
TRANSITIONS
5 rue de Charonne
75011 PARIS
2éme cour à droite. RDC gauche.
Téléphone : 01 83 95 47 70
Fax : 01 83 95 47 71
Mail : contact@transitions.com TRANSITIONS 3/3
On comprend aisément que certains de ces capitaux sont limités au sens où l’enveloppe de ressources
sur lesquels ils sont fondés est par nature “finie”. C’est le cas du capital financier et industriel
et du capital naturel.
Soulignons ici que les ressources naturelles renouvelables qui représentent en quelque sorte
les “intérêts” que l’on peut tirer d’un capital naturel préservé, ne sont illimitées qu’à partir du moment
où l’on maintient les conditions de renouvellement de ces ressources. L’exemple le plus évident
est celui des ressources halieutiques : si l’on prélève trop de poissons, il ne reste plus assez
de reproducteurs pour reconstituer les stocks et l’espèce disparaît… Ainsi, si l’on dépasse certains
critères d’exploitation, la ressource est de moins en moins renouvelable et le capital s’appauvrit.
De la même façon, les ressources monétaires et industrielles sont, par nature, limitées. Certes
un individu, une entreprise ou une organisation peuvent s’enrichir. Mais en règle général
ce qui est accumulé par l’un le sera au dépend d’un autre, ou au dépend du capital naturel.
En d’autres termes, dans la vraie vie 2 et 2 font quatre et jamais 5…
En revanche, le capital humain ou social et le capital culturel, cognitif et sociétal sont, par essence,
des capitaux illimités : il n’y a pas de limite au développement des relations humaines,
il n’y a pas de limite à l’épanouissement des individus, il n’y a pas de limite à l’augmentation
des connaissances ou à la création artistique qui fondent la culture d’une société.
Malheureusement nous savons que, dans certains cas, ces capitaux réputés illimités peuvent aussi être
dégradés voir épuisés, comme peuvent l’être les capitaux limités (naturels et matériels).
Un tel mode de développement contribuera à la sécurisation du “bien être des individus”,
de la “prospérité des sociétés”, et de la “pérennité des entreprises”, trois modes de concrétisation
du développement durable.
Cette approche ne donne aucune suprématie à l’économie. Elle souligne cependant, que le système
économique devra, pour préserver l’intégrité de l’entité à laquelle il s’applique – entreprise
ou société - veiller à la reproduction durable du capital économique et industriel, et donc veiller
à maintenir un niveau de performance économique en dehors duquel le système économique verrait
son capital s’appauvrir.
Appliquée spécifiquement à l’entreprise, cette approche stipule que l’entreprise non rentable ne peut
être durable. Pour autant l’entreprise ne sera réputée “durable” que si elle contribue effectivement
à la préservation des autres capitaux qui fondent son équilibre : capital naturel, social, cognitif
et culturel. La durabilité du système est un tout, aucun des quatre capitaux ne peut être négligés.
Cette considération des “capitaux” qui fondent le développement des organisations,
des territoires et des entreprises conduit donc à repenser le principe de développement
durable.
Dans cette approche, un développement sera réputé durable ou soutenable dès lors
qu’il permettra, d’une part de préserver l’intégrité des capitaux limités et d’en assurer
la reproduction, d’autre partde préserver, reproduire et développer les capitaux illimités.