Afrique, santé publique & développement Lettre du terrain L’apport des SHS dans la formation des professionnels de santé en Afrique : une expérience dans le cadre du FSP mère/enfant Contribution of humanities and social sciences to the training of healthcare professionals in Africa : an experience in the context of the mother and child Priority Solidarity Fund 1 Marie Cauli ûûRésumé ûûSummary Le fonds de solidarité prioritaire mère/enfant (FSP) est un programme porté par la coopération française dans le domaine de la santé, de l’enseignement supérieur et des nouvelles technologies. Il vise à répondre aux objectifs des OMD (objectifs pour le millénaire du développement) de réduction de la mortalité maternelle et infantile. Ce programme orienté vers la formation de formateurs développe deux axes innovants : les ressources numériques et l’intégration des SHS (Sciences humaines et sociales). Ce dernier volet, sous-exploité, est déterminant : en mettant en adéquation les contenus, les compétences et les besoins, il est une condition susceptible de favoriser le passage de la médecine à la santé et de donner du sens au métier. The mother-and-child Priority Solidarity Fund is a programme supported by Coopération Française in the fields of health, higher education and new technologies. It aims to achieve the Millennium Development Goals of reducing maternal and infantile mortality. This programme, focused on the training of trainers, is developing two innovative plans: digital resources and the integration of the humanities and social sciences. This second aspect is decisive : by aligning content, skills, and needs, it can place greater emphasis on preventive care and give a real meaning to the work of trainers. Mots-clés : Contextualisation ; Formation ; SHS ; Responsabilité sociale ; Qualité des soins. 1 Keywords: Contextualization; Training; Social accountability; Quality of care; Humanities; Social sciences. Université d’Artois (RECIFES) – 9, rue du Temple – 62000 Arras. Correspondance : M. Cauli [email protected] Réception : 24/03/2013 – Acceptation : 02/09/2013 Santé publique volume 25 / N° 6 - novembre-décembre 2013 857 M. Cauli Introduction Le domaine de la formation et plus largement de l’édu­ cation fait partie des objectifs privilégiés de la coopération parce qu’il entretient une relation très étroite avec le développement des pays. Malheureusement, de nombreux rapports montrent que la plupart des programmes de coopération n’ont qu’un faible impact [1]. Par ailleurs, des quantités de données [2] ont montré que les plans de ­formation les mieux élaborés n’ont qu’un impact mineur parce qu’ils ne traitent qu’un segment particulier de questions plus complexes, comme l’accessibilité économique et géographique, et qu’ils n’agissent pas sur les causes. Ainsi, les professionnels de santé peuvent être formés le mieux du monde mais ils ne pourront exercer correctement si la couverture médicale ne suit pas. De la même façon, ­l’absence de la chaîne de soins les confronte aux limites de leur exercice. Ainsi, sans une prise en charge globale du problème et de priorisation cohérente des investissements, les solutions ne permettent pas d’atteindre les objectifs attendus. Toutefois, en l’absence d’avancées significatives et rapides, politiques et économiques, différentes initiatives continuent à être mises en place. Par exemple, une réflexion s’est engagée au sein de nombreuses facultés de médecine autour de la notion « de responsabilité sociale », et amorce un processus international qui met en avant le lien qui unit les organismes de formation avec la société. Cette notion, développée par l’OMS, part du principe que l’amélioration des soins et du niveau de santé de la population est un facteur de développement [3]. Dans ce cadre, les facultés de médecine, mais au-delà les différents organismes de formation auraient une responsabilité particulière parce qu’ils forment les professionnels de santé de demain pour contribuer à l’équité des soins. Or, certaines facultés de médecine forment des médecins compétents mais sans s’assurer que les soins soient réellement assurés. À titre d’exemple, 80 % des médecins haïtiens travaillent à l’extérieur de leur pays. Cette question, loin d’être réservée aux pays à ressources limitées, se pose de manière similaire partout dans le monde sans toutefois avoir les mêmes conséquences. Ainsi, une institution socialement responsable serait une institution « comptable » devant la société des actions que l’on entend mener en sa faveur. En matière de santé, elle devrait répondre de façon aussi performante que possible aux besoins de santé prioritaires du citoyen et de la société, notamment en érigeant comme principes fondateurs les valeurs de qualité, d’équité, de pertinence et d’efficience, et la participation active à l’évolution du système de santé. 858 Santé publique volume 25 / N° 6 - novembre-décembre 2013 S’inscrivant dans la lignée de ces réflexions, le FSP mère/ enfant, (Fonds de Solidarité Prioritaire) a été mis en place en 2010 dans 17 pays d’Afrique et d’Asie du Sud-est. Destiné à la formation des formateurs, des médecins et para­ médicaux, centrés sur les pathologies de la mère et de ­l’enfant, sa philosophie visait à mettre à disposition les processus de connaissance numérique et médicale, d’action et de collaboration afin de soutenir et d’accélérer les efforts sanitaires des pays concernés, les personnes formées étant destinées à être les relais et les acteurs de démultiplication des formations. Bien que les préoccupations du FSP soient orientées vers les soins curatifs, une attention particulière a été portée sur les dimensions non médicales du soin. Elles ont fait l’objet d’un programme expérimental de SHS susceptible d’ouvrir de nouvelles duplications fructueuses. L’objet de cet article est de présenter les orientations de ce programme, et de réfléchir à la manière dont il a permis d’intégrer les sciences sociales à la formation des professionnels de santé. Le programme FSP mère-enfant L’expérimentation pédagogique menée dans le cadre du FSP mère/enfant rejoint la préoccupation de la responsabilité sociale [4] engagée par les facultés de médecine. Elle part du constat que le renforcement de la formation reste une porte d’entrée utile pour concourir à ces objectifs. Sur le court terme, elle vise des diagnostics plus fiables, des gestes techniques plus précis, la diminution des erreurs de diagnostic. Sur le long terme, et alors que les solutions rapides se font attendre, elle génère les conditions de ­changements en se rapprochant de sa « cible », c’est-à-dire de la majorité de la population ayant des difficultés d’accès aux soins. Car, si compétents qu’ils puissent être dans le domaine technique, les futurs personnels de santé ont besoin de cultiver leur regard sur les situations locales, de comprendre les dimensions sociales de la maladie dans leur contexte, et donc de se former davantage à des compétences spécifiques et à des attitudes nouvelles en termes de relations, de communication et d’éthique [5]. Ainsi, même s’il est difficile d’établir un lien de causalité entre la for­mation et le comportement, toute formation implique un processus de transformation au-delà du bagage de connaissances prévu dans les référentiels. Dans le domaine de la médecine comme dans les autres domaines, la formation délivre, au-delà des savoirs et des savoir-faire techniques, L’APPORT DES SHS DANS LA FORMATION EN SANTÉ des règles touchant la responsabilité, l’implication et l’engagement. En cela, elle peut aider à façonner non seulement un professionnel de santé, mais aussi un acteur primordial et un moteur pour le changement social. Constitution de modules de formation en sciences sociales Une étroite collaboration entre médecins, doyens des facultés de médecine, équipe pédagogique et socio-anthropologues a permis d’identifier et de préciser le profil du professionnel de santé souhaité, les compétences requises et la culture de soin adaptée au contexte : comment préparer le futur médecin et plus largement le professionnel de santé à agir de façon adéquate pour que son exercice bénéficie à la majorité de la population ? Comment amener le changement dans la formation des profes­sionnels de santé afin de favoriser un apprentissage plus proche des réalités attendues du terrain dans les contextes cités ? Sous quelle forme ce changement peut-il avoir un effet sur la qualité des soins et des services ? Chacun s’est accordé sur la nécessité de renforcer les enseignements SHS dans le cursus des professionnels de santé, insuffi­samment pertinents au regard des situations professionnelles vécues et trop souvent sousemployés. Sur la base de ce consensus [6], une démarche collaborative a permis de construire des unités d’enseignement intégrées en tenant compte des situations courantes dans l’exercice professionnel, des lieux d’exercice, des activités représentatives pour autant qu’elles existent et en fonction de l’environ­nement spécifique, l’évolution des apprentissages pouvant revêtir un caractère plus ou moins complexe selon les familles de situations et pouvant déterminer des niveaux de performance. Cette démarche a pris appui sur des contenus et des méthodes issus des recherches socio-anthropologiques dont la vitalité dans le domaine de la santé et du développement n’est plus à démontrer [7]. L’ensemble a permis de façonner un socle commun de connaissances de base, puis les éléments d’une progression logique en contact avec la clinique, à partir duquel s’organise un programme réactualisé, contextualisé et évolutif [8]. Les dimensions sociales des activités de soignant Une première unité d’enseignement expérimentale mise en œuvre en janvier 2012 à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis du Sénégal, à UFR des Sciences de la Santé, ouvre à une approche anthropologique et culturelle de la maladie, développe l’attention portée à la culture de l’autre confronté à la maladie et favorise l’acquisition progressive de données culturelles et sociales éclairant les réalités professionnelles fréquentes. Un approfondissement renforce ces premières bases. Encadré 1 : Fiche synthèse de l’Unité d’enseignement n° 1 Définition des concepts et approche de la complexité en contexte Dimensions sociales des métiers de soignant Représentations sociales de la maladie, nomination Pratiques sociales ayant un impact sur la maladie, alimentation, hygiène Accès aux soins, pluralisme thérapeutique, itinéraires thérapeutiques Qualité des soins La deuxième unité d’enseignement succède à ce socle commun. Elle se constitue de modules thématiques reliés à des cas concrets ou des situations, permettant de compléter les acquis de l’expérience professionnelle par l’étude éclairée de situations de soins spécifiques. Le module « Relation au patient, autour de l’enfant malade » en est l’illustration. Cet enseignement a accompagné le DIU de périnatologie (FSP Mère-enfant) organisé à Dakar du 4 au 7 juin 2012 et dont il est une composante. Cette unité d’enseignement de périnatologie s’appuyant sur les recherches socio-anthropologiques [9] s’attache à la prise en compte de l’enfant malade, nouveau-né, nourrisson ou jeune adolescent et donne un poids et une portée particulière à l’expression ontologique de la fragilité et de la vulnérabilité, appelant en contrepartie un devoir de protection, de prise en charge, d’empathie. En conséquence, elle nécessite de se concentrer sur des thématiques prioritaires telles que le non verbal, la prise en charge et l’expression de la douleur, les émotions, l’interaction avec autrui, etc. Évolutive, elle a vocation à s’approfondir autour des premiers âges de la vie et à s’élargir sur les dimensions spécifiques de l’accueil du patient (relation, communication au patient, prise en charge autour de l’enfant) visant à ­réfléchir à une conception de réalisation de soins plus humaine en périnatologie. Encadré 2 : Fiche synthèse de l’unité d’enseignement n° 2 La relation au patient fragile et vulnérable Pratiques professionnelles, principes et valeurs en périnatologie Aspects sociaux et culturels de l’enfance Pratiques sociales autour de l’enfant ayant un impact sur la santé Pathologies de l’enfance et mots de la maladie Accès aux soins et parcours des enfants malades Qualité des soins et pratique pédiatrique L’enfant et la mort Conclusions et perspectives Santé publique volume 25 / N° 6 - novembre-décembre 2013 859 M. Cauli Éthique en contexte Présents partout dans l’Afrique de l’Ouest, « les problèmes négligés » des systèmes de santé ont en commun, selon J.-P. Olivier de Sardan, une série de propriétés et correspondent à de réelles préoccupations des usagers. L’état des lieux dans ce domaine a permis de recentrer les pré­occupations éthiques en contexte africain, proches des conditions d’exercice. En effet, la médecine est au service de l’homme mais la majorité des médecins dans les pays à ressources limitées ne peuvent exercer selon les règles internationales garants de leur reconnaissance et donner la pleine mesure de leurs compétences professionnelles. La limitation des ressources et le déficit structurel ont des conséquences en termes de services absents ou restreints et de priorisation de la clientèle. Ils annulent dans les faits les droits de l’homme pour une grande partie de la popu­lation soumise aux conflits, à la maladie et à la misère. Cette situation influence la lourdeur de la tâche et la façon dont les professionnels de santé appréhendent l’espace d’échanges et la relation thérapeutique avec les patients, la grande majorité étant condamnée en retour à une errance thérapeutique ou contraints de multiplier les recours thérapeutiques voire à y renoncer. Les professionnels de santé sont démunis devant les attentes, sur la manière de gérer ­l’accompagnement du patient, sa douleur, les cas graves, la détresse. Ces situations sont insuffisamment prises en compte et renforcent un contexte d’isolement et de lassitude devant le poids des responsabilités et les dilemmes éthiques. Encadré 3 : Fiche synthèse de l’unité d’enseignement n° 3 Les « problèmes négligés » dans le domaine de la santé en Afrique L’économique et le politique, principaux pourvoyeurs des questionnements moraux ? Les systèmes de santé Exercer selon les règles internationales en Afrique ? Les mises à l’épreuve du professionnel de santé Le conseil de l’ordre, erreurs médicales, impunité, fraudes et mystifications autour de la santé Quelles stratégies de rupture ? L’éthique du formateur Perspectives D’autres unités d’enseignement sont en cours et programmées dans de brefs délais (handicap et santé mentale), elles visent à inclure des questions lacunaires, insuffisamment traitées, négligées ou passées sous silence qui s’affirment comme des priorités et/ou des spécificités des pays, à 860 Santé publique volume 25 / N° 6 - novembre-décembre 2013 charge d’alimenter le pot commun. Elles sont destinées à construire une nouvelle culture du soin dans les pays à ressources limitées en contact avec la clinique et à développer une nouvelle culture professionnelle, d’amener ou de renforcer des attitudes nouvelles et aider au dévelop­ pement professionnel sensible aux enjeux sociaux. Évolutive, la promotion d’une telle approche que le numérique [10] accélère par la mise à disposition gratuite, la diffusion instantanée et la mutualisation, a vocation à être utilisée, approfondie et prolongée tout au long du cursus pour un meilleur développement professionnel continu (DPC) en lien avec CADMEF/CIDMEF, OOAS et CAMES, qui sont les organismes d’accréditations. Ils dessinent les bases d’une maquette de master des professionnels de santé qui forment ou qui vont former la pierre angulaire des systèmes de santé partout dans le monde sans oublier les étudiants, la relève étant le fil conducteur du changement. Ils ­s’intègrent plus généralement dans le Réseau Universitaire Africain, Malgache et Caribéen Francophone en cours de constitution. Savoir, savoir-faire, savoir-être et savoir-penser : les apports des SHS Le renforcement des ressources humaines ne passe pas uniquement par les enseignements médicaux même s’ils développent un curriculum caché qui, comme son nom ­l’indique, se construit progressivement par l’intégration de valeurs, par une forme de socialisation et de dimension morale que permettent le compagnonnage et le modèle. Les enseignements de SHS, insuffisamment exploités, ont une importance capitale pour peu qu’on leur accorde l’attention qu’ils méritent. Parce qu’ils s’inscrivent dans un champ disciplinaire perçu comme « non scientifique » au regard des sciences médicales, ils ont été peu valorisés. Pourtant, ils transportent avec eux l’équipement méthodologique, les échelles d’analyse, les mécanismes de raisonnement [11], les dispositions au questionnement qui permettent de ­réintroduire la connaissance maîtrisée de l’environnement économique, social et culturel qui font le cœur de la société et dont les professionnels de santé, peut-être plus que les autres professions, épousent les soubresauts [12]. Ils contribuent à approcher une « intelligence générale » qui permet de prendre du recul par rapport au contexte dans lequel se déroule le métier, de repenser le sens et les o ­ bjectifs de l’activité. Ils peuvent façonner un profil éloigné d’une seule dimension technique mais pourvu d’une ­épaisseur humaine au service de la population, construire une identité professionnelle caractérisée par une meilleure compréhension du milieu professionnel et des modèles culturels implicites et donc des enjeux qui les traversent. Ces enseignements, en touchant L’APPORT DES SHS DANS LA FORMATION EN SANTÉ aux attitudes, au vécu, aux représentations en lien avec les comportements, conditionnent directement ou indirectement l’action. Mobilisés professionnellement, ils permettent de donner des soins qui ne s’inscrivent pas dans un vide culturel, de se familiariser aux réalités locales, aux savoirs familiaux, de modifier le regard sur le patient. Ils contribuent à développer des gestes techniques appropriés et engager une relation qui a des conséquences en termes de ressenti pour le patient et de prise en compte des recommandations. Ainsi, leur impact est crucial pour développer des soins de qualité à la fois humains, accessibles ce qui est l’un des plus grands défis à relever. Conclusion Cette expérimentation a été une opportunité pour revenir sur des fondamentaux. Comment remettre l’humanité dans l’offre de soins alors que les conditions matérielles freinent l’exercice du métier. Est-il possible d’y contribuer par la formation ? Le challenge ouvert dans le FSP mère/enfant a été de savoir si une réflexion approfondie sur les ensei­ gnements, si une pédagogie adaptée pouvaient contribuer à renforcer la qualité des soins. Les premiers résultats ont permis un consensus en termes de sensibilisation et de nécessité de renforcer l’impact des formations des professionnels de santé en accordant un nouveau statut aux enseignements de SHS. Le dialogue avec les sciences médicales peut être complété en incluant d’autres thématiques : le positionnement autour de la médecine traditionnelle dont il serait utile d’explorer la complexité en lien avec la recherche [13], la prévention et l’éducation à la santé y compris soins et prise en charge post-avortement, dépistage, l’orientation pour les victimes de violence, la planification familiale. Prendre en considération ces besoins dans la formation initiale mais aussi dans la formation continue des professionnels de santé irait dans le sens de la protection des droits des patients en termes d’accueil, de soins consentis, de respect de la vie privée et des informations personnelles, informations et conseils. Au-delà, cette expérimentation permet de poser les bonnes questions et le sens que l’on donne à la formation : former des professionnels de santé susceptibles de réduire la distance culturelle, sociale, géographique entre le professionnel de santé et le patient. C’est pourquoi, si cette entrée n’est pas l’unique solution d’un problème très complexe, elle apparaît comme une des conditions pour développer une culture de soin au bénéfice du patient. Ainsi, le renforcement des SHS semble une opportunité modeste mais réaliste pour traduire concrètement en termes de formation, de contenus, de programmes, les ­finalités affichées de responsabilité, de diversité culturelle, de solidarité et plus largement répondre à la notion de responsabilité « sociale » ou sociétale. Même s’il reste ­beaucoup à faire pour assurer de solides conditions d’accès aux soins, un approfondissement peut laisser espérer un pas supplémentaire vers les objectifs d’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant et favoriser le passage de la médecine à la santé. Aucun conflit d’intérêt déclaré Références 1.Action internationale en santé et protection sociale : propositions pour une influence française, rapport au ministre, Stéphane Manton, conseiller général des établissements de santé, octobre 2011. 2.Jaffre Y, Olivier de Sardan JP. 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