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RAPPORT PLANETE VIVANTE 2006
survie des autres espèces. Il est également
important que cette part soit équitablement
distribuée entre les différents domaines
biogéographiques et les principaux biomes.
Pour gérer la transition vers la durabilité,
nous devons prendre des mesures qui tiennent
compte de ce qui s'est déjà passé, de notre
situation actuelle et des contraintes et objectifs
pour le futur. L'Indice Planète Vivante et
l'Empreinte Ecologique sont des outils qui
aident à établir les bases, à définir des objectifs
et à mesurer les réussites et les échecs. Ces
informations sont vitales afin de stimuler la
créativité et l'innovation nécessaire pour
répondre au plus grand défi de l'humanité :
comment pouvons-nous bien vivre dans les
limites de la capacité d'une seule Terre et ce tout
en laissant vivre les autres espèces de la
planète ?
Figure 1 : Indice Planète Vivante. Il montre les
tendances dans les populations des espèces de
vertébrés terrestres, d’eau douce et marins.
L’indice a décliné de 29% de 1970 à 2003.
Figure 2 : Empreinte Ecologique de l’humanité.
Elle estime la part de la capacité régénératrice de
la biosphère utilisée par l’homme.
Figure 3 : Trois scénarios d’évolution de
l’Empreinte Ecologique. Deux peuvent mener à
la durabilité.
Tableau 1 : Demande et offre écologique. Les
douze pays ayant les plus fortes Empreintes
Ecologiques totales.
Deux chemins différents vers la durabilité
sont explorés. L'un considère une transition
progressive, l'autre des changements plus
radicaux. L'Empreinte Ecologique nous permet
d'estimer la dette écologique accumulée dans
chacun de ces scénarios : plus grande est cette
dette, plus longtemps elle persistera et plus
grand sera le risque de dégâts irréversibles à la
planète. Ce risque doit être pris en compte en
même temps que les coûts économiques et les
conséquences sociales associés à chaque
option.
Aller vers la durabilité exige des actions
importantes, maintenant. La taille des
populations change lentement et les biens
produits par l'homme - maisons, voitures,
usines, centrales énergétiques - peuvent durer
pendant des décennies. Ceci signifie que les
politiques et les décisions d'investissement
d'aujourd'hui continueront à déterminer notre
demande en ressources pendant la majorité du
21esiècle.
Comme le montre l'Indice Planète Vivante,
la pression humaine est déjà en train de
menacer de nombreuses ressources de la
biosphère. Même un scénario de type
« business as usual » de croissance lente
accélérera ces impacts négatifs. Et, vu la
réponse lente de nombreux systèmes
biologiques, il y aura vraisemblablement un
décalage avant que les écosystèmes ne
bénéficient significativement des actions
positives de l'homme.
Nous partageons la Terre avec 5 à 10
millions d'espèces, ou plus. La quantité de
biocapacité qui reste disponible pour leur usage
est déterminée par la proportion de biocapacité
que nous nous approprions. Pour maintenir la
biodiversité, il est essentiel de réserver une part
de la capacité productive de la biosphère à la
Tableau 1 : DEMANDE ET OFFRE ECOLOGIQUE, 2003
Empreinte Empreinte Ecologique Biocapacité Réserve ou
Ecologique totale par personne (gha/ déficit (-) écologique
(millions de gha) (gha/personne) personne) (gha/personne)
Monde 14 114 2,2 1,8 -0,4
Etats-Unis d’Amérique 2 819 9,6 4,7 -4,8
Chine 2 152 1,6 0,8 -0,9
Inde 802 0,8 0,4 -0,4
Fédération de Russie 631 4,4 6,9 2,5
Japon 556 4,4 0,7 -3,6
Brésil 383 2,1 9,9 7,8
Allemagne 375 4,5 1,7 -2,8
France 339 5,6 3,0 -2,6
Royaume-Uni 333 5,6 1,6 -4,0
Mexique 265 2,6 1,7 -0,9
Canada 240 7,6 14,5 6,9
Italie 239 4,2 1,0 -3,1
Note : les totaux peuvent ne pas être exacts pour des raisons d’arrondis. Pour une explication de la notion
d’hectares globaux (gha), voir page 38.
LA PLANETE VIVANTE L’EMPREINTE ECOLOGIQUE DONNEES ET TABLEAUXSCENARIOS
Fig. 3 : TROIS SCENARIOS D’EVOLUTION DE L’EMPREINTE ECOLOGIQUE, 1961–2100