Cinéma, clips publicitaires ou musicaux, jeux vidéo, émissions de télévi-
sion : autant de réalisations pour lesquelles le story-board joue un rôle
prépondérant. Étape essentielle du processus créatif, il déroule le projet
sur le papier en lui donnant forme et cohérence. Véritable budget en
images, le story-board détaille tout — plans, scènes, personnages, équi-
pement et installations — permettant au directeur de production d’évaluer
le nombre de jours de tournage et de les organiser, au chef décorateur de
savoir précisément ce qui apparaîtra à l’écran… Il peut par exemple
découper une scène d’action plan par plan, ce qui permettra une économie
considérable de temps, d’argent et d’anxiété au tournage.
L’
art du Story-board
est un guide complet, expliquant de façon concrète
comment développer sa technique de dessin, maîtriser les « codes » du
story-board, interpréter le document de départ (brief, scénario, etc.),
s’adapter aux demandes du client. Il décrit avec précision la construction
des scènes, des séquences, et donne les clés pour composer, cadrer et
enchaîner les images. Le texte s’appuie sur une riche illustration com-
posée de planches réalisées par des étudiants et des professionnels.
L’ouvrage s’achève par une description des différentes façons d’être
«story-boardeur», et par des conseils pour se lancer dans le métier.
Au sommaire
• Fonction du story-board
Story-board de présentation et de tournage
Publicité
Cinéma
Vidéoclip
Animation
Jeux vidéo
Autres applications
• Le dessin
Matériel
Styles
Bases d’anatomie et de perspective
• Les attentes du client
Présentation
Tournage
Animatiques
• Les codes à respecter
Ligne d’action
Angle de prise de vue
Mouvements de caméra
Continuité et narration
Composition
• Du mot à l’image
Collages projectifs et images clés
À partir du scénario
Dessiner pour la publicité
• Sur le terrain
Design publicitaire
Spot publicitaire
Long-métrage
Développement graphique
Animation
Problèmes fréquents
• Passer pro et s’organiser
Interview d’un professionnel
Festivals de cinéma
Bibliographie
Glossaire
Code éditeur : G12238
ISBN : 978-2-212-12238-1
Conception : Nord-Compo
www.editions-eyrolles.com
Groupe Eyrolles Diffusion Geodif Distribution Sodis 30
Giuseppe Cristiano L’art du Story-board
Giuseppe Cristiano est sans doute né
avec le gène du story-board ! Il raconte qu’en-
fant il découpait déjà ses histoires préférées en
bande dessinée et comment il tenta sa chance
dès 15 ans dans la publicité, sans succès, mais
confirmé dans sa vocation précoce. L’âge et l’ex-
périence épanouirent son talent et il travaille
aujourd’hui avec des sociétés telles que Ridley
Scott Associates, Saatchi & Saatchi, Fox, MTV,
Nickelodeon, Aardman, Warner Bros et
Universal, entre autres.
La collection Atout carré
Des ouvrages carrés aux illustrations
pertinentes et de qualité pour ceux
qui veulent appréhender une technique ou un
métier à l’école de différents spécialistes
contemporains.
L’art du
Story-board
L’art du
Story-board
Giueseppe Cristiano
Giuseppe Cristiano
Cinéma - Publicité - Animation - Jeux vidéo - Clips
L’art du
Story-board
L’art du
Story-board
StoryBoard_XP 31/10/07 10:56 Page 1
© Groupe Eyrolles 2008, pour l'édition française
ISBN : 978-2-212-12238-1
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CHAPITRE
1
FONCTION DU STORYBOARD
Le story-board a fait son appari-
tion, sous une forme ou une
autre, dès les premiers jours du
cinéma. Hitchcock, par exemple,
dont le perfectionnisme est
légendaire, s’en servait pour tout
planifier à l’avance et ne rien
filmer avant d’avoir prévisualisé
son idée avec précision. C’est
aussi le cas de nombreux ciné-
astes, d’Orson Welles à Steven
Spielberg en passant par Martin
Scorsese ou Ridley Scott, entre
autres. Il y a des années que je
dessine des story-boards, mais il
m’arrive encore de tomber sur un
jeune réalisateur qui ne saisit pas
très bien l’importance de cet
outil. Il m’a engagé pour créer un
story-board mais sans savoir
vraiment ce qu’il veut que je des-
sine, ni en quoi cela va l’aider à
réaliser son film.
FONCTION DU STORYBOARD
D’une manière générale, le story-board per-
met de décrire plan par plan le déroulement
d’un film, et de s’assurer que ces plans sont
raccord, par le biais d’illustrations formant
une séquence. La plupart des gens con-
sidèrent que le story-board est un outil des-
tiné au metteur en scène, lui permettant
notamment de planifier l’ordre de tournage
des séquences, l’angle des prises de vue
ou le placement de la caméra. Son rôle est
bien plus étendu, c’est aussi une sorte de
« budget en images », utile à toute l’équipe
de production. Le story-board facilite
l’estimation des coûts en indiquant claire-
ment le nombre des plans, des scènes,
des personnages, ainsi que l’équipement
et les installations nécessaires. Il permet
aussi de découper une scène ou même
le scénario tout entier plan par plan, ce
qui aide le directeur de production à
évaluer le nombre de jours de tournage
et à les organiser. Avec un story-board,
le chef décorateur sait précisément ce
qui apparaîtra à l’écran : il ne gaspillera
ni temps ni argent à bâtir des éléments
de décor inutiles.
Scènes d’action
Au stade de la pré-
production,
un story-board
décrivant une scène
d’action permet une
économie
considérable de
temps, d’argent…
et de stress sur
le tournage.
Un public restreint
Contrairement à l’illustration de livres ou à la
bande dessinée, le story-board n’est pas
considéré comme un art en soi. C’est un outil
à base de dessins séquencés, une étape entre
l’idée ou l’histoire écrite et sa représentation
finale sous forme d’images en mouvement. Le
plus souvent, le grand public ignore donc tout,
hélas, du travail fourni par les auteurs de story-
boards !
Premier croquis
Pendant un briefing, vous
n’aurez pas le temps de
soigner vos dessins. Prenez
des notes à côté de vos
croquis pour ne pas oublier
les détails importants.
Mettre au propre
(Voir page 137)
De retour dans votre
atelier, vous pourrez
compléter le story-
board en mettant les
dessins au propre.
Si nécessaire, utilisez
différents niveaux de
gris pour embellir
les images.
Il est courant de
coller les images
du story-board
sur un carton
noir avant de les
présenter au
client.
Exemple de
contre-plongée
(voir page 99).
Cinéma
Télévision
Publicité
Jeux vidéo
Animation
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15
CHAPITRE 1 FONCTION DU STORYBOARD
LES DEUX TYPES DE STORYBOARD
LES DEUX TYPES DE STORYBOARD
Il existe deux grands types de story-board :
celui que l’on présente au client (story-
board de présentation) et celui dont on se
sert sur le tournage (story-board de tour-
nage). Et la nuance est de taille.
Le story-board de présenta-
tion sert à visualiser ou ven-
dre un concept, une idée. Il
apparaît en général en amont
du projet ou au tout début de
la pré-production. Son équi-
valent anglais, client board,
vient de la publicité, mais le
plus souvent on parle simple-
ment de « story-board ».
Dans le cinéma et l’animation,
ce support sert à intéresser
les investisseurs et à récolter
des financements pour un
projet. L’objectif du story-
board de présentation n’est
pas de détailler les aspects techniques du
futur produit, ni de s’assurer du raccord,
mais plutôt de communiquer le ton et
l’ambiance qui s’en dégageront. Il contient
moins d’images qu’un story-board de
tournage, mais elles sont plus soignées,
et souvent en couleur.
Le story-board de tournage, en revanche,
doit indiquer comment l’idée sera concré-
tisée. On l’utilise plus tard dans la pré-pro-
duction, mais aussi pendant le tournage,
voire en postproduction. Il aide le réalisa-
teur et son équipe à planifier les scènes à
tourner, plan par plan. Il contient davan-
tage d’informations techniques que le
story-board de présentation : on y précise
des éléments de raccord comme les
séquences, l’angle de prise de vue, la po-
sition de la caméra, etc., et l’aspect
graphique est moins poussé. Le story-
board de tournage est presque toujours
en noir et blanc, dessiné dans un style
simple qui permet de le reproduire facile-
ment pour le distribuer à toute l’équipe.
Le cinéma, la publicité, le dessin animé,
les jeux vidéo, les sites Internet, les
films d’entreprise, l’événementiel et les
animations, la télévision, le théâtre : ce
ne sont que quelques exemples de
métiers où le story-board s’avère utile.
Si vous souhaitez vous spécialiser dans
la création de story-boards, choisissez
une discipline qui vous plaît ou que
vous souhaitez découvrir. Il ne suffit
pas de bien dessiner pour faire un bon
story-board : il faut aussi connaître le
domaine dans lequel il sera utilisé.
Un story-board de jeu vidéo demande à
son auteur d’être un peu « gamer ».
Même chose pour un story-board de
publicité : mieux vaut connaître les
principes de la communication.
Story-board de présentation
Le story-board de présentation apparaît souvent comme un
assemblage d’images sans rapport entre elles. Le directeur artistique
se charge alors de décrire au client la séquence et ce qui s’y passe.
Panoramique
Dans un story-board de tournage, la
description précise de la technique passe
avant la qualité du dessin. Par exemple, on
utilise des flèches pour indiquer la direction
et le mouvement de la caméra.
Story-board de tournage
Un simple story-board en noir et blanc suffit à l’équipe technique et aux acteurs :
ils pourront ainsi le recevoir en même temps que le scénario.
Un profil perdu
ou plan
par-dessus
l’épaule (voir
page 105).
Les auteurs de story-boards
travaillent souvent dans le domaine
de la publicité.
Les objets
du premier plan
apportent de
la profondeur et
un intérêt
supplémentaire
aux vignettes.
Changer le point
sur l’objet (ici,
une casserole)
permet d’attirer
l’attention sur
le produit.
Dans une publicité,
il est primordial de
montrer le produit
de façon attrayante. Le plan-
produit
Plan très important
qui montre en
entier et clairement
le produit dans
son emballage,
souvent à la fin
du spot
publicitaire.
Ce plan occupe
généralement cinq
secondes du film.
DEVENIR  STORYBOARDEUR
Mouvement
Le meilleur moyen de suggérer le
mouvement est l’ajout de flèches sur
les vignettes.
Le temps, cest de l’argent
Un story-board de tournage doit
être réalisé très rapidement.
On n’ajoute des effets de gris au
dessin que plus tard, à l’ordinateur.
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Télévision
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Jeux vidéo
Animation
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CHAPITRE 1 FONCTION DU STORYBOARD
LE STORYBOARD DANS LA PUBLICITÉ
LE STORYBOARD DANS LA PUBLICITÉ
Parce que la demande y est forte et que
les places se libèrent vite, la publicité est
sans doute le meilleur domaine débuter
dans le story-board. Le story-board d’un
spot publicitaire contient généralement 6 à
30 vignettes. Le délai de livraison est de
l’ordre d’un ou deux jours si on a de la
chance : parfois, on ne dispose que de
quelques heures. Il faut être capable de
dessiner vite, de résoudre des problèmes
vite, et de travailler sous pression. On est
généralement mieux payé dans la publicité
qu’ailleurs, mais les collaborations au long
cours y sont rares et, d’un point de vue
créatif, le travail est souvent bien moins
gratifiant : la publicité sert à vendre, pas à
faire de l’art. Cette valse d’un contrat à un
autre peut plaire aux créateurs « free-
lance » qui fuient la routine.
Vignette 1
Gros plan typique sur le produit.
La préoccupation principale du client
est évidemment de voir son produit mis
en valeur à l’image.
Vignette 2
Le réalisateur avait une idée très précise
ce que qu’il allait filmer. La composition
du dessin est en effet très proche
du plan filmé.
Vignette 3
Le story-board permet de
visualiser à l’avance le décor.
Le réalisateur explique son idée,
que le dessinateur met en images.
Ses dessins serviront ensuite de
base à la construction du décor.
Un repère constant
Le story-board de tournage est toujours placé à un
endroit visible sur le plateau, afin que tous les participants
puissent vérifier rapidement l’avancée du travail.
Un story-board précis
Ce story-board était destiné à une
marque de bonbons. Le lieu de tournage
ayant été choisi au préalable, le dessin de
la première vignette est particulièrement
précis. Les costumes des acteurs avaient
également été sélectionnés par l’équipe
de production avant l’intervention du
dessinateur. C’est probablement la
situation la plus souhaitable dans le
domaine des médias filmés.
Remplacer les niveaux
de gris par une simple
touche de couleur (sépia,
par exemple) suffit parfois
à rendre le story-board
plus attrayant.
Sur le plateau
Pour chaque plan filmé, la vignette
correspondante est barrée d’une croix.
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