Congrès
« Le médecin face aux indications chirurgicales et arthroscopiques au membre inférieur »
a- L’ostéotomie de Chiarri est la plus simple et la plus souvent
pratiquée chez l’adulte. Elle consiste, je le rappelle à translater en dedans le
cotyle par une ostéotomie unique sus-cotyloïdienne oblique en haut et en
dedans (fig4 ). Cette ostéotomie se fait sous amplificateur de brillance en
restant toujours au contact de l’os pour ne pas léser le nerf sciatique ou les
vaisseaux qui courent à la face interne de l’aile iliaque. Les lésions de ces
éléments constituent en effet les principales complications de cette
technique.
Elle a un double avantage : augmenter la couverture antérieure de la tête et
améliorer la balance de Pauwels du fait de la translation interne du cotyle.
L’indication d’une ostéotomie de Chiarri est une hanche douloureuse de
type mécanique avec un pincement régulier de l’interligne < à 50%
présentant une insuffisance cotyloïdienne isolée avec une pente > à 10-15°
chez un patient de moins de 40 ans sans surcharge pondérale majeure. Les
résultats du Chiarri sont bons dans 75 à80% des cas si l’indication et la
réalisation technique sont correctes (fig.5)
b- Il existe d’autres types d’ostéotomie du bassin : les ostéotomies
périacétabulaires de Pemberton ou de Wagner (fig.6), les triples
ostéotomies de Carlioz ou de Tönnis (fig 7) qui sectionnent l’aile iliaque,
le pubis et l’ischion et l’ostéotomie de Gantz (fig 8) qui conserve en
continuité le mur postérieur du cotyle .Ces ostéotomies ont l’avantage par
rapport à celle de Chiarri de mieux réorienter le cotyle et surtout de laisser
la tête fémorale, aussi bien dans le plan frontal que dans le plan sagittal,
toujours appuyée sur le cartilage cotyloïdien.
Ces ostéotomies sont plus difficiles à réaliser en particulier celle de
Gantz. L’utilisation de la navigation assistée par ordinateur devrait en
faciliter l’exécution. Les résultats publiés chez l’adulte sont rares, mais,
pour leurs auteurs, elles donnent de très bons résultats, autour de 85% dans
la mesure où le pincement de l’interligne est là aussi inférieur à 50%.
c- Il faut souligner que ces interventions, qu’il s’agisse de butée ou
d’ostéotomie ne compromettent pas la mise en place d’un cotyle
prothétique. Dans certains au contraire ,en augmentant la surface d’appui
du cotyle, elles permettraient un meilleur ancrage de la pièce cotyloïdienne.
B- Devant une anomalie de l’extrémité supérieure du fémur que peux-t-on faire ?
1- S’il existe une coxa valga > à 135-140°, que l’interligne ait une épaisseur
suffisante (50%) qu’il s’améliore ou reste congruent lors de l’épreuve de
recentrage aussi bien de face que de profil (fig9) l’ostéotomie de varisation
décrite par Pauwels, associée ou non à une dérotation, est à mon avis
toujours indiquée . Faut-il comme certains l’ont proposé, faire une
arthrographie associée à cette épreuve de recentrage pour s’assurer de la
qualité de l’interligne ? Je n’en suis pas persuadé et il n’y a pas eu d’étude
randomisée réalisée pour en vérifier les avantages. L’age limite tourne
autour de 40 ans et le patient doit être suffisamment tonique et courageux
pour accepter la longueur des suites opératoires
13 Mars 2004
Faculté Xavier Bichat - Paris