utilisation très bénéfique et d’autres pas. L’analyse de leurs
résultats montre que ceux qui considèrent le guidage peu
utile ont sans le guidage un taux de grossesse par transfert
bien supérieur aux autres. Par exemple, entre les transferts
échoguidés ou non pour Kojima [5], les résultats sont
15,2 % contre 7 % de grossesses cliniques, pour Coruleu
[6] 25,3 % contre 18,1 % alors que pour Garcia-Velasco
[7], la différence est jugée non significative (30,6 % contre
26,3 %). Pourtant, cela n’est pas si clair que ça. En 2005,
dans notre équipe (Ifreares Bordeaux), 710 transferts ont
été pratiqués jusqu’au 10 décembre par dix praticiens
différents. Quatre opérateurs ont réalisé, à peu près à part
égale, 88 % des gestes. La qualité du geste a été appréciée
et notée (de façon indépendante) par le biologiste présent
selon les critères de FIVNAT (facile, assez facile, difficile
ou échec). Il existe des différences significatives entre les
résultats. Pourtant, quand on regarde le taux de grossesses,
ce n’est pas l’opérateur qui a le plus de facilité dans le
geste qui a les meilleurs résultats de grossesse par transfert
(tableau 1).
Les solutions
Le bilan pré-FIV comporte une exploration complète
de l’appareil génital féminin. Cette exploration est capitale
car c’est elle qui permet de suspecter les difficultés éven-
tuelles qui risquent être rencontrées lors du transfert. La
simulation du transfert lors d’un cycle précédent est indis-
pensable, bien que, dans notre expérience, elle ne rende
pas toujours compte des conditions qui sont rencontrées
lors du geste réel.
La dilatation cervicale, en cas d’impossibilité de pas-
sage du col par le cathéter, a été longtemps utilisée. Nous
continuons de penser, bien qu’un travail récent [8] semble
montrer le contraire, qu’un tel geste est délétère et ineffi-
cace, qu’il soit pratiqué avant ou au moment du transfert
(tableaux 2A et 2B).
L’utilisation de cathéters rigides préformés est préféra-
ble à toute instrumentation cervicale [9]. Cette pratique
peut se faire d’emblée si la difficulté est attendue (difficulté
lors d’une précédente tentative ou lors de la simulation
préalable) ou dès qu’un transfert facile n’est pas réalisable.
Enfin, en cas d’impossibilité physique totale de trans-
fert par voie transcervicale, il reste le transfert d’embryon
par voie transmyométriale. Il s’agit d’une situation très
rare, en rapport soit avec l’absence d’orifice cervical (mal-
formatif ou post-chirurgical), soit avec une difficulté ana-
tomique insoluble. Notre expérience montre que dans
cette dernière situation le transfert au bloc chirurgical sous
neuroleptanalgésie est presque toujours possible (et le
plus souvent facile ou assez facile), ce qui fait que nous
n’avons plus utilisé le transfert transmyométrial depuis
Tableau 1.Comparaison de la qualité du transfert et du résultat de grossesses selon l’opérateur en 2005
Transferts Grossesses/transferts
Facile Assez facile Difficile
Opérateur 1 87,2 % 9,9 % 2,9 % 22,7 %
Opérateur 2 82,7 % 12,2 % 5,1 % 35,9 %
Opérateur 3 77,8 % 11,1 % 11,1 % 28,2 %
Opérateur 4 77,0 % 11,5 % 11,5 % 31,9 %
Tableau 2A.Différences de répartition des difficultés des transferts embryonnaires
avec ou sans dilatation cervicale de 1989 à 1996 (p < 0,001)
Transfert normal Transfert après dilatation
Parfait 3 497 85,8 % 170 60,5 %
Moyen 381 9,35 % 57 20,4 %
Difficile 183 4,5 % 43 15,4 %
Échec 14 0,34 % 11 3,9 %
Tableau 2B.Nombre d’embryons nécessaires pour obtenir une grossesse en fonction de la difficulté
et du mode (classique ou dilatation) du geste de 1989 à 1996
Transf. normal Transf. après dilatation p
Parfait 10,4 emb./gross. 14 emb./gross.
Moyen 11,9 emb./gross. 20 emb./gross.
Difficile 14,9 emb./gross. 21 emb./gross.
Échec - -
Ensemble transferts 10,7 emb./gross. 16,5 emb./gross. <0,01
mt médecine de la reproduction, vol. 8, n° 1, janvier-février 2006 31
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