B. Marchou, Module 11, 10/05/12
Les AINS sont susceptibles de favoriser l’évolution vers une DHB/FN quand ils sont prescrits
par erreur devant une « grosse jambe douloureuse » alors que la fièvre peut ne pas être
connue et la jambe non encore rouge.
Le diagnostic est clinique.
Signes généraux : sepsis sévère souvent au premier plan (taux de mortalité de l’ordre de 30
%).
signes locaux :
o parfois évidents : lésions nécrotiques (blanches puis noires, exsangue lors de
l’incision avec une lame de bistouri) plus ou moins étendues ; leur taille sous-estime
toujours l’étendue des lésions profondes +++
o plus difficiles à reconnaître au début, es signes de gravité qui doivent inquiéter sont
les suivants : œdème majeur et extensif au fil des heures, douleur intense, anesthésie
locale, lividités cutanées, taches ou vésicules cyaniques, extension de l’érythème
(dont il faut surligner les contours+++) sous antibiotiques adaptés, crépitations à la
palpation.
Le patient doit être orienté en milieu spécialisé où il relève d’une prise en charge par une équipe
médico-chirurgicale.
Examens complémentaires : ne doivent pas retarder l’heure de la chirurgie
Biologie
syndrome inflammatoire biologique,
signes de sepsis sévère : acidose métabolique.
hémocultures plus souvent positives que dans l’érysipèle
dosage systématique des créatinine-phospho-kinase (CPK) dont l’élévation traduit une
nécrose musculaire et représente un signe de gravité.
Imagerie :
radiographies sans préparation de la région atteinte pour rechercher des images aériques
sous-cutanées, témoignant d’une infection à germes anaérobies.
échographie des parties molles, mieux scanner. L’ IRM permettrait de mieux évaluer la gravité
et de guider le geste mais cet examen ne doit pas retarder le geste chirurgical.
Le traitement de la DHBN-FN est une urgence médico-chirurgicale :
Réanimation : traitement symptomatique du sepsis grave voire de l’état de choc.
Antibiothérapie probabiliste, à large spectre, IV :
o Tazobactam-pipéracilline +clindamycine quand le tableau oriente vers un
streptocoque ß-hémolytique sans pouvoir exclure d’autres pathogènes notamment
BGN
o Pénicilline M (ou glycopeptide en cas de suspicion de SARM) plus aminoside quand
on s’oriente vers une suppuration à staphylocoque doré
Si porte d’entrée tellurique : prévention tétanos
Chirurgie :
o précoce : facteur pronostique déterminant
o incisions de drainage longitudinales (debridement des anglo-saxons) à un stade
précoce ;
o excision de l’ensemble des tissus nécrosés jusqu’aux tissus sains. Une
exérèse complémentaire dans un second temps est souvent nécessaire.
Anticoagulation préventive post-opératoire
Oxygénothérapie hyperbare si possible, toujours après la chirurgie