, éco-
nomiques et culturelles que cela induit.
Belfort, grâce à la défense opiniâtre de Denfert-Rochereau et à la ténacité
de Thiers face à Bismarck, constitue un nouveau département, devient une
terre d’asile pour les Alsaciens qui souhaitent rester français et accueille en-
suite les entreprises alsaciennes qui veulent demeurer en contact avec le
marché français.
L’Alsace est présente en France à travers la diaspora alsacienne, notamment
à Paris. Le thème des « provinces perdues » nourrit un imaginaire commun
qui sert l’idéologie de la Revanche et permet à l’État républicain de renforcer
la cohésion et l’unité nationales.
La première journée du colloque à Strasbourg, le 4 novembre 2011, sera
consacrée à la guerre, à la mise en place du Reichsland et ses incidences po-
litiques, scientifiques et culturelles pour cette ville.
À Belfort, le 5 novembre 2011, seront envisagées les conséquences pour la
cité, la France, l’Empire allemand et l’Europe. Une place particulière sera ré-
servée aux Alsaciens en France et vus de France. Enfin, la figure du colonel
Denfert-Rochereau sera mise en lumière comme il se doit, à travers l’évoca-
tion de dimensions méconnues de l’homme et de son action.