Dossier de presse - Michèle Delaunay

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Dossier de presse
5 février 2016
Projet de décret
portant mesures de simplification de la
réglementation des publicités, enseignes et
préenseignes
Calendrier et consultation
Consultation publique du 15 janvier au 9 février 2016 inclus
(http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/projet-dedecret-relatif-a-la-publicite-exterieure-a1227.html).
Contributions à déposer sur adresse mail :
[email protected]
Plusieurs pétitions sont en ligne dont :
• http://decret-macron.agirpourlenvironnement.org/ par Agir pour
l’Environnement en partenariat avec Paysages de France et Résistance à
l’Agression
• http://www.cyberacteurs.org/cyberactions/alerte-lobbies-publicitairesgouver-1029.html par Paysages de France qui demande notamment aux
élus d’engager une enquête parlementaire sur le lobyying des afficheurs
Entrée en vigueur des dispositions du décret prévue au 1er mars 2016. Un délai de
2 ans est prévu pour la mise en conformité des publicités non conformes
Courriers de Michèle DELAUNAY (ci-joints) à l’attention
• d’Emmanuel MACRON, Ministre de l’Economie, de l’Industrie et du
Numérique
• de Ségolène ROYAL, Ministre de l’Ecologie, du Développement durable et
de l’Energie
Objectifs du décret :
•
Définir les conditions de dérogation en matière d’emplacement, de surface
et de hauteur pour les dispositifs situés en agglomération, et l’ensemble des
prescriptions applicables aux dispositifs situés hors agglomération
•
Ces nouvelles dispositions ont notamment été adoptées en vue de
l’organisation du championnat d’Europe des nations de football « Euro
2016 » par la France en juin 2016. Elles sont effectives de manière
permanente, leur but étant de dégager des financements pour les
propriétaires de ce type d’équipement, notamment les collectivités locales.
•
Après la loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour
l’environnement, l’objectif est d’ajuster le dispositif réglementaire dans un
contexte de recherche de leviers favorables à la relance de l’économie.
•
Il s’agit de mesures visant à simplifier, clarifier et rendre plus efficients
certains points de la réglementation pour une meilleure appropriation par
les acteurs. Mise en conformité des panneaux qui ne l’ont pas été suite au
Grenelle de l’Environnement.
Principales dispositions
•
Stades – panneaux 50 m2
o L’article 1 fixe le régime dérogatoire, prévu par la loi, dont
bénéficient les dispositifs publicitaires sur l’emprise des équipements
sportifs d’une capacité d’au moins 15 000 places assises. Ce régime
dérogatoire concerne les équipements sportifs situés en
agglomération et hors agglomération.
53 stades sont concernés dont le Stade Matmut Atlantique et le Stade
Jacques Chaban Delmas
o Au regard des événements organisés dans ces équipements et de
l’affluence qu’ils génèrent, des dispositifs de grand format lumineux
ou non (50 m²) sont autorisés comme cela est le cas pour les
aéroports.
•
Panneaux publicitaires dans des communes de moins de 10 000
habitants
o possibilité d’installer des dispositifs scellés au sol dans les communes
de moins de 10 000 habitants faisant partie d’une unité urbaine
comprenant au moins une ville de plus de 10 000 habitants – justifié
par l’existence de zones commerciales dans des communes
périphériques de la ville-centre
•
extension de l’autorisation de la publicité numérique au mobilier
urbain dans les agglomérations de moins de 10 000 habitants faisant partie
d’une unité urbaine de plus de 100 000 habitants.
•
introduction de la notion d’éblouissement des dispositifs
lumineux, appréciée a posteriori par l’autorité compétente
•
format des panneaux publicitaires lumineux ou non
o compte tenu des usages et « des conséquences économiques pour ce
secteur », l’encadrement est maintenant exclu du calcul de surface.
On passe donc de 12 m2 à 16 m2.
•
réglementation de la surface autorisée pour les enseignes
installées sur une façade commerciale selon une logique de
progressivité.
Décret régressif
•
Ce décret est une régression. Il va à l’encontre des mesures
votées lors du Grenelle de l’environnement (2010) mais aussi du
Code de l’Environnement et de l’effort des collectivités et de
leurs groupement de mettre en place de règlements locaux de
publicité contraignants
La loi Grenelle 2 règlementant l’affichage publicitaire a été votée en 2010
et est entrée en vigueur en juillet 2015 (il y a 7 mois). Tous les panneaux de
publicité sont actuellement interdits dans les communes de moins de 10 000
habitants ne faisant pas partie d'une aire urbaine de plus de 100 000
habitants, ainsi qu'à leurs abords.
Or, ce décret :
•
Autorise la multiplication des panneaux scellés au sol dans
certaines agglomérations de moins de 10 000 habitants où ils étaient
jusqu’alors interdits. Cela concernera aussi des communes inclues
dans des parcs naturels régionaux.
•
Intègre un nouveau mode de calcul des dimensions des
panneaux pour s’aligner aux usages des afficheurs et non viser le
respect de la réglementation (passage de 12 m2 à 16 m2)
•
Supprime les seuils de luminosité remplacés par une notion
d’éblouissement laissée à l’appréciation a posteriori du maire ou du
préfet
Nouvelles dispositions à proximité des stades
•
dérogation pour les panneaux publicitaires à proximité des
stades – 50 m2 comme dans les aéroports (seule mesure présente dans la
loi Macron)
o argument fondé sur l’organisation de l’Euro 2016 mais il ne se
joue que seulement dans 10 stades en France alors que 53
stades sont concernés par le décret
o Stade Chaban Delmas en cœur de ville (zone tampon
UNESCO)
! Jusqu’à 5 panneaux possibles lumineux ou non, visibles de la
voie publique
o Ces panneaux seront pérennes
Des atteintes à l’environnement
o Pollution visuelle : des panneaux de 50 m2 en cœur de ville
autour du stade Jacques Chaban Delmas, stade à haute valeur
patrimoniale
o Consommation énergétique : un panneau numérique de 50 m2
consomme annuellement 92 580 kWh
o Pollution lumineuse : panneaux lumineux allumés une grande
partie voire toute la nuit avec nuisances pour les animaux nocturnes
Des atteintes à la sécurité
o La multiplication de ces panneaux va à l’encontre des mesures de
sécurité routière (article R418-4 du Code de la Route : Sont interdites
la publicité et les enseignes, enseignes publicitaires et préenseignes
qui sont de nature, soit à réduire la visibilité ou l'efficacité des
signaux réglementaires, soit à éblouir les usagers des voies
publiques, soit à solliciter leur attention dans des conditions
dangereuses pour la sécurité routière).
Ce décret prône un modèle de consommation non durable
o L’affichage géant fait généralement la promotion d’un commerce de
type centre commercial accessible en voiture
o d'un point de vue environnemental, toutes les études montrent que la
solution passe par un retour à la sobriété en termes de
consommation, incompatible avec ce harcèlement publicitaire
o la multiplication de ces panneaux a pour objectif de relancer la
consommation mais ne règle aucunement la question de la hausse du
pouvoir d’achat des consommateurs
o ces panneaux sont essentiellement utilisés par de grandes enseignes
alors que nous avons besoin de renforcer un commerce local de
proximité, aussi bien en milieu urbain que rural
Engager une réflexion globale sur la publicité et les images qu’elle
véhicule
Plutôt que d’étendre un affichage déjà considéré comme une pollution visuelle et
invasive, le Gouvernement pourrait engager une réflexion sur la publicité.
En effet, la publicité :
o défigure le paysage
o est un frein à la liberté de réception de chacun. Les informations que
nous recevons nous sont imposées
o est un terrain d’images sexistes et/ou choquantes
o manipule les enfants pour en faire des accros de la consommation
A l’image de ce qui est fait en terme de diffusion publicitaire à la télévision et au
cinéma, le Gouvernement doit engager une réflexion sur la publicité extérieure
sous l’angle de la protection de l’enfance. En effet, nombreux sont les messages
inappropriés aux âges et aux capacités d’analyse des enfants qui ne peuvent le
plus souvent s’y soustraire malgré la vigilance des adultes.
Argument du Ministère : donner de nouvelles possibilités de recettes
aux collectivités
o Montant maximal de la taxe locale sur la publicité extérieure – TLPE (en euros, par m2 et par an) pour les panneaux de plus de 50 m2
(source : service-public.fr)
! Commune ou EPCI de plus de 200 000 habitants
• 122,80 € x 50 m2 = 6 140 euros par panneau
o Bordeaux : montant de la TPLE applicable aux enseignes de plus de
50 m2 : 32 euros par m2 et par an soit 1 600 euros par
panneau et par an (16 000 euros si 10 panneaux installés dans
les deux stades concernés)
o Ce sont surtout les afficheurs qui y sont gagnants car plus les
panneaux sont grands, plus le prix au m2 est élevé
Lutte contre les panneaux illégaux à Bordeaux
Le groupe Europe Ecologie Les Verts a interpellé le Maire de Bordeaux sur
l’illégalité de nombreux panneaux publicitaires en collaboration avec l’association
Paysages de France
o près de la moitié des panneaux illégaux avaient été retirés en juillet 2015
(149 sur 347) – cf courrier ci-joint
Lutter contre le matraquage publicitaire tout en tenant compte des
besoins des commerçants
La publicité reste aujourd’hui le principal moyen d’information et de
communication permettant à une entreprise ou un commerçant de faire la
promotion de son produit. En cela, elle est un élément de notre économie.
Il est donc nécessaire de tenir compte de ces besoins mais cela doit se faire avec
une meilleure articulation entre les services instructeurs et les architectes des
Bâtiments de France.
L’exemple blanquefortais
Mise en place d’un site « avant/après » qui présentait l’évolution de la ville.
Voir PJ
Proposition de Michèle DELAUNAY en juin 2011 reprise en Conseil de
Métropole en juillet 2015 à l’occasion du vote du RLPi
Elaborer avec les commerçants et leurs associations une charte voire un label
« Haute Qualité Esthétique ».
En effet, les placards et affichages accolés à l’intérieur des vitrines, qui relèvent de
manière très discutable de la décoration intérieure des magasins, échappent aux
prescriptions du code de l’environnement alors que ceux-ci peuvent tout autant être
visuellement invasive voire agressive dans l’espace public
Voir PJ
Le règlement local de Publicité intercommunal – RLPi - voté en Conseil
de Métropole du 10 juillet 2015 et dans tous les conseils municipaux
Diagnostic : infractions essentiellement dans les centres commerciaux
Principales mesures relatives aux panneaux publicitaires :
• publicité interdite dans les espaces de nature identifiés au PLU
• harmonisation des règles pour une cohérence sr l’ensemble de la
Métropole
• adaptation des formats publicitaires aux lieux environnants
• suppression des panneaux en double ou plus
• amélioration esthétique des panneaux
• adoption de la règle nationale d’extinction nocturne
Principales mesures relatives aux enseignes :
• adapter les enseignes de centre-ville à leur contexte et intégration aux
façades des immeubles selon les qualités architecturales
• appliquer la réglementation nationale dans les zones commerciales
• instituer des préconisations esthétiques
• interdire les enseignes sur clôtures
• règlementer les enseignes temporaires
Propositions du groupe EELV
-
Réduire de façon drastique l’affichage publicitaire au profit des espaces
d’expression libre et d’information pour les collectivités
• Exemples :
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une zone « zéro publicité » sur l’ensemble du
secteur Unesco.
Interdire l’affichage publicitaire aux abords des écoles
avec un rayon minimum de 200 mètres, notamment dans
les abribus.
Interdire les publicités et enseignes numériques énergivores
et animées.
Opter pour des formats publicitaires de 2 m2 maximum,
cela sur l’ensemble du territoire de la Ville, comme l’a fait
le RLP de la Ville de Paris.
Un sondage publié dans Sud-Ouest au moment de la fin du contrat Decaux a
Grenoble : 85% des Bordelais estiment que les panneaux publicitaires devraient
être supprimés, notamment dans le centre-ville de Bordeaux.
Rappel le contrat Decaux prend fin en 2020.
Un sondage SOFRES de 2013 montre que 85% des Français considèrent la
publicité comme « intrusive », 79% « envahissante » et 64% « banale ». Et 33%
des Français se déclarent «publiphobes».
Réduire de manière drastique la présence de la publicité sur notre espace public
relève donc aujourd’hui plus que jamais d’une mission d’intérêt général.
L’exemple de la Ville de Grenoble
Le Maire de la ville de Grenoble, Eric PIOLLE, a refusé fin 2014 de renouveler le
contrat avec JCDecaux, premier annonceur français. Ainsi, ce sont plus de 2000
mètres carrés de publicité qui ont disparu de l’espace public grenoblois, soit 326
panneaux dont 64 panneaux lumineux.
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