Des producteurs solidaires de l`aide alimentaire

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Solidorité ês=#**.
Des producteurs
solidaires de l'aide
alimentaire
Fournir des fruits et lé{,umes frcis de quatité à des personnes en situation de précarité, tout en
soutenant une agriculture paysanne locale.Voila I'obiectif du pro$ramme Unitenes, mis en place
par l'Ande.s, Association nationale de dévetoppement des épiceries solidaires. Exemple en Poitou'
Charentes, où le projet a été lancé en 2072'
pôle alimenDe eauche à droite: Dominique Guitbot, coordinatew lJniterres sw te Poitou-Charcntes et Véronique Blanchot, responsable du
Brunet'
Servant
et
Christian
(86)
Gérard
Ouvrard,
:
Patrick
Vendeuvre-du-Poitou
de
maraîchers
de
trois
l,Andes,
en
compagnie
tation à
ffi
ans les épiceries sociales, les Jruits et
légumes frais sont
assez. rares. Et
lorsqu'ils sont présents, leur qualité n'est pas toujoLrrs au rendezvous. Pour que les personnes en
situcrtion de précarité aient ctccès
à de bons produits, nous avons
en 2012. Le Poitou-Charentes et
réfléchi ou sein de I'Andes à mettre en place Lrn Programme de
solidarité entre producteurs et
bénéficiaires ), présente Véroni-
I'Aquitaine ont montré I'exem-
que Blanchot, responsable du
pôle alimentation à I'Andes. Ainsi est né le programme Uniterres,
30
c u LTU
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E L Éc
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N/ | È R
E. N' 1 34.
l\,4ARS/AV R I L 201 3
ple, en servant de régions pilotes.
Le but d'Uniterres est d'améliorer 1' alimentation des populations
bénéficiaires de I'aide alimentaire. par un approvisionnement
régulier en fruits et légumes frais,
TarrccFra
tout en atTlrntrtnt un soutien à une
agriculture pù\ silnne locale. < En
Poitott
-C
lrurettres, nous tra-
vail!ort.s uve L (lout.e ogriculteur.s
çi.r' ,l)i,tyiet çoliJoires, .soit
2 000 béttéficitrires en 2012. Cette tttêrtte ttrtttée,57 tonnes de
fruits et légturtes Jrais ont été préco tttntruttlé e s puis di,stribuée.s. A
parrir .le juitr 2013, nous allons
passer à douae épiceries et vittgtt roi.; u g r ic tLl te urs. No us prlurrons
et
alor.s .fournir cles produits t'i-ais à
ltres tle 3 000 bene.lit itire.ç -.
complète Véronique BIanchot.
Au début de chaque saison, les
épiceries partenaires font remonter leurs commandes en fiuits et
légumes, pour chaque semaine de
i'année. Véronique Blanchot centralise alors ces données, et passe
des contrats avec les producteurs.
Par ces contrats, ces producteurs
s'engagent à livrer une quantité
donnée de légumes ou fruits, à
une date précise, tout au long de
I'année. La collecte est alors faite
par Dominique Guilbot, coordinateur du projet sur le PoitouCharentes, qui se promène de
fèrme en fèrme pour récupérer les
Produire de la quolitê pour lous
En plus de ses Z0 ho de céréoles, Gérord Servont cultive 5 ho de légumes. Depuis moi 2012,
il kovoille en portenorioi ovec le progrqmme
Uniterres de l'Andes. < Pour les épiceries solidaires, ie fournis des pommes de terre, oignons,
échalions, courgeftes, céleris raves. Je me suis
oussi mis à produire des poivrons, concombres
et aubergines dons ma serre pour lo première
année. ll faut voir ce que nous qvons récolté!
Gérard Servant a participé à des
Auporovont, 1e vendois ious rnes légumes à un
animations dans ,es épiceries
grossisfe. Moinfenonf, près de Io moitié de mo
sol id ai res, pou r p romouvoi r
production part pour l'Andes. > Comme lui,
ses ,éEurnes et rcncontrer
Christion Brunet ei Potrick Ouvrord livrent une
Ies bénéficiaires.
portie de leurs légumes oux épiceries solidoires.
L'un produit des melons et des solodes, I'outre des courges, des tomqtes, ou encore du
persil et de lo ciboulette. Aucune concurrence entre ces producteurs. Chocun s'opplique
à produire pour lo commonde. Et Io quolité prime! < 5i vous ovez des légunes un peu
tordus, ils posseroni quond même oux épicertes solidoires. Mois le buf est vroimenl de
produire Io même quolité que celle demondée par nos clients hobituels. Toul le monde
mérife de monger de beoux produits >, complète Gérord Servoni.
au départ fiileuses pour les sou-
tenir, ont vu les contrats avec
Uniterres comme une source de
revenus fiable, sécurisant le droit
à un prêt.
légumes avant de les distribuer
aux épiceries.
S*ut*nir
F'æâs$e
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fficutemir mussË
Ë** pr***r*Êeil:rs
<< Notr,ç travaillons avec des
prodtrcteurs qtti ont be.çoin d'être
soLttenus. L'objectif est aussi de
leur donner LrrT coup cle pouce.
Le.r q uantités contractualisée s
tournent en n7o\enne autour de
E,n Poitou-Charentes, le programme Uniterres est soutenu
par la région, 1e département de
la Vienne, la Drraf et 1'ARS, la
40 variétés de fruits et légumes.
En Aquitaine, elle monte à 80, si
l'on compte les herbes aromatiques et les tisanes t. < Plus I'o.1Tre
est diversifiée, pLtrs les poptLlation,s en sittLation de précarité
.sont ctttirées par les produit.s et
ac:hètent des nouyeautés. En
ayctnt droit à cette cliversité et à
ceîte quttliré, les personnes gctgnent otrssi en estime d'elles-même.ç. C'e.çt essentiel ,r, précise
Agathe Cousin, responsable de la
d'année. lls visenr le.. juste
communauté d' a_egl omération de
1a MSA ou encore le
Fonds français pour 1'alimentation et la santé. En 2012. les
200 000 euros de subventions ont
servi à financer la contractualisation avec les producteurs et le
fonctionnement du programme.
Au final, les bénéficiaires paient
au maximum 30 Vc du prix des
fruits et légumes. < L'objectif est
prix
également de promouvoir des
cheval de bataille de I'Andes.
Sans oublier le renforcement du
lien entre consommateur et producteur. Les maraîchers ont en
effet pu promouvoir leurs pro-
s al ime nt ai re s fav o ro -
duits et leur métier dans les épi-
l0 7c de lettr prodttction, bien
clue pour certains, elles atteig,nent 50 7c >, développe la res-
ponsable du pôle alimentation à
I'Andes. Les prix d'achat aux
producteurs sont fixés en début
> comme l'explique Véronique Blrnchot. c'e:t-à-dire legèrement inférieur à celui appiiqué
au marché local, mais supérieur
au prix d'achat appliqué par la
grande distribution. Pour Patrick
Ouvrard, producteur de légumes
à côté de Vendeuvre-du-Poitou,
ce système o oJJre surtoLtt I'avan-
tage d'nvoir une vi.çibilité sur
I'année, grâce à une rémunération mensuelle liée aux contrats
avec Uniterres ". Certain5 ma-
raîchers en difficulté ont
d'ailleurs pu réinvestir dans leur
outil de production: les banques,
Poitiers,
hctb ittrd
e
communication à I'Andes
En étudiant précisément les
besoins des bénéficiaires, les
commandes aux producteurs ont
été ajustées. Ainsi s'opère la lutte
contre le gaspillage alimenraire.
bles à la santé, complète Véroni-
ceries sociales, permettant à cha-
que Blanchot. D'ailleur.ç, le lancement du projet n'a pa.t été simple : lcs ([i( (fie.\ ne cotnnrandaient qtte de tous petit.s yoltrmes,
cun de se rencontrer et de
par peur de les yoir pottrrir en
ra)'on, comme c'est le ca,ç habituellement. Mais grâce à la qualité de.s produits, les bénéficiaires
se sont mis à acheter nos.frtLits et
légumes, et le.s épiceries ont alors
augmenré leurs commandes
!
,
E,n Poitou-Charentes, la gamme sous contrat comporte plus de
31
CULTURE LEGUI\,1 ERE. N'134. I\,1ARS/AVRIL 20,13
se
connaître.
Pour poursuivre sur sa lancée,
i'Andes, qui emploie aujourd'hui
près de 50 personnes, et accompagne une soixantaine de salariés
en insertion, espère développer le
programme Unitemes sur d'autres
régions. Prochaine cibles envisagées : Midi-Pyrénées courant
2013, puis Pays de la Loire en
2014.
Qlivier Lévêque
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