StoryBoard_XP 31/10/07 10:56 Page 1 Giuseppe Cristiano L’art du Story-board L’art du Story-board est sans doute né avec le gène du story-board ! Il raconte qu’enfant il découpait déjà ses histoires préférées en bande dessinée et comment il tenta sa chance dès 15 ans dans la publicité, sans succès, mais confirmé dans sa vocation précoce. L’âge et l’expérience épanouirent son talent et il travaille aujourd’hui avec des sociétés telles que Ridley Scott Associates, Saatchi & Saatchi, Fox, MTV, Nickelodeon, Aardman, Warner Bros et Universal, entre autres. Giueseppe Cristiano L’art du Story-board est un guide complet, expliquant de façon concrète comment développer sa technique de dessin, maîtriser les « codes » du story-board, interpréter le document de départ (brief, scénario, etc.), s’adapter aux demandes du client. Il décrit avec précision la construction des scènes, des séquences, et donne les clés pour composer, cadrer et enchaîner les images. Le texte s’appuie sur une riche illustration composée de planches réalisées par des étudiants et des professionnels. L’ouvrage s’achève par une description des différentes façons d’être « story-boardeur », et par des conseils pour se lancer dans le métier. www.editions-eyrolles.com Groupe Eyrolles ❘ Diffusion Geodif ❘ Distribution Sodis L’art du Story-board Cinéma - Publicité - Animation - Jeux vidéo - Clips Conception : Nord-Compo Des ouvrages carrés aux illustrations pertinentes et de qualité pour ceux qui veulent appréhender une technique ou un métier à l’école de différents spécialistes contemporains. Cinéma, clips publicitaires ou musicaux, jeux vidéo, émissions de télévision : autant de réalisations pour lesquelles le story-board joue un rôle prépondérant. Étape essentielle du processus créatif, il déroule le projet sur le papier en lui donnant forme et cohérence. Véritable budget en images, le story-board détaille tout — plans, scènes, personnages, équipement et installations — permettant au directeur de production d’évaluer le nombre de jours de tournage et de les organiser, au chef décorateur de savoir précisément ce qui apparaîtra à l’écran… Il peut par exemple découper une scène d’action plan par plan, ce qui permettra une économie considérable de temps, d’argent et d’anxiété au tournage. Code éditeur : G12238 ISBN : 978-2-212-12238-1 La collection Atout carré • Fonction du story-board Story-board de présentation et de tournage Publicité Cinéma Vidéoclip Animation Jeux vidéo Autres applications • Le dessin Matériel Styles Bases d’anatomie et de perspective • Les attentes du client Présentation Tournage Animatiques • Les codes à respecter Ligne d’action Angle de prise de vue Mouvements de caméra Continuité et narration Composition • Du mot à l’image Collages projectifs et images clés À partir du scénario Dessiner pour la publicité Giuseppe Cristiano Giuseppe Cristiano Au sommaire • Sur le terrain Design publicitaire Spot publicitaire Long-métrage Développement graphique Animation Problèmes fréquents • Passer pro et s’organiser Interview d’un professionnel Festivals de cinéma Bibliographie Glossaire 30 € © Groupe Eyrolles 2008, pour l'édition française ISBN : 978-2-212-12238-1 1 Chapitre fonction du story-board Le story-board a fait son appariCinéma tion, sous une forme ou une autre, dès les premiers jours du Télévision Publicité Jeux vidéo cinéma. Hitchcock, par exemple, dont le perfectionnisme est légendaire, s’en servait pour tout planifier à l’avance et ne rien filmer avant d’avoir prévisualisé Animation son idée avec précision. C’est aussi le cas de nombreux cinéastes, d’Orson Welles à Steven Spielberg en passant par Martin Scorsese ou Ridley Scott, entre autres. Il y a des années que je dessine des story-boards, mais il m’arrive encore de tomber sur un jeune réalisateur qui ne saisit pas très bien l’importance de cet fonc tion du story-board F Premier croquis Pendant un briefing, vous n’aurez pas le temps de soigner vos dessins. Prenez des notes à côté de vos croquis pour ne pas oublier les détails importants. D’une manière générale, le story-board permet de décrire plan par plan le déroulement d’un film, et de s’assurer que ces plans sont raccord, par le biais d’illustrations formant une séquence. La plupart des gens considèrent que le story-board est un outil destiné au metteur en scène, lui permettant notamment de planifier l’ordre de tournage des séquences, l’angle des prises de vue ou le placement de la caméra. Son rôle est bien plus étendu, c’est aussi une sorte de « budget en images », utile à toute l’équipe de production. Le story-board facilite l’estimation des coûts en indiquant clairement le nombre des plans, des scènes, des personnages, ainsi que l’équipement et les installations nécessaires. Il permet aussi de découper une scène ou même le scénario tout entier plan par plan, ce qui aide le directeur de production à évaluer le nombre de jours de tournage et à les organiser. Avec un story-board, le chef décorateur sait précisément ce qui apparaîtra à l’écran : il ne gaspillera ni temps ni argent à bâtir des éléments de décor inutiles. Exemple de contre-plongée (voir page 99). H outil. Il m’a engagé pour créer un story-board mais sans savoir vraiment ce qu’il veut que je dessine, ni en quoi cela va l’aider à réaliser son film. Il est courant de coller les images du story-board sur un carton noir avant de les présenter au client. Scènes d’action 12 Au stade de la préproduction, un story-board décrivant une scène d’action permet une économie considérable de temps, d’argent… et de stress sur le tournage. Un public restreint Mettre au propre Contrairement à l’illustration de livres ou à la bande dessinée, le story-board n’est pas considéré comme un art en soi. C’est un outil à base de dessins séquencés, une étape entre l’idée ou l’histoire écrite et sa représentation finale sous forme d’images en mouvement. Le plus souvent, le grand public ignore donc tout, hélas, du travail fourni par les auteurs de storyboards ! (Voir page 137) De retour dans votre atelier, vous pourrez compléter le storyboard en mettant les dessins au propre. Si nécessaire, utilisez différents niveaux de gris pour embellir les images. 13 Chapitre 1 fonc tion du story-board Les deux t ypes de story-board Les deux types de story-board Cinéma Télévision Publicité Jeux vidéo Animation 14 Il existe deux grands types de story-board : celui que l’on présente au client (storyboard de présentation) et celui dont on se sert sur le tournage (story-board de tournage). Et la nuance est de taille. Le story-board de présentation sert à visualiser ou vendre un concept, une idée. Il apparaît en général en amont du projet ou au tout début de la pré-production. Son équivalent anglais, client board, vient de la publicité, mais le plus souvent on parle simplement de « story-board ». Dans le cinéma et l’animation, ce support sert à intéresser les investisseurs et à récolter des financements pour un projet. L’objectif du storyboard de présentation n’est pas de détailler les aspects techniques du futur produit, ni de s’assurer du raccord, mais plutôt de communiquer le ton et l’ambiance qui s’en dégageront. Il contient moins d’images qu’un story-board de tournage, mais elles sont plus soignées, et souvent en couleur. Le story-board de tournage, en revanche, doit indiquer comment l’idée sera concrétisée. On l’utilise plus tard dans la pré-production, mais aussi pendant le tournage, voire en postproduction. Il aide le réalisateur et son équipe à planifier les scènes à tourner, plan par plan. Il contient davantage d’informations techniques que le story-board de présentation : on y précise des éléments de raccord comme les séquences, l’angle de prise de vue, la position de la caméra, etc., et l’aspect graphique est moins poussé. Le storyboard de tournage est presque toujours en noir et blanc, dessiné dans un style simple qui permet de le reproduire facilement pour le distribuer à toute l’équipe. Devenir « story-boardeur » Story-board de tournage Le cinéma, la publicité, le dessin animé, les jeux vidéo, les sites Internet, les films d’entreprise, l’événementiel et les animations, la télévision, le théâtre : ce ne sont que quelques exemples de métiers où le story-board s’avère utile. Si vous souhaitez vous spécialiser dans la création de story-boards, choisissez une discipline qui vous plaît ou que vous souhaitez découvrir. Il ne suffit pas de bien dessiner pour faire un bon story-board : il faut aussi connaître le domaine dans lequel il sera utilisé. Un story-board de jeu vidéo demande à son auteur d’être un peu « gamer ». Même chose pour un story-board de publicité : mieux vaut connaître les principes de la communication. Un simple story-board en noir et blanc suffit à l’équipe technique et aux acteurs : ils pourront ainsi le recevoir en même temps que le scénario. Story-board de présentation Le story-board de présentation apparaît souvent comme un assemblage d’images sans rapport entre elles. Le directeur artistique se charge alors de décrire au client la séquence et ce qui s’y passe. H F Les objets du premier plan apportent de la profondeur et un intérêt supplémentaire aux vignettes. Changer le point sur l’objet (ici, une casserole) permet d’attirer l’attention sur le produit. Panoramique Dans un story-board de tournage, la description précise de la technique passe avant la qualité du dessin. Par exemple, on utilise des flèches pour indiquer la direction et le mouvement de la caméra. Mouvement Le meilleur moyen de suggérer le mouvement est l’ajout de flèches sur les vignettes. H Un profil perdu ou plan par-dessus l’épaule (voir page 105). Dans une publicité, il est primordial de montrer le produit de façon attrayante. Les auteurs de story-boards travaillent souvent dans le domaine de la publicité. H Le planproduit Plan très important qui montre en entier et clairement le produit dans son emballage, souvent à la fin du spot publicitaire. Ce plan occupe généralement cinq secondes du film. Le temps, c’est de l’argent Un story-board de tournage doit être réalisé très rapidement. On n’ajoute des effets de gris au dessin que plus tard, à l’ordinateur. 15 Chapitre 1 fonc tion du story-board Le story-board dans la publicité Le story-board dans la publicité Un story-board précis Publicité Parce que la demande y est forte et que les places se libèrent vite, la publicité est sans doute le meilleur domaine où débuter dans le story-board. Le story-board d’un spot publicitaire contient généralement 6 à 30 vignettes. Le délai de livraison est de l’ordre d’un ou deux jours – si on a de la chance : parfois, on ne dispose que de quelques heures. Il faut être capable de dessiner vite, de résoudre des problèmes vite, et de travailler sous pression. On est généralement mieux payé dans la publicité qu’ailleurs, mais les collaborations au long cours y sont rares et, d’un point de vue créatif, le travail est souvent bien moins gratifiant : la publicité sert à vendre, pas à faire de l’art. Cette valse d’un contrat à un autre peut plaire aux créateurs « freelance » qui fuient la routine. Vignette 1 Gros plan typique sur le produit. La préoccupation principale du client est évidemment de voir son produit mis en valeur à l’image. Vignette 2 Le réalisateur avait une idée très précise ce que qu’il allait filmer. La composition du dessin est en effet très proche du plan filmé. Sur le plateau Remplacer les niveaux de gris par une simple touche de couleur (sépia, par exemple) suffit parfois à rendre le story-board plus attrayant. H Pour chaque plan filmé, la vignette correspondante est barrée d’une croix. Un repère constant Vignette 3 Le story-board permet de visualiser à l’avance le décor. Le réalisateur explique son idée, que le dessinateur met en images. Ses dessins serviront ensuite de base à la construction du décor. 16 Ce story-board était destiné à une marque de bonbons. Le lieu de tournage ayant été choisi au préalable, le dessin de la première vignette est particulièrement précis. Les costumes des acteurs avaient également été sélectionnés par l’équipe de production avant l’intervention du dessinateur. C’est probablement la situation la plus souhaitable dans le domaine des médias filmés. Le story-board de tournage est toujours placé à un endroit visible sur le plateau, afin que tous les participants puissent vérifier rapidement l’avancée du travail. 17