8 l e s a f fa i r e s en manchette 21 o c t o b r e 2 0 0 6 La valeur économique, un bon moyen pour identifier les sociétés vraiment rentables Yannick Clérouin [email protected] Les entreprises qui sont vraiment rentables sont rares. Même celles qui affirment réaliser des profits peuvent en réalité ne créer aucune valeur pour leurs actionnaires. Nortel Networks (Tor, NT, 2,61 $) en a fourni un exemple édifiant dans les années de la bulle techno. Le principe de la Valeur économique ajoutée (VÉA, ou EVA en anglais), sur lequel repose le logiciel d’analyse d’actions de StockPointer, pallie aux faiblesses de la comptabilité traditionnelle des entreprises en tenant compte de l’argent investi par les investisseurs. En effet, contrairement au bénéfice par action (BPA) déclaré par les entreprises dans leurs états financiers, la VÉA tient compte du capital investi par les actionnaires et les créanciers dans l’évaluation de la performance économique. Exemple : les actionnaires confient un capital de 1 000 $ à la société ABC. Ceux-ci exigent un rendement de 10 % sur le capital, lequel est déterminé en fonction du rendement d’un placement comportant un risque comparable. Imaginons que la société ABC déclare un bénéfice net d’exploitation après impôts de 150 $. Compte tenu du rendement exigé par les actionnaires, il faudra appliquer une charge de 10 % au capital de l’entreprise. On retranchera donc 100 $ (1000 $ x 10 %) aux 150 $ de profits que l’entreprise a réalisés. Les 50 $ restants constitueront donc la valeur économique ajoutée. Plus la VÉA est élevée, plus une société crée de la richesse pour ses actionnaires et, à l’inverse, une VÉA négative signifie qu’elle en dilapide. Même s’il a déclaré un bénéfice net de 84,5 M$ US à son plus récent trimestre, le fabricant de composants électroniques Flextronics International (Nasdaq, FLEX, 13,13 $ US) a dilapidé de la richesse. Cela s’explique par le fait que le rendement de son capital a été de seulement 2,6 %, par rapport à un coût de capital de 11,9 %. C’est donc dire que les investisseurs exigent davantage de profits pour justifier le risque qu’ils acceptent de prendre. Un travail d’éclaireur, puis d’analyste Pour les fins de cette manchette, StockPointer nous a permis d’identifier les 20 sociétés américaines qui en donnaient le plus à leurs actionnaires. Cet exercice a mis en relief des entreprises qui sont souvent peu connues des investisseurs d’ici, mais qui produisent d’excellentes performances économiques. Cela dit, nous n’avons effectué qu’un travail d’éclaireur. Il reste en effet tout un travail d’analyse fondamentale à faire pour s’assurer que ces championnes de la création de richesse le demeureront pendant encore longtemps. L’investisseur doit évaluer plusieurs aspects avant d’investir dans un titre. L’analyse des perspectives de l’industrie dans laquelle l’entreprise évolue en est un essentiel. Il faut par exemple y penser à deux fois avant d’investir dans l’immobilier. Le constructeur de maisons NVR (NY, NVR, 554,75 $ US) a connu une ascension spectaculaire de ses profits depuis 12 ans. Son profit par action est en effet passé de 0,53 $ US en 1994 à 89,61 $ US en 2005. Or, le ralentissement marqué de la demande de nouvelles maisons risque de réduire sa rentabilité pendant plusieurs années. La durabilité du modèle d’affaires est un autre élément crucial à soupeser. Le distributeur de jus Hansen Natural (Nasdaq, HANS, 32,33 $ US) a beau croître à une vitesse phénoménale, la valeur à long terme de l’entreprise dépend encore presque totalement des ventes de ses boissons énergétiques Monster. L’investisseur doit évaluer plusieurs aspects avant d’investir dans un titre. D’autres entreprises affrontent des défis qui leurs sont propres. BlackRock (NY, BLK, 152,51 $ US) devra par exemple réussir l’intégration des activités acquises de Merrill Lynch. La pharma Forest Labs (NY, FRX, 51,84 $ US) devra quant à elle trouver de nouveaux produits à distribuer pour remplacer ses médicaments vedettes qui perdront leur exclusivité commerciale. Enfin, le prix est aussi un facteur critique. Dans le cas de BlackRock, par exemple, autant selon les critères de Morningstar que de StockPointer, le titre est jugé surévalué. L’investisseur doit donc utiliser les sources qui sont à sa disposition (rapports annuels, médias financiers, rapports d’analyste, StockPointer) pour essayer d’établir un prix qui lui apparaît juste. ■ La poignée de main électronique mondiale Les programmes de sécurité en ligne Visa fournissent une protection exceptionnelle contre la fraude. Un homme d’affaires de Calgary qui veut acheter les plus récents logiciels d’un fournisseur japonais peut donc le faire en toute confiance. Visa, c’est bien plus qu’un simple morceau de plastique. Nous aidons à faciliter le commerce électronique d’un bout à l’autre du monde, offrant de nouvelles occasions de croissance à l’économie canadienne. Chaque jour, en maintes circonstances, Visa établit la confiance entre 100 millions d’étrangers. MC Marque de commerce de Visa International ; Visa Canada est un usager licencié. JLAA42008.indd 8 visa.ca 06-10-17 20:44:6