concert n°30 Cirque Dimanche 26 juin 2011 19h00 Ludwig van Beethoven Anima Eterna Brugge Jos van Immerseel / direction avec la participation de : www.flaneriesreims.com Pour le bon déroulement des concerts et par respect pour les artistes, nous vous prions de bien vouloir éteindre vos téléphones portables et vous rappelons qu’il est interdit de filmer, d’enregistrer et de prendre des photos durant le concert. Nous vous remercions de votre compréhension. programme Ludwig van Beethoven (1770-1827) Concerto pour pianoforte et orchestre n°1 op.15 en do majeur (Piano J.N.Tröndlin, Leipzig, ca. 1830) 1 - Allegro con brio 2- Largo 3- Rondo. Allegro scherzando Symphonie n° 3 “Eroica” op.55 en mi bémol majeur . 1- Allegro con brio 2- Marcia funebre: Adagio assai 3- Scherzo: Allegro vivace 4- Finale: Allegro molto - poco Andante - Presto a propos du concert Connaissons-nous l’orchestre de Beethoven et sa musique ? Actuellement, l’on débourse des millions pour un manuscrit de Beethoven, pas seulement pour l’une de ses partitions, mais aussi pour des lettres ou de simples notices. Des millions de visiteurs défilent dans les dizaines de musées consacrés au compositeur et devant les monuments qui le rappellent. Son buste veille sur d’innombrables pianos et son portrait orne des timbres-poste et même, en hologramme, des cartes bancaires. Car Beethoven est généralement considéré comme le compositeur majeur de la civilisation occidentale. En 1977, les sondes spatiales Voyager 1 et 2 ont même emporté sa musique dans l’espace, en guise de moyen de communication avec d’éventuelles civilisations extraterrestres ! Nombre de gens voient Beethoven comme le premier compositeur « moderne », comme un héros faisant même de l’ombre à Napoléon, comme un génie absolu, un surhomme. Mais il n’y a pas plus grand signe de respect envers un compositeur que de prendre au sérieux sa musique. Les véritables grands esprits veulent uniquement être compris pour leur travail – c’était aussi le cas pour Beethoven. Le récit que fit le pianiste et compositeur Ferdinand Ries des cours de Beethoven l’illustre bien : « Si je me trompais dans un passage, frappais mal les touches ou ratais des intervalles (...), il faisait rarement une remarque. Mais si d’aventure je n’avais pas saisi l’expression des crescendos et ainsi de suite, ou la nature profonde de l’œuvre, il se mettait en colère car, disait-il, les erreurs du premier type étaient des accidents, mais les autres exprimaient un manque de connaissances, de sensibilité ou d’attention.» Nous ne pouvons plus goûter le bonheur de jouer les œuvres du maître en sa présence pour sonder ses intentions exactes. Sa capacité de jugement, lui permettant d’exprimer en musique les pensées les plus profondes, est restée inégalée. De même, sa compréhension des caractéristiques spécifiques des instruments de son époque était exceptionnelle. Comment encore nous en faire une idée aujourd’hui ? Son art est le plus pleinement mis en valeur à travers une interprétation de son œuvre associant le devoir et la liberté. Le devoir concerne le respect de la partition, l’emploi des instruments prescrits par le compositeur, le recours à ce qui était une évidence à son époque – le diapason, la technique d’interprétation, l’équilibre au sein de l’orchestre, le respect du tempo indiqué, etc. Quant à la liberté, elle se loge dans le droit d’être un individu d’aujourd’hui avec sa propre érudition et ses sensibilités (toujours personnelles), de doser tous les éléments disponibles et de communiquer le tout. C’est lorsque le devoir et la liberté entrent en dialogue que l’on donne les meilleures chances à Beethoven, dans la gravité, le drame, la gaieté et la facétie. Jos van Immerseel – traduction du néerlandais : Martine Bom, avec l’aimable autorisation de Zig Zag Territoires / Outhere a propos des Œuvres Concerto pour piano n°1 en ut majeur opus 15 C’est en 1792 que commence le second séjour de Beethoven à Vienne, il a vingt-deux ans, il y sera l’élève de Haydn, sans doute le plus grand compositeur vivant depuis la mort de Mozart. On lui promet d’y « recevoir, des mains de Haydn, l’esprit de Mozart » (Lettre du comte Waldstein, d’octobre 1792). C’est dans la capitale autrichienne qu’il composera son Opus 15, le premier des cinq concertos pour pianoforte et orchestre, en ut majeur. Ce virtuose du clavier, admiré comme tel par toute la société viennoise, est dans ces années de fin de siècle atteint par les premiers signes d’« un mal pernicieux », il devient sourd. Cet isolement qui s’aggrave avec la maladie l’amène à approfondir une réflexion solitaire sur son art. S’il lui faut s’appuyer sur des formes traditionnelles, c’est pour mieux s’adresser à l’humanité toute entière. Le premier Concerto pour piano et orchestre, en ut majeur opus 15 est classiquement construit en trois mouvements : deux mouvements rapides qui encadrent un mouvement lent. Il s’inscrit dans la tradition du Concerto pour piano n°21 en ut majeur de Mozart. Beethoven, cependant, réécrira, en 1801, la partie de piano et enrichira l’orchestre de deux clarinettes, deux trompettes et de timbales. Le premier mouvement allegro con brio s’ouvre à la manière d’une marche révolutionnaire française, la tonalité majeure donnant des accents « gais et guerriers », comme le suggérait Marc Antoine Charpentier dans ses Règles de composition, de 1690. Dans le finale, rondo, allegro scherzando, trois thèmes aux diverses résonances culturelles sont réunis à la manière d’une ronde : musique « à la turque », souvenirs de l’Europe de l’Est, chansons d’étudiants. Il semble bien que le « grand compositeur sourd » s’ouvre à tous les bruits du monde contemporain. Troisième symphonie, Sinfonia Eroica, en mi bémol majeur, op. 5 Composée en 1803, la Troisième Symphonie est exécutée publiquement pour la première fois le 7 avril 1805, à Vienne. Dédiée au prince Lobkowitz, elle devait être à l’origine dédiée à Napoléon Bonaparte. La dédicace de la Symphonie héroïque a beaucoup fait parler d’elle. D’abord composée en l’honneur de Bonaparte, que Beethoven vénérait, ainsi que nombre de ses contemporains, comme le héros libérateur de l’Europe, la symphonie voit sa dédicace biffée après que Napoléon se soit fait sacrer empereur : « Maintenant il va fouler, lui aussi, tous les droits de l’homme, il n’obéira plus qu’à son ambition ; il voudra se placer audessus de tous les autres et deviendra un tyran ! », se serait exclamé le compositeur, dans une réplique célèbre rapportée par Ferdinand Ries. Quoi qu’il en soit des véritables sentiments de Beethoven pour Bonaparte, la première page de l’édition de la Troisième symphonie comporte en sous-titre : « composée pour célébrer le souvenir d’un grand homme ». C’est bien d’un souvenir qu’il s’agit (et non de la mort), mémoire d’un héros déchu – qui explique, si l’on veut, la présence de la célèbre « marche funèbre ». Cette œuvre, un des premiers produits de la « phase héroïque » de la création beethovenienne, est remarquable tout d’abord par son ampleur : sa durée la place au tout premier rang des symphonies écrites jusqu’alors (elle dure en moyenne 48-50 minutes). Son premier mouvement (Allegro con brio) comprend presque 700 mesures, soit, près de deux fois les dimensions du modèle mozartien. L’effectif instrumental s’accroît également. Le matériau thématique qui sert à la construction du développement, comme le note Maynard Solomon, est « de plus en plus soumis à une fièvre et une asymétrie nouvelles, à travers l’emploi de motifs contrastés à l’intérieur d’une structure périodique plus complexe. » Le premier mouvement est particulièrement marquant par l’usage du rythme qu’y fait Beethoven : fréquence des syncopes et accentuation à deux temps dans une mesure à trois temps. A ces déséquilibres rythmiques s’ajoutent des dissonances marquantes, dont certaines furent d’ailleurs « corrigées », à tort, lors de la première édition française – avant d’être rétablies. Le deuxième mouvement de cette symphonie, la Marcia funebre (Adagio assai), est resté le plus célèbre. Le thème mélodique principal de la marche y est repris jusqu’à la fin où il réapparaît sous forme de fragments, accompagnés de pizzicati des contrebasses, dans lequel Berlioz voyait se jouer un véritable drame. Le Scherzo (Allegro vivace) et le Finale (Allegro molto) sont remarquables par la vélocité extrême qu’ils imposent aux instrumentistes à cordes et par la virtuosité qu’ils requièrent des musiciens. Texte de Cécile Reynaud, avec l’aimable autorisation de Zig Zag Territoires / Outhere biographie Anima Eterna Brugge Fondé en 1987 par Jos van Immerseel, l’ensemble Anima Eterna Brugge montre un métier et une personnalité hors du commun dans tous les répertoires abordés, de Monteverdi à Gershwin. Cet ensemble à effectif variable (entre 7 et 80 musiciens) cherche toujours à se rapprocher au plus près des intentions originales du compositeur pour offrir une nouvelle lecture des œuvres. Jos van Immerseel se libère ainsi des contraintes d’une musicologie asséchée pour que nous accédions au plaisir d’entendre différemment les partitions. Ce mélange de recherche et de passion a permis de redécouvrir nombre de grandes œuvres du répertoire classique, des concertos pour piano de Mozart au Boléro de Ravel, en passant par les Valses de Strauss. Dans la phase exploratoire qui précède chaque projet, l’ensemble étudie quels instruments ont inspiré le compositeur et comment ils pouvaient sonner à leur époque. Aimant par-dessus tout l’expérimentation, Anima Eterna explore des variables telles que la technique d’interprétation, le ton, le tempo et l’équilibre de l’orchestre, mais aussi d’autres paramètres qui ont une influence sur le son d’une œuvre. L’enregistrement de la première intégrale de Beethoven sur instruments d’époque (label Zig-Zag Territoire) qui a demandé trois ans de préparation reflète à merveille cette alliance d’exigence, d’audace et de musicalité. Si l’orientation de recherche détermine l’essence de son approche, l’ensemble est animé par des facteurs tout aussi important, à savoir la curiosité, la passion et l’engagement exceptionnel des musiciens qui sont des spécialistes reconnus dans leur domaine. C’est grâce à l’interaction continuelle entre ces musiciens et leur chef d’orchestre qu’Anima Eterna s’impose au plus haut niveau. Jos van Immerseel Au cours de ses trente ans de carrière, en tant que pianiste, organiste et chef d’orchestre, Jos van Immerseel a toujours défendu une certaine idée de l’interprétation de la musique ancienne (et pas si ancienne). Chercheur passionné, il étudie systématiquement les relations entre l’œuvre, l’instrument et la technique, en mettant à profit sa collection de claviers historiques qui s’étend sur deux siècles. Van Immerseel est surtout un musicien qui reconstruit et recrée la musique ancienne, non pas pour en faire une pièce de musée mais au contraire, pour la rendre plus vivante. Selon lui, « on ne peut pas rendre de plus bel hommage à un compositeur qu’en prenant sa musique au sérieux, en l’interprétant d’une manière qui allie à la fois liberté et droit. » Afin de mettre en musique ses idées, Jos van Immerseel a fondé l’ensemble Anima Eterna Brugge en 1987 avec lequel il a ainsi « redécouvert » bon nombre de grandes œuvres du répertoire classique. Chacune de ses interprétations est un prodige d’indépendance à partir du respect des textes, de vitalité renouvelée à partir d’analyses fouillées et rigoureuses. En tant que soliste, Jos van Immerseel jouit d’une reconnaissance internationale. Ses albums lui ont valu de remporter plusieurs récompenses prestigieuses (Diapason d’Or, Choc du Monde de la Musique, FFFF de Télérama…). Depuis 2002, Jos van Immerseel est responsable de la Collection Anima Eterna pour le label parisien ZigZag Territoires. Il joue aussi régulièrement avec des musiciens de musique de chambre tels que Claire Chevallier, Midori Seiler, Sergei Istomin et Thomas Bauer. Discographie Ici n’apparaissent que les éditions les plus récentes : Anima Eterna Brugge Poulenc : Concerto pour 2 pianos, Concert Champêtre, Suite Française Zig-Zag Territoires - 2011 Anima Eterna Brugge Berlioz : Symphonie Fantastique, Le Carnaval Romain Zig-Zag Territoires - 2010 Anima Eterna Brugge Beethoven : Symphonies Integrales & Ouvertures (6 cd) Zig-Zag Territoires - 2009 Anima Eterna Brugge Haydn : Missa Cellensis Carus - 2009 Anima Eterna Brugge Mozart : Konzerte : cor, flûtes, harpe, 2 Pianofortes Zig-Zag Territoires - 2006 Anima Eterna Brugge Ravel : Bolero, Pavane, Concerto pour la main gauche, Rhapsodie espagnole, La Valse Zig-Zag Territoires - 2006 Anima Eterna Brugge Rimsky-Korsakov: Pâques Russe, Sheherazade & Borodine : Danses su Prince Igor Zig-Zag Territoires - 2005 Anima Eterna Brugge Mozart : Concertos pour violons 2 & 3, Symphonie 29 Zig-Zag Territoires - 2005 Anima Eterna Brugge Liszt : Mazeppa, Les Préludes, Von der Wiege bis zum Grabe, Ungarische Rhapsodie in Des & F, Totentanz Zig-Zag Territoires - 2004 Ici n’apparaissent que les éditions les plus récentes : Jos van Immerseel Beethoven : Sonates 4 - 10 Midori Seiler, Violon, Jos van Immerseel, pianoforte Zig-Zag Territoires - 2011 Jos van Immerseel Schubert : Winterreise Thomas Bauer, baryton, Jos van Immerseel, pianoforte Zig-Zag Territoires - 2010 Jos van Immerseel Beethoven : Sonates opus 12, piano, violon Jos van Immerseel, piano, Midori Seiler, violin Zig-Zag Territoires - 2010 Jos van Immerseel Schubert : Sonates pour violon et pianoforte Midori Seiler, Violin, Jos van Immerseel, pianoforte Collection Anima Eterna, Zig-Zag Territoires - 2006 Jos van Immerseel Rachmaninoff : œuvres pour deux et quatre mains Jos van Immerseel & Claire Chevallier, pianoforte Collection Anima Eterna, Zig-Zag Territoires - 2006 Jos van Immerseel Mozart : Arias Magdalena Kozena, Orchestra of the Age of Enlightenment, Conductor : Simon Rattle, Jos van Immerseel, Pianoforte Archiv Produktion - 2006 Jos van Immerseel Liszt œuvres pour piano (St. Franciscus, la Notte + Late pianoworks) + œuvres pour violoncelle et pianoforte Sergei Istomin, violoncello, Jos van Immerseel, pianoforte Collection Anima Eterna, Zig-Zag Territoires - 2004 Jos van Immerseel Debussy : Mélodies Sandrine Piau, Jos van Immerseel (Erard 1897) Naïve, Paris - 2003 Jos van Immerseel Pièces à deux pianos : Saint-Saëns/Franck/Infante/Poulenc Claire Chevallier & Jos van Immerseel, pianoforte Collection Anima Eterna, Zig-Zag Territoires - 2003 Jos van Immerseel Mozart : Les grandes sonates viennoise pour violon Jos van Immerseel, pianoforte, Midori C.Seiler, violon 2 CD’s: Collection Anima Eterna, Zig-Zag - 2002 AU PROGRAMME prochainement lundi 27 / 06 | 15h00 | Champagne Ruinart n°31 - 5 € à l’heure argentine Roberto aussel / guitare juan josÉ MOSALINI / bandonéon ● lundi 27 / 06 | 18h30 | l’Atelier n°32 - 5 € spectacle musical et théâtral cie la bouche d’ombre dominique verrier / mise en scène eudes labrusse / texte la madone des dancings ● lundi 27 / 06 | 20h30 | Champagne Charles Cazanove - cuverie n°33 - 10 € carte blanche à emile naoumoff / piano une soirée Mozart « Dessine-moi le carillon » | exposition des dessins d’élèves Cette année, Les Flâneries ont souhaité mettre à l’honneur le carillon de l’église Saint-Nicaise, instrument historique et remarquable situé au cœur de la cité-jardin du Chemin Vert. Les écoles élémentaires Gerbault et Pommery ont pris part au projet avec enthousiasme, soit 120 élèves du cycle 2 et du cycle 3. Dessin réalisé par Lisa, CP Ecole Pommery A la suite de nos interventions auprès des élèves - l’atelier en classe puis l’atelier à l’église SaintNicaise -, il leur a été demandé de dessiner un carillon. Ces dessins sont exposés à l’église Saint-Nicaise jusqu’à la fin du festival. Ouverture pour les scolaires sur réservation : merci de contacter Amélie au 03 26 36 78 05. Ouverture au public les dimanches 19 juin, 26 juin, 3 juillet, 10 juillet et 17 juillet de 15h à 17h.